Discours à une conférence au Parlement italien : La nécessité d’une politique correcte

Maryam Radjavi : Le seul moyen d’arrêter le programme nucléaire des mollahs est de mettre fin à leur régime
Honorables parlementaires italiens,
Chers amis du peuple iranien et de sa Résistance,
Je vous adresse à tous mes salutations, vous qui êtes réunis dans cette conférence pour aborder la question de l’Iran.
Je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que la crise en Iran n’a jamais été aussi intense et agitée qu’aujourd’hui et qu’elle n’a jamais eu de conséquences aussi graves pour le peuple iranien, pour la région et le monde en général.
Au cours de l’année écoulée, ce régime belliciste a perdu son emprise sur la Syrie et le Liban, et il est plus affaibli que jamais. À l’intérieur du pays, il est cerné par la colère et la haine du peuple et par un mouvement de protestation permanent déterminé à le renverser.
Une année marquée par la poursuite des exécutions
Pour se maintenir au pouvoir, le régime compte sur les exécutions, une répression accrue et l’expansion de son programme d’armement nucléaire.
Selon les statistiques officielles, le régime a exécuté 1 150 personnes au cours de l’année persane 1403 (20 mars 2024-20 mars 2025).
La nouvelle année iranienne a également commencé avec la poursuite de ces exécutions. En une seule journée, le 8 avril, cinq prisonniers politiques ont été pendus après dix ans de détention et de torture.
Les années précédentes, Khamenei n’avait donné l’ordre de massacrer les manifestants qu’en réponse à des soulèvements. Aujourd’hui, cependant, le régime est tellement acculé qu’il émet désormais des ordres préventifs de répression et d’effusion de sang.
Récemment, il a déclaré : « S’ils pensent à forger une sédition à l’intérieur du pays, comme les années précédentes, ils recevront une réponse du peuple lui-même » – une référence à peine voilée aux forces répressives.
L’absence de solution efficace à la question iranienne
Chers amis,
La réalité la plus importante sur la situation en Iran est la suivante : Le régime en place est en passe d’être renversé. Par conséquent, il ne voit d’autre solution que d’intensifier la répression et le pillage, ce qui, dans les conditions actuelles, ne fait qu’alimenter l’indignation et la défiance de la population, en particulier de la jeunesse insurgée.
Pourtant, la communauté internationale, et en particulier l’Europe, continue de souffrir de l’absence d’une solution claire et efficace à la question iranienne.
Toute tentative visant à modifier le comportement du régime clérical, ou même à le persuader de réduire son agressivité, ne fait que lui offrir de nouvelles opportunités, qui viennent renforcer l’insécurité dans le monde.
Cependant, je dois dire que la confusion qui règne en Occident provient du fait que l’on a longtemps ignoré la véritable solution, à savoir le peuple iranien et sa Résistance.
Cela fait partie d’une politique de complaisance ratée à l’égard de ce régime inhumain et anti-iranien, une politique qui, pendant des décennies, a donné la priorité aux intérêts diplomatiques et commerciaux à court terme plutôt qu’à des considérations stratégiques à long terme.
Aujourd’hui, même les échanges économiques entre l’Europe et l’Iran sont tombés à leur plus bas niveau.
Par conséquent, non seulement cette politique a fait perdre des gains économiques importants, mais elle a également dû subir les coûts élevés du bellicisme des mollahs.
Ils sont restés inactifs pendant si longtemps que les drones et les missiles du régime ont fini par toucher le sol en Ukraine. Et ses terroristes ont effrontément pris pour cible des hommes politiques occidentaux en plein jour, en France, aux États-Unis, en Albanie et en Espagne.
La troisième voie pour la question iranienne
Il y a vingt ans, lors d’une session de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, j’ai proposé une troisième voie pour la question iranienne, affirmant que la communauté internationale n’était pas obligée de choisir entre un régime des mollahs doté de l’arme nucléaire ou la guerre.
Il existe une troisième voie : le changement démocratique par le peuple iranien et sa résistance organisée.
Permettez-moi de le souligner aujourd’hui : Le peuple iranien n’acceptera rien de moins que le renversement de la dictature religieuse et l’établissement d’une république libre et démocratique. Un Iran libre rejetant les dictatures du chah et des mollahs, un Iran non nucléaire, avec la séparation de la religion et de l’État et le Plan en dix points de la Résistance iranienne.
Comme je l’ai déclaré la semaine dernière lors d’une conférence au Sénat américain, ce régime ne renoncera jamais à la répression, à l’exportation de la guerre et du terrorisme, ni à son programme nucléaire. Les 46 dernières années ont prouvé que ce régime n’est lié par aucune promesse ou engagement. Après que la révélation par la Résistance des sites nucléaires secrets en 2002, Khamenei a accepté à contrecœur de fermer et de placer sous scellés les installations d’enrichissement d’uranium. Cependant, un an plus tard, il a brisé tous les scellés et étendu les activités nucléaires du régime.
La clé du problème iranien
Oui, la clé du problème en Iran est entre les mains du peuple iranien et de sa Résistance.
Il est possible de mettre un terme au bellicisme du régime, mais le moyen d’y parvenir est de renverser le régime.
Il est possible d’empêcher les mollahs de se doter de l’arme nucléaire, mais la voie à suivre est de faire tomber cette dictature brutale.
Il est possible de mettre un terme au terrorisme qu’ils pratiquent dans le monde, mais la seule façon d’y parvenir est de mettre fin au règne du parrain du terrorisme d’État.
En effet, avec une Résistance organisée, un soulèvement et l’Armée de la liberté du peuple iranien, il est possible – et nécessaire – de mettre fin à la dictature religieuse en Iran.
Permettez-moi d’ajouter que si l’Europe cherche à établir des relations économiques actives et prospères avec l’Iran, il n’est plus possible d’espérer dans un tel avenir avec l’Iran actuel à moitié détruit.
L’économie iranienne ne pourra prospérer qu’avec la fin de la dictature religieuse et la mise en place d’un système démocratique permettant la participation active de tous. C’est la mission que s’est donnée notre Résistance.
L’Italie, pionnière de la nouvelle position de l’Union européenne
Par ailleurs, alors que le Parlement européen a demandé à plusieurs reprises l’inscription du Corps des gardiens de la révolution du régime dans diverses résolutions, pourquoi les gouvernements de l’Union européenne hésitent-ils encore à prendre cette décision ?
– Céder à la diplomatie des otages des mollahs,
– Tolérer les agents et les espions du ministère du renseignement du régime en Europe,
– Garder les portes ouvertes aux affiliés du régime, même dans les plus hauts cercles politiques de l’Occident,
– Ouvrir la voie à la diabolisation et à l’utilisation de la plus grande censure du siècle contre le mouvement de résistance, et
– Fermer les yeux sur l’exploitation par le régime des marchés européens et même des universités afin d’acquérir des équipements pour les installations nucléaires et les drones militaires – tout cela doit cesser.
Il est temps que l’Europe, avec une politique de fermeté face au régime des mollahs, soutienne le peuple iranien dans sa lutte pour la liberté et la démocratie.
Nous attendons de l’Italie qu’elle prenne l’initiative d’adopter une nouvelle position au sein de l’Union européenne, qui inclue :
1. Reconnaître la légitimité de la lutte du peuple iranien pour renverser le régime et le combat courageux de la jeunesse rebelle contre les gardiens de la révolution.
2. Demander que les violations systématiques et flagrantes des droits humains commises par le régime soient portées devant le Conseil de sécurité des Nations unies afin que ses dirigeants puissent être tenus pour responsables devant la justice.
3. Déclencher le mécanisme de snapback prévu par la résolution 2231 du Conseil de sécurité pour rétablir toutes les sanctions antérieures de l’ONU liées aux projets nucléaires du régime, en démantelant toutes ses installations nucléaires, et placer le régime clérical sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies en tant que menace sérieuse pour la paix et la sécurité internationales.
4. Enfin, face aux pressions et aux complots de la dictature religieuse, soutenir les droits fondamentaux des membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) à Achraf-3 à bénéficier de la liberté d’expression et de réunion en vertu des lois internationalement reconnues, telles que la Convention sur les réfugiés de 1951 et la Convention européenne des droits humains.
Le héros national italien Garibaldi a dit un jour : « Luttons pour la liberté, même si nous perdons tout, car sans liberté, rien n’a de valeur ».
C’est cette même conviction qui inspire aujourd’hui les unités de résistance et les combattants de la liberté en Iran, conviction qu’ils sont déterminés à mettre en œuvre.
Je vous remercie.
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