Discours de Maryam Radjavi Assemblée nationale
Maryam Radjavi: Une politique responsable doit respecter la lutte du peuple iranien pour la liberté
Madame la Présidente,
Mesdames et messieurs les députés,
Mesdames et messieurs, chers amis,
Je remercie le Comité parlementaire pour un Iran démocratique d’avoir organisé ce colloque. Je remercie aussi le comité pour ses positions éclairées sur les problèmes de l’Iran.
A la mi- février, les regards se sont tournés vers l’Iran. Le régime a célébré ses 40 ans dans une situation où aux yeux des observateurs, et pas seulement de l’opposition, jamais la théocratie n’a été aussi instable. Le renversement demandé par le peuple iranien n’a jamais été aussi à portée de la main. Les illusions sur la modération du régime ne se sont jamais révélées aussi chimériques.
Quand en 2013, Rohani est devenu président des mollahs, beaucoup dans les cercles politiques en Occident voyaient en lui un modéré qui, selon eux, pouvait apporter un changement positif dans la dictature religieuse.
Avec ce prétexte, les gouvernements occidentaux ont accordé des concessions importantes. Les mollahs ont utilisé ces avantages pour développer la guerre et le terrorisme dans la région et pour réprimer la population en Iran.
Regardons le bilan de la présidence de Rohani :
– des milliers d’exécutions,
– plusieurs massacres à Achraf et Liberty en Irak où se trouvaient les membres des Moudjahidine du peuple, l’OMPI.
– les richesses de l’Iran dilapidées dans les guerres au Moyen-Orient,
– des opérations terroristes du ministère des Renseignements sous ses ordres
– et le programme de missiles des pasdaran.
Tout cela a jeté la majorité de la société iranienne dans la misère.
Pendant longtemps, les défenseurs de la politique de complaisance ont essayé de séparer le bilan de Rohani de celui du guide suprême des mollahs. Mais l’été dernier, Rohani a mis fin à toutes ces illusions. Le ministère des Renseignements, qui est sous ses ordres, a chargé ses diplomates d’exécuter une opération terroriste de grande ampleur contre le rassemblement du Conseil national de la Résistance iranienne à Villepinte. Les sanctions de la France et de l’Union Européenne contre le ministère du Renseignement ont confirmé que c’était bien le gouvernement de Rohani qui avait exécuté ce plan.
Le régime a échoué, mais il n’a pas abandonné et s’est lancé dans de nouveaux complots :
– une tentative d’attentat terroriste au Danemark,
– un projet d’espionnage et d’attentat terroriste contre des membres de la Résistance aux Etats-Unis,
– de l’espionnage dans l’armée allemande,
– et une agression contre un sympathisant de la résistance à Berlin.
– Avant cela, en mars 2018, une tentative d’attentat neutralisée contre un autre rassemblement de l’OMPI en Albanie.
Les mollahs ont un extrême besoin de relations politiques et économiques avec l’Europe. Malgré cela ils ne peuvent pas renoncer au terrorisme en Europe.
Ils ont entendu la France et l’Union européenne appeler à l’arrêt du programme de missiles balistiques. Mais le 11 février, Rohani a déclaré : « Nous n’avons demandé et ne demanderons à personne la permission de fabriquer toute sorte de missiles.»
Pourquoi les mollahs suivent-ils cette politique ? Parce qu’ils sont plus faibles qu’on ne le croit et qu’ils ne connaissent pas d’autre solution que de réprimer et de fomenter des crises.
Depuis décembre 2017, des révoltes et des manifestations dans tout le pays ont déstabilisé le régime.
On peut voir une tension croissante au sein du pouvoir en raison de la chute des exportations de pétrole, la chute des revenus du régime, la fuite des capitaux à l’étranger, la monnaie qui a perdu un tiers de sa valeur, une inflation à 40%, une récession économique de 4%, et le taux de chômage à 40%. C’est la situation économique de l’Iran aujourd’hui, c’est comme un édifice qui s’effondre. Malgré cela, le prochain budget militaire et sécuritaire a augmenté.
Chers amis,
Cependant, il faut noter l’émergence d’un développement important. Une force pleine d’énergie s’est levée contre les mollahs à travers le pays. Cette force ce sont les foyers de révolte, les unités de résistance. Des unités composées de membres et de sympathisants de la Résistance iranienne issus de la jeune génération éprise de liberté. C’est la même génération qui a déclenché le soulèvement de décembre 2017 et qui le perpétue. Au cours de l’an dernier, les unités de résistance ont étendu leurs activités à des dizaines d’autres de villes. Elles sont l’espoir du peuple iranien.
Que font les mollahs face à ce danger ? En plus du terrorisme, ils diffusent en boucle des mensonges contre la Résistance. Regardez le journal gouvernement « Siassat-e-Rouz » du 9 décembre 2018. Les mollahs y ont poussé le mensonge jusqu’à dire que le président Macron avait chargé l’OMPI de réprimer les gilets jaunes. En 1991, ils utilisaient le même mensonge en Irak en disant que l’OMPI réprimait les chiites et les Kurdes à la demande du gouvernement de l’époque.
En 2018, les mollahs ont diffusé 126 films contre l’OMPI dans les cinémas et à la télévision en Iran. Pourquoi ? Parce qu’ils redoutent le rôle de l’OMPI dans le soulèvement.
Avec une énorme dépense financière et par un réseau de journalistes proches de ministère des renseignements iranien le fascisme religieux au pouvoir en Iran essaie d’utiliser certains médias étrangers contre la Résistance iranienne afin de montrer que ce régime n’a pas d’alternative et
qu’il vaut mieux trouver un accord avec ce régime.
Chers Amis,
Aujourd’hui plus personne ne peut dire que la théocratie en Iran est modérée. Mais certains lui cherchent de nouvelles justifications.
Ils disent : si le pouvoir à Téhéran est isolé, cela va favoriser son appareil de sécurité.
Ils disent : ne faites pas de pression sur ce régime parce que les mollahs vont augmenter leurs menaces contre les pays de la région.
Ils disent : si ce régime est renversé, il n’y a pas d’alternative et le scénario syrien va se répéter en Iran.
Et ils disent enfin : au lieu de faire preuve de fermeté face aux menaces de ce régime, il faut négocier.
Ceux qui donnent ces conseils, disent en fait qu’il faut accepter le chantage des mollahs. Ils s’opposent à la volonté du peuple iranien qui manifeste et demande un changement de régime. Ils veulent préserver ce régime.
Tout le monde a vu comment les mollahs ont profité de la chance politique et économique immense offerte par l’accord nucléaire de juillet 2015. Mais Ils ont utilisé cette occasion pour développer la guerre en Syrie et au Yémen et pour intensifier la répression en Iran.
Ces expériences catastrophiques doivent prendre fin. Il faut maintenant tirer des conclusions :
– Il faut mettre fin à la politique de complaisance avec les mollahs.
– Ignorer la résistance va contre les intérêts du peuple iranien et prive la région et le monde de la solution au problème de l’Iran.
– Croire dans les investissements et le commerce avec l’Iran, revient à croire à des mirages. Même si les Etats-Unis étaient restés dans l’accord nucléaire, les entreprises européennes auraient été obligées de quitter l’Iran à cause de l’instabilité de ce régime.
– C’est une erreur de craindre un changement de régime par le peuple iranien et sa résistance. Avec ce changement, l’Iran ne va pas plonger dans le chaos. Au contraire, cela fera disparaitre le principal obstacle au progrès de l’Iran et le principal facteur de guerre et de crises dans la région.
C’est pourquoi, devant vous, représentants du peuple français, je demande au gouvernement français de prendre l’initiative d’une politique courageuse dans l’Union européenne. L’initiative que la France et l’UE se placent aux côtés du peuple iranien et de respecter sa lutte pour la liberté et la démocratie.
Il faut reconnaitre le droit à la résistance des Iraniens pour renverser la tyrannie religieuse. C’est le message du soulèvement pour la liberté du peuple iranien et des unités de résistance.
Mesdames et Messieurs,
Pour finir, je dois souligner que notre résistance, est responsable, unie, compétente et dotée d’un programme pour l’Iran de demain.
Avec le soutien de notre peuple, nous voulons instaurer une république fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité des femmes et des hommes, l’abolition de la peine de mort, l’indépendance de la justice, l’autonomie des minorités ethniques, une politique étrangère fondée sur la coexistence pacifique et un Iran non nucléaire.
Je vous remercie.