Radjavi au sénat italien: «La résistance iranienne peut réaliser un changement démocratique en Iran»
« Avec cette déclaration de soutien, la majorité du sénat italien rejoint un vaste mouvement dans toute l’Europe qui refuse la complaisance avec la dictature religieuse et qui avance une solution pratique contre sa menace nucléaire et son terrorisme », a déclaré Maryam Radjavi au Sénat italien.
La présidente élue de la Résistance iranienne participait à une conférence à Rome le 22 octobre, au cours de laquelle le soutien de la majorité des sénateurs italiens à un changement démocratique en Iran a été rendu public. L’événement a aussi été l’occasion pour Lucio Malan, secrétaire de la présidence du Sénat, de lui remettre au nom du président la médaille du Sénat.
Voici le discours prononcé par Maryam Radjavi :
Je suis très heureuse de me trouver parmi vous dans la haute institution de la démocratie et de la loi italienne. La déclaration de la majorité des sénateurs italiens montre la clairvoyance et le sens des responsabilités des hauts législateurs pour soutenir la solution la plus juste de la crise iranienne. Cette déclaration fait le point sur la situation actuelle. Elle peut se résumer dans cette phrase : « si la communauté internationale ne veut pas d’un Iran nucléaire et agressif, ou se diriger vers la guerre, la seule solution est de rejeter la politique de complaisance et de soutenir un changement démocratique par le peuple iranien et sa Résistance. » Avec cette déclaration, la majorité du sénat italien rejoint un vaste mouvement dans toute l’Europe qui refuse la complaisance avec la dictature religieuse et qui avance une solution pratique contre sa menace nucléaire et son terrorisme.
Mais où se situe le problème ? Le problème réside dans les gouvernements occidentaux qui refusent de voir la réalité en Iran. Les gouvernements européens doivent reconnaître ces trois réalités :
1- La politique européenne vis-à-vis de l’Iran est un échec.
2- Le régime des mollahs, contrairement à sa propagande, est d’une extrême fragilité.
3- La Résistance iranienne a la capacité de réaliser un changement en Iran.
L’Europe doit reconnaître que la complaisance n’est pas un moyen de contrôler le régime, ni un moyen de changer son attitude et encore moins un moyen d’éviter la guerre. Ce régime est basé sur le principe de la tutelle absolue du guide suprême religieux. Il n’a pas la capacité de se réformer. Le vote populaire n’a aucune valeur face à l’avis du guide suprême. Le show électoral est un instrument servant à renforcer la domination du guide suprême. Et les prétendus modérés ne peuvent même pas être candidats, encore moins être élus. La misogynie, venant de la nature même du régime, lui sert à aliéner la société. L’exportation de l’intégrisme et du terrorisme et la quête de l’arme atomique sont nécessaires à la survie de la dictature religieuse. Les mollahs ont accéléré leurs activités pour se doter de la bombe atomique et étendre la portée de leurs missiles jusqu’en Europe.
Je suis d’accord avec le Président du Conseil Sylvio Berlusconi qui a dit récemment que même si les menaces d’Ahmadinejad ont un côté de propagande, il faut les prendre au sérieux, parce qu’Adolf Hitler donnait la même impression. Il faut prendre au sérieux les menaces de ce régime. Mais cela ne signifie pas qu’il soit puissant. En propageant cette idée, le régime iranien et ses alliés veulent faire reconnaître son hégémonie dans la région. La théorie sur la stabilité du régime est un énorme mensonge. L’avancée du régime vient de la faiblesse de l’occident et en particulier de l’Europe à son égard.
On peut voir la faiblesse du régime dans sa peur de la résistance. Au fait, pourquoi dans toutes leurs relations avec les autres pays, les mollahs demandent des pressions contre la résistance ? Pourquoi dans les négociations nucléaires, ils demandent de maintenir l’OMPI sur la liste ?
Le changement en Iran est à portée de la main. Mais pas par le chemin de la complaisance. Il est évident que personne ne souhaite une intervention militaire étrangère et la répétition de l’expérience irakienne en Iran. Heureusement, le peuple iranien et sa Résistance organisée sont capables de réaliser ce changement. La Résistance est une coalition de divers courants et partis politiques. Les principes fondateurs de la Résistance sont le renversement de la dictature religieuse et l’instauration d’une république avec la séparation de la religion et de l’Etat.
Cette Résistance a un parlement en exil, composé des représentants des diverses couches sociales, et des minorités ethniques et religieuses et de 52% de femmes. Son réseau social organise chaque année un grand nombre de manifestation d’étudiants, d’enseignants et d’ouvriers. Le 28 juin dernier, 70.000 personnes se sont rassemblées à Paris pour soutenir la solution qu’elle propose. Parce qu’elle s’appuie sur l’OMPI, son principal groupe qui prône un islam tolérant, la résistance est l’antithèse efficace de l’intégrisme et bénéficie d’un très large soutien chez les musulmans, notamment les chi’ites d’Irak.
Permettez-moi de vous présenter brièvement les points de vue de la Résistance :
1- Nous luttons pour un Iran démocratique, basé sur la séparation de la religion et de l’état, un Iran pluraliste, pacifique et non atomique.
2- Nous avons toujours demandé des élections libres sous l’égide de l’ONU. La Résistance a constamment condamné le terrorisme et la violence et continue de le faire.
3- Nous nous engageons à abolir la peine de mort.
4- Dans l’Iran de demain, les femmes auront des droits égaux aux hommes et participeront à la direction politique. Chaque femme sera libre de choisir ses vêtements.
5 – Les minorités religieuses et ethniques auront des droits égaux. A nos yeux, les lois de la charia des mollahs sont inacceptables. Les droits civiques qui ont été détruits en Iran doivent êtres restaurés sur la base de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
6- L’Iran de demain connaîtra le libre marché.
7- L’attachement de la Résistance à la démocratie dans ses prises de décisions et dans ses relations internes et extérieures, est le facteur le plus important de sa survie face à la dictature cruelle des mollahs. La Résistance s’est engagée à organiser des élections libres pour une assemblée législative et constitutionnelle au maximum six mois après le renversement des mollahs
8- Nous voulons des relations avec tous les pays. Nous nous réjouissons d’avoir des relations avec l’Italie et les autres pays européens après le renversement des mollahs.
Alors qu’il existe une force de changement, malheureusement le maintien de l’OMPI sur la liste noire de l’Union Européenne l’a bloquée en faveur des mollahs. Cette inscription injuste envoie un message d’encouragement au régime et un message consternant au peuple iranien comme quoi l’occident est opposé au changement et qu’il se tient du côté du régime des mollahs. Les mollahs utilisent ce prétexte pour continuer leurs complots contre la vie de 3500 membres de l’OMPI à la Cité d’Achraf en Irak. Le mois dernier, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a souligné dans une déclaration les droits des résidents d’Achraf. Elle a insisté pour que les forces américaines continuent d’assurer leur protection dans le respect du droit international humanitaire, du droit international, du principe de non refoulement, de la convention contre la torture et de la quatrième convention de Genève.
Il ne faut plus que l’Union européenne soit du côté du cœur battant de l’intégrisme, du terrorisme et du bellicisme, qui est le régime des mollahs, mais qu’elle se tienne aux cotés du peuple iranien et des musulmans démocrates du Moyen-Orient. Voilà la responsabilité pleine de danger, d’avant-garde et historique qui vous revient en tant qu’élus italiens et européens. En tant que dignes parlementaires italiens, vous avez un rôle clé à jouer dans l’avancée de cette initiative.
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