Discours à l’assemblé parlementaire – Rome
Mesdames et messieurs les parlementaires et personnalités éminentes
Je suis heureuse de me trouver une fois de plus à Rome, invitée du peuple chaleureux d’Italie
Chers amis,
Voilà six mois qu’a commencé le printemps du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord.
Jusqu’à présent les dictatures de Tunisie et d’Egypte ont été renversées. Les régimes de Libye, de Syrie et d’Egypte sont sur la pente du renversement. Et la dictature du Nouvel Irak est assiégée de protestations croissantes. En Iran aussi, le régime des mollahs est aux prises avec plusieurs défis mortels : Le danger des soulèvements populaires en Iran qui risquent d’exploser à chaque instant ; La menace de la résistance organisée qui inspire la société iranienne, en particulier les femmes et les jeunes pour atteindre la liberté, le printemps des révolutions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qui sont le cauchemar quotidien du régime et enfin la crise de désobéissance du président des mollahs et la guerre mortelle au sommet du pouvoir qui plonge l’ensemble du régime dans une passe difficile. Que Khamenei destitue Ahmadinejad ou qu’il le garde pendant deux ans, le régime dans sa totalité a reçu un grand coup.
Sous la pression de cette impasse, les mollahs cherchent à éliminer les habitants d’Achraf et à porter des coups à la Résistance pour empêcher le renversement de leur régime. C’est pourquoi défendre les Achrafiens c’est se placer exactement en faveur de l’instauration de la démocratie en Iran.
C’est pourquoi, ces dernières semaines, les autorités du régime et ses agents à Bagdad, ont multiplié les rencontres et les discussions.
Le 25 juin, évoquant ces discussions, le ministre du Renseignement des mollahs a souligné avoir mis à l’ordre du jour des programmes pour le démantèlement rapide de l’OMPI et avoir discuté avec le gouvernement irakien d’une solution finale pour Achraf.
Ces intrigues, spécialement l’attaque du 8 avril, ont déclenché de vastes protestations en Irak, dans les pays arabe, en Europe et en Amérique du nord. Des majorités de parlementaires dans 30 parlements du monde ainsi que Navi Pillay, la Haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU et Catherine Ashton, Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère figurent au nombre des protestataires.
Ces derniers jours 525.000 habitants de la province de Diyala en Irak, où est situé Achraf, ont signé une déclaration qui considère les tentatives hystériques de fermer Achraf comme un aspect de l’ingérence du régime iranien en Irak. Dans sa déclaration, la population de Diyala, a soutenu la solution annoncée par le Parlement européen et demande à l’Onu et aux Etats-Unis de protéger les Moudjahidine du peuple tant qu’ils seront à Achraf.
Saluons ce grand mouvement, qui malgré les menaces sécuritaires en Irak, a réussi à recueillir de tels soutiens pour les Achrafiens.
Chers amis,
Les peuples du Moyen-Orient apprécient que les gouvernements occidentaux après des années de soutiens aux dictatures, aient fini par soutenir le peuple insurgé de Libye et applaudissent la position d’avant-garde de l’Italie.
Cependant, les gouvernements occidentaux restent passifs face à la menace principale de la région et du monde, à savoir la dictature religieuse en Iran. La tuerie du 8 avril à Achraf, un crime qui aurait pu être évité, est une des graves conséquences de la politique irresponsable occidentale et en particulier des Etats-Unis face au régime iranien. La poursuite de cette politique se retrouve dans le silence et l’inaction face au blocus inhumain d’Achraf par le gouvernement irakien qui fait de la question des blessés une tragédie humaine.
L’ultimatum dicté par les mollahs pour fermer Achraf, ouvre la voie à un nouveau désastre et l’irresponsabilité des Etats-Unis, malgré tous leurs engagements juridiques vis-à-vis des Achrafiens, permet à la dictature en Iran et à ses agents en Irak de préparer le terrain à davantage d’agressions.
S’abstenir de publier le rapport de la visite à Achraf de la délégation militaire, politique et médicale américaine après le massacre du 8 avril, l’opposition à la visite des délégations du Parlement européen et du Congrès américain pour enquêter sur le crime et évoquer l’idée illégale et irréalisable d’un déplacement forcé des Moudjahidine d’Achraf en Irak, alimentent dans la pratique la machine à tuer du régime des mollahs et du gouvernement irakien.
Aujourd’hui le problème dans les pays de la région, en particulier en Syrie et en Libye, c’est la protection de personnes sans défense et sans armes face à l’agression des forces armées et de l’appareil de répression des régimes dictatoriaux. La crise d’Achraf c’est aussi le fait que des gens sans armes sont menacés par l’attaque de colonnes de blindés.
Dans l’attaque du 8 avril, sur 346 blessés, 225 ont été atteints par des balles et des éclats et 22 ont été écrasés par des Humvee. C’est le résultat de l’attaque de troupes armées jusqu’aux dents et la solution peut se résumer dans la protection des Achrafiens. Tout plan qui ne garantisse pas la protection des Achrafiens, notamment le plan de déplacement à l’intérieur de l’Irak, tombe obligatoirement dans le piège trompeur du régime des mollahs et de son gouvernement inféodé en Irak et ouvre la voie à une plus grande catastrophe.
Sous la pression de cette impasse, les mollahs cherchent à éliminer les habitants d’Achraf et à porter des coups à la Résistance pour empêcher le renversement de leur régime. C’est pourquoi défendre les Achrafiens c’est se placer exactement en faveur de l’instauration de la démocratie en Iran.
Mais quand éloigner le danger de tuerie et d’extermination devient l’objectif essentiel, la perspective de diverses solutions pour Achraf surgit. Le plan du Parlement européen bénéficie aussi pour cette raison d’une crédibilité internationale et du soutien de divers parlements, notamment des deux chambres du parlement italien, qui tout en présentant une solution pacifique permanente, apporte à court terme une garantie à la protection des Achrafiens.
Mais de façon indirecte ou directe le régime iranien et le gouvernement irakien cherchent à mettre des obstacles à ce plan, parce que le régime iranien ne donne que deux options aux Achrafiens, la capitulation ou l’anéantissement et qu’il se réjouit de tout ce qui peut y mener. C’est pour cela qu’il soutient le déplacement à l’intérieur de l’Irak, parce que cela facilite leur massacre. Mais ce que l’ensemble des parties sont incapable d’évaluer, c’est la cohésion et la persévérance des Moudjahidine et le prix qu’ils sont prêts à payer pour l’idéal de la démocratie, qu’ils ne sont pas prêts à se plier aux décisions dictées par les mollahs et la vaste base dont ils disposent dans la société iranienne.
Permettez-moi ici d’aborder le problème des blessés et des malades d’Achraf qui sont actuellement privés d’accès aux soins et victimes de la volonté du gouvernement irakien de les achever dans une lente souffrance. Depuis trois mois je déploie tous mes efforts pour les blessés d’Achraf. J’ai demandé à maintes reprises l’aide de l’ONU. J’ai demandé à maintes reprises au gouvernement américain de transférer les blessés dans leur hôpital militaire situé près d’Achraf. Sur l’ensemble des blessés, seuls 93 – soit 27% – ont eu accès aux hôpitaux irakiens. Mais ils ont été renvoyés à Achraf sans avoir reçus de soins complets et les Etats-Unis n’en ont hospitalisés que 7 dans leur établissement militaire. Je n’ai aucun doute que s’il avait existé un accès libre aux soins médicaux, aujourd’hui plusieurs d’entre eux ne seraient pas morts.. Notamment Saba Haft-Baradaran, Behrouz Sabet, Bahman Atighi, Mansour Hadjian, Mohammad Reza Pirzadi et Majid Ebadian.
Au bout de trois mois environ, en raison du manque de soins, certains blessés sont devenus handicapés. Les experts ont averti que ces handicaps iront en se développant, car le gouvernement irakien impose un blocus médical.
Leur but est d’éliminer l’ensemble des membres de la Résistance, que ce soit à Achraf ou n’importe où ailleurs. Tout comme ils ont assassiné ici à Rome, le représentant du CNRI en Italie, Hossein Naghdi. Au milieu de ces tensions, je veux espérer dans l’humanisme des Italiens.
Nous appelons l’Union européenne et les Etats-Unis à prendre une initiative humanitaire concernant Achraf. Une solution réaliste et à portée de main pour la période de transition, est d’installer une équipe d’observateurs de l’ONU à Achraf dont la protection serait assumée par les Etats-Unis et l’Union européenne selon leurs engagements internationaux.
La protection d’Achraf n’est pas seulement dans l’intérêt du peuple iranien, mais aussi de la région et du monde, afin de pouvoir par ce moyen s’élever contre la menace la plus importante dans le monde aujourd’hui, j’ai nommé le régime iranien.
Une fois de plus je vous remercie.
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