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24 Mar 2010

Aider les femmes en Iran c’est contribuer à la résistance contre l’intégrisme

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Aider les femmes en Iran c’est contribuer à la résistance contre l’intégrisme

« Aider les femmes en Iran c’est soutenir le mouvement pour la liberté et contribuer grandement à la résistance contre l’intégrisme islamique, la plus grande menace contre les acquis du mouvement pour l’égalité dans le monde », déclarait Maryam Radjavi le 24 mars à Berlin.

Maryam Radjavi assistait à une réunion de femmes parlementaires et militantes du mouvement de l’égalité en Allemagne, organisée en soutien aux Iraniennes du soulèvement et d’Achraf. Voici l’intervention de Mme Radjavi:

Je suis heureuse de participer à un rassemblement de parlementaires, intellectuels et militantes du mouvement pour l’égalité en Allemagne alors que nous venons juste de célébrer le Nouvel An iranien, Norouz.

« Norouz » se réfère au premier jour du printemps et constitue la plus grande fête iranienne. Elle peut être considérée comme le symbole de la résistance contre les injustices, ainsi qu’un symbole de solidarité entre les êtres humains. Aujourd’hui, c’est l’objet de la lutte des femmes et du peuple iranien contre le régime au pouvoir en Iran.

Je suis ici au nom du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Il s’agit d’une coalition de partis et de personnalités d’opinions et de tendances politiques diverses issues de tout l’éventail de toutes les ethnies et religion en Iran. Le CNRI est une alternative au régime iranien. Il cherche à mettre fin la dictature et à instaurer une république fondée sur le pluralisme, la séparation de la religion et de l’Etat et l’égalité entre les sexes. Il est attaché à l’abolition de la peine de mort et à Iran un non-nucléaire.

Nous tenons à votre disposition le détail de nos opinions et de nos programmes pour les femmes.

Considérant le sujet de notre discussion, « les femmes, la force du changement », je pense qu’il est bon de m’étendre sur le statut des femmes dans notre résistance. Les femmes occupent 52% des sièges du CNRI.

Les femmes ont aussi des rôles clés dans divers départements du mouvement de résistance. Je dois faire référence spécifiquement à Achraf, qui abrite 3400 membres de l’opposition en Irak, et qui est située à 70 km de la frontière iranienne. Achraf est dirigée par des femmes. Cette responsabilité a été un énorme défi pour les femmes de la résistance, parce que le contexte et les circonstances ont fait d’Achraf la cible d’attentats meurtriers et de nombreux complots du régime iranien et de ses agents en Irak.

Achraf compte un millier de femmes d’avant-garde. La plupart d’entre elles sont d’anciennes étudiantes ou des diplômées universitaires d’Iran, d’Europe, des Etats-Unis et du Canada. 200 sont d’anciennes détenues politiques du régime actuel, ayant purgé une moyenne de cinq années de prison. Leurs activités au cours des trente dernières années ont été une source d’inspiration pour la lutte des femmes et des jeunes en Iran dans leur quête de la démocratie et de l’égalité.

Je dois vous rappeler que ces 30 dernières années, les femmes ont été à la pointe de la résistance contre la tyrannie religieuse en Iran. Au cours de cette lutte, un grand nombre de résistantes ont été torturées et exécutées. J’ai ici les noms de 2.700 d’entre elles exécutées par les mollahs.

Pour celles qui ont à peine entendu parler de la dictature au pouvoir en Iran, le statut de la femme iranienne peut être un phénomène extraordinaire et surprenant, parce qu’il règne en Iran un régime médiéval dont la caractéristique est la misogynie. Ce régime impose les formes les plus cruelles de torture, ainsi que les peines les plus inhumaines comme lapider et arracher les yeux. Ces méthodes répressives touchent pour la plupart des femmes.

En réalité, il existe trois facteurs fondamentaux à l’origine du statut d’avant-garde des femmes iraniennes.

Premièrement, les femmes en Iran ont 150 ans d’histoire de lutte contre la dictature pour obtenir l’égalité. Ce passé a donné à la femme iranienne un rôle novateur tant sur le plan culturel qu’intellectuel.

Le deuxième facteur est la misogynie du régime. Les mollahs ont privé les femmes de leurs droits et libertés et dénigré leur position pour en faire des citoyens de seconde classe. Cette oppression catastrophique a réprimé une énorme énergie chez les femmes dans leur ensemble.

Le troisième facteur est l’existence d’une résistance organisée dont les racines plongent profondément dans la société iranienne. L’engagement du mouvement en faveur de l’égalité des sexes et son initiative historique acceptant le leadership des femmes constituent une avancée progressiste dans le contexte de l’égalité dans la société iranienne, en particulier depuis que le cœur de ce mouvement est l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), qui prône une interprétation tolérante de l’Islam. L’engagement de l’OMPI dans l’égalité a eu une profonde influence sur les femmes et les hommes musulmans non seulement en Iran mais aussi dans les pays de la région.

Ces facteurs se révèlent clairement dans les émeutes actuelles en Iran.

Les femmes ont pris massivement part aux manifestations hostiles au régime. Elles sont activement impliquées dans les réseaux étendus qui organisent les révoltes. Elles dirigent également les manifestants ici et là, se dressant courageusement contre les attaques des gardiens de la révolution du régime, encourageant leurs compatriotes à manifester. Elles dispensent des soins aux blessés et sont inébranlables dans leur résistance sous la torture dans les prisons du régime.

Leur présence incarne le caractère progressiste de l’insurrection. Après tout, la direction et la revendication de l’insurrection, qui est de déraciner les mollahs au pouvoir, ont largement été influencées par la présence des femmes.

Sur la base d’une analyse objective, nous pouvons conclure que les femmes ont joué un rôle hégémonique au cours du soulèvement de ces neuf derniers mois. Cela prouve une fois encore que les femmes sont la réponse à l’intégrisme et que la défaite de l’intégrisme sera possible par les femmes.

Aider les femmes en Iran c’est contribuer à la résistance contre l’intégrisme

Chers Amis,

Je vais brièvement expliquer ici pourquoi les femmes sont la force du changement en Iran.

Avant les émeutes, les gouvernements occidentaux faisaient valoir que le régime bénéficiait de soutien populaire et de stabilité. En conséquence, leur solution était de satisfaire les mollahs dans l’espoir de cultiver la modération dans le comportement du régime. Cependant, les mollahs ont raflé tous les avantages et intensifié leurs méthodes extrémistes dans le contexte du développement des armes nucléaires, de l’exportation du terrorisme et de la répression interne.

Le soulèvement en Iran a démontré combien ces analyses étaient fausses, combien les mollahs sont réellement vulnérables et dans quelle mesure la société iranienne les méprise.

Les Iraniens ont montré qu’ils veulent un changement et qu’ils sont prêts à en payer le prix. En outre, un mouvement organisé, offrant un programme démocratique et bénéficiant d’un soutien populaire suffisant est présent sur le terrain. Toutefois, l’Occident n’a pratiquement pas modifié sa politique envers l’Iran dans la pratique. Nous avons entendu beaucoup de choses sur une approche ferme contre le régime. Mais regardez la politique de l’Union européenne, y compris la politique concrète de l’Allemagne, où la priorité est de préserver des bribes de complaisance. Cette politique se manifeste dans des relations économiques d’envergure, qui va parfois jusqu’à la fourniture d’équipements pour la répression et la censure, ainsi que des pressions sur l’opposition à la demande du régime iranien et sous de faux pré-tests et des rapports douteux par tel ou tel organisme gouvernemental dont la source est celle des services de renseignements du régime iranien.

Tant que la politique de blocus et de pression sur la résistance continuera, les mollahs poursuivront sans scrupules leur politique répressive et misogyne dans le pays, leurs efforts pour obtenir des armes nucléaires et leur exportation du terrorisme et de l’intégrisme.

C’est pourquoi, je vous demande en tant que parlementaires allemands et à mes sœurs à travers l’Allemagne d’œuvrer pour changer cette politique.

Aider les femmes en Iran c’est soutenir le mouvement pour la liberté et contribuer grandement à la résistance contre l’intégrisme islamique, la plus grande menace contre les acquis du mouvement pour l’égalité dans le monde.

Aujourd’hui, beaucoup sont parvenus à la conclusion que 15 ans après la Conférence de Pékin, l’un des obstacles les plus importants à l’avancée de ses résolutions c’est que de nombreux gouvernements craignent l’intégrisme islamique.

Mais, quelles sont les formes les plus essentielles d’aide à la résistance des femmes iraniennes ?

Tout d’abord, je vous invite à déployer tous vos efforts pour changer la politique de l’Occident à l’égard du régime. Ce changement se montrerait dans la mise en place de sanctions globales contre le régime, en particulier en inscrivant le Corps des Gardiens de la révolution (CGR) sur la liste terroriste et en interdisant ses sociétés écrans en Europe.

Deuxièmement, je vous appelle à œuvrer pour que le CNRI soit reconnu et que les restrictions contre la résistance soient levées.

Troisièmement, face aux menaces proférées par le régime iranien et ses agents en Irak pour détruire Achraf et ses résidents, levez-vous en soutien aux 1000 femmes d’Achraf. L’Europe doit mettre en garde le gouvernement irakien contre le recours à la violence contre les résidents et encourager l’ONU à assumer la responsabilité de protéger Achraf.

Je terminerai en rendant hommage aux honorables femmes allemandes qui ont soutenu avec diligence la Résistance iranienne, en particulier les femmes d’Achraf. Je voudrais en particulier rendre hommage à la mémoire de Mme Ingrid Holtzhutter que nous avons perdue l’an dernier. Elle sera toujours pour nous un symbole remarquable de la défense des femmes iraniennes.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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