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18 Déc 2008

A Berlin, 150 députés allemands soutiennent le changement démocratique en Iran

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A Berlin, 150 députés allemands soutiennent le changement démocratique en Iran

Lors d’une réunion le 24 novembre au Reichstagpräsidentenpalast, 150 députés de tous les groupes du Bundestag ont appelé à une politique de fermeté avec le régime de Téhéran et exprimé leur soutien à la solution proposée par la Résistance iranienne. Maryam Radjavi, Présidente élue de la Résistance iranienne, venue en Allemagne à l’invitation de parlementaires, était la principale oratrice. L’événement était organisé par le Comité de solidarité allemand pour un Iran libre (DSFI). Des dizaines de députés, de personnalités politiques et sociales ainsi que des dignitaires religieux assistaient à la réunion.

“La politique de complaisance et de négociation a échoué depuis longtemps”

“Nous devons traiter avec le régime de Téhéran d’une position de force.
Travailler avec le mouvement d’opposition nous place dans une position de fermeté”

Lors d’une réunion le 24 novembre au Reichstagpräsidentenpalast, 150 députés de tous les groupes du Bundestag ont appelé à une politique de fermeté avec le régime de Téhéran et exprimé leur soutien à la solution proposée par la Résistance iranienne. Maryam Radjavi, Présidente élue de la Résistance iranienne, venue en Allemagne à l’invitation de parlementaires, était la principale oratrice. L’événement était organisé par le Comité de solidarité allemand pour un Iran libre (DSFI). Des dizaines de députés, de personnalités politiques et sociales ainsi que des dignitaires religieux assistaient à la réunion.

En signe de respect pour les victimes de la dictature religieuse en Iran, le député Hermann-Josef Scharf (CDU) a présenté à Mme Radjavi une plaque portant la déclaration signée par 150 députés fédéraux. La déclaration condamne les violations systématiques des droits de l’homme par le régime, son mépris flagrant pour les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, ses efforts secrets visant à obtenir des armes nucléaires et l’exportation du terrorisme et de l’intégrisme. Les députés ont souligné que « la politique de complaisance et de négociations avec le régime a échoué depuis longtemps. »

C’est la présidente du DSFI, Ingrid Holtzhuter (SPD), qui a pris la première la parole. “J’ai connu Maryam Radjavi à Paris lors d’une immense manifestation. Depuis, elle n’a plus quitté mon cœur. Tout ce courage et ce combat sans répit sur une aussi longue période pour la paix, la liberté et la justice, avec des relations profondes et l’incroyable charisme qui l’entoure.(…) Non, les violations des droits de l’homme ne peuvent continuer en Iran. Nous ne devons pas permettre que l’économie passe devant les droits de l’homme. Nous ne devons pas laisser l’économie imposer un diktat sur les droits de l’homme. Certains d’entre nous se rappellent que l’Allemagne a dû se battre pour la liberté et la démocratie avec l’aide des Alliés. Pourrons-nous être à notre tour les Alliés du peuple iranien pour l’aider à obtenir cette démocratie ?”

Le député Hermann-Josef Scharf (CDU) a souligné : “Avec mes collègues qui ont signé cette déclaration, nous sommes fermement convaincus que la politique européenne qui a offert pendant des années des concessions au régime de Téhéran dans l’espoir que ses dirigeants entameraient une réforme et changeraient d’attitude, s’est avérée futile et contreproductive. L’aspect le plus dommageable de notre politique a été de bloquer la voie à un changement démocratique en Iran en enchaînant le seul mouvement d’opposition capable de le réaliser. Je pense que nous devons à ceux qui nous ont élus ainsi qu’à l’état de droit, qui constitue la fondation même de l’Europe, de retirer l’OMPI de la liste, parce que les tribunaux européens ont jugé que de l’y maintenir était « pervers » et « illégal ». J’appelle notre gouvernement à changer son approche et à se tourner vers l’opposition iranienne et Mme Radjavi. Il ne fait aucun doute que nous pouvons et nous devons traiter avec le régime de Téhéran d’une position de force. Travailler avec le mouvement d’opposition nous place dans une position de fermeté.”

Prenant la parole, Mme Radjavi a tout d’abord remercié ses hôtes : “Je souhaite exprimer toute ma gratitude pour l’initiative audacieuse de 150 membres du Parlement fédéral, dont neuf présidents de commission, qui ont présenté une déclaration en soutien à la Résistance iranienne. Je tiens également à remercier les honorables membres du Parlement pour leur admirable sens des responsabilités concernant le sort des membres de l’opposition iranienne résidant dans la Cité d’Achraf en Irak. Les mollahs défient les résolutions du Conseil de sécurité et poursuivent leur ingérence terroriste et intégriste, ainsi que leur hostilité à la paix dans la région. Les représentants élus du peuple allemand ont offert une solution iranienne qui respecte le choix du peuple iranien et de la Résistance contre le fascisme religieux. Cette solution souligne que le changement en Iran permettra de résoudre cette crise.

Certains ont accepté la propagande du régime sur sa fausse stabilité et remettent en question la possibilité d’un changement démocratique. Je rappelle qu’il y a 30 ans, aux États-Unis, on estimait que la dictature du chah était un îlot de stabilité. Mais, moins d’un an plus tard, il ne restait rien de ce régime (…) La complaisance avec les mollahs a donné un élan à leur guerre, leur terrorisme et leur programme nucléaire.

Notre projet pour l’Iran est la démocratie. Un projet fondé sur le pluralisme et la séparation de la religion et de l’État. Un projet pour l’égalité entre les sexes, la participation active et égale des femmes à la direction politique qui, à notre avis, doit garantir une démocratie durable pour l’Iran de demain. Et un projet fondé sur les droits de l’homme et l’abolition de la peine de mort (…) L’étiquette injuste de terroriste placée sur la force axiale de la Résistance a bloqué une grande partie du potentiel de changement en Iran. Les juridictions européennes compétentes se sont à cinq reprises prononcées pour l’annulation de cette étiquette. Ne pas tenir compte de l’état de droit rend la décision du Conseil de l’UE illégitime. En bloquant le principal instrument de changement, cette étiquette empêche le changement démocratique en Iran. Tant qu’elle restera en place, le régime des mollahs continuera à ignorer les avertissements internationaux sur son programme nucléaire. Il est temps que le gouvernement allemand reprenne en main cette politique qui fait fausse route.
Quel que soit le critère, l’OMPI ne peut être qualifiée de terroriste. Le meilleur indicateur du rejet du terrorisme est son engagement à des élections libres. Cette résistance a toujours condamné le terrorisme et la violence, et le fait encore. Ces 25 dernières années, elle a réclamé à plusieurs reprises des élections libres. En 2003, j’ai appelé à un référendum national sous la supervision de l’ONU. Les mollahs ont répondu avec davantage d’exécutions et de torture. Les gouvernements occidentaux ont non seulement fermé les yeux sur ces crimes, mais en maintenant l’OMPI sur la liste, ils ont aidé le régime à exporter l’intégrisme et le terrorisme et à se doter de la bombe atomique. Un jour, ils devront en répondre devant leur propre peuple.”

Les personnalités se sont ensuite succédées à la tribune, en s’adressant à Mme Radjavi.

Leo Dautzenberg, député CDU, a déclaré : “Nous vous soutenons pour un Iran démocratique et nous savons que pour arriver à cet objectif il existe un obstacle qu’il faut écarter et qui est la liste du terrorisme. L’Allemagne doit s’occuper de ce problème. Ce qui est nécessaire et urgent, c’est d’aider les résidents d’Achraf pour qu’ils puissent y vivre et ne soient pas expulsés vers l’Iran.”

Andreas Schmidt, président CDU de la Commission des Affaires judiciaires a déclaré: “J’ai toujours été impressionné par la motivation et la force de vos membres: dans le vent, la pluie ou la neige, ils se tiennent devant le Reichstag et s’efforcent de contacter les politiciens. Je veux insister sur le fait qu’il s’agit d’une grande victoire obtenue grâce aux efforts persistants des membres de ce mouvement. En tant qu’Allemands, nous savons que lorsque les droits de l’homme sont violés, quand les gens sont assassinés uniquement pour une raison politique, il ne faut pas ignorer ces violences. Les droits de l’homme ne supportent aucun changement. C’est pourquoi, sur la base de notre histoire, nous avons un devoir moral d’ingérence active. Mais notre constitution dit aussi que le peuple a le droit de résister. Ainsi donc, vous aussi, selon notre constitution, vous avez le droit de résister.”

Pour Heinz Schmitt, député SPD, “votre discours et votre description de la situation en Iran m’ont beaucoup marqué. Je peux vous assurer que de nombreux collègues de tous les partis partagent nos préoccupations. Ce que nous avons entendu et les textes que l’on nous a remis me permettent de vous assurer que nous sommes à vos côtés dans la tâche majeure d’instaurer un Iran démocratique, où les droits de l’homme, l’égalité et l’humanisme auront leur place.”

Le député régional Frank Hammer s’est interrogé : “Que pouvons-nous faire ? Quand l’Allemagne avait la présidence de l’Union européenne, la liste a été relancée. Ce que nous pouvons faire maintenant, c’est de corriger de nombreuses démarches faites du temps de la présidence allemande. En tant qu’Allemands, nous devons nous engager activement pour faire supprimer définitivement l’OMPI de la liste noire parce que nous avons une lourde responsabilité dans ce domaine.”

Le Pr. Stefanie Schulze, députée du Land de Berlin, a déclaré : “Ce qui nous réunit, c’est notre motivation commune de lutter en faveur des droits de l’homme dans votre pays. Nous devons tous ensemble faire en sorte que votre organisation soit retirée de la liste noire. C’est une mesure qui va attirer l’attention de l’opinion publique et qui apportera une aide de poids pour faire connaître vos aspirations et le travail que nous avons accompli ensemble.”

Hille Gosejacob-Rolf, présidente d’honneur du syndicat des assistantes sociales, a déclaré : “J’ai vu cette joie à l’aéroport, ces émotions, cet enthousiasme, ces larmes, ces étreintes. Le déploiement de police laissait croire à l’arrivée d’un terroriste mais tout à coup ce fut un monde de fleurs, de joie et d’étreintes parmi tous les gens qui vous attendaient. À ce moment une policière m’a soufflé : «je n’ai jamais vu une chose pareille». Un pasteur m’a dit un jour qu’il fallait rendre grâce pour la joie que l’on reçoit. Quand j’ai vu cette joie et cet enthousiasme hier, je me suis souvenue de ses paroles. Et nous sommes plus que reconnaissantes pour la chance de vous avoir ici chez nous.”

Henny Engels, secrétaire du Conseil des Femmes Allemandes, qui regroupe 10 millions de femmes, a déclaré : “Je sais que vous soutenez l’hégémonie des femmes. Nous sommes très impressionnées par le fait que dans la Résistance iranienne il existe une pleine égalité entre les femmes et les hommes. Je crois que pour édifier une démocratie complète, il faut une synergie et une collaboration entre les femmes et les hommes. La société allemande n’a pas encore atteint ce niveau, car les femmes n’y occupent pas la place qui leur revient.”

Volker Schneider, député Die Linke, a déclaré : “J’ai toujours pensé que les femmes en islam, plus que dans les autres religions, avaient peu de marge de manœuvre. Fort heureusement, vous montrez que vous occupez une place bien meilleure. Tous ceux qui sont ici savent contre quel ennemi vous vous battez, quels sont ses moyens économiques et de propagande et l’usage intensif qu’il en fait. Mais pour moi, il est très important que dans votre Troisième Voie, vous refusiez clairement la guerre et c’est pourquoi avec de nombreux collègues de mon parti, nous vous apportons un soutien durable.”

Lorenz Wilkens, chercheur et membre du DSFI, a déclaré : “Il existe en Allemagne une image effrayante de l’islam, marquée par l’intégrisme. Elle est erronée et catastrophique. Depuis trente ans que j’enseigne à l’université, j’essaie de la combattre et de mettre en valeur la tradition de tolérance, de paix, des droits et de philosophie scientifique de l’islam. Je tente aussi de dénoncer la partie la plus obscure de l’intégrisme, à savoir la misogynie, qui n’est pas légitime dans l’Islam.”
Gabriele Hiller, vice-batonnière de Berlin, a déclaré : “A Paris, j’ai été très impressionnée par l’ampleur du soutien international dont vous bénéficiez. On peut dire que ces soutiens viennent de tous les continents. Les activités des parlementaires britanniques en votre faveur et celle de votre organisation étaient vraiment d’une grande qualité et cela m’a donné la force de promouvoir ce sujet en Allemagne.”

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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