« La défense d’Achraf, est en première ligne de défense de toutes les femmes d’Iran »
Le 8 octobre se tenait à Paris une conférence annonçant la création du «Comité international des juristes en soutien aux 1000 femmes d’Achraf»,
en présence de grands noms de barreaux de divers pays, France, Grande-Bretagne, Italie, Scandinavie et Etats-Unis. Toutes femmes et avocates désireuses de prendre sous leur protection des femmes de la Cité d’Achraf menacées de viol lors de l’attaque des forces irakiennes les 28 et 29 juillet dernier. La Cité d’Achraf en Irak abrite 3400 membres de l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, la principale opposition démocratique au régime des mollahs. La présidente élue de la Résistance iranienne Maryam Radjavi y avait fait parvenir un message, dont voici la teneur :
Je vous remercie d’avoir organisé cette conférence de presse et de porter votre attention sur la situation des femmes iraniennes, surtout des femmes d’Achraf. J’appelle le monde, et vous chers amis, à sauver ces mille femmes d’un danger de déplacement forcé imminent et d’un massacre.
La création du comité international en soutien aux mille femmes d’Achraf est un pas important qu’il faut saluer. C’est une campagne contre les crimes du fascisme religieux en Iran.
Le régime des mollahs est désormais très instable, grâce au soulèvement populaire de ces trois derniers mois. C’est pourquoi il a besoin de réprimer davantage son opposition. Le massacre d’au moins 300 manifestants, la torture de milliers de détenus de la révolte en Iran et l’attaque contre Achraf, sont tous destinés à contenir le soulèvement en Iran. Dans cette répression, les mollahs ont utilisé le viol pour écarter les femmes, car elles sont très actives dans la révolte.
Pendant l’attaque d’Achraf, les mollahs et leurs alliés irakiens ont aussi cherché à déplacer et à tuer les résidents, et d’abord les femmes, car elles jouent un rôle déterminant et inspire la résistance. Beaucoup de ces femmes ont fait leurs études en Europe, au Canada, aux Etats-Unis ou en Iran. 200 sont d’anciennes prisonnières politiques qui ont passé en moyenne cinq ans en prison. Durant ces trente dernières années, leur combat a servi de modèle aux femmes et à la jeunesse iranienne pour la liberté et l’égalité. Les Iraniennes se sont inspirées du courage et du sacrifice de ces femmes insurgées. Depuis l’attaque contre Achraf les 28-29 juillet, les femmes là-bas sont dans une situation dangereuse.
Je voudrais aborder quelques points sur cette situation :
1- L’attaque contre Achraf a été planifiée et coordonnée par le régime de Téhéran. Le 28 février, le guide suprême des mollahs a admis avoir passé un accord mutuel avec le gouvernement irakien pour éliminer Achraf. Pour sauver leur régime, les mollahs ont l’intention de répéter cette attaque ou de déplacer les Achrafiens pour les massacrer.
2- Les assaillants sont à l’intérieur d’Achraf. Ils sont toujours motivés pour répéter une attaque.
Cependant ni les Etats-Unis, ni l’ONU, ni les instances internationales n’ont apporté de garanties pour la protection des résidents face aux crimes et aux enlèvements.
3- Durant l’attaque d’Achraf, les femmes ont clairement été menacées de viol.
4- le sort réservé aux 36 otages d’Achraf est digne d’attention. Ils ont été violement enlevés et torturés. Or ils ont le statut de « personnes protégées ». Même s’ils ont été libérés hier après une longue grève de la faim, cet événement rend d’autant plus sérieux le danger de déplacement forcé.
Il ne faut pas laisser cette méthode se répéter dans le but d’opérer un déplacement criminel des résidents d’Achraf. Cela donnerait un feu vert au régime des mollahs pour massacrer les Achrafiens.
Toute tentative de déplacement forcé des résidents d’Achraf est interdite sur la base de la 4e convention de Genève et considérée comme un crime contre l’humanité. Comme l’a dit le tribunal irakien dans son ordonnance de libération des 36 d’Achraf, le séjour des résidents d’Achraf en Irak est légal.
Je demande aux Etats-Unis, à l’Union européenne et aux instances internationales d’apporter des garanties de respect des droits de l’homme des résidents d’Achraf pour les protéger de toute violence et de tout déplacement. Je demande à l’ONU et au haut commissariat des droits de l’homme de prendre des mesures pour la mise en place à Achraf d’une équipe d’observateurs de l’ONU pour faire obstacle à une attaque ou un déplacement.
Je leur demande d’annoncer que les résidents d’Achraf doivent bénéficier des droits fondamentaux et de la protection stipulés dans la 4e convention de Genève.
Chers Amis,
Dans deux jours, ce sera la journée mondiale contre la peine de mort. Cette journée fait de la tragédie des exécutions et des pendaisons continues en Iran un scandale. Un pays qui détient le record des exécutions par rapport à sa population. Pour changer le régime des exécutions, de la torture et des viols, le peuple iranien a besoin de la solidarité internationale.
Les femmes d’Iran et d’Achraf appellent leurs sœurs dans le monde entier à venir les rejoindre dans cette lutte. Il ne fait aucun doute que la solidarité et la fraternité internationale sont capables de repousser ces violences criminelles.
La campagne de défense d’Achraf, est en première ligne de la défense de toutes les femmes d’Iran.
Ce combat ne sera pas seulement une victoire sur une dictature, mais aussi sur le front intégriste. Oui, le changement en Iran et le renversement des mollahs seront une grande victoire du mouvement de la liberté et de l’égalité à travers le monde.
Je vous remercie.
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