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06 Mar 2025

Conférence à Paris – « Ramadan, le mois de la fraternité et de la tolérance face à la dictature religieuse et l’extrémisme »

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Conférence à Paris – « Ramadan, le mois de la fraternité et de la tolérance face à la dictature religieuse et l’extrémisme »

Maryam Radjavi : Ni contrainte en religion, ni religion obligatoire

Mes chers sœurs et frères,
Je vous adresse à chacune et chacun d’entre vous mes vœux les plus chaleureux pour la venue du mois sacré de Ramadan.
Votre présence dans la maison de la Résistance iranienne dans les premiers jours de Ramadan, est un témoignage profond du véritable esprit de solidarité entre les nations musulmanes, face à l’ennemi principal des peuples de la région et de tous les musulmans, à savoir la dictature religieuse au pouvoir en Iran.
Au nom de la résistance du peuple iranien, j’adresse aussi à l’occasion du Ramadan mes meilleurs vœux aux musulmans, en particulier aux populations des pays voisins et frères, ainsi qu’à la communauté musulmane de France.
– Seigneur, en ce mois sacré et béni, accorde ta miséricorde particulière à nos sœurs et frères de tous ces pays !
– Délivre le peuple palestinien de la guerre, du massacre et du déplacement, et sauve le peuple iranien de la captivité, de l’oppression et des exécutions !
L’iftar de solidarité de la Résistance iranienne avec les représentants des peuples de la région a été, pendant de nombreuses années, un rassemblement de prière pour la liberté du peuple syrien. Grâce à Dieu, le peuple syrien célèbre cette année le Ramadan, libéré de la dictature de Bachar al-Assad.

Hommage à Sid Ahmed Ghozali,

Honorables invités,
Chaque année, lors de la cérémonie de l’Iftar, une personnalité généreuse et de grande noblesse d’âme nous honorait de sa présence. Je veux parler de mon frère, le grand Moudjahid, Sid Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre algérien, symbole inoubliable de la solidarité des peuples arabes, une voix d’espoir et de détermination dans la lutte contre l’extrémisme au nom de l’islam soutenu par les mollahs de Téhéran.
M. Ghozali était l’héritier des valeurs des Moudjahidines et de la révolution algérienne, et maintenant il est retourné vers Dieu. Oui, Nous appartenons à Dieu et à Lui nous retournerons.
Commençons la réunion et l’iftar de cette année en sa mémoire et en son honneur.
Souvenons-nous que lors de l’Iftar de 2009, feu Sid Ahmed Ghozali avait annoncé la formation du Comité arabo-islamique pour la défense d’Achraf. Un comité constitué avec la participation et le soutien de parlementaires, de juristes, de personnalités religieuses et d’érudits musulmans de pays arabo-islamiques et de France. Dans le cadre de ce comité, il a mené une campagne sans répit pour défendre les droits des habitants du camp d’Achraf en Irak qui étaient à cette époque sous la menace de massacres. Il a également été activement impliqué dans la lutte contre la décision injuste des gouvernements occidentaux d’inscrire l’OMPI sur les listes du terrorisme dans le but d’offrir des concessions au régime des mollahs.
Il avait toujours à l’esprit la nature inhumaine du régime de Khomeiny et de Khamenei et leur innombrables crimes. Lors du grand rassemblement de la Résistance iranienne en 2010, il s’est adressé avec tristesse aux dirigeants des pays arabo-islamiques en déclarant : « Sachez qu’aucun gouvernement au monde n’a tué autant de musulmans et avec la même cruauté que le régime iranien. » Et il a souligné que « c’est pourquoi nous essayons de dénoncer le crime de 1988. Il n’est pas dans l’intérêt de l’humanité de laisser sous silence ce terrible événement, qui fut un massacre. »
Le point de vue le plus brillant de Sid Ahmed Ghozali est sa théorie globale sur le sort des sociétés musulmanes, qu’il résume dans la nécessité d’avoir une alternative démocratique à l’extrémisme au nom de l’islam généré par la tyrannie religieuse en Iran.
Sa conclusion importante, soulignée à plusieurs reprises dans ses discours et ses écrits, était la suivante : « L’Iran est un pays du monde islamique qui possède une force démocratique profondément enracinée dans la population et cristallisée dans l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran. » Avant d’ajouter : « Je suis convaincu que les intellectuels, les défenseurs de la liberté et les démocrates des pays arabes et islamiques devraient prendre l’initiative de soutenir cette résistance, car ils ont besoin de cet exemple unique à notre époque. »
Voici un résumé des opinions du Premier ministre Ghozali, exprimées lors d’un rassemblement à la cité d’Achraf 3 en Albanie : « Au-delà de la résistance, au-delà des sacrifices, au-delà de cette capacité, la renaissance de la résistance après les destructions… Ce que l’histoire et moi-même retiendrons, c’est que les Achrafiens incarnent et attestent que la résistance iranienne est bien sûr une résistance contre l’oppression, bien sûr un combat et un sacrifice, mais c’est aussi un projet culturel de civilisation. Les hommes et les femmes d’Achraf incarnent cette dimension de la résistance iranienne : pour eux, l’enjeu ne se limite pas à la lutte, il s’agit aussi de construire et de restaurer une civilisation qui est l’un des joyaux de l’humanité, la civilisation iranienne. »
M. Ghozali a rendu hommage à plusieurs reprises au rôle et à la place de Massoud [Radjavi], le dirigeant de la Résistance iranienne. A une occasion, il a écrit dans le journal Asharq Al-Awsat : « Les Iraniens voient dans ce leader de la résistance, celui qui exprime toute la profondeur de leur colère contre le régime au pouvoir en Iran, celui qui mérite de diriger la lutte pour renverser ce régime et instaurer un gouvernement démocratique et humain en Iran. »
Saluons la profondeur de sa vision !
Sid Ahmed Ghozali est l’une de ces grandes personnalités dont l’humanité s’honore. Aujourd’hui, il a rejoint les martyrs héroïques et ses innombrables bienfaits ne disparaîtront jamais.

Je l’ai entendu dire une fois une phrase que je reprends aujourd’hui à son sujet : « Seul Dieu peut récompenser de tels bienfaits ». Une fois de plus, d’adresse toutes mes condoléances pour le décès de Sid Ahmed Ghozali à ses amis, aux soutiens de la résistance et à son honorable famille, ses enfants et particulièrement son fils Sabri, aujourd’hui parmi nous, ainsi qu’à notre chère Mme Boumediene. J’adresse aussi mes condoléances aux familles des martyrs de la révolution algérienne, et à M. Tahar Boumedra, ici présent.

L’effondrement de la stratégie régionale des mollahs

Chers invités,
Chères sœurs et chers frères,
Depuis le dernier Ramadan, la région a connu de profonds changements. L’effondrement de la dictature syrienne a marqué la défaite la plus importante du régime des mollahs, d’autant plus qu’il avait déjà perdu sa domination sur le Liban.

Ici je voudrais adresser mes félicitations au grand résistant syrien George Sabra et à son épouse qui assistent à notre réunion aujourd’hui, pour le renversement de la dictature de Bachar Assad qui, comme ils l’ont dit, est le fruit du sang versé de milliers et de milliers de femmes et d’hommes, de personnes âgées et de jeunes en Syrie pour mener cette tyrannie à son point de chute. Si Dieu le veut, la principale dictature de la région, à savoir le régime du guide suprême en Iran, sera aussi renversée au plus vite et tous les peuples de la région seront débarrassés de ce fléau.

Ces événements ont porté un coup dévastateur à l’une des stratégies clés de Khamenei pour préserver sa dictature religieuse honnie : l’exportation de la guerre et de la crise sous le couvert de l’exportation de la révolution. Cette stratégie s’est donc effondrée, rapprochant davantage le régime de sa chute inévitable. En même temps, le régime est cerné par un grave mécontentement social, une économie en ruine et un isolement international. Face à ces défis, la menace la plus importante est son alternative démocratique, qui suscite d’intenses protestations sociales en vue de son renversement. En outre, cette alternative représente une puissante antithèse à son système idéologique profondément réactionnaire. Cette antithèse est l’islam démocratique, qui s’attaque aux racines mêmes de la régression religieuse sous le couvert de l’islam.
Cette antithèse – l’islam démocratique – représente un système de croyance profondément enraciné dans l’histoire, la culture, l’éthique et la conscience révolutionnaire de la société iranienne. Il est directement issu de la lutte contre les dictatures du chah et des mollahs.
Il offre une vision de l’islam exempte d’arriération, de retard et de dogmatisme. Son objectif est conforme à l’essence même de l’islam, qui est de libérer les gens des chaînes qui les retiennent et des entraves qui enserrent leurs cœurs et leurs esprits.

وَيَضَعُ عَنْهُمْ إِصْرَهُمْ وَالأَغْلاَلَ الَّتِي كَانَتْ عَلَيْهِمْ

En effet, comme le dit le Coran : « Il leur ôte leur fardeau et les entraves qui pesaient sur eux. » (Sourate 7, verset 157).

L’islam émancipateur et tolérant

L’islam de Khomeiny, avec tous ses crimes et sa cruauté, est défini par la Constitution du régime du Guide suprême, l’expérience de son pouvoir et la mer de sang qu’il a versée. Mais nous, nous croyons en un islam libérateur, dont l’esprit et l’essence sont incarnés par une résistance inébranlable qui refuse de plier et qui s’est opposée à deux dictatures au cours des 60 dernières années.
Cette conviction s’oppose à la tyrannie, à l’oppression et à l’exploitation. Elle incarne le dynamisme de la lutte contre ces fléaux. Elle défend l’égalité des genres et considère le suffrage populaire comme l’unique critère de légitimité de tout système politique.

Chers amis,
L’un des principes fondamentaux de l’islam démocratique est le rejet de toute forme de contrainte. La contrainte, forcer les gens à accepter ce dont ils ne veulent pas et priver les masses de leur volonté et de leur libre choix n’ont pas leur place dans l’islam libérateur.
Sous le pouvoir des mollahs, ces formes de contraintes sont des principes explicites qui imprègnent toute la Constitution du régime du guide suprême. En réalité, il s’agit d’une tyrannie religieuse violente sous le couvert de loi. Or, toute forme de contrainte est en contradiction avec la véritable essence de la religion. Sur la base de la recommandation coranique « لا اکراه فی‌الدین Il n’y a pas de contrainte en religion », nous disons : ni contrainte en religion, ni religion obligatoire.
L’essence de cette conviction a été exprimée par Massoud Radjavi en 1981 : « Contrairement à Khomeiny, notre islam n’a pas besoin d’établir une légitimité ou un droit (y compris une légitimité politique) par la contrainte et par la force […] Nous croyons profondément que le véritable épanouissement de l’islam se fait dans l’absence de toute forme de discrimination, de privilège ou de contrainte politique et sociale. »

Séparation de la religion et de l’Etat

Le plan de la séparation de la religion et de l’Etat présenté par la Résistance iranienne il y a quarante ans, repose sur cette conviction.
Dans le programme du CNRI, publié en octobre 1981, il est indiqué : « En déclarant l’égalité des droits politiques et sociaux pour tous les membres de la nation, il reconnaît l’abolition de tous les privilèges liés au sexe, à l’ethnie et à l’idéologie, et considère les élections et le suffrage populaire comme la seule source de légitimité des élus. »
Le programme du CNRI met l’accent sur le fait que « politiquement et socialement, ni les femmes, ni les hommes, ni l’ethnie, ni les croyances, ni la religion (…) n’ont de préséance légale sur les autres, sans l’appui du suffrage universel. Tout le monde a les mêmes droits légaux de se présenter aux élections et de voter. »
Sur la base de ces convictions, le CNRI a approuvé un plan en novembre 1985, qui stipule que la pratique d’une religion ou d’une croyance n’est pas considérée comme un privilège dans les domaines politique, éducatif, judiciaire ou social.
Ce plan met l’accent sur la liberté religieuse, rejette toute forme de coercition religieuse ou d’inquisition et déclare que les lois n’émanant pas de l’organe législatif du pays ne sont pas considérées comme valides.
Avec l’introduction de ce plan, qui marque aujourd’hui son 40e anniversaire, le mouvement de résistance s’est imposé comme la principale force de défense de la séparation de la religion et de l’État, tant en Iran que dans l’ensemble de la région, et a fait progresser la lutte contre la tyrannie religieuse.
Historiquement, ce plan sur les relations entre la religion et l’Etat est l’héritage des principes et des valeurs des luttes progressistes qui remontent à la Révolution constitutionnelle de 1906 en Iran.
Politiquement, il est l’antidote à la tyrannie religieuse et au fascisme du régime du Velayat-e Faqih.
Sur le plan social, il est essentiel pour rejeter la misogynie et assurer la libération des femmes.
Sur le plan national, il sert de force unificatrice pour les adeptes des diverses croyances.
Le Coran déclare explicitement que l’islam ne fait aucune distinction entre les religions.
Tels sont les commandements de Dieu au Prophète Mohammad (Que la Paix soit sur lui) :

فَذَكِّرْ إِنَّمَا أَنتَ مُذَكِّرٌ لَّسْتَ عَلَيْهِم بِمُصَيْطِرٍ
وَمَا أَرْسَلْنَاكَ إِلَّا مُبَشِّرًا وَنَذِيرًا
و ما ارسلناك الا رحمه ِللعالمين

Alors, rappelle-leur, car tu n’es qu’un rappel. Tu n’es pas pour eux un contrôleur ;
Et Nous ne t’avons envoyé qu’en tant qu’annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur ;
Et Nous ne t’avons envoyé qu’en tant que miséricorde pour les mondes.

Chères sœurs, chers frères,
J’ai commencé mon intervention en rendant hommage à feu Sid Ahmed Ghozali. Permettez-moi de conclure en partageant ses prières lors d’un des rassemblements de la Résistance iranienne pendant le mois de Ramadan :
Prions pour que le peuple iranien qui souffre soit libéré !
Prions pour que les efforts et les activités de l’OMPI et des habitants d’Achraf soient couronnés de succès !
Prions pour les familles des martyrs !
Prions pour la réalisation d’un Iran libre et d’un Iran fraternel pour toute la région !
Aujourd’hui, j’ajouterai : Prions pour que le Tout-Puissant propage les valeurs et les vertus de nobles personnalités comme M. Ghozali dans toute notre région et dans le monde entier ! Prions pour que notre pays, notre région et notre monde soient bientôt libérés de l’emprise du régime du Guide suprême, et que la guerre et les effusions de sang dans la région cèdent la place à la paix et à la fraternité !
Amen, Seigneur des mondes !

 

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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