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30 Juin 2009

Maryam Radjavi : « A Téhéran, le changement est en vue »

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Maryam Radjavi : « A Téhéran, le changement est en vue »

Iran : La principale opposante au gouvernement se confie à France-Soir

Propos recueillis par Jean-Pierre Thiollet

France Soir, 30 juin : Présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), Maryam Radjavi estime que le début de la fin du régime des mollahs est clairement amorcé.

A la tête de la coalition qui englobe les différents partis d’opposition au régime des mollahs, Maryam Radjavi affirme que la résistance est suffisamment organisée pour prendre-sans risque de guerre civile- les rênes du pouvoir.

http://www.francesoir.fr/etranger/2009/06/30/iran-opposition-maryam-radjavi.html#S?©quence_1

– France soir : Quelle est selon vous, la situation en Iran ? Pensez-vous qu’une évolution politique soit clairement perceptible ?
Maryam Radjavi : la situation en Iran est en extrême mutation. Je suis très optimiste. Le changement est en vue. Ces deux dernières semaines, le peuple iranien a exprimé de la manière la plus claire cette revendication de changement. La mise en scène électorale et l’insurrection qui a suivi annoncent le début de la fin du régime du guide suprême religieux. Le processus qui vient de commencer dans le pays est irréversible. Il se peut qu’il y ait des hauts et des bas, mais ce processus entrainera la fin de la dictature des mollahs.

– Croyez-vous en un durcissement du régime des mollahs, avec des répercussions importantes pour la population ?
Les mollahs vont accentuer la répression, cela ne fait aucun doute. Ce régime en a besoin pour survivre. Comme il lui est nécessaire de se doter de la bombe atomique et de développer l’intégrisme dans la région. Pour survivre, il ne reculera devant aucun crime. En deux semaines, environ 200 manifestants ont été tués à travers le pays, des milliers ont été blessés ou arrêtés. Le monde a été bouleversé par les images du martyre de Neda, cette jeune fille tuée d’une balle à Téhéran. Un crime de plus commis par le régime des mollahs.
Mais face à la répression cruelle, il y a la volonté et le courage du peuple iranien pour mettre fin à la dictature religieuse. Malgré les recommandations de Khamenei pour une répression plus étendue, malgré les mise en gardes des forces de sécurité et malgré les tirs à balles réelles sur la foule, les jeunes, filles et garçons, et toutes les couches de la société sont dans les rues pour crier « A bas la dictature » et « A bas Khamenei! »

– La guerre civile en Iran vous paraît-elle relever d’une hypothèse sérieuse ou d’une éventualité peu probable ?
En aucun cas, les conditions d’une guerre civile ne sont réunies en Iran. La société iranienne est une société soudée et non à la veille d’une guerre civile. Il n’existe qu’une seule guerre en Iran : le combat pour la liberté entre le peuple iranien et la dictature et ses forces répressives. Il n’y a pas de guerre de religion en Iran. Il y a une polarisation. Un sondage confidentiel effectué par les instances du régime fait état de 95% de la population qui réclame un changement de régime. Donc aucune guerre civile au sens classique du terme n’aura lieu.

– Quelles sont, à vos yeux, les forces, mais aussi les faiblesses des opposants au régime des mollahs ?
Je pense que la force de l’opposition réside dans l’existence d’une résistance organisée et d’une alternative démocratique incarnée par la coalition du Conseil national de la Résistance iranienne, s’appuyant sur un programme et une plateforme pour gérer le pays après le renversement de la dictature religieuse. Cette coalition a démontré sa capacité à tout point de vue. Agissant comme un parlement en exil, le CNRI dispose de 25 commissions qui sont les prémisses d’autant de futurs ministères. La force axiale de cette résistance est l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). S’appuyant sur un islam tolérant et démocratique, elle a réussi à dénoncer l’hypocrisie du régime des mollahs qui couvre ses crimes en se servant de l’Islam. Cette résistance est devenue l’antithèse de l’intégrisme et de l’extrémisme religieux. La faiblesse et l’obstacle majeur des opposants sont dus malheureusement aux conséquences de la politique de complaisance des pays occidentaux durant deux décennies. Cette politique a entrainé des restrictions contre la principale force d’opposition au régime. Un exemple flagrant a été l’inscription de l’OMPI, la force axiale, sur la liste des organisations terroristes. Il a fallu sept ans et le verdict de la Cour européenne, pour que l’Union européenne soit contrainte de radier cette organisation le 26 janvier 2009 de sa liste noire. De nombreux diplomates européens ont souvent avoué que la répression de l’OMPI était la priorité du régime dans ses négociations sur le programme nucléaire et toute autre sujet.

– Le doute vous effleure-t-il parfois au sujet de votre destin politique?
En aucun cas. Nous luttons pour la liberté, la démocratie, le respect des droits de l’homme, l’égalité des sexes et enfin la séparation de la religion et de l’Etat. Nous avons une foi profonde en ces principes, et nous sommes prêts à tous les sacrifices pour les appliquer en Iran. Nous ne voulons rien pour nous même. Nous voulons seulement l’instauration de ces principes pour garantir l’avenir des Iraniens. Ensuite c’est du peuple iranien que tout dépendra et c’est sa voix qui comptera. Pour nous ce qui est fondamental, c’est l’instauration d’un système démocratique dans notre pays. Un point c’est tout. La réalisation de cet objectif sera pour nous la plus grande victoire qui vaille.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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