Conférence de solidarité avec la révolution syrienne
Maryam Radjavi: Nous déclarons le mois de Ramadan comme le mois de la solidarité avec le peuple résistant de Syrie
Le 11 juin, une conférence-iftar en solidarité avec le peuple syrien et sa résistance, s’est tenue en présence de Maryam Radjavi et de plusieurs personnalités éminentes de l’opposition syrienne. Haitham Maleh, président de la commission juridique de la coalition syrienne,
l’écrivain Michel Kilo membre de la délégation politique de la coalition, Suheir Atassi membre de la délégation générale de la coalition, Nasr Hariri ancien secrétaire général de la coalition, Taghrid Al-Hajali, ancienne ministre de la culture du gouvernement provisoire de la coalition et Nagham Ghadri, ancienne vice-président du conseil national syrien, figuraient dans la délégation de l’opposition syrienne.
L’ancien premier ministre algérien Sid Ahmed Ghozali, le Cheikh Tayssir Al-Tamimi ancien juge suprême de Palestine, Khalil Merroun recteur de la mosquée d’Evry, l’écrivain et journaliste algérien Anouar Malek, Tarik Abou Nour président du Comité indépendant de la Finance islamique en Europe, Tahar Mahdi membre du Conseil européen de la fatwa et de la recherche, Abdollah Khalaf coordinateur du mouvement libanais al-Mostaghbal en France, Redha al-Redha, et Jalal Gandjeï président de la commission de la Liberté des cultes du CNRI, figuraient au nombre des intervenants.
Des intermèdes musicaux avec notamment l’ensemble de Samih Chaghir, sont venus agrémenter cette soirée d’iftar, rupture de jeûne en ce mois de Ramadan.
Dans son intervention, Maryam Radjavi a rendu hommage à la résistance du peuple syrien :
Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ كُتِبَ عَلَيْكُمُ الصِّيَامُ كَمَا كُتِبَ عَلَى الَّذِينَ مِن قَبْلِكُمْ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ
Chers amis,
Honorable délégation de l’opposition syrienne, Heytham Maleh, Michel Kilo, Suheir Atassi, Nasr Hariri, Taghrid Al-Hajali et Nagham Ghadri, je vous salue toutes et tous, ainsi que mon frère Georges Sabra et les autres frères et sœurs de la résistance syrienne.
Chers frères et sœurs,
Je vous souhaite à tous un très bon Ramadan. Le jeûne vient contrer les instincts humains les plus naturels et son message est que l’être humain et la société humaine peuvent vaincre toutes les contraintes et toutes les formes de tyrannies contre la liberté, la justice et l’égalité.
Oui, il a pour message que les êtres humains peuvent se libérer, c’est-à-dire atteindre la perfection spirituelle et sociale. Et c’est la bonne nouvelle que le Coran annonce en parlant de vertu dans ce verset sur le jeûne dans la sourate Al-Baqara.
Dans ce mois de Ramadan, nous voyons l’annonce de la liberté, de la justice et de la paix. C’est en nous inspirant de ce message que nous menons notre lutte et notre résistance.
Chers sœurs et frères,
En ce mois de Ramadan, le monde musulman est témoin d’un immense bain de sang sans répit en Syrie dont on trouve peu de précédent dans les siècles passés. Pourtant Ramadan n’est-il pas un mois de prière ? Ramadan n’est-il pas le mois de la paix ? N’est-il pas le mois du rapprochement des cœurs ? Alors pourquoi les mollahs au pouvoir en Iran et Bachar Assad ne cessent-ils pas leurs massacres ?
Parce qu’ils ne se voient aucun avenir. Ils continuent à exécuter en Iran et à verser le sang en Syrie et en font un moyen pour conserver leurs intérêts funestes.
A l’opposé, nous, la résistance iranienne, nous déclarons le mois de Ramadan comme le mois de la solidarité avec le peuple résistant de Syrie. Et ce soir dans cette assemblée et dans cet iftar, nous mettons en lumière la Syrie blessée et ensanglantée et nous rendons hommage à l’héroïsme et à l’endurance de son peuple.
Il y a quelques minutes, dans l’exposition qui se tient à côté, nous avons vu les images des destructions laissées par les bombardements et les massacres en Syrie. Ces images, surtout ces deux dernières années, ont bouleversé le monde à plusieurs reprises :
– Les images de ce petit garçon innocent qui ne voulait pas lâcher la dépouille de son père tué et qui implorait en larmes : « papa ne me quitte pas ».
– L’image de cet autre enfant à Deraa qui pleurait la mort de sa petite sœur de cinq ans Saadeh et qui entonnait les paroles du chant « Mon pays est un paradis » qui disent « lève-toi, soulève-toi Deraa, une fille de Homs appelle à l’aide… »
– Les images des pères et des mères en larmes au-dessus des corps de leurs enfants tués.
– Et la photo du pédiatre Mohammad Wassim Maaz qui tenu à « rester dans l’enfer » d’Alep pour soigner les enfants et qui est mort dans le bombardement d’un hôpital.
Mais à côté de ces souffrances, nous avons vu des images de résistance et de combats qui ont forcé l’admiration du monde. D’ici nous saluons tous ces combattants intrépides et téméraires. Saluons tous les fronts de bataille et de persévérance.
Saluons Alep l’héroïque !
Saluons les villes et villages de Mara, Khan-Touman et Hama !
Saluons Homs et Deraa !
Et saluons Ghouta de Damas et la ténacité de Daraya !
Vous les héros, vos batailles façonnent l’avenir de la Syrie et de tout le Moyen-Orient.
Oui, vous êtes l’honneur de toute l’humanité.
Chers Amis,
Ce qui se passe aujourd’hui en Syrie, révèle un événement de vaste ampleur, celui de la tyrannie religieuse en Iran qui perd dans la région l’image d’un régime prétendant défendre l’islam pour apparaitre comme agressif et qui, pour préserver son pouvoir chancelant, a plongé le Moyen-Orient dans le feu et dans le sang.
Cela fait longtemps qu’en Iran, la dictature religieuse a perdu la bataille idéologique et des idées. Le sang de 120.000 Moudjahidine du peuple et combattants versé dans la lutte contre ce régime, ainsi que le rôle et l’influence des Moudjahidine du peuple d’Iran pour faire connaitre l’islam authentique, ont permis de mettre à jour la démagogie des mollahs.
Mais dans les pays musulmans et arabes, les mollahs ont réussi à tromper des gens non informés et durant de longues années, ils ont dissimulé leurs objectifs mafieux sous le couvert de la religion. En Iran, ils ont exécuté par milliers la jeunesse chiite d’avant-garde. Mais à l’étranger, ils se disaient les défenseurs du chiisme et développaient, avec un sectarisme confessionnel entre chi’ites et sunnites, le terrorisme et l’intégrisme et s’abattaient sur les nations du Moyen-Orient avec des groupes de leur fabrication comme le Hezbollah du Liban.
Au Liban, ils ont utilisé les prises d’otages menées par des agents téléguidés par le guide suprême des mollahs, pour marchander avec les gouvernements occidentaux et les conduire à la complaisance avec le fascisme religieux.
Concernant la Palestine, ce sont les mollahs qui ont porté les coups les plus durs à la cause du peuple palestinien. Ils ont joué un rôle déterminant dans la division de la Palestine et dans l’hostilité à la paix au Proche-Orient.
En Irak, sous le nom de l’exportation de la révolution et de l’islam, les mollahs ont démembré ce pays, l’ont anéanti et l’ont plongé dans la détresse.
Les témoins et les informations montrent que Daech est le résultat de la répression de la population irakienne et de la population syrienne par le régime des mollahs avec l’aide de Bachar Assad et de Nouri Maliki. Malheureusement, le terrorisme de Daech ne se limite pas à l’Irak et à la Syrie, il a frappé en France, en Belgique et au Danemark.
Si les mollahs au pouvoir en Iran ne s’étaient pas ingérés dans les affaires de l’Irak et la Syrie et n’y avaient pas commis de crimes, ce phénomène néfaste ne se serait pas développé au Moyen-Orient et les attentats terroristes n’auraient pas eu lieu en France et dans d’autres pays. C’est pourquoi nous avons toujours dit que tant que l’on ne s’opposera pas au régime iranien, on ne pourra éradiquer la crise du terrorisme en Europe. Car le régime du guide suprême et Daech sont les deux faces d’une même pièce.
Aujourd’hui, grâce aux sacrifices et à la résistance, les conditions réunies ont fait échouer la démagogie du régime de Téhéran, parce qu’il a été démontré que tout ce tapage des mollahs contre ce qu’ils appellent l’arrogance et le sionisme, sert en fait de couverture trompeuse à leur hostilité envers les peuples de la région. Car jusqu’à ce jour, ils ont mené huit ans de guerre contre l’Irak, cinq ans de guerre contre le peuple syrien et 38 années de guerre contre le peuple iranien.
Leur islam mensonger a produit des massacres et destructions en Syrie et jeté sur les routes de l’exode plus de la moitié de la nation syrienne. Et les mollahs brandissent pour justification qu’ils défendent là-bas le mausolée de Sainte Zeynab. Ils veulent passer sur les catastrophes qu’ils engendrent, une couche de vernis islamique et chiite. Or ce régime traine dans son dossier 120.000 exécutions politiques en Iran dont l’écrasante majorité des victimes était des musulmans chiites.
Nous n’avons pas oublié que c’est ce régime qui a fait exploser les mausolées des 10e et 11e Imams chiites à Samarra en Irak et nous n’avons pas oublié que c’est ce régime qui a posé une bombe dans le mausolée du 8e Imam chiite à Machad en Iran, tuant de nombreux innocents et voulant faire passer l’OMPI pour responsable.
Par conséquent l’islam, qu’il soit chiite ou sunnite, n’a pas d’ennemi plus féroce que les mollahs au pouvoir en Iran. Aujourd’hui, chiites et sunnites, musulmans et non-musulmans, Arabes et Perses, Turcs et Afghans n’ont pas de pire ennemi que le régime des mollahs.
Pour citer notre frère, Monsieur le Premier ministre algérien Sid Ahmed Ghozali, c’est ce régime soi-disant islamique en Iran qui a tué le plus de musulmans à l’ère contemporaine, sunnites comme chiites. Oui le régime du Guide suprême est le principal ennemi des peuples et des pays de la région.
Chers amis syriens,
Honorables personnalités,
Le peuple syrien a payé un bien lourd tribut, mais ce sang et ces souffrances ont mené à de grandes expériences pour les peuples de la région et du monde. Un des grands acquis de la révolution syrienne, c’est que le peuple syrien et son avant-garde ont continué sans répit la révolution en s’appuyant sur leurs propres forces et qu’ils avancent.
Au cours de ces années, non seulement les grandes puissances ne vous ont pas soutenus, mais elles se sont opposés à vous et se sont alliées au tyran de Damas, ou bien sont restées indifférentes. Et les aides et les soutiens régionaux que vous avez acquis, auraient été inimaginables sans votre résistance.
La résistance dont vous faites preuve vous donne la force de tenir fermement face aux pressions internationales visant à vous faire abandonner les revendications du peuple syrien. Désormais ce ne sont plus les grandes puissances qui dictent la route à suivre, c’est vous qui avez l’initiative.
A ce sujet, le dirigeant de la Résistance iranienne Massoud Radjavi a déclaré : « Il n’a jamais été question que quelqu’un autre que nous, nos amis ou notre peuple nous apporte la liberté ou les droits humains. Les enfants d’Iran, d’Irak et de Syrie doivent écrire la liberté et les droits humains avec leurs souffrances, leur sang et un tribut et même les enseigner à ceux qui les réclament. C’est là où se complètent la polarisation, l’approfondissement et la séparation des camps entre la révolution et la réaction et c’est une nécessité de l’évolution de la lutte de libération des peuples. »
Un autre acquis de la révolution syrienne, c’est qu’elle a créé un grand danger pour le régime des mollahs. Ils se sont embourbés dans la guerre en Syrie et ils seront les perdants quel que soit l’issue de l’équation syrienne.
Votre grande expérience c’est de se concentrer en priorité sur la politique et la scène internationale pour mettre en avant le rôle du régime iranien et la nécessité de s’y opposer. Car le moteur principal du maintien d’Assad est le régime iranien qui, à coup d’influences ou de tromperies, tente d’attirer les autres parties dans la guerre contre l’opposition.
Les puissances occidentales, en particulier les Etats-Unis, s’efforcent en raison de leur politique de complaisance d’ignorer la présence du régime iranien. L’ONU malheureusement accompagne cette politique. De ce point de vue, la fermeté avec laquelle l’opposition syrienne rejette la participation du régime des mollahs aux négociations internationales sur la Syrie, est une position profondément responsable et digne d’admiration.
L’expérience de la révolution syrienne a montré que même si la puissance militaire de Bachar et de ses alliés est énormément destructrice et criminelle, ce qui est encore plus destructeur ce sont leurs efforts pour semer la discorde et la guerre civile et dilapider les aptitudes et les capacités de la population et de la révolution syrienne. Heureusement, la révolution syrienne s’est développé pas à pas en réussissant à neutraliser ces efforts de division.
Mais permettez-moi de souligner qu’en vous appuyant sur le tribut sanglant que vous avez jusqu’à présent payé avec votre peuple, vous avez désormais tous les moyens nécessaires pour atteindre la victoire et vous y arriverez à coup sûr.
Chers amis,
Ce que ces acquis ont rendu possible, c’est votre résistance. Résister dans le sens d’une haute valeur, résister pour l’honneur et la crédibilité d’un peuple et résister pour la liberté, à savoir le joyau de la vie d’une nation. C’est cette valeur qui a uni la résistance du peuple iranien à la résistance du peuple syrien.
Les Moudjahidine du peuple d’Iran, avec 51 ans de lutte contre deux dictatures, avec plus de 120.000 martyrs et des centaines de milliers de torturés, continuent d’avancer tenaces et solides. Le Conseil national de la résistance iranienne, coalition démocratique de groupes et de personnalités opposés à la dictature a pu jouer un rôle politique important dans l’endurance contre le régime en place. Ces dernières années, vos sœurs et vos frères à Achraf et Liberty, au cœur d’un blocus sauvage, ont tenu bon face à deux régimes, celui des mollahs et celui de Maliki en Irak, qui écrasé les corps des Moudjahidine d’Achraf avec des blindés et qui les ont lourdement bombardés à la roquette à Liberty, la dernière attaque du 30 octobre dernier ayant fait 24 morts dans les rangs de l’OMPI.
Oui, c’est en raison de cette persévérance que nous comprenons plus que quiconque le prix de la résistance syrienne, que nous éprouvons pour elle un profond respect et que nous nous tiendrons toujours à vos côtés et aux côtés du peuple syrien.
Oui, votre combat est notre combat et votre victoire est notre victoire.
Chers sœurs et frères,
Après ce que je viens de dire, je tiens à souligner quelques points au nom du peuple d’Iran et de sa résistance :
1- Le peuple iranien exècre l’ingérence et le terrorisme du régime du Guide suprême en Irak, au Yémen, au Liban et en Syrie et se place aux côté de ses sœurs et de ses frères syriens qui souffrent.
2- Il faut expulser de l’organisation de la conférence islamique le régime iranien en tant que le plus grand facteur de guerre et de division dans le monde musulman. Ce régime ne représente pas le peuple iranien et le siège de l’Iran dans cette organisation revient à la Résistance iranienne.
3- Le facteur majeur d’une solution correcte et efficace à la crise de cette région, c’est de chasser le régime des mollahs de tous les pays.
Tant que les pasdaran seront en Syrie, ce pays ne connaitra ni la paix ni la tranquillité. Tant que ce régime ne sera pas expulsé des négociations internationales sur la Syrie, ces négociations n’aboutiront à rien. Et tant que ce régime ne sera pas chassé de Syrie et d’Irak, la lutte contre Daech n’aboutira pas.
4- Parce qu’ils ont directement trempé dans le massacre de centaines de milliers de personnes en Syrie et dans la destruction de ce pays, Khamenei et Bachar Assad doivent comparaitre devant une cour de justice internationale. Les exécutions et la torture de centaines de milliers de personnes en Iran et de multiples autres méfaits, ne sont qu’une partie du dossier de Khamenei dont il doit répondre.
Je termine en adressant mes plus chaleureuses salutations au peuple syrien auquel je rends hommage pour sa fière persévérance. En ce mois de Ramadan, il est certain que beaucoup de musulmans dans le monde prient pour le peuple de Syrie qui souffre tant. Je forme des vœux de victoire et de liberté pour le peuple syrien, le peuple iranien et les peuples de la région.
Je vous remercie.