Iran: Les décès dus au coronavirus dépassent les 35.300 dans 298 villes
• L’épidémie s’accroit dans neuf provinces. Le Conseil suprême de sécurité nationale interdit la publication du nombre de décès dans les provinces
• En plein coronavirus, le régime a augmenté le prix du pain au lieu d’aider la population
• Mme Radjavi : Cela marque le début d’un nouveau cycle de pressions écrasantes sur le peuple iranien frappé par la pauvreté et le coronavirus
L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK) a annoncé le 25 avril 2020 que le nombre de décès dus au coronavirus avait dépassé les 35.300 dans 298 villes d’Iran. Le nombre de victimes dans les provinces de Qom est de 3140, de Mazandaran 2250, de Khouzistan 1640, d’Alborz 1225, d’Azerbaïdjan de l’Est 1140, de Lorestan 805, de Sistan-Balouchistan 710, d’Ardebil 640, de Semnan 630 et de Kohguilouyeh-Boyer-Ahmad 230, auxquels s’ajoutent les chiffres des autres provinces.
Malgré les chiffres falsifiés officiels, des experts et des responsables du régime dénoncent les uns après les autres les fausses déclarations et mettent en garde contre la décision de renvoyer les gens au travail.
Ce 25 avril, le quotidien officiel Hamshahri a écrit : « selon le rapport officiel de la commission d’épidémiologie du Centre national de lutte contre le coronavirus (CNLC), on observe une tendance à la hausse dans neuf provinces. Selon ce rapport publié récemment et qui propose une évaluation des chiffres jusqu’au 22 avril, neuf provinces, Qom, Ilam, Ardebil, Guilan, Golestan, Hamedan, Kohguilouyeh-Boyer-Ahmad et Khouzistan, ont connu une tendance à la hausse des cas positifs et des décès. »
Dans la soirée du 24 avril, Alireza Zali, le chef du CNLC à Téhéran, a déclaré à la télévision officielle que « le nombre de nouveaux malades à Téhéran est en augmentation. Malheureusement, l’ouverture des parcs a envoyé un message erroné à la population, de sorte qu’elle a supposé que la situation de l’épidémie avait changé à Téhéran. L’ampleur du virus à Téhéran n’a pas pris fin, ni même diminué. Hier, nous avons eu 247 nouveaux cas d’infection et d’hospitalisation dans la ville de Téhéran, et 68 ont été directement hospitalisés en soins intensifs ».
Le 24 avril également, Mohammad Hossein Ghorbani, représentant du ministre de la Santé dans la province de Guilan, a déclaré à la télévision d’État : « la possibilité d’une deuxième vague de Covid-19 dans cette province se fait sentir plus que jamais. Le fait que, sur ordre du CNLC dirigé par le président (Rohani), l’entrée de toutes les provinces ait été ouverte à partir du 19 avril, a été une erreur stratégique. En conséquence, nous sommes confrontés à des pics de la maladie dans deux directions. A l’entrée de la province sur la route de Roudsar-Astara, et à Loushan (…) Plus de 700 personnes ont été infectées les 19 et 20 avril (…) Nous sommes toujours confrontés à une crise (…) Le nombre élevé de personnes nouvellement infectées qui se présentent dans les hôpitaux provoque la fatigue des équipes de soins. »
Aujourd’hui, Alim Yar-Mohammadi, député de Zahedan au Majlis, a déclaré au quotidien officiel Setareh Sobh : « étant donné que 74% de la population du Sistan-Baloutchistan vivent sous le seuil de pauvreté, n’ont pas d’emploi permanent et sont des travailleurs journaliers (…) dès que le gouvernement a permis de reprendre le travail et les activités, le nombre de personnes infectées a augmenté de façon exponentielle, ce qui a suscité l’inquiétude des responsables de la faculté des sciences médicales (…) Si le gouvernement avait pensé à des mesures pour soutenir les gens sans emploi permanent au Sistan-Baloutchistan, aujourd’hui, ils ne seraient pas aux prises avec l’épidémie de coronavirus. »
Mohammad Hossein Ayati, président de la faculté des sciences médicales de Machad, a déclaré ce 25 avril à l’agence ILNA que « je ne dirais jamais que la province de Khorassan-Razavi et la ville de Machad ne sont plus à un niveau rouge (…) le niveau est rouge, et nous devons nous attendre à une catastrophe. Nous devons être prêts à affronter le pire. »
Massoud Younessian, de la faculté des sciences médicales de Téhéran, dont les propos ont été publiés par le quotidien Setareh Sobh, a qualifié les chiffres réels du coronavirus comme 20 fois supérieurs aux chiffres officiels. Il a déclaré : « systématiquement, les chiffres sont bien inférieurs à la réalité (…) Le test utilisé n’est pas très sensible et ne permet de diagnostiquer que la moitié des cas. De plus, seule la moitié des personnes hospitalisées sont testées, et si nous acceptons que seuls 20 % des cas (positifs) sont hospitalisés, alors la moitié d’entre eux sont testés, et seulement la moitié de ces tests sont positifs. On peut donc dire que les chiffres réels sont environ 20 fois supérieurs à ce qui est annoncé. »
Mohammad Reza Nikbakht, directeur de la faculté des sciences médicales du Lorestan, s’est aussi exprimé sur le manque de chiffres crédibles rendus publics. Il a déclaré à la télévision d’État Aflak, le 22 avril : « le Conseil national de sécurité et le département de protection du ministère de la Santé nous ont ordonné de ne pas révéler de chiffres (…) En général, dans notre pays, les ordres viennent d’en haut ; nous ne sommes que des agents sans aucun pouvoir. »
Pendant ce temps, la crainte d’un soulèvement des affamés progresse au sein du régime. Le quotidien officiel Aftab-e-Yazd a rapporté ce 25 avril : « il est à craindre que la crise sociale profonde post-coronavirus qui existe déjà aujourd’hui ne s’aggrave. Jusqu’où le gouvernement peut-il continuer à distribuer un million de tomans (55,45 euros) d’aides sous forme de cadeaux ? Distribuer de l’argent ne résoudra pas le problème. Le problème, c’est qu’en raison des nombreuses entreprises qui ont souffert, des secteurs défavorisés au chômage, ajoutés à la hausse de l’inflation et à la déflation créée, tout cela peut entraîner un effondrement social. Ajoutez-le aux récents mouvements de mécontentement et de protestation pour avoir une image réelle de la situation. »
En pleine pandémie de Covid-19, non seulement le régime inhumain n’aide pas la population, mais dans différentes provinces, il a même augmenté le prix du pain. Selon les journaux officiels, le prix du pain a augmenté de 50 % au Khouzistan.
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a affirmé que cela marque le début d’une nouvelle série de pressions écrasantes sur le peuple iranien frappé par la misère et le coronavirus.
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 25 avril 2020