02 Mar 2016

Maryam Radjavi à la réunion des Amis d’un Iran Libre au Parlement européen

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Maryam Radjavi à la réunion des Amis d’un Iran Libre au Parlement européen

Mercredi, 2 mars, 2016, Maryam Radjavi, a assisté à une réunion au Parlement européen intitulée « La politique de l’UE sur l’Iran après l’accord nucléaire ». La réunion a été présidée par le député européen Gérard Deprez, président des Amis du groupe interparlementaire d’un Iran Libre au Parlement européen.

Un nombre considérable de membres du Parlement européen et des membres du Parlement de la Belgique, ainsi que les représentants de la coalition de l’opposition syrienne ont pris part à la réunion et sont intervenus. Ils ont exprimé leur soutien à la Résistance iranienne et leur désapprobation de la mise en scène électorale non démocratiques en Iran. Les députés ont souligné le fait que les élections sont sans signification sous une dictature religieuse et l’Occident ne doit pas se laisser tromper par de telles présentations théâtrales à répétition dont il a déjà fait l’expérience.
Ils ont ajouté qu’il n’y a pas de modérés au sein du régime iranien qui se résume à la répression, la discrimination religieuse et ethnique, l’ingérence dans les affaires des autres pays et le bellicisme dans la région et dans le reste du monde.
Voilà intégrale de l’intervention de Maryam Radjavi lors de cette conférence :
Mr. Gérard Deprez, Président des Amis d’un Iran libre au parlement européen,
Mesdames et Messieurs les eurodéputés,
Chers Amis,

Je suis très honorée de me trouver dans la Maison de la Démocratie européenne. Je voudrais vous remercier pour vous préoccuper des violations des droits humains en Iran et de la Résistance du peuple iranien.

Une farce électorale s’est tenue la semaine dernière en Iran.Une élection sans la moindre opposition, qui était en fait une compétition entre les anciens et les actuels responsables de la torture et des exécutions. Mais cette mise en scène était importante sous plusieurs angles :
Premièrement, tous les candidats avaient déjà fait la preuve de leur loyauté et de leur soumission au guide suprême des mollahs et à sa politique de répression interne, de terrorisme et de bellicisme. En fait, ils sont tous du pareil au même.
Par exemple, la liste des candidats parrainés par la faction soi-disant modérée, comprenait l’actuel ministre du Renseignement et trois anciens ministres du Renseignement, dont chacun possède un long passé d’espionnage et de massacre d’innocents.La liste comporte aussi un juge religieux qui a personnellement prononcé une condamnation de lapidation et en a supervisé l’application. La vidéo de cet horrible crime a été diffusée par la Résistance iranienne. En vérité, les deux factions rivales n’ont aucune divergence dans leurs conceptions. Leur conflit porte sur la prise du pouvoir.

L’autre fait, c’est que malgré les appels de toutes les factions au pouvoir, la majorité de la population en Iran a refusé de voter. Malgré leurs effets d’annonce et leurs mises en scènes avant le scrutin, les mollahs n’ont pas été capables de dissimuler l’abstention massive pour cette parodie électorale, spécialement de la jeunesse.
Ils sont si préoccupés par la révolte populaire que, selon le ministre de l’Intérieur, ils ont déployé un million d’agents dans les rues pour garder la situation sous contrôle durant le scrutin.

Nous avons déjà dit que les mollahs étaient plongés dans des crises politiques. Ces élections ont en fait révélé que le rapport de force interne penche contre Khamenei.En d’autres mots, les élections ont mis à jour un schisme profond au sommet qui aggravel’instabilité fondamentale du régime. En même temps, ce dernier n’a aucune voie pour le mener vers une ouverture et la modération.

Les factions, dont celle de Rafsandjani-Rohani et leurs alliés, qui sont entrés au parlement partagent des points communs sur la répression interne, l’exportation du terrorisme et le pillage des richesses nationales.
Nous nous souvenons des huit années de présidence de Rafsandjani, qui ont été accompagnées d’une violente répression des soulèvements populaires et d’assassinats de figures de l’opposition à l’étranger. Lui et ses ministres sont poursuivis par les justices allemande, suisse et argentine.

Aujourd’hui, vous avez pu voir de vos yeux que 2300 exécutions ont eu lieu sous Rohani et que les massacres en Syrie prennent de l’ampleur. De plus, avec l’appui des gardiens de la révolution, Khamenei n’abandonnera jamais le pouvoir. Toute forme de changement dans le régime, le mènera à son renversement. Ces élections vont l’affaiblir et le paralyser davantage.

Je dois aussi souligner que le résultat du scrutin ne changera rien à la vie économique et politique des Iraniens. Et qu’il n’y a pas de véritable gagnant au sein du régime. Après l’accord nucléaire, des centaines de personnes ont été exécutées, contrairement aux attentes de certains en Occident. Les arrestations des parents d’habitants du camp Liberty, le harcèlement des journalistes, des avocats, des fidèles d’autres religions et des jeunes se sont poursuivies sans répit. Les essais et manœuvres de missiles continuent. Le régime iranien a annoncé officiellement ne pas se sentir engagé par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment la 2231.

Au niveau régional, les mollahs ont intensifié leur ingérence agressive en Syrie et leur massacre de la population sans défense du pays face à l’inaction occidentale. Les mollahs ont envoyé au moins 60.000 pasdarans et mercenaires en Syrie. les pasdaran sont la principale force au sol dans cette guerre atroce. Ils massacrent tous les civils, n’épargnant ni les écoliers ni les malades.
Ils encerclent et détruisent les zones d’habitation ; ils ont laissé des millions de gens sans abris et mènent un génocide.Le peuple iranien abhorre le bain de sang mené par les pasdaran en Syrie.
Regardez cette ironie de l’histoire : Sous l’effet de l’argent que l’Occident lui verse en raison de la levée des sanctions, le régime iranien achète à ses alliés des armes sophistiquées pour Bachar Assad et avec ces mêmes armes provoque des vagues de réfugiés vers ces mêmes pays occidentaux.
En même temps, le régime iranien a adopté une politique de double-standards.Tout en étant la cause principale de l’instabilité dans la région, il prétend être un partisan de la diplomatie et des négociations pour résoudre les problèmes de la région. C’est une grande tromperie.Le génocide en Syrie s’inscrit dans la stratégie de survie de ce régime, mais il s’est transformé en bourbier.
L’Union européenne cependant a adopté durant ces deux années et demie une attitude passive face aux violations des droits humains en Iran et la complicité du régime dans les tueries en Syrie. Au nom de la Résistance iranienne, je mets en garde : l’absence de politique ferme contre les violations des droits humains en Iran va encourager les mollahs à reprendre leur projet de fabrication de bombe atomique et à s’engager encore plus dans le génocide en Syrie et la guerre en terre étrangère.

Chers Amis,
Je voudrais conclure mon propos, en soulignant quelques points et en recherchant l’aide des eurodéputés qui défendent la paix, la démocratie et les droits humains, pour les faire aboutir.
Une partie importante de la politique criminelle du régime contre le peuple iranien, se traduit par des attaques contre les habitants de Liberty. Le bombardement à la roquette du 29 octobre sur le camp Liberty mené par des agents du régime en Irak a fait 24 morts. J’appelle le parlement européen à exiger de ses Etats membres de remplir leur engagement d’assurer la sécurité et la protection du camp Liberty.

Les gouvernements occidentaux doivent subordonner leurs relations et leur commerce avec le régime iranien à la fin des exécutions en Iran et à la libération des prisonniers politiques. La solution à la tragédie en Syrie, la crise en Irak et l’instabilité au Moyen-Orient ne pourra être trouvée qu’en chassant les gardiens de la révolution de ces pays. Ce qui est le plus dangereux, c’est de dialoguer avec le régime et de l’immiscer dans le dossier de la Syrie.La modération des mollahs est une illusion qu’il faut écarter. Nous avons toujours répété qu’une vipère ne peut accoucher d’une colombe.

Pour finir, je dirai qu’au cœur d’une bonne politique vis-à-vis de l’Iran, se trouve le respect du désir du peuple iranien d’instaurer la démocratie et la liberté.
Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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