Maryam Radjavi : La grave détérioration des droits humains en Iran et les devoirs de l’Union européenne
Conférence en ligne avec des eurodéputés – Avril 2021
Sur l’invitation du comité des Amis d’un Iran libre au Parlement européen, une conférence en ligne s’est tenue avec plusieurs eurodéputés. Elle portait sur la dégradation des droits humains en Iran, l’instabilité du régime et le boycott électoral à l’échelle nationale. Elle a aussi été l’occasion d’aborder les devoirs de l’Union européenne dans cette situation.
Une dizaine d’eurodéputés ainsi qu’Alejo Vidal-Quadras, président du comité international pour la recherche de la justice (ISJ), sont intervenus. Tout en apportant leur soutien au plan en 10 points de Mme Radjavi, ils ont insisté sur la nécessité pour l’UE d’adopter une politique de fermeté contre le régime iranien. Les parlementaires ont appelé à une réponse cohérente et des efforts unis de l’UE face au terrorisme du régime clérical.
Dans cette conférence, Maryam Radjavi s’est adressé aux participants en ces termes :
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Chers amis,
Je suis ravie d’avoir l’occasion de vous rencontrer de cette façon. Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour l’attention que vous portez à la terrible situation des droits humains en Iran et pour votre soutien au peuple iranien et à sa résistance pour la liberté.
Aujourd’hui, je voudrais aborder cinq sujets.
La situation désastreuse des droits humains en Iran
L’Iran a le taux d’exécution par habitant le plus élevé au monde. L’Internet est fortement filtré. Les femmes sont doublement opprimées. Les véritables opprimés ne sont pas seulement une ou deux personnes qui ont fait la une des journaux. Au contraire, des centaines de prisonniers politiques et de personnes arrêtées lors de manifestations sont soumis aux tortures les plus violentes, sans que personne ne connaisse leur sort. Récemment, pour la première fois depuis 2013 dans l’Union européenne, des commandants des pasdarans et de la police ont été sanctionnés. C’est une étape positive, mais pas suffisante. D’autres individus doivent être sanctionnés, dont le ministre du renseignement de Rohani.
La mascarade de l’élection présidentielle
Ce scrutin est prévu pour le mois de juin. Bien entendu, cette mascarade n’est pas une élection.
– Premièrement, personne en dehors des factions au pouvoir n’a le droit d’intervenir et de participer dans les affaires politiques en Iran.
– Deuxièmement, le Conseil des gardiens qui examine les candidatures, est composé de 12 membres, dont six sont nommés par Khamenei, et les six autres par le chef du pouvoir judiciaire, lui-même nommé par Khamenei. La condition pour être candidat est la loyauté dans la pratique au guide suprême du régime.
– Troisièmement, étant donné que le peuple refuse de voter, tout le soi-disant processus électoral est manipulé.
Par conséquent, le résultat n’est pas déterminé par les urnes mais reflète le rapport de force entre les factions internes du régime.
Les négociations nucléaires
Ces négociations nucléaires sont en cours à Vienne. Selon nous, le programme nucléaire du régime est totalement contraire aux intérêts du peuple iranien et ne sert que les ambitions hégémoniques de la dictature religieuse. En se dotant de l’arme atomique, le régime veut imposer son hégémonie dans la région.
En plus de la répression intérieure, l’ingérence régionale et l’exportation du terrorisme et de l’extrémisme constituent un autre pilier du régime. C’est pourquoi, nous avons été les premiers à avoir révélé le programme secret d’armement nucléaire du régime. Il est prouvé que son programme nucléaire était militaire depuis le début. Il n’a respecté aucun de ses accords avec la communauté internationale. Par conséquent une politique de fermeté s’avère essentielle. L’Europe et les Etats-Unis ne doivent pas céder au chantage du régime. Je vous assure qu’accorder des concessions n’empêchera pas le régime d’obtenir la bombe atomique.
Le terrorisme
Après la condamnation d’un diplomate du régime par un tribunal belge en février dernier pour une tentative d’attentat à la bombe contre le rassemblement de la Résistance iranienne près de Paris, l’UE n’a malheureusement pris aucune mesure et a même évité de publier une déclaration condamnant le régime.
Or les documents relatifs à l’affaire ont prouvé qu’il s’agissait d’un cas de terrorisme d’État. La décision a été prise à Téhéran et la bombe a été transportée en Europe dans une valise diplomatique. Outre le ministère du renseignement, le ministère des affaires étrangères du régime était aussi directement impliqué dans ce complot terroriste.
La situation très volatile en Iran
Le régime est confronté à plusieurs crises dont il ne peut sortir. L’infrastructure économique a été détruite en raison d’une mauvaise gestion et, surtout, de détournements de fonds et de la corruption. Une corruption généralisée qui englobe la totalité du pouvoir.
Le régime n’a pris aucune mesure pour faire face au coronavirus. Loin de là, Khamenei l’a décrit comme une bénédiction et l’a utilisé comme une barrière contre le mécontentement et les soulèvements de la population.
Les conditions objectives d’un changement existent. Lors des soulèvements de 2017 et 2019, les Iraniens ont affiché leur désir de changement et rejeté le régime dans son intégralité en scandant « réformateurs, partisans de la ligne dure, la partie est désormais terminée. »
D’autre part, ils ont manifesté leur désir d’une république démocratiquement élue, en rejetant toutes les formes de dictature, comme en témoignent les slogans « A bas le tyran, qu’il soit chah ou mollah ».
Nous voulons un Iran démocratique fondé sur des élections libres, la séparation de la religion et de l’Etat, l’abolition de la peine de mort, l’égalité des sexes et un Iran non nucléaire.
Il ne fait aucun doute que le peuple iranien et sa Résistance renverseront ce régime et que la démocratie sera instaurée en Iran.
Les membres de la Chambre des Représentants des États-Unis ont annoncé une résolution sur l’Iran soutenue par une majorité d’entre eux. Cette résolution arrive à point nommé car elle exprime le sentiment du Congrès dans les 100 premiers jours de la nouvelle administration.
Dans cette résolution, les représentants se tiennent aux côtés du peuple iranien dans sa lutte légitime contre un régime oppressif et corrompu. Ils reconnaissent les droits du peuple iranien à instaurer une République démocratique en Iran fondée sur la séparation de la religion et de l’État.
Je vous remercie.
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