Message à la manifestation iranienne en France à l’occasion de l’anniversaire de la révolution antimonarchique de 1979
Du renversement de la dictature du chah au soulèvement pour une république démocratique
Je vous salue, vous toutes et tous qui êtes rassemblés dans le froid.
Certes, depuis plus de 40 ans, vous êtes présents à tout moment et en toutes circonstances pour transmettre au fascisme religieux le grand NON du peuple iranien et de sa Résistance.
Et nous sommes également reconnaissants envers nos amis, personnalités européennes et françaises, qui ont toujours défendu la Résistance iranienne pour la liberté et la démocratie.
Je vous rends hommage.
Khomeiny a détourné la révolution de 1979
Chers compatriotes !
En ce jour anniversaire de la révolution antimonarchique, grâce au glorieux soulèvement de ces derniers mois et au sang du peuple iranien qui continue d’être versé, le juste mot de RÉVOLUTION a brisé le joug du chah et des mollahs et règne en maître.
Oui, la révolution brille et se bat. Elle et est résolue à faire triompher la cause de la liberté.
Je salue les pionniers, les précurseurs et les véritables leaders de cette révolution ! De Taleghani à Mohammad Hanifnejad, Saïd Mohsen, Ali Asghar Badizadegan, Bijan Jazani, Massoud Ahmadzadeh, Amir Parviz Pouyan et Shokrollah Paknejad, en passant par des femmes héroïques comme Azam Rouhi Ahangaran, Marzieh Oskoui, Fatemeh Amini et Ashraf Radjavi.
En effet, par leurs sacrifices, les Moudjahidine du peuple (OMPI) et les Fedayines ont ancré l’idée de changement et de révolution dans la structure de la société iranienne.
Mais en l’absence des véritables leaders qui ont été tués sur le terrain ou emprisonnés, Khomeiny, qui n’a jamais voulu ordonner la lutte contre la dictature du chah, a détourné la révolution. C’est le même qui a ordonné le massacre des prisonniers de l’OMPI ayant refusé de se soumettre à lui.
Oui, Khomeiny était le véritable prince héritier du chah qui a élevé à un nouveau niveau l’héritage de crimes et d’atrocités du chah et de son père.
Comme l’a dit Massoud [Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne], “ce qui nous est arrivé est dû à l’obscurantisme, pas à la révolution. Dès le départ, le problème a été que l’obscurantisme a revêtu le manteau de la révolution”. Il a également souligné que le critère pour juger une révolution est “la liberté, la souveraineté populaire et le vote du peuple”.
Paradoxalement, lorsque le chah était au pouvoir, de nombreux mollahs ont collaboré avec lui et sa sinistre SAVAK.
Et maintenant que les mollahs sont en place, les vestiges du chah ont pris le parti des gardiens de la révolution. Ils affirment ouvertement que les pasdarans et les miliciens du Bassidj sont “la principale force qui garantit la sécurité et la stabilité futures de l’Iran”.
Ils expriment également leur choix et leur préférence pour la dictature cléricale de la manière suivante : “S’il devait choisir entre ce régime et l’OMPI, le peuple choisirait très probablement les mollahs.”
On peut ainsi comprendre d’où viennent les allégations selon lesquelles l’OMPI et la Résistance iranienne seraient dénuées de base sociale et de soutien malgré 120 000 martyrs.
L’hostilité historique du chah et des mollahs vis-à-vis de l’OMPI, de l’ensemble des forces et personnes nationalistes, patriotiques et progressistes, ainsi que des minorités ethniques opprimées, montre leur unité intrinsèque. Cela souligne leur ligne rouge de toujours contre le front du peuple.
Une dictature reste une dictature, avec un turban ou une couronne
C’est l’une des ironies de l’histoire que les gens qui ont célébré le jour funeste du 19 aout 1953 et le coup d’Etat colonial contre le gouvernement nationaliste et démocratique du Dr Mossadeq, qualifient aujourd’hui de mauvais, le jour où le peuple les a chassés de leurs palais.
Mais bien sûr ce qui est de mauvais augure, ce n’est pas la révolution, mais les forces réactionnaires infernales qui font l’éloge des pasdarans et de la milice du Bassidj.
L’une des ironies de l’époque est que même un des présidents des mollahs, Mohammad Khatami, a conclu que le réformisme est dans une impasse. Et le premier ministre de Khomeiny, Mir-Hossein Moussavi, a affirmé que la constitution du régime n’est plus effective.
Eh bien, si vous dites vrai, vous devriez rejeter la source de la corruption, l’usurpation par Khomeiny de la souveraineté populaire des Iraniens et le détournement de la révolution. Vous devriez également abandonner votre slogan vieux de 40 ans de “mort à l’OMPI”, comme antithèse de la dictature cléricale. Vous devriez dénoncer et condamner le massacre de 1988 et préciser votre implication dans ce qui est arrivé au peuple d’Iran et à ses enfants.
Mais quelle est la véritable histoire ? Après la mort de Khomeiny, nous avons vu que les réactionnaires et les colonialistes ont fait de leur mieux pour faire passer Rafsandjani pour un modéré afin de maintenir le statu quo et préserver le régime. Mais la Résistance iranienne a dit que le régime était le même, conservant la même nature et la même identité.
Plus tard, les agents et les bourreaux du ministère du Renseignement sont devenus du jour au lendemain des réformateurs et des défenseurs de la société civile, de la civilisation et du dialogue entre les civilisations.
Encore une fois, la Résistance iranienne a dit que ce régime ne pouvait pas être réformé. En réalité, le « réformisme » a servi de soupape de sécurité pour préserver le régime.
Voyons maintenant ce qu’il en est du régime aujourd’hui. Quel parti a été l’initiateur et la force motrice des rassemblements dans lesquels on entendait des appels au retour à la monarchie ? Tout le monde sait qu’il s’agissait d’une tactique pour préserver la dictature religieuse et diviser, détourner et détruire le soulèvement.
Depuis septembre, en raison de la progression et du radicalisme de la révolte, ces slogans ont fondu comme neige au soleil et ont été remplacés par les slogans de “à bas l’oppresseur, qu’il soit chah ou mollah”, scandés par la jeunesse courageuse et les masses populaires.
Chers compatriotes !
Nous sommes en pleine nouvelle révolution démocratique. Ce que notre peuple veut, c’est une république démocratique, une république libérée des tortures et des tueries, libérée de la tyrannie et de la dépendance. Sinon, une dictature reste une dictature, qu’elle soit coiffée d’un turban ou d’une couronne.
Un pillage reste un pillage, qu’il soit le fait du quartier général de Khamenei, de la Fondation Barakat, ou de Reza Shah, qui a accaparé par la force la plupart des terres et des villages du pays, ou de son fils qui, avec sa famille, a emporté des dizaines de milliards de dollars d’actifs iraniens à l’étranger sans avoir à rendre de comptes.
Oui, la contrainte reste la contrainte, qu’il s’agisse d’enlever le voile de force ou de porter le voile de force.
Aujourd’hui, le fils du chah qui réclame au peuple iranien l’héritage de son père, interroge les femmes de l’OMPI sur le port du foulard ou leur façon d’être. On sent bien la culture répressive de son grand-père Reza Khan et la tutelle inquisitrice de Khomeiny sur la nation.
Alors, qu’est-il advenu du respect des pensées, des croyances, des coutumes, des droits et de la liberté de choix, notamment des femmes héroïques qui ont été torturées ou exécutées dans la lutte contre Khomeiny et des femmes à la direction de l’organisation d’avant-garde, qui ont fait progresser le mouvement de la liberté.
L’image de la commandante Sara, un poignard des pasdarans dans le cœur, pendue par les pieds à un arbre au-dessus d’un rocher dans le col de Hassan-Abad (ouest de l’Iran), en juillet 1988, ne suffit-elle pas ?
Il me faut demander aussi, est-ce que ce ne sont pas vos interrogateurs de la SAVAK qui ont atrocement exécuté ma sœur sous le régime du chah ?
Oui, c’est le chapitre commun du chah et des mollahs dans la misogynie. Et pour les mollahs comme pour le chah, leur renversement est leur sort définitif.
Ce que nous disons avec le peuple iranien
Chers amis !
Passons maintenant au monde réel sur le terrain.
Voici ce que notre peuple et nous disons : Les pasdarans doivent être placés sur la liste des entités terroristes de l’Union européenne.
Les pasdarans et le ministère du Renseignement des mollahs, utilisant la couverture diplomatique pour les attentats à la bombe, doivent être dissous. C’est le souhait du peuple iranien et c’est nécessaire à la paix et la tranquillité dans la région et dans le monde.
Le temps des mesures incitatives pour les mollahs est révolu.
L’heure n’est pas aux relations constructives avec un régime de massacres et d’exécutions. C’est plutôt l’heure de présenter des excuses au peuple iranien pour avoir soutenu la tyrannie religieuse.
Le peuple iranien a le droit de libérer son pays des griffes du fascisme religieux.
La jeunesse courageuse a le droit de se défendre contre la violence des pasdarans, des agents en civil et des pluies de balles de plomb qui lui déchirent les yeux, la tête et le cœur.
Le monde doit reconnaître officiellement ce droit au peuple iranien.
Je m’adresse à vous, jeunes téméraires, unités de résistance, femmes courageuses et étudiants épris de liberté qui cherchez à renverser le régime des mollahs.
Avec votre ferme détermination pour la liberté, il ne fait aucun doute que la démocratie, l’égalité, la participation active des femmes à la direction politique, et l’épanouissement des jeunes talents pour construire un Iran prospère et moderne sont devant nous.
C’est mon souhait et celui de nous tous, pour lequel nous avons choisi de lutter pour la liberté.
Soyez convaincus que le printemps glorieux de l’Iran est en marche grâce à la lutte de femmes et d’hommes courageux.
Gloire aux martyrs, vive la liberté !
La révolution démocratique du peuple iranien vaincra.
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