Conférence de solidarité avec les peuples du Moyen-Orient
Le 10 juillet s’est déroulée à Auvers-sur-Oise, dans les bureaux du CNRI, une conférence en présence de personnalités arabes et de délégations parlementaires des pays de la région. Elle était intitulée : « La solidarité avec les peuples du Moyen-Orient, le seul moyen de vaincre le régime du guide suprême ». Dans cette conférence, Maryam Radjavi a déclaré lors de son intervention :
Je vous souhaite à tous une bonne et heureuse Aïd al-Fit, j’espère qu’elle sera au plus vite la véritable fête de toutes les nations du Moyen-Orient, la fête de la libération des peuples de l’occupation et de la belligérance.
Je souhaite cette fête surtout au peuple syrien et à ses intrépides combattants. Un peuple courageux qui résiste, à Daraya, Homs, Alep, Deir ez-Zor et les autres villes résistantes. Des Syriens déterminés et dévoués qui malgré l’encerclement et les difficultés, affichent la volonté sans faille de vaincre Bachar Assad et Khamenei. Oui, cette fête leur revient, car ils résistent et qu’elle apporte la bonne nouvelle de la victoire finale de ces héros.
Je voudrais tout d’abord vous remercier pour votre participation au rassemblement d’hier. Les délégations arabes avec votre présence impressionnante, affichaient une union puissante contre le régime du guide suprême, principal ennemi des peuples de la région. Je dois en particulier remercier la délégation égyptienne de premier plan qui était porteuse d’un message d’amitié et de solidarité du peuple égyptien avec le peuple iranien.
Nous sommes réunis aujourd’hui alors qu’un attentat criminel sans précédent à l’explosif a été commis près de la mosquée du Prophète, blessant au cœur tous les musulmans. De même l’effroyable attentat qui a tué récemment des centaines de personnes à Bagdad, témoigne une fois de plus du fléau du terrorisme et de l’extrémisme commis sous le couvert de l’islam.
Je voudrais aujourd’hui consacrer mon discours au dénominateur commun des souffrances de tous les pays de la région, je veux parler de l’exportation de l’intégrisme, de la création de milices et de la belligérance, que l’on peut résumer à l’occupation par la dictature religieuse iranienne.
C’est une expérience amère que l’Irak, la Syrie, le Yémen et le Liban ont vécue dans toutes ses dimensions et qui s’étend progressivement aux autres pays de la région. Ce que font ces intégristes, ces occupants et destructeurs, est en grande partie généré par les milices qu’ils ont créées et entretiennent dans ces pays.
Des dizaines de groupes paramilitaires irakiens, le Hezbollah au Liban et des forces afghanes, pakistanaises et yéménites alimentent le brasier de la guerre que le régime iranien impose aux pays arabes et musulmans en violant leur souveraineté.
Les mollahs affirment avec arrogance dominer quatre capitales arabes. Ils déclarent que la Syrie est leur 35e province. C’est-à-dire que l’Irak, le Yémen et le Liban sont leurs 32e, 33e et 34e provinces. Parallèlement, ils menacent des pays voisins comme le Bahreïn.
Même dans les pays où les chiites ne sont pas nombreux, ce régime se livre au prosélytisme, exacerbe les clivages confessionnels et y envoie des unités de la force Qods. Ils mènent cette politique jusqu’au Nigeria pour y former un clone du Hezbollah et dernièrement, par le biais d’éléments irakiens, il cherche à mettre en œuvre ce plan funeste en Algérie. Or ces agressions et ces occupations violent la charte des Nations Unies et le traité de la Conférence islamique.
Un autre apport du régime des mollahs à la région, c’est la catastrophe portant le nom de Daech qui est le fruit de la répression des nations irakienne et syrienne par Maliki et Assad sous la direction de la dictature du guide suprême. A part une once de différends tactiques et ponctuels avec le régime iranien, sur le fond politique et idéologique, Daech prône la même chose que le régime du guide suprême depuis 1979. La pratique a également démontré la coordination et la collaboration du régime des mollahs et de ses alliés avec Daech.
Ceux qui prétendent que les peuples de la région doivent choisir entre Daech et le régime iranien, sont des partisans des mollahs. Ils veulent préserver la position des mollahs en Irak et en Syrie, bien qu’ils aient reçu des coups. Par contre, le jour où ce régime s’effondrera, il n’y aura plus de place pour Daech ni d’autres terroristes agissant sous le couvert de l’islam. Parce que les nations du Moyen-Orient, arabes et musulmanes, non pas de pire ennemi que le régime des mollahs.
Chers amis,
Permettez-moi ici de mettre en avant une vérité majeure : les ingérences du régime iranien au Moyen-Orient ne sont pas le fait de sa puissance mais de ses crises et de ses faiblesses fondamentales.
Comme l’a dit Massoud Radjavi, le leader de la Résistance iranienne : « les ingérences du régime dans la région cherchent toutes à dissimuler la répression et les crimes commis par ce régime moyenâgeux contre des forces libérées par la révolution antimonarchique pour la justice, la liberté et le développement économique et social ».
Oui, l’exportation des crises et de la guerre garantit sa survie de telle manière que s’il se limitait aux frontières iraniennes, il serait rapidement submergé par des turbulences internes qui lui seraient fatales et serait renversé par le peuple dans une vague de désir de liberté.
Une autre réalité de taille, c’est que les démonstrations de force apparentes du régime ne découlent pas de sa puissance mais de l’absence de réactivité et de fermeté de la communauté internationale et des Etats de la région. Car à chaque fois qu’il a été confronté à de la fermeté et à une résistance sérieuse, il a rapidement perdu pied. Il a reçu son premier coup au Yémen avec l’opération « Tempête décisive » et ses plans sont tombés à l’eau. Les défaites successives des pasdaran en Syrie et la mort d’une multitude de mercenaires et de pasdaran, dont des dizaines de généraux, ont montré qu’on peut facilement le vaincre.
Une autre réalité c’est que parmi les divers pays dans lesquels le régime des mollahs se livre à la guerre et au terrorisme, c’est la Syrie qui est son talon d’Achille. Par conséquent, il faut insister sur la nécessité de renverser Bachar Assad, car il constitue un axe essentiel des intérêts des mollahs. Le peuple syrien et ses combattants ont à l’évidence l’aptitude suffisante pour mettre fin à cette dictature moribonde, et ce sera manifestement le début de la fin du régime du guide suprême.
Mesdames et messieurs,
La grande majorité des Iraniens est vivement opposée à l’occupation et à la guerre à laquelle se livrent les mollahs. On ne peut dans la pratique chasser ce régime de la région sans l’intervention active du peuple iranien et de sa résistance. Aucune coalition ni union ne pourra atteindre le succès final si elle ne place pas en son cœur le peuple iranien et sa résistance. C’est l’expérience de ces 38 dernières années.
Pendant la guerre Iran-Irak, la résistance iranienne a été le facteur intérieur le plus important pour briser la mobilisation militaire alors que Khomeiny disait vouloir se battre jusqu’à la dernière maison et jusqu’au dernier homme. Mais la résistance iranienne l’a contraint à boire la coupe de poison du cessez-le-feu.
Quant au programme de fabrication de la bombe atomique, c’est également la résistance iranienne, avec ses révélations et ses campagnes internationales, qui a allumé le moteur de la communauté internationale, sinon aujourd’hui la région et le monde seraient confrontés au cauchemar des mollahs dotés d’armes nucléaires.
Ce sont les Moudjahidines du peuple qui ont payé le plus grand prix dans la dénonciation de la nature intégriste de ce régime et la réaction religieuse sous le couvert de l’islam avec des dizaines de milliers de martyrs et de prisonniers pour montrer que les prétentions et le comportement de Khomeiny et de son régime n’ont rien à voir avec l’islam. Ils ont porté partout le message de l’islam authentique qui est la liberté, la miséricorde et la tolérance ainsi que la paix, la fraternité et la coexistence avec ses voisins et le monde. C’est pourquoi le régime iranien connait parfaitement le danger que représentent les Moudjahidine du peuple pour sa survie. C’est aussi pourquoi ces neuf derniers mois, il a bombardé à deux reprises à la roquette le camp Liberty où se trouve une partie de l’OMPI.
Lors de la dernière attaque, une partie du camp Liberty a été ravagé par les flammes et une cinquantaine de membres de l’OMPI ont été blessés.
C’est pourquoi aussi, il a fait du rapprochement des autres pays avec la résistance iranienne une ligne rouge, pour éviter la création d’un front comme celui-ci qui sonne le tocsin des mollahs. Ce n’est qu’en franchissant cette ligne rouge que l’on peut renverser ce régime ou du moins le neutraliser.
Chers amis,
Fort heureusement, cette année, les pays arabes et musulmans ont pris des mesures de grande valeur contre le danger que constitue ce régime. Notamment en condamnant ses ingérences à la conférence des chefs d’Etat des pays musulmans d’Istanbul, avec la rupture des relations diplomatiques de certains pays et d’autres qui ont mis en place des sanctions contre le Hezbollah.
Mais il est temps désormais que ces efforts se transforment en mesures pratiques pour chasser le régime du guide suprême de toute la région. Dans cette visée, pour mettre fin à la guerre dévastatrice en Syrie qui a généré l’exil de plus de la moitié de la population syrienne, je souligne au nom du peuple iranien qui a sacrifié 120.000 des siens dans la lutte contre le régime au pouvoir en Iran, la nécessité pour les Etats-Unis, l’Europe et les pays du Moyen-Orient d’adopter une politique de fermeté et spécialement de prendre les mesures pratiques suivantes. C’est ce que demandent les Syriens, les Iraniens et tous les peuples de la région, et cela s’avère nécessaire pour la paix et la tranquillité dans cette partie du monde.
1- La condamnation des crimes et de l’ingérence du régime iranien en Syrie par le Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats membres de l’ONU et toutes les instances internationales.
2- L’expulsion du régime des mollahs de la Conférence de la coopération islamique et la rupture des relations des pays arabes et musulmans avec le régime iranien, à la suite des décisions des chefs d’Etat de l’organisation de la coopération islamique à Istanbul, jusqu’à ce qu’il mette totalement fin à son ingérence régionale.
3- Un soutien total politique et financier et la fourniture des besoins militaires et en armes à l’opposition démocratique syrienne.
4- La mise en place de mesures internationales nécessaires pour chasser les forces du régime iranien et ses milices inféodées et la mise en place de mesures punitives, y compris des sanctions, contre le régime iranien s’il refuse de retirer ses troupes. Conditionner les relations politiques et économiques à la fin de ses ingérences dans la région.
5- L’interdiction de toute ingérence du régime iranien dans les négociations sur la crise syrienne.
6- La stricte application de la résolution 2231 de l’ONU par des mesures pratiques efficaces pour empêcher le régime iranien d’envoyer des armes en Syrie et en Irak et aux groupes terroristes.
7- L’interdiction totale de faire des affaires avec les entreprises liées au corps des gardiens de la révolution.
8- L’interdiction de toute coopération et coordination avec le corps des pasdaran et les milices à ses ordres sous prétexte de combattre Daech en Irak ou en Syrie.
9- La mise en place d’une zone d’interdiction de survol dans le nord de la Syrie pour protéger les civils et assister les réfugiés et les populations fuyant les combats.
Je ne doute pas un instant que les pays de la région, quelles que soient leurs différends, main dans la main avec le peuple iranien et sa résistance et grâce à la force de la solidarité, sont capables de mettre fin pour toujours au fléau du régime du guide suprême et de tourner cette page de l’histoire de la région.
Je vous remercie.
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