Discours en présence des représentantes du monde arabe
« Contre l’intégrisme, les femmes force du changement »
Mes chères sœurs
Mesdames les parlementaires,
Je vous souhaite la bienvenue dans la maison de la résistance iranienne, mes chères sœurs venues d’Egypte, de Palestine, de Jordanie, de Syrie, d’Algérie, du Maroc, de Mauritanie, d’Arabie Saoudite, du Yémen et d’autres pays.
A l’occasion de la Journée internationale des femmes, je rends hommage à toutes les femmes qui luttent pour la liberté et l’égalité à travers le monde. Nous nous sommes dressées pour mettre fin aux souffrances de notre peuple, en particulier aux souffrances des femmes en Iran, dans la région et dans le monde. Nous savons que partout l’oppression sévit contre les femmes. Si nous réussissons à l’éliminer, le monde s’en retrouvera libéré pour autant. Je pense que l’accès à l’égalité demande une lutte constante, qui ne doit pas s’arrêter. Vous, mes chères sœurs, vous savez qu’éliminer les souffrances des femmes, demande beaucoup d’abnégation, en particulier et surtout de la part des femmes elles-mêmes.
Par conséquent, la lutte des femmes ne doit pas s’arrêter, pour elles-mêmes et pour l’ensemble de la société. Vous savez mieux que quiconque que ce combat, en particulier en cette période, doit se faire avec des engagements précis. Et je pense qu’il est nécessaire de s’engager à soutenir de toute urgence les femmes réprimées dans le monde, victimes de catastrophes diverses et de grandes difficultés.
Je voudrais commencer par mes sœurs en Syrie qui se trouvent dans une situation épouvantable. Nous assistons chaque jour à des scènes intolérables de massacre de femmes et d’enfants à une grande échelle. Selon les chiffres publiés, le peuple syrien en deux ans a donné plus de 90.000 martyrs, dont beaucoup sont des femmes et des enfants.
Je pense que ce nombre de martyrs parmi les enfants, sous les caméras de la presse, face à l’attente internationale, alors que le monde les regarde au moment du crime, est un nouveau crime contre l’humanité. Malheureusement le monde garde le silence. Nous sommes réunies aujourd’hui pour répéter à nouveau que les femmes se révoltent contre ces crimes contre l’humanité et ne vont pas laisser le monde rester silencieux.
De même aujourd’hui, nous sommes réunies pour protester contre ce qui se passe en Irak. Nous voyons les crimes sauvages dont sont victimes les femmes et les filles dans ce pays. Il s’agit là aussi d’un crime contre l’humanité. Emprisonner les irakiennes à cause de leur lien familial ou sous des prétextes sans rapport avec elle, est une des catastrophes de notre temps. Je pense qu’il faut une campagne internationale pour faire entendre dans le monde la voix des Irakiennes. Je suis persuadée que ce qui se passe en Irak ne peut rester dans le cadre de ce pays.
Les femmes en Irak connaissent aujourd’hui, à cause de ce que le gouvernement irakien leur fait subir, la période la plus sombre. J’ai entendu l’interview d’un père qui disait que sa fille était très jeune quand elle avait été arrêtée et qu’à sa libération, elle est sortie de prison avec trois enfants. C’est une honte qu’à l’heure actuelle il existe un gouvernement qui laisse faire ces crimes, que cela passe à la télévision et dans la presse et qu’il n’y ait pas de protestation dans le monde contre ce gouvernement.
Je voudrais aussi lancer un appel particulier pour les mille femmes héroïques membres des Moudjahidine du peuple à Achraf et Liberty. Tout le monde sait que leur vie est manifestement en danger, à chaque instant une attaque à la roquette peut survenir, qu’il n’existe aucun moyen de protection ni de défense et que le gouvernement de Maliki refuse l’entrée à Liberty des équipements de protection les plus élémentaires. Le silence face à ces crimes et ce gouvernement est néfaste. Un gouvernement qui sur l’ordre de Khamenei, lance toute sorte d’intrigues contre l’Ompi, notamment leur déplacement forcé d’Achraf à Liberty avec la collaboration de Kobler, les prive des moyens élémentaires et les assiège dans une prison d’un demi-kilomètre carré, puis, avec l’aide de la force Qods des pasdaran, les attaque à la roquette à Liberty. Après avoir tué sept Achrafiens, ma chère sœur Pouran Najafi et six autres frères, et blessé une centaine de personnes, dont plusieurs de mes sœurs bienaimées, le gouvernement irakien dit officiellement et sans vergogne qu’il ne peut garantir qu’aucune autre attaque n’aura lieu. Il pense qu’il y en aura d’autres.
Par conséquent, quand la communauté internationale garde aussi clairement le silence face aux crimes commis contre l’Ompi, cela encourage les criminels et les oppresseurs à lancer d’autres d’attaques.
Vous savez tous qu’en ce qui concerne le régime de Khamenei, à l’approche de la mascarade électorale de juin, la crise atomique va s’aggraver, malgré la politique de complaisance avec le régime, parce que ce dernier insiste à vouloir se doter de la bombe. D’autre part face au mécontentement dans la société iranienne qui ne cesse d’augmenter et frôle l’explosion, dans ces conditions en général la porte de sortie du régime c’est d’attaquer et de tuer sa seule opposition organisée. Elle est l’ennemie principale du régime, la source des crises et celle qui le pousse vers son renversement. En même temps, il se livre à ce genre d’attaques et à ces crimes pour donner du courage à ses forces désespérées et au moral de perdant.
Par conséquent je voudrais aujourd’hui profiter de cette occasion pour vous demander, chers sœurs et frères rassemblés ici, de vous joindre à une campagne internationale pour empêcher une catastrophe et une autre attaque sauvage, dont le résultat sera à n’en pas douter un massacre plus important de nos sœurs et frères à Liberty. Alors allons de l’avant et engageons nous à faire cesser le silence de la communauté internationale et à utiliser ses leviers pour faire pression sur le gouvernement irakien, l’ONU et le conseil de sécurité pour garantir la protection et la sécurité des habitants d’Achraf et de Liberty.
Nous sommes réunis en cette Journée internationale des femmes. Il est bon que nous nous engagions à faire entendre au plus vite au monde les voix des mille femmes héroïques d’Achraf et de liberty, les voix des femmes et des enfants en Syrie et les voix des femmes et des enfants en Irak, au Yémen et dans toute la région. Nous ne devons pas permettre que cette répression, ces sauvageries et ces barbaries se poursuivent.
Il ne fait aucun doute que le slogan d’égalité entre femmes et les hommes soit un bon mot d’ordre. Le slogan de la liberté et de l’émancipation des femmes est un très bon slogan. Tout le monde est prêt à le scander, mais peu sont prêts à en payer le prix. Parce que c’est un prix élevé, qui demande beaucoup de temps et de sacrifice. Mais soyez sûres que si nous n’abandonnons pas la lutte, si face au rapport de force actuel, quelle que soit les circonstances, nous ne nous esquivons pas et ne cédons pas, nous pouvons assurément rester sur le terrain de l’action. Et en y demeurant il est certain que nous pourrons avancer et faire aboutir la cause de l’égalité et de l’émancipation.
Notre engagement d’assurer la sécurité et la protection de nos sœurs et frères à Liberty est difficile et nous l’assumerons de toutes nos forces. L’ONU, les USA et le Conseil de sécurité doivent remplir leurs obligations à cet égard, doivent prendre des décisions sérieuses et assurer leurs mises en œuvre. Quant au représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, il faut rappeler qu’il n’est malheureusement pas impartial et qu’il faut le remplacer. Il faut mettre en place une commission d’enquête à propos de l’attaque qui est arrivée pour révéler ceux qui sont derrière. Et enfin, pour garantir la protection des résidents de Liberty, il faut soit les transférer tous ensemble rapidement aux Etats-Unis ou dans un pays européen, même provisoirement pour les réinstaller depuis là-bas, soit les ramener à Achraf, ce qui semble la seule solution pratique dans les conditions actuelles.
Le temps est venu pour les femmes de développer le plus possible au niveau international, le front contre l’intégrisme et le front contre la dictature religieuse, pour la libérer les peuples de la région du fléau de l’intégrisme.
D’autant plus qu’aujourd’hui, les témoignages et les informations montrent que les peuples africains sont aussi touchés par l’intégrisme, l’exportation du terrorisme et l’ingérence des mollahs. Par conséquent, avant que ce régime puisse lui-même se développer, il faut développer notre front contre l’intégrisme.
Je suis sûre qu’avec des femmes fidèles à la cause de l’égalité, fidèles à la cause de la résistance face à la contrainte, à l’oppression et à la dictature, c’est-à-dire avec chacune d’entre vous et celles et ceux que vous représentez, nous pouvons repousser cet ennemi et le balayer hors de toute cette région.
C’est notre engagement, c’est notre force, c’est notre capacité : nous le pouvons et nous le devons.
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