Maryam Radjavi : Le nouveau président du régime ne veut ni ne peut faire le moindre pas dans la voie du changement
La session intérimaire du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a coïncidé avec le grand « non » du peuple iranien à la tyrannie dans sa farce électorale et son vote décisif pour le renversement de la dictature religieuse.
C’est le message de la victoire d’un Iran libre avec une république démocratique.
Il y a une semaine, lors du sommet pour un Iran libre, j’ai déclaré que la mascarade électorale des mollahs est le résultat des impasses et des défaites majeures qui assaillent la dictature religieuse car le peuple iranien a déclaré de la manière la plus claire qu’il vote pour le renversement, qu’il n’y a pas de place pour des élections dans ce régime et que c’est le temps de la révolution. J’ai souligné que le jour où Ebrahim Raïssi, le bourreau du massacre de 1988 a été tué, l’explosion de joie populaire a exprimé le véritable vote du peuple iranien et ce qu’il veut.
J’ai aussi déclaré que les réformateurs au sein de ce régime irréformable, qui ont mendié deux ou trois sièges au parlement, selon les termes de leurs propres dirigeants, ont été utilisés pour faire monter le taux de participation à ce scrutin. Cependant lorsque leur candidat a été interrogé sur son programme, il a répondu que c’était Khamenei qui déterminait son programme et sa politique et que s’en écarter était pour lui une ligne rouge.
Le défi de la succession dans le régime des mollahs
La vérité la plus importante des cinq farces électorales qui se sont déroulées depuis mars dernier est que Khamenei voulait résoudre, avec ce scrutin, le problème de sa succession et la survie de son régime. Mais il a échoué et le régime s’est rapproché d’un pas de géant de son renversement.
Ce scrutin était prévu pour résoudre la succession de Khamenei et préserver la pérennité du système, mais il le laisse sans successeur. Par conséquent des jours plus sombres sont à venir pour le pouvoir clérical. Le compte à rebours est déclenché.
La farce électorale d’hier est une manipulation scandaleuse des chiffres pour couvrir l’énorme boycott du peuple iranien. C’est un « non » général à la tyrannie religieuse et un vote décisif pour le renversement du régime des mollahs et l’instauration d’une république démocratique qui est la demande de l’ensemble de la nation iranienne. Le peuple iranien a exprimé ce qu’il voulait dans les scrutins successifs de ces derniers mois : non à la dictature religieuse et oui à une république démocratique.
Dans les premières heures qui ont suivi l’annonce du résultat électoral, Khamenei a clairement enjoint son nouveau président de marcher sur les pas d’Ebrahim Raïssi. Certes, Pezeshkian avait lui-même déjà souligné avoir fusionné avec la dictature religieuse. Il a aussi tenu à préciser que « ma conviction et de m’en remettre au guide suprême ». Il a qualifié plusieurs fois Qassem Soleimani de « héros national » et a expliqué qu’« il n’est pas question de changer de chemin ». Il a promis vouloir « atteindre les objectifs que le Guide suprême a en tête ». Autrement dit, il considère qu’il doit mettre en œuvre ce que Khamenei ordonne et veut.
Et il a aussi répété que « le devoir de tout nouveau gouvernement est de ne pas changer de voie. Il n’y a aucun changement de chemin. Nous allons dans la même direction que ce qui a été planifié auparavant ». Cette politique a été annoncée comme « la politique générale de Khamenei, le programme de Khamenei et le slogan de l’année de Khamenei ».
Par conséquent, avec le nouveau président du régime on ne peut imaginer de changement dans la politique répressive, belliqueuse et antipatriotique hors des frontières de l’Iran. C’est la voie qu’ont suivie Ebrahim Raïssi, le bourreau, ou Hassan Rohani, le charlatan, qui sont fait de la même trame, et qui continuera d’être suivie
Ce que demande le peuple iranien
Si le nouveau président du régime prétend être différent des autres, s’il dit vrai, comme l’a annoncé aujourd’hui le président du CNRI, Massoud Radjavi, il doit répondre aux demandes extrêmement minimes du peuple iranien notamment : l’abolition du voile obligatoire et des patrouilles de répression des femmes, la libération des prisonniers politiques et l’ouverture des prisons aux missions d’enquête internationales, l’arrêt des exécutions, de la torture, des amputation et des arrachages d’yeux, l’annulation des restrictions et du filtrage d’internet. Le départ des universités des représentants de Khamenei, des miliciens du Bassidj, des agents des pasdarans et du ministère du renseignement. Le démantèlement des tribunaux révolutionnaires et la dissolution du conseil des gardiens et le renouvèlement des élections législatives sans exiger d’adhésion au Guide suprême et avec la liberté d’expression et de rassemblement. Garantir les droits des travailleurs, des ouvriers, des employés, des éducateurs, des infirmières et des retraités avec leur propre contribution. Et enfin diminuer les prix des biens essentiels et des services publics, du pain, de l’électricité, du gaz, de l’essence, des médicaments et du logement. C’est le minimum qu’exige le peuple iranien. Le fait est que la dictature religieuse dans son intégralité est en situation de renversement et son nouveau président ne veut ni ne peut faire le moindre pas dans la voie du changement. Les crises létales du régime commencent à s’intensifier.
Face aux gigantesques soulèvements qui s’annoncent, ce régime se retrouve démuni en raison du coup irréparable que la mort de Raïssi a porté à la stratégie de Khamenei et de son enlisement dans le bourbier de la guerre dans la région, dont il sera le perdant stratégique. Il ne se relèvera pas du défi de la succession de Khamenei et de son manque d’avenir. Quoi qu’il arrive, il sera confronté à des soulèvements et à sa chute. La dictature religieuse sera renversée par le peuple iranien, son soulèvement et sa résistance organisée et une république démocratique sera instaurée.
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