Message de Maryam Radjavi à l’exposition sur le massacre de 1988 organisée à la Marie du 1er à Paris
Je vous remercie tous d’être venus rendre hommage aux victimes du massacre de 1988 en Iran. Cette année-là, en cette période, se déroulait le massacre des prisonniers politiques dans les prisons de tout le pays.
Ce crime a été commis sur une fatwa de Khomeiny, le fondateur du régime des mollahs.
En quelques mois, les mollahs ont pendu 30.000 prisonniers politiques, alors qu’ils avaient été condamnés à de la prison et qu’ils purgeaient leur peine.
Trente ans ont passé mais ils ne sont pas tombés dans l’oubli. Ils sont devenus la conscience éveillée et résistante de la société iranienne et on voit leur influence aujourd’hui à deux niveaux :
D’une part dans la lutte contre le régime, une lutte qui se reflète dans le mouvement pour la justice. Lancé il y a deux ans, il s’est développé et continue. Dans ce mouvement, les sympathisants de l’OMPI ont trouvé de nouveaux documents qui ont mis les mollahs le dos au mur, comme si le massacre venait juste de se commettre.
Sous ces pressions, au moins 20 hauts responsables du régime ont pris la défense du massacre. Khamenei, le guide suprême des mollahs, évoquant les victimes, a demandé avec colère pourquoi on les présentait comme des innocents.
Ces déclarations sont de nouvelles preuves sur le crime contre l’humanité commis par les mollahs au pouvoir.
D’un autre côté, les victimes du massacre ont inspiré la société iranienne, surtout la jeunesse. Dans le soulèvement de ces huit derniers mois, les manifestants de chaque ville ont rallumé le souvenir des résistants exécutés pour la liberté. Ils se souviennent des demandes de chacun d’entre eux et pourquoi ils et elles ont donné leur vie et quel est leur message aujourd’hui.
Cette semaine, les habitants de Karadj, d’Ispahan, Chiraz et plusieurs villes du pays ont manifesté contre les mollahs. C’est un mouvement qui dure depuis huit mois dans tout l’Iran. Ce mouvement met sérieusement les mollahs en danger. C’est pourquoi, pour sortir de cette crise, le pouvoir a voulu commettre un attentat terroriste contre le rassemblement annuel de la Résistance iranienne à Villepinte le 30 juin.
Cet attentat a été déjoué mais cela a montré que les assassins de 30.000 prisonniers politiques sont prêts à tout pour supprimer physiquement leur opposition.
Dans les années passées, l’Occident a gardé le silence sur le terrorisme des mollahs et sur le massacre des prisonniers politiques. Et les mollahs ont traduit ce silence international par de l’impunité pour leur crime. Il est temps de mettre fin à cette impunité.
J’espère que la France prendra l’initiative de nouveaux efforts dans la défense des droits de l’homme en Iran et dans le suivi du dossier du massacre de 1988. Il est nécessaire que le Haut-commissaire des droits de l’homme de l’Onu lance une enquête indépendante dans ce domaine et que le conseil de sécurité de l’Onu prenne des mesures pour traduire en justice les dirigeants de ce régime et les responsables de ce massacre.
Je souhaite, au nom de la Résistance iranienne, exprimer mes remerciements les plus sincères à la mairie de Paris 1 et spécialement à M. Jean-François Legaret pour leurs efforts admirables dans la défense des droits de l’homme en Iran.
- Étiquettes : Iran, massacre de 1988, Paris