Conférence en ligne avec des parlementaires italiens
Maryam Radjavi : le régime clérical en Iran préserve son pouvoir décadent par des exécutions quotidiennes
Honorables membres du Parlement et du Sénat italiens,
Chers amis,
Je vous salue au nom de la Résistance du peuple iranien pour la liberté et la démocratie. Je vous remercie sincèrement pour les efforts efficaces que vous déployez pour soutenir la campagne contre les exécutions perpétrées par un régime qui détient le record du monde des exécutions.
Il y a cinq jours, les prisonniers politiques résistants à la prison de Ghezel-Hessar à Karadj ont appelé à l’aide, dans un communiqué, les consciences éveillées du monde pour sauver la vie de trois sympathisants de l’OMPI. Ces prisonniers politiques ont été condamnés à mort par le système judiciaire criminel du régime, pour l’anniversaire du soulèvement de 2022. Depuis 35 semaines, des prisonniers politiques détenus dans plus de 20 prisons à travers l’Iran mènent chaque mardi une grève de la faim pour protester contre la peine de mort. Leurs déclarations courageuses, lancées depuis les salles de torture et les lieux d’exécution, font écho à la voix d’une nation résiliente et défiante, déterminée à faire tomber le régime des exécutions et des massacres.
Des exécutions quotidiennes pour rester au pouvoir
Le dictature religieuse décadente s’accroche à son pouvoir en détérioration par des exécutions quotidiennes. Khamenei, le guide du régime, a bâti son autorité sur une mer de sang, découlant du massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988. Les rapports des Nations unies et des organisations de défense des droits humains confirment qu’au cours de ses 35 années au pouvoir, Khamenei a exécuté ou assassiné des milliers de personnes dans les rues et les salles de torture. Depuis l’entrée en fonction de son nouveau président, au moins 180 personnes ont été exécutées dans cette brève période.
Je dois souligner que sous cette dictature religieuse, l’exécution n’est pas simplement un châtiment, c’est aussi un outil stratégique pour la survie de ce régime illégitime.
Avec des exécutions ayant lieu toutes les quelques heures, Khamenei manipule les niveaux de répression. Ces quatre dernières décennies, les exécutions ont visé toute la population, notamment des opposants politiques, des Baloutches, des Turkmènes, des compatriotes arabes et des compatriotes kurdes, avec une pression particulièrement inhumaine sur les groupes kurdes iraniens dans le Kurdistan d’Irak pour les déplacer. Parmi les victimes, on trouve également des sunnites, des bahaïs, des étudiants, des poètes, des intellectuels, des avocats et même des militants écologistes. Les victimes sont de tous âges, des adolescents aux personnes âgées, en passant par des jeunes filles de 13 et 14 ans et des femmes enceintes.
Au cours des deux dernières années en particulier, le régime a intensifié ses pressions inhumaines sur les groupes kurdes iraniens du Kurdistan irakien. Le système judiciaire de Khamenei fonctionne comme une machine à exécuter. Lorsque cette machine s’arrêtera, l’ensemble du régime s’effondrera et ce jour n’est pas loin. Le mouvement et la résistance, qui ont enduré et persévéré malgré la répression et les exécutions incessantes, possèdent sans aucun doute la force de renverser le régime des mollahs.
Un Iran sans tortures ni exécutions
Pour un Iran libre, libéré des chaînes de la dictature religieuse, notre Résistance s’engage résolument en faveur de l’abolition de la peine de mort. Les tentatives du régime de faire plier la société par des exécutions et la torture ont totalement échoué. La répression des revendications de liberté et de progrès démocratique de notre peuple ne peut plus durer. Les crises économiques, sociales et culturelles qui frappent l’Iran ne peuvent être résolues que par l’instauration de la liberté, de la démocratie, de l’égalité et de la justice.
Selon le programme du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), notre société demande un système judiciaire moderne et indépendant, qui ne soit pas gouverné par des bourreaux, mais fondé sur le principe de la présomption d’innocence, garantissant le droit à la défense, le droit d’appel, le droit à des procès publics, ainsi que l’indépendance et l’impartialité totales de la justice.
La campagne “Non aux exécutions” pour mettre fin à l’impunité des mollahs
La campagne “Non aux exécutions en Iran”, menée par la Résistance iranienne à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran, est un élément essentiel du mouvement populaire visant à renverser le régime clérical.
Pendant des décennies, les dirigeants du régime ont été protégés de toute sanction pour leurs crimes, une impunité qui leur a été accordée par les gouvernements occidentaux. La campagne “Non aux exécutions en Iran” vise à mettre fin à cette impunité.
Cette campagne vise à éveiller la conscience mondiale. Il s’agit également d’un appel à intensifier et étendre les manifestations en Iran.
La campagne “Non aux exécutions en Iran” vise à rouvrir tous les dossiers de massacres et de génocides perpétrés par ce régime, des tueries du début des années 1980 au massacre de 1988, du massacre des manifestants à Qazvine en 1994 au meurtre de 1 500 jeunes lors du soulèvement de 2019, et des 750 autres vies fauchées lors des manifestations de 2022.
Le récent rapport du rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran a jeté un nouvel éclairage sur les réalités précédemment occultées du génocide des années 1980. Le rapporteur spécial souligne que les exécutions rapides et arbitraires de dissidents politiques en 1981 et 1982, ainsi que le massacre de 1988, n’ont jamais fait l’objet d’une enquête et que les responsables n’ont jamais eu à répondre de leurs actes.
Selon le rapport, les massacres, la torture et les actes inhumains perpétrés contre les membres de l’OMPI dans les années 1980 constituent un génocide et des crimes contre l’humanité. Le rapporteur affirme en outre que ces crimes contre l’humanité se poursuivent encore aujourd’hui.
Au nom de la Résistance du peuple iranien, j’appelle les Nations unies, les organisations internationales de défense des droits humains et les gouvernements du monde entier à s’opposer à l’exécution des prisonniers et au massacre des manifestants.
C’est pourquoi :
1. Nous demandons instamment aux gouvernements de conditionner leurs relations diplomatiques et commerciales avec le régime clérical à l’arrêt des exécutions et de la torture.
2. Nous demandons instamment aux gouvernements, en vertu du principe de la compétence universelle, de demander des comptes à Khamenei, aux autres dirigeants du régime et aux responsables de crimes contre l’humanité et de génocide, en émettant des mandats d’arrêt internationaux.
3. Nous demandons aux Nations unies et à ses États membres de contraindre le régime à accepter une délégation d’enquête internationale pour inspecter les prisons iraniennes, notamment en ce qui concerne les milliers de prisonniers condamnés à mort.
Je vous remercie.
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