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19 Août 2017

Le mouvement pour la justice nécessaire à la campagne pour un changement de régime en Iran

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Le mouvement pour la justice nécessaire à la campagne pour un changement de régime en Iran

Discours de Maryam Radjavi pour l’anniversaire du massacre des prisonniers politiques de 1988 en Iran

Chères sœurs et Chers frères,
Chers amis de la résistance iranienne
Je vous adresse mes salutations

La présence de partisans de la Résistance iranienne, à ce rassemblement pour la justice en faveur des victimes du massacre de 1988, est réconfortante pour ce mouvement.

Ce rassemblement sort de l’ordinaire : Il y a parmi vous, Moudjahidine de la liberté ici présents, plus de 920 personnes parmi vous ont passé des années dans les prisons du chah et des mollahs. Environ 10% à l’époque du chah et 90% à l’époque des mollahs. Vous avez passé de cinq à dix ans, voire douze, treize ou quinze ans et même 17 ans en prison. En 2009, Massoud [Radjavi] avait demandé d’envoyer les noms et les informations de tous les prisonniers de cette époque qui se trouvaient alors à Achraf à l’ensemble des organes internationaux.

Une fois, le juriste américain de renom, le Pr. Alan Dershowitz, a déclaré que les habitants d’Achraf « sont le groupe de témoins les plus concentrés des crimes du régime iranien dans le monde ». Il avait exhorté la communauté internationale à protéger ces témoins. Je salue chacun d’entre vous.

Chaque iranien épris de liberté, rend hommage aux héros de 1988 et honore leur mémoire. Mais le l’hommage le plus élevé et le plus valeureux qui soit c’est celui que vous leur avez rendu. Vous avez quitté les chambres de torture et les champs de la mort pour vous rendre à Achraf.

Marqués par les cicatrices et les blessures des supplices, vous n’avez pas fléchi un instant. Vous avez beaucoup souffert à Achraf et Liberty sous le blocus du régime et vous avez porté cette grande endurance sur vos épaules meurtries. Vous avez raconté leur innocence des martyrs. Vous avez dit leur refus de capituler et vous avez transmis leur message à tous. Quelle commémoration pourrait être plus efficace et plus appropriée que ce que vous avez fait ? Je vous rends hommage à tous.

Le plus grand hommage

À maintes reprises, je vous ai entendu parler des vaillants membres de l’OMPI qui ont salué le nom de Massoud pendant leur détention, face aux tortionnaires et aux bourreaux qui ont crié son nom en allant au peloton d’exécution.

En répétant ce nom le plus rouge de notre temps, ils ne voulaient pas seulement exprimer leur amour et leur foi en lui, mais aussi envoyer un message à chacun d’entre nous. Leur message était le suivant : à vous, les générations qui viendrez après nous, à vous les jeunes qui entendrez nos histoires inachevées, et à vous les Moudjahidine du peuple qui marchez dans ce chemin suivez la voie de Massoud, la voie du prix à payer pour la liberté et la voie d’une bataille sans répit pour l’égalité, pour une société dépourvue d’oppression, de discrimination, d’ignorance et de mensonge.

Rester fermes sur ses positions

C’est Khomeiny qui a promulgué le décret de ce terrible massacre. À l’époque, en réponse aux protestations de son successeur d’alors, Montazeri, il avait écrit : « La responsabilité religieuse de ce décret m’incombe.» Il a souhaité l’anéantissement de l’OMPI. Il est devenu un paria maudit de l’Histoire et l’OMPI continue à aviver les flammes de l’espoir et à inspirer la liberté.

Dans deux semaines, ce sera le 52ème anniversaire de la fondation de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran. Nos fondateurs ont créé cette organisation pour la liberté et la fin de toutes formes d’oppression. Et ils en ont payé le prix en sacrifiant leur vie.

Ils ont enseigné aux membres de l’OMPI de toujours créer de nouvelles valeurs et d’être des pionniers et nous ont appris que le secret se trouve dans la sincérité et l’abnégation.

Les Moudjahidine du peuple massacrés en 1988 étaient fidèles à cet enseignement. Ils sont restés sur leur position dans la lutte contre la tyrannie religieuse. Ils ont innové une tradition qui sera appelée plus tard « demeurer sur sa position ».

En effet, notre mouvement a survécu et s’est développé parce qu’il est demeuré sur sa position pour la liberté du peuple iranien. L’avenir de l’Iran et la liberté du peuple iranien viendront sur cette voie, celle de la fermeté sur notre position. Cela signifie de garder élevé le drapeau du renversement du califat intégriste des mollahs et d’en payer le prix.

Les derniers messages des victimes

Donc, en mémoire de ces héros massacrés, rappelons quelques-unes de leurs phrases et de leurs derniers messages.

Daryouch Rezaï, originaire de Mahidasht de Kermanchah, a écrit dans un poème pour la liberté :
« O liberté !
Tu n’as pas soif de sang,
Et nous ne détestons pas notre propre sang.
Hélas, les bourreaux démoniaques
Ont rempli de sang le chemin qui nous sépare. »

Et voici les mots d’une femme courageuse de l’OMPI, Zahra Bijanyar, emprisonnée durant des années à Ghezel Hessar, envoyé à sa famille : « J’ai compris que même si les oppresseurs nous découpent en morceaux, ils ne pourront prendre nos vies tant que nous serons fermes dans notre foi. Ils ne pourront prendre nos vies que lorsque nous leur vendrons notre foi et notre âme. C’est le secret de la résistance et du sacrifice dans toute l’histoire de l’humanité. Priez pour moi et demandez au Seigneur de me donner la foi pour que je ne mette jamais mes propres désirs avant les siens. »

Et Ahmad Ra’ouf Bachari doust, originaire de Racht, qui avait dit : « Pendant tout le temps qu’ils me battaient, ils me demandaient mon nom. Je savais qu’ils connaissaient mon nom, mais je ne leur ai rien dit. Je voulais voir par moi-même comment l’on durcit l’acier. »

Maintenant, revenons 29 ans en arrière, en cette période, pour assister à une scène que la population de Gatchsaran dans le sud de l’Iran, a vu. Le corps d’une jeune fille est pendu sur la place principale de la ville. Elle s’appelait Massoumeh Barazandeh et n’avait que 20 ans au moment de son exécution. Il était écrit sur ses vêtements : « C’est elle qui envoyait des jeunes vers l’OMPI ».

Massoumeh Barazandeh s’est envolée au ciel, mais elle envoie toujours des jeunes vers l’OMPI.
Et aujourd’hui, 29 ans après, Amnesty International écrit dans son rapport : La génération qui est née après 1979 exige désormais la justice pour les victimes du massacre.

Et enfin, je voudrais raviver le souvenir de Monireh Radjavi. Monireh pendant sa détention a aidé et réconforté toutes ses codétenues. Elle était libre et pleine d’abnégation. Nous n’oublions pas ce qu’elle a dit à ses compagnes de cellule : « Ils veulent tuer notre humanité et c’est avec cela que nous devons nous battre. Nous devons plus que jamais faire preuve d’affection. »

Applaudissons durant une minute la mémoire de ces héros.

La conspiration du silence est brisée

La campagne pour à la justice en faveur des victimes du massacre de 1988 s’est développée au cours de l’an dernier en Iran et à l’étranger. En face, le régime clérical a déployé de nombreux efforts pour neutraliser ce mouvement. Mais ils n’ont abouti qu’à des échecs et des disgrâces.

Les mollahs ont dû reculer dans leur politique de dissimulation du massacre de 1988. La conspiration du silence a été brisée. Les autorités du régime ont essayé de donner des raisons de ce grand crime, Mais ils n’ont pas réussi à convaincre beaucoup de leurs propres mollahs à prendre la défense de la fatwa de Khomeiny.

En fait, la perspective du renversement a poussé les défenseurs et les alliés du régime à se taire.
En revanche, beaucoup ont pris la défense de l’OMPI. Beaucoup ont ouvert les yeux pour voir que le chemin et la cause de l’OMPI sont justes. De telle manière que tout au long de l’année écoulée, les mollahs ont répété et écrit à plusieurs reprises que l’OMPI a été réhabilitée dans la société iranienne.
Cela a aussi été une grande défaite pour le régime des mollahs.

Du coup après la parodie électorale de la présidentielle, Khamenei a estimé que la situation sociale était que la place des victimes avait été changée avec celle des bourreaux.

Oui, nous avons réussi à briser la propagande officielle du régime.

Tout le monde a vu que Khamenei avait fait un investissement politique majeur dans Raïssi pour porter ce membre de la Commission de la mort du massacre de 1988 à la fonction présidentielle. Mais il a été vaincu par le mouvement pour la justice.

Le massacre de 1988 est la carte d’identité du régime du guide suprême. Vous avez vu comment Hassan Rohani a fait de Pour-Mohammadi, membre de la Commission de la mort, son ministre de la Justice pendant son premier mandat présidentiel. Maintenant, pour son deuxième mandat, il a nommé un auteur du massacre dans le Khouzistan ministre de la Justice. L’Union européenne a déjà mis ce nouveau ministre, Alireza Avaï, sur sa liste des violateurs des droits humains. En réalité, aucune des factions du régime ne peut ni ne veut prendre ses distances avec ce crime.

C’est pourquoi dans l’année écoulée, face au mouvement pour la justice certains des assassins les plus ignobles du régime se sont efforcés de défendre le massacre.
Ces aveux sont parmi les documents les plus importants incriminant les dirigeants du régime et cela prouve une fois de plus que c’est le droit du peuple iranien de renverser ce régime.

Le fait que vous les ayez contraints de faire ces aveux, est un des acquis du mouvement pour la justice au cours de l’an dernier. Ces confessions, surtout parce qu’elles ont été faites récemment, peuvent constituer la base de travail d’une commission d’enquête internationale sur le massacre en 1988.

De même, il est nécessaire que le Conseil de sécurité de l’ONU renvoie cette affaire devant la Cour pénale internationale pour prendre des mesures afin de juger des dirigeants du régime et les responsables du massacre.

La manière de réagir à ce génocide et à ce crime contre l’humanité est un test de loyauté de la communauté internationale aux valeurs des droits humains. Comme le disait Massoud Radjavi il y a quelques années, le jugement et le châtiment des responsables et des auteurs du massacre de 1988 sont le droit du peuple iranien, de l’OMPI et de l’humanité.

Grâce aux activités précieuses du réseau de la Résistance en Iran durant cette année, nous disposons aujourd’hui de nombreux documents et preuves.

Ils comprennent notamment un grand nombre de noms des victimes, les noms de 112 membres des commissions de la mort à Téhéran et en province dont la plus grande majorité sont à des postes clés dans le régime. Nous avons également les noms et les informations de 213 criminels qui ont appliqué les décrets de mort dans 35 villes et des informations sur l’emplacement d’un nombre considérable de fosses communes gardées secrètes jusqu’à présent.

Un acquis précieux dédié au peuple iranien

Et un autre acquis précieux dédié au peuple iranien et à tous ce qui luttent dans le mouvement pour la justice :
Le département de recherches de l’OMPI a réussi à rassembler récemment des centaines de noms de victimes du massacre dans le pays. Chacun des noms recueillis a été examiné et vérifié avec précision
Et leurs dossiers complétés. De cette manière aujourd’hui, il est possible d’annoncer les noms de 426 autres Moudjahidine du peuple exécutés dans le massacre qui n’avaient pas été jusqu’à présent publiés.

De même, un nouveau livre intitulé « crime contre l’humanité » en anglais rassemblant les noms et informations de plus de 5000 martyrs de l’OMPI, vient d’être publié. Ce livre contient des centaines de photos de martyrs et de leurs tombes.

A la veille du 52e anniversaire de la fondation de l’OMPI, ce recueil est dédié à la nation iranienne.

Le travail du département de recherche des martyrs continue et un très grand nombre de noms et d’informations font actuellement l’objet de recherches et lorsqu’elles seront complétées, ils seront rendus publics.

D’ici, j’invite l’ensemble de nos compatriotes à nous aider à trouver les noms, les informations et les photos des martyrs. Je remercie nos compatriotes, en particulier les sympathisants de l’OMPI en Iran qui ont déployés des efforts pour obtenir de nouveaux noms.

Chaque ligne de ce vaste dossier doit être clarifiée. Il faut savoir ce qui s’est passé dans la prison d’Ahwaz ou dans les prisons de Machad, Tabriz, Chiraz, Ispahan, Kermanchah, Qom et d’autres villes.

Dès les premiers jours de ce massacre, même hors des prisons, le régime a arrêté et exécuté un grand nombre de partisans de l’OMPI et d’anciens prisonniers politiques. Il faut savoir qui à cette époque été arrêté et exécuté.

Il faut savoir ce qui s’est passé dans les procès sommaires organisés dans l’ouest de l’Iran.

À cette époque, la mission des tribunaux d’enquête sur les crimes de guerre a été modifiée pour la mettre au service de la machine de mort du régime. Des criminels comme Razini, actuellement l’un des pontes de la Cour suprême du régime, et le mollah Salimi, ancien membre du Conseil des gardiens, procédaient à ces procès sommaires. Ils ont ordonné l’exécution de groupes d’habitants de certaines villes de l’ouest de l’Iran. Ils ont exécuté les jeunes qui avaient aidé l’Armée de libération nationale. Mais les mollahs au pouvoir n’ont publié aucune information sur ces simulacres de procès et ces tueries.

Si nous insistons pour rendre publique cette vérité, c’est parce qu’il s’agit de demande que nous avons annoncées à maintes reprises au cours de ces 29 années.

En 1995, le régime a accepté la visite du Pr Copithorne, le rapporteur spécial de l’ONU, en Iran. A la veille de sa venue, le président du CNRI, lui a adressé un télégramme avec 15 questions essentielles. Le télégramme daté du 11 juillet 1995, a été publié le 9 février 1996 dans le journal Iran Zamine. Parmi ces questions ont peut citer :
– jusqu’à présent quel nombre de prisonniers politiques, le régime des mollahs a exécuté et combien sont morts sous la torture et dans les prisons de ce régime ?
– Durant le massacre des prisonniers politiques de l’été et de l’automne 1988, contre lequel ensuite a protesté M. Montazeri qui était alors le successeur de Khomeiny, combien de personnes ont été exécutées ?
– Où ont été enterrés les corps des exécutés et est-ce que leurs familles et leurs proches ne savent toujours pas où ils ont été enterrés et sont toujours privés et interdits de se rendre sur les tombes ?
– et où se trouvent les fosses communes et combien de personnes, avec quelles caractéristiques y sont enterrées ?

Non, nous ne connaitrons pas de répit tant chacun de ces dossiers ne seront pas ouverts.
Nous ne nous connaitrons pas de répit tant que tous ceux qui ont commis un crime contre l’humanité ne seront pas jugés par le peuple iranien.

13 cas de crimes et de trahisons

Le régime qui a versé le sang des enfants vaillants de l’Iran, s’est ensuite autorisé à verser le sang de n’importe qui et à franchir toutes les limites morales et humaines.
Aujourd’hui, le mouvement pour la justice a ébranlé le régime du Guide suprême et il vise tous ses crimes et trahisons :
– Les exécutions massives des années 1980.
– Les massacres au Kurdistan d’Iran.
– L’envoi forcé de milliers d’adolescents sur les champs de mines pendant la guerre avec l’Irak et d’autres crimes de guerre.
– Les assassinats en série.
– Les assassinats de centaines d’opposants à l’étranger,
– La répression sanglante de l’insurrection à Qazvine,
– La répression du soulèvement de 2009 et les atrocités dans la prison de Kahrizak,
– Les agressions systématiques des prisonnières,
– La mutilation des prêtres chrétiens,
– Les tueries répétées de nos compatriotes arabes au Khouzistan,
– L’explosion d’une bombe dans le sanctuaire sacré de l’imam Reza,
– Les opérations terroristes dans d’autres pays, notamment contre la Kaaba à La Mecque,
– Et les sept bains de sang dans les camps d’Achraf et de Liberty, en particulier le massacre de 52 Moudjahidines du peuple le 1 septembre 2013.

Ces 13 cas, sont des exemples majeurs des crimes qui constituent l’histoire du régime.

Plus le mouvement pour la justice avancera, plus ces dossiers cachés des mollahs remonteront à la surface.

Une grande campagne pour étendre la Résistance

L’appel à la justice pour les victimes du massacre de 1988 est une question nationale et une partie indispensable de la grande campagne du peuple iranien pour renverser le régime des mollahs.

C’est une campagne pour étendre la résistance et la lutte, pour renverser la dictature religieuse, pour instaurer la liberté, la démocratie, et l’égalité.

Je salue tous ceux qui se sont dressés pour combattre la dictature religieuse. D’ici je salue les détenus politiques en Iran, en particulier ceux de la prison de Gohardacht qui sont en ce moment en grève de la faim. Je rends hommage à la détermination et la résistance de tous et toutes.

Je suis persuadée que le régime moribond du guide suprême sera renversé par le soulèvement, la résistance, l’armée de la liberté et les mille Achraf, foyers de la révolte, du peuple iranien.

Le sang des martyrs bouillonne et forme un torrent impétueux qui garantit la victoire de notre peuple.

Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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