Des centaines de milliers de détenus, en particulier des prisonniers politiques, exposés à un risque d’épidémie du coronavirus
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), tout en mettant en garde contre l’exposition croissante en Iran de la population carcérale au coronavirus et la propagation de ce virus dans de nombreuses prisons, a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies, le Secrétaire général, le Conseil des droits de l’homme, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme et les autres organisations internationales concernées à prendre des mesures immédiates pour sauver la vie des détenus, en particulier des prisonniers politiques qui sont soumis à la torture, à des restrictions et des pressions supplémentaires. Une intervention internationale urgente est essentielle pour éviter une catastrophe humanitaire de grande ampleur, a-t-elle déclaré.
Avec l’épidémie de coronavirus qui a touché l’Iran, les prisonniers, en particulier les prisonniers politiques, sont dans une situation désastreuse un peu partout, notamment dans les prisons d’Evine, Qezel-Hessar, Gohardacht, Ardebil, Oroumieh, Qouchan, Zahedan, Kermanchah et Sanandaj. Dans toutes ces prisons, des détenus ont été contaminés mais ne sont pas mis en quarantaine, et aucun traitement sérieux ou mesure préventive n’est entrepris. Les prisonniers politiques souffrant de restrictions supplémentaires courent de plus grands risques s’ils sont infectés. Le chef du pouvoir judiciaire, Ebrahim Raïssi, a affirmé qu’il allait, par des moyens trompeurs, envoyer les prisonniers en permission de sortie provisoire, mais cela ne touche que très peu de prisonniers. Les prisonniers politiques en sont exclus.
S’adressant à la communauté internationale, les prisonniers politiques sunnites de la prison de Gohardacht ont protesté contre les conditions sanitaires épouvantables et ont mis en garde contre la possibilité d’une infection par le virus. Ils ont exigé que des équipements d’hygiène leur soient fournies et que des mesures préventives soient prises contre la transmission de maladies en prison.
Suite à la contamination d’un prisonnier à Oroumieh, les gardiens ont apporté un thermomètre dans le service, mais après avoir pris la température de quelques détenus, ils sont partis sous prétexte que la batterie de l’appareil était épuisée, et ne sont jamais revenus. Dans une autre section de la prison, qui abrite des centaines de détenus, lorsqu’un prisonnier était contaminé, les gardiens utilisaient un haut-parleur pour avertir les autres de faire attention ! Lorsque les prisonniers ont fait grève et exigé du matériel anti-infectieux, les gardiens de la prison ont désinfecté le quartier avec de l’eau et des produits blanchissants.
Ces derniers jours, les familles des détenus de la prison centrale d’Oroumieh se sont rassemblées devant la prison, ont fourni des cautions et demandé des permissions de sortie provisoire pour leurs proches, mais les autorités pénitentiaires ont refusé. A Zahedan, plusieurs prisonniers ont été contaminés. Les visites des familles sont annulées depuis une dizaine de jours. À Qouchan, un prisonnier est mort, et d’autres prisonniers sont en danger d’infection. Les détenus ont protesté contre le manque de mesures préventives et de traitement, mais aucune mesure n’a été prise.
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 6 mars 2020
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