Conférence en ligne en présence de parlementaires français
Maryam Radjavi : L’UE et la France doivent soutenir l’aspiration du peuple iranien à la liberté
Madame la Présidente,
Messieurs les Vice-présidents du Comité parlementaire pour un Iran démocratique
Mesdames et Messieurs les députés, sénateurs et parlementaires honoraires
Permettez-moi d’abord de saluer votre honorables invité, monsieur le ministre Giulio Terzi.
Je suis heureuse de vous retrouver, malgré les conditions de la pandémie. Je vous remercie de votre invitation pour cet échange, comme les années précédentes, à l’Assemblée nationale.
Chers amis,
Avec la pandémie, l’année dernière a été une année difficile pour le monde. Mais en Iran, contrairement à la plupart des pays, la population a été abandonnée. Le régime a même refusé d’acheter des vaccins américains et britanniques. Pour justifier ce crime, Khamenei a déclaré qu’il ne faisait pas confiance à ces pays, ni à la France. C’est catastrophique, mais la dictature religieuse utilise les morts massives de la pandémie pour empêcher un soulèvement populaire.
Cependant la perspective d’un changement est plus claire que jamais car le régime est dans une impasse.
Il n’a pas de solution pour les crises économiques et sociales.
Boycott général des élections
Le boycott général de l’élection par le peuple iranien et une réponse au massacre des 1500 manifestants de novembre 2019. Cette semaine les retraités ont manifesté dans 25 villes de pays en disant qu’ils ne vont plus voter car ils ont entendu trop de mensonges.
Malgré la pandémie, la société a exprimé plusieurs fois sa colère et sa révolte dans les manifestations, dans les émeutes des prisons et dans les grèves de toutes les couches sociales. La presse officielle parle d’un baril de poudre prêt à exploser. L’année dernière, une vague immense de jeunes a rejoint la résistance. Malgré les arrestations massives, les unités de résistance se sont développées dans tout le pays.
Sur la scène internationale la justice belge a condamné un diplomate du régime à 20 ans de prison pour une tentative d’attentat en juin 2018 contre le rassemblement annuel du CNRI à Villepinte. L’enquête judiciaire a démontré que cette action terroriste avait été planifiée par le ministère du Renseignement avec la coopération du ministère des Affaires étrangères et de ses ambassades. Cela montre qu’il s’agit bien de terrorisme d’Etat. Et c’est le même ministère qui est aujourd’hui à la table des négociations sur l’accord nucléaire. Si l’attentat n’avait pas été neutralisé, il aurait tué plusieurs centaines de Français et un grand nombre de parlementaires et de personnalités françaises et internationales.
L’impasse nucléaire du régime
Malgré le changement de gouvernement aux Etats-Unis, le dossier nucléaire reste une impasse pour le régime.
S’il accepte les demandes de la communauté internationales et cesse de violer ses engagements, le Guide suprême va perdre son hégémonie et la voie sera ouverte pour de grands soulèvements. Si au contraire, il choisit la confrontation avec l’Occident et continue les violations de l’accord, il devra payer un prix élevé.
Surtout que l’Europe et les Etats-Unis font front commun maintenant.
Comme l’a dit le ministre des affaires étrangères, Monsieur Jean-Yves Le Drian : les problèmes internes de l’Iran, l’empêchent de se mettre sérieusement à négocier pour trouver une solution.
Pour preuve, c’est que même pendant les négociations nucléaires, le régime a commencé l’enrichissement d’uranium à 60%, ce qui est une étape vers fabrication de la bombe.
Oui, les crises internes ont mis le pays dans une situation fragile.
Cependant le régime fait de fausses démonstrations de force pour obtenir des concessions et gagner du temps. Or, les concessions ne peuvent pas l’empêcher d’obtenir la bombe atomique. Il a fortement besoin de l’Europe et c’est pour cette raison qu’en adoptant une politique de fermeté, l’Europe peut jouer un rôle efficace.
Sans les efforts de la Résistance iranienne et ses révélations, les mollahs auraient accédé à la Bombe, car cela fait partie de la stratégie de la dictature religieuse.
En réalité, sa survie dépend de la répression dans le pays, de l’exportation du terrorisme et de ses ingérences au Moyen-Orient.
La France peut jouer un rôle déterminant dans ce domaine. Le peuple iranien attend de la France et de l’Union européenne des mesures concrètes et fermes contre le terrorisme et les violations des droits de l’homme :
– Il faut conditionner la poursuite des relations normales avec ce régime à l’arrêt de ses plans terroristes en Europe ;
– La France doit condamner les exécutions et le massacre des manifestants.
L’Union européenne vient d’imposer des mesures restrictives à huit commandants des gardiens de la révolution, de la milice du Bassidj, des forces de sécurité de l’Etat et à ceux qui ont ordonné de tirer sur les manifestants lors du soulèvement de novembre 2019.
La Résistance iranienne a toujours souligné qu’il faut adopter une politique de fermeté. Tout en saluant ces nouvelles mesures, je pense que c’est une étape positive, mais il faut continuer.
La flamme de la Résistance ne doit pas s’éteindre
Le temps est venu pour la France berceau des droits de l’homme d’être aux côtés du peuple iranien pour la liberté. Comme le disait Victor Hugo « rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue ». La situation sociale en Iran nous montre que l’heure du renversement du régime par le peuple iranien et sa Résistance approche.
Le peuple iranien et sa Résistance réclament une république pluraliste, démocratique, fondée sur des élections libres, la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité entre les femmes et les hommes, le rejet de toutes les discriminations contre les minorités ethniques et religieuses, l’abolition de la peine de mort, et un Iran non nucléaire.
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Comme toujours votre soutien et votre présence à côté de la Résistance iranienne reflètent les vraies valeurs de la France. Le Général de Gaule a dit « la flamme de la Résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».
Je vous remercie.
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