Conférence à Paris
Le mardi 29 octobre, a la fin d’un colloque à la Salle Victor Hugo sur la situation en Iran, trois mois après l’investiture Rohani et le massacre d’Achraf, le Comité parlementaire pour en Iran démocratique (CPID) composé de plusieurs dizaines de députés de tous les groupes politiques de l’Assemblée nationale, a publié une communiqué. Voilà l’extrait de ce communiqué: L’invitée d’honneur, Maryam Radjavi a présenté son analyse de la situation. Une délégation de sénateurs menée par M. le sénateur Jean-Pierre Michel, président du Comité français pour un Iran démocratique (CFID), a participé à cette conférence présidé par M. le député Dominique Lefebvre, vice-président du CPID.
Maryam Radjavi a déclaré : « L’objectif du pouvoir est d’alléger les sanctions internationales qui viennent aggraver sa situation, sans pour autant renoncer à la bombe. Malgré les gestes d’ouverture dans la forme, rien n’a changé dans le fond. Khamenei tente de se servir des mises en scène trompeuses de Rohani pour avancer sa stratégie. »
Les parlementaires présents ont signé une déclaration appelant « la France à opter pour une politique de vigilance vis-à-vis des manœuvres du régime iranien et de son nouveau président, afin d’empêcher les mollahs d’obtenir la bombe atomique et de favoriser les revendications démocratiques du peuple iranien. »
Les intervenants ont souligné que les négociations des 5+1 sur le programme nucléaire iranien, qui avait débuté sur un ton d’optimiste excessif, s’est heurté aux « lignes rouges » des principaux décideurs iraniens, notamment pour continuer l’enrichissement de l’uranium contrairement aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
Cette intransigeance, selon les députés, est l’autre revers de la politique d’ingérence en Syrie et en Irak, ainsi que des violations des droits de l’homme en Iran. Le Rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme en Iran, Ahmed Shaheed, a déclaré le 23 octobre qu’ « aucun signe de changement » n’était perceptible depuis le nouveau gouvernement d’Hassan Rohani. Quelque 300 personnes ont été exécutées au cours des trois premiers mois de sa présidence.
Les députés ont remarqué que le pouvoir iranien ne cesse de s’acharner contre l’opposition. En septembre dernier, les forces irakiennes inféodées à l’Iran ont massacré 52 personnes au camp d’Achraf et pris sept otages (six femmes et un homme) parmi les membres de l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran. Les otages risquent l’extradition vers l’Iran où la torture et une mort certaine les attendent.
Depuis le 1er septembre, une grève de la faim est suivie par des centaines d’Iraniens dans le camp Liberty en Irak, ainsi qu’à Genève, Londres, Berlin, Ottawa et Melbourne. Au seuil du 60e jour de grève, l’état de santé des grévistes est très préoccupant. Les parlementaires français ont appelé la communauté internationale à soutenir les revendications des grévistes de la faim, et à contraindre le régime irakien à libérer les otages et assurer la sécurité des 3000 habitants sans défense du camp Liberty, également visés par les violences des régimes iranien et irakien.
Pour les parlementaires présents au colloque, la France doit prendre la tête d’une initiative européenne et internationale pour empêcher la répétition d’une autre tragédie humanitaire au camp Liberty et agir rapidement auprès du gouvernement irakien pour obtenir la libération des sept otages d’Achraf.
En l’absence de fermeté face aux crimes contre l’humanité perpétrés par le régime iranien contre son opposition, il sera impossible de le contraindre de renoncer à l’arme atomique.