Maryam Radjavi : Le chah a été renversé en 1979, c’est maintenant au tour des mollahs
Célébration du 40e anniversaire de la révolution antimonarchique et commémoration du 8 février 1982, martyre d’Achraf Radjavi et Moussa Khiabani
A la veille des anniversaires de la révolution antimonarchique et du martyre d’Achraf Radjavi et de Moussa Khiabani, nous saluons les pionniers et les véritables dirigeants de cette grande révolution et saluons les martyrs le 8 février 1982.
Nous renouvelons également notre engagement auprès d’eux de réaliser la liberté du peuple iranien.
Le 8 février 1982, le peuple iranien a payé un lourd tribut. Il a sacrifié Moussa Khiabani, l’un des dirigeants les plus honnêtes et les plus honorables de la génération des jeunes Iraniens qui se sont soulevés contre le régime du chah et qui ont dénoncé et isolé Khomeiny après la révolution de 1979.
Notre peuple a sacrifié Achraf Radjavi sur le chemin de la liberté. Elle a été le modèle par excellence d’une génération de femmes qui se sont levées pour la liberté et l’égalité.
D’un point de vue politique et historique, ce grand sacrifice a montré que le peuple iranien ne s’est pas soumis et ne se soumettra jamais aux usurpateurs de la révolution de 1979.
Le 8 février fait écho à la voix d’une nation qui dit : « nous n’avons jamais voulu d’un régime réactionnaire ; nous n’avons pas fait tomber le chah pour laisser les mollahs prendre le pouvoir et établir un pouvoir beaucoup plus féroce. Nous ne voulons ni ce passé décadent ni ce présent réactionnaire. Nous voulons la liberté et avancer vers l’avenir. »
Nous saluons Achraf, Moussa et ceux qui sont morts à leurs côtés, et nous saluons tous les Moudjahidine du peuple incarcérés dans les prisons de Khomeiny qui ont affronté la torture et l’exécution pour s’être inclinés devant les dépouilles sans vie d’Achraf et de Moussa.
37 années ont passé, mais les mollahs tremblent encore au nom de Moussa. Ils sont toujours terrifiés par le nom d’Achraf. Ils continuent à fabriquer de fausses histoires sous formes de films et autres pour compenser l’impact du martyre épique d’Achraf et de Moussa.
La résistance épique d’Achraf et de Moussa incarne l’essence et l’esprit de tous les combats et sacrifices des Moudjahidine du peuple depuis le 8 février 1982. Elle va bien au-delà de la notion de refus de capituler.
Le message des Moudjahidine du peuple – tant d’un point de vue philosophique, anthropologique, historique et politique – c’est que les êtres humains et les mouvements révolutionnaires sont déterminants, façonnent le destin et sont capables d’apporter un changement.
C’est aussi l’essence même de la révolution interne des Moudjahidine du peuple qui cherche à surmonter toutes les contraintes et les privations. À la lumière de cette vision révolutionnaire diamétralement opposée aux deux dictatures, les Moudjahidine du peuple ont été la force la plus déterminante de l’histoire de l’Iran ces cinq dernières décennies.
Ceux qui tentent d’assimiler la révolution antimonarchique à la domination sinistre de Khomeiny déforment l’histoire. Ils ne voient pas la vérité, comme si l’histoire de l’Iran se résumait à des dictatures et des régimes autoritaires.
Il faut aujourd’hui leur demander si le peuple iranien et ses représentants authentiques n’ont pas joué un rôle dans cette histoire. Leurs enfants révolutionnaires n’ont-ils pas eu une existence concrète ?
Cette nation n’avait-elle pas son propre mouvement ou sa propre force révolutionnaire ? Et son histoire se limitait-elle aux rois et au clergé ? Quelle est donc la vérité ?
La vérité c’est que Khomeiny et Khamenei sont les véritables héritiers du chah. Leur pouvoir a résulté de la grave erreur des gouvernements occidentaux avec leur coup d’Etat contre le gouvernement nationaliste du Dr Mohammad Mossadegh, bloquant le progrès des forces nationalistes et démocratiques et ouvrant la voie à une alternative réactionnaire. Le régime clérical est le résultat de la répression par le chah des mouvements épris de liberté, créant un vide que Khomeiny a comblé.
L’histoire de l’Iran a toujours connu la complicité des rois et du clergé pour instaurer la tyrannie et l’oppression. Ces complices ont toujours agi de concert pour piller notre peuple appauvri.
De même, aujourd’hui, nous voyons que les tortionnaires et les icônes de la corruption de la dictature précédente font partie des mercenaires qui servent les intérêts du régime des mollahs.
En même temps, les mercenaires des mollahs saluent le règne des monarques morts et enterrés. De cette façon, ils essaient de projeter que l’Iran ne peut être gouverné que par des rois et des religieux et qu’il n’y a pas de place pour la démocratie ni une république fondée sur la souveraineté populaire.
Comme vous le savez, l’une des figures de proue du coup d’État du 19 août 1953 était le général Fazlollah Zahedi. Avant le coup d’Etat, il était fortement soutenu par le mollah Abol-Qassem Kachani, un haut religieux de l’époque. Aujourd’hui, son fils (Ardechir Zahedi), qui était aussi le gendre du chah, s’est avancé pour apporter son soutien au guide suprême des mollahs. Il a payé des dizaines de milliers de dollars une annonce dans le New York Times pour défendre la politique criminelle des mollahs dans la région, justifiant la présence du régime clérical en Syrie par une invitation d’un gouvernement légitime (!) et d’un pays indépendant (!).
Un autre exemple scandaleux est un livre publié il y a quelques années par l’un des principaux hommes de main du chah, Parviz Sabeti. Le livre parle apparemment des services qu’il a rendus à la dictature du chah mais il visait à l’origine à déformer l’image de la Résistance iranienne, en particulier de son dirigeant, Massoud Radjavi. L’aspect le plus remarquable du livre est que Sabeti a été interviewé par un agent notoire de la force terroriste Qods du régime des mollahs.
Un autre fait concernant la révolution de 1979 est qu’elle a été provoquée par la longue lutte, les souffrances et les sacrifices des combattants de la liberté de l’Iran. L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), l’Organisation des guérilleros Fedayines du peuple et d’autres forces éprises de liberté ont fait de grands sacrifices pour semer les graines de la révolution dans la société et l’histoire iranienne. Comme l’a dit le père Taleghani à propos des fondateurs de l’OMPI : « Ils ont ouvert la voie de cette lutte. »
Ceux qui se souviennent des événements de ces années-là, se souviennent que dès sa sortie de prison le 20 janvier 1979, Massoud (Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne) avait publiquement tracé la ligne entre les opinions politiques et idéologiques des Moudjahidine du peuple et celles de Khomeiny et de son entourage réactionnaire, dans ses premiers discours, avant même la victoire de la révolution.
Trois jours seulement après sa sortie de prison, soit le 24 janvier 1979, Massoud prononçait un discours à l’université de Téhéran. Contrairement à Khomeiny qui prônait la “Révolution islamique” — une nouvelle dictature sous la bannière de l’islam — Massoud parlait clairement et défendait sérieusement « la révolution démocratique du peuple iranien ». Parler de « révolution démocratique » à l’époque exigeait beaucoup de courage et d’audace.
Dans les premiers jours qui ont suivi la victoire de la Révolution de 1979, Massoud a prononcé de nouveau des discours à l’université de Téhéran et lors d’un grand rassemblement à Ahmadabad, le jour anniversaire du décès du Dr Mossadeq. Dans ces discours, il a clairement expliqué les positions des Moudjahidine du peuple et mis en évidence le fait que Khomeiny abusait des notions de l’islam et de la révolution.
Le 26 avril 1979, deux mois et demi seulement après la révolution, Massoud Radjavi, Moussa Khiabani et une délégation des Moudjahidine du peuple ont rencontré Khomeiny. Massoud a lu des passages du Sermon 207 du Nahjol Balagheh (textes de l’Imam Ali, gendre du Prophète de l’islam et premier imam des chiites) à Khomeiny, dans lequel l’Imam Ali disait aux gens : « Ne me parlez pas comme vous parlez aux dictateurs et oppresseurs. Ne me cachez pas ce que vous cachez à ceux qui gouvernent par la violence et la terreur. Et n’utilisez pas la flatterie pour me parler. »
On peut comprendre à quel point il a été difficile pour Khomeiny de tolérer ces paroles à l’époque où il jouissait de sa puissance maximale.
Plus tard, dans les interviews que Massoud a réalisées en 1980, il a énuméré les politiques et positions réactionnaires de Khomeiny, et a expliqué, une à une, avec placidité et fermeté, les profondes différences entre la perspective de Khomeiny et celle des Moudjahidine du peuple.
On voit donc que depuis le début, les Moudjahidine du peuple ont mis l’accent sur la confrontation de deux versions totalement différentes de l’islam en Iran.
J’aimerais citer une partie de cette interview : « Aujourd’hui, non seulement le peuple iranien, mais le peuple du monde entier savent qu’il existe deux versions totalement différentes de l’islam qui s’opposent en Iran. Ainsi, à l’avenir, personne (ici) ni personne ayant d’autres croyances dans d’autres parties du monde ne pourra attribuer au véritable Islam le monopole du pouvoir (par le régime clérical), les meurtres, la torture, la lapidation, la flagellation et les violations des droits. »
Massoud a bien averti Khomeiny qu’il serait tenu responsable pour avoir donné l’ordre d’abattre les Moudjahidine du peuple et de sévir contre eux par ces mots : « Le dirigeant qui a refusé – jusqu’aux dernières années et aux derniers moments (du régime du chah) – de lancer une fatwa de lutte et de Jihad contre le chah, a lancé une fatwa dans les premières années après la révolution ordonnant d’ouvrir le feu sur les Moudjahidine du peuple qui avaient combattu le chah pendant des années, mais qui n’ont pas tiré une seule balle sous le nouveau régime. C’est ainsi que les effusions de sang ont atteint de nouveaux sommets dans tout le pays. »
Un examen des positions des Moudjahidine du peuple, des interviews et discours de Massoud Radjavi dans les deux ans et demi qui ont suivi la révolution de 1979, montre clairement que les Moudjahidine du peuple ont fait preuve de la plus grande patience, sobriété et sens des responsabilités possibles pour retarder les attaques de Khomeiny. Sans le rôle responsable et désintéressé joué par les Moudjahidine du peuple et leur retenue malgré l’assassinat de 54 de leurs membres par le régime, Khomeiny aurait éliminé beaucoup plus tôt le peu de liberté qui restaient.
Il est également important de noter le fait que Khomeiny était un monstre qui, à l’époque, pouvait éradiquer n’importe quelle force ou groupe d’un simple signal. Dans de telles circonstances, cependant, les Moudjahidine du peuple ont lancé un mouvement révolutionnaire majeur avec une résilience étonnante basée sur l’honnêteté et le sacrifice. Ce mouvement a réussi à rester inébranlable face au tsunami de meurtres et de massacres et à devenir un atout énorme pour le peuple iranien dans sa quête de liberté.
Massoud Radjavi a dirigé l’Organisation des Moudjahidines du peuple au travers d’épreuves remplies de feu et de sang pendant les deux ou trois premières années du pouvoir de Khomeiny.
Notre organisation s’est heurtée à des obstacles idéologiques et politiques épouvantables, chacun d’entre eux étant suffisant pour mettre fin à tout mouvement, comme en témoignent des cas similaires dans l’histoire moderne. Cependant, l’élément révolutionnaire, novateur et efficace qui a apporté le changement a été le leadership de Massoud Radjavi. Il a dirigé notre organisation et a levé les obstacles sur le chemin de la liberté pour notre nation enchaînée.
Certes, les obstacles et les difficultés sont toujours là. Ils sont réels, mais l’art d’un révolutionnaire est de ne pas céder au statu quo et de le changer en faveur des objectifs libérateurs et intérêts de son peuple. C’est la tradition, la manière et la pratique que les Moudjahidine du peuple ont apprises de Massoud.
Chers sœurs et frères,
Nous avons parlé du renversement de la monarchie du chah. C’est maintenant au tour du renversement des mollahs.
Vous savez que Khamenei a demandé à ses mercenaires d’être prêts à contrer le renversement du régime au cours de la prochaine année iranienne 1398 (2019). Depuis, les factions du régime s’effrayent mutuellement avec la perspective du renversement du régime en agitant l’avertissement de Khamenei.
L’imam du vendredi de Machad a déclaré : « Notre guerre contre l’ennemi porte sur notre existence. Nos ennemis veulent nous voir décapités. »
L’imam de la prière du vendredi de Qom a dit : « Nous devons être en état d’alerte pour pouvoir traverser en toute sécurité les crises qui nous attendent. »
Le commandant de la milice du Bassidj dans les universités iraniennes a déclaré : « L’année 1398 (2019) sera un atelier pour nous entrainer face aux émeutes (des Moudjahidine du peuple). »
L’imam du vendredi de Téhéran a affirmé : « Les ennemis sont prêts à renverser (le régime)… Ils visent le guide suprême. »
Oui, tout est là, « l’accusation de renverser le régime ». Toute la question, c’est le peuple iranien et la Résistance iranienne qui « visent le guide suprême ».
C’est pourquoi les mollahs ne cessent de trembler. Ils sont sur leurs gardes 24 heures sur 24 pour éviter que la situation ne dégénère et c’est l’un des points faibles les plus vulnérables du régime. Ils disent qu’ils sont en état d’alerte totale pour tenter de camoufler le délabrement du régime.
Plusieurs points importants sont à noter à cet égard :
Premièrement, cette impuissance, cette incohérence et cet empressement du régime sont des conséquences directes de la nouvelle ère. Par exemple, alors que les mollahs ont le plus besoin de s’entendre avec les Européens, pourquoi chargent-ils leurs diplomates de mener des opérations terroristes au cœur de l’Europe ? Pourquoi ne sont-ils pas en mesure de satisfaire aux exigences du GAFI ? Pourquoi ne peuvent-ils pas trouver une solution politique aux crises qui assaillent le régime ? Tout cela parce que la dictature religieuse est de facto menacée de renversement.
Deuxièmement, les mollahs ne sont pas capables de contenir les soulèvements sociaux et les protestations. Ils n’ont aucun moyen de sortir de cette impasse fatale. Comme Massoud l’avait prédit, « les mollahs et leurs gardiens de la révolution ne pourront pas surmonter ce soulèvement victorieux et malgré les hauts et les bas, ils ne pourront pas s’en tirer. »
Troisièmement, en plus des protestations sociales, le régime est confronté au saccage de l’économie. L’inflation de 40 % est en hausse alors que la valeur de la monnaie officielle du pays a chuté de 66 % au cours des dix derniers mois. Les unités de production ont été massivement fermées, ce qui a entraîné une vague géante de chômage, un déficit budgétaire d’au moins 50 % et de nombreux problèmes similaires. C’est pourquoi le président du régime a récemment reconnu : « Le pays connaît la pire situation économique des 40 dernières années. » Il y a cinq ans, Rohani a sorti une clé de dessous son manteau et celui de Khamenei pour offrir un soulagement temporaire à ces problèmes. C’était l’accord nucléaire et l’aide qui accompagnait la politique de complaisance de l’administration Obama. Aujourd’hui, la politique de complaisance est partie en fumée, laissant les mollahs sans défense.
Quatrièmement, depuis novembre dernier, les États-Unis ont commencé à imposer leurs sanctions pétrolières contre le régime, coupant l’artère vitale des mollahs. Ainsi, les relations du régime iranien avec les États-Unis sont entrées dans une phase déterminante sans précédent.
Le secrétaire d’État américain a stipulé que le temps était venu d’affronter les mollahs et de cesser de les cajoler. Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis a déclaré que le temps de la sauvegarde du régime était révolu. Dépossédés de la protection et de la sauvegarde assurées par les États-Unis depuis trois décennies, les mollahs se retrouvent extrêmement vulnérables face au peuple iranien et à sa Résistance.
Cinquièmement, en ce qui concerne les relations du régime avec les autres gouvernements, Khamenei et Rohani avaient lié leurs espoirs à l’Union européenne. Mais l’UE a récemment imposé des sanctions à un département important du sinistre ministère du Renseignement… L’Allemagne a également interdit les vols de Mahan Air pour ses liens avec la force terroriste Qods.
Le Guide suprême du régime croyait qu’en tournant leur regard vers l’Est, ils pourraient bénéficier d’un certain soutien dans la politique internationale. A présent, la Russie dit qu’elle ne se considère pas comme un allié du régime. La Chine a déjà quitté le champ gazier de South Pars et, malgré ses promesses, elle ne va pas coopérer pour construire la centrale électrique d’Arak. Même le gouvernement irakien, qui entretient des relations bien connues avec le régime iranien, a déclaré qu’il participerait aux sanctions internationales.
Et enfin, une nouvelle génération de jeunes déterminés, conscients et motivés qui se sont levés pour combattre le régime et toutes ses factions, est le danger qui secoue chaque jour les piliers du palais de Khamenei. C’est la génération du soulèvement de décembre 2017/janvier 2018 dont la détermination a culminé dans la formation d’unités de résistance et de 1 000 Achraf ou bastions de la révolte.
Les unités de la Résistance ont poussé comme des tulipes du sang injustement versé des héros du 8 février 1982, du sang de 120.000 martyrs exécutés et des 30.000 victimes massacrées durant l’été 1988, du sang de martyrs de l’Armée de libération nationale et de l’Opération Lumière éternelle. Les graines semées pendant quatorze années de persévérance inébranlable des Achrafiens, ont maintenant poussé dans le sol assoiffé de l’Iran, créant des milliers d’Achraf à travers tout le pays.
C’est ce qui a donné naissance aux unités de Résistance, qui main dans la main avec le peuple iranien finiront par renverser la théocratie des mollahs.
Vive la liberté !
Vive Achraf, Moussa et les martyrs du 8 février 1982 !
Vives les pionniers dévoués de la révolution anti-monarchique !
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