Maryam Radjavi appelle à la formation d’un mouvement demandant justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran
Ils se sont dressés pour défendre leur identité et la cause de la libération avec un sens aigu de l’honneur, instaurant de ce fait une brillante tradition de refus de capituler.
Ces héros, en particulier les jeunes filles de l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), ont frustré les auteurs du massacre, comme ces derniers l’ont reconnu.
Khomeiny a cherché à anéantir la génération de l’OMPI pour préserver son régime, mais rien n’a subsisté de son régime, mise à part une bête immonde et maudite noyée dans le sang et la corruption, qui marque de honte l’histoire de l’Iran.
En revanche, la génération des Moudjahidine a vu croitre son idéologie et sa pensée, et les victimes du massacre de 1988 sont devenus la conscience invincible de la nation.
Comme l’a réitéré à cette époque, dans les années 1980, Massoud (Radjavi, dirigeant de la résistance iranienne), «l’humanité montre toujours ses secrets dans les mythes et les épopées glorieuses, les secrets de son existence consciente et libre … Ces épopées authentiques, qui ont les impacts les plus tangibles et affectent le destin, se forgent dans ces confrontations et sont accompagnées d’énormes sacrifices et souffrances. »
La persévérance inébranlable des Moudjahidine du peuple et des combattants de la liberté tombés dans ce massacre s’inscrit au nombre de ces épopées.
On peut entendre leurs voix dans les innombrables questions des étudiants et des jeunes qui défient le régime criminel des mollahs sur le massacre de 1988.
On peut les entendre dans les messages des prisonniers politiques à travers le pays qui se dressent en soutien à la résistance pour renverser la tyrannie religieuse.
Et la cause de ces martyrs avance, vivace et fougueuse, au camp Liberty dans la persévérance de l’OMPI.
Je salue tous mes compatriotes, les membres et sympathisants de la Résistance iranienne, et les familles des martyrs et des prisonniers politiques, qui commémorent les victimes du massacre de 1988 et demandent justice en organisant des activités, comme des grèves de la faim, depuis la fin juillet.
Je tiens à exprimer ma gratitude aux partisans de l’OMPI en Iran pour leurs activités et à nos compatriotes qui ont mené trois jours de grèves de la faim et de manifestations au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Belgique, au Canada, en Norvège, en Suède, en France et aux Etats Unis.
Vous avez montré que ces héros font encore résonner le cri de la liberté en Iran, malgré le passage de trois décennies. Leurs noms, leur innocence et leur endurance glorieuse et inébranlable ont secoué la tyrannie religieuse et appellé à la liberté de notre nation enchaînée.
Chers compatriotes,
La publication d’un enregistrement de la réunion de M. Montazeri avec quatre responsables du massacre de 1988, a envoyé une onde de choc à travers le régime.
Il s’agit d’un document important qui atteste plusieurs réalités fondamentales : d’abord, dans ce fichier audio, des responsables du massacre reconnaissent de manière explicite leur participation à un génocide en cours. L’enregistrement montre que Khomeiny et son entourage ont contrevenu à leurs propres procédures et routines et qu’ils sont directement impliqués dans le massacre. Il indique également que c’est durant ce génocide que la tyrannie religieuse a solidifié les bases de la phase suivante du régime abominable du guide suprême.
Le fait est que le pouvoir de Khamenei n’est pas le fruit des recommandations de Rafsandjani à l’Assemblée des Experts ou de leurs réunions. Le plan a été concocté pendant le massacre des prisonniers politiques, lui-même géré par les plus hauts responsables de l’époque, à savoir Ali Khamenei, Rafsandjani et Ahmad Khomeiny.
Un autre point rendu clair par M. Montazeri est que Khomeiny réfléchissait à ce massacre depuis trois ou quatre ans et, comme son fils l’exprimé à maintes reprises, il avait décidé d’exécuter tous « les Moudjahidine (du peuple), même ceux qui n’ont lu qu’un journal, une prise de position ou un tract ».
Par conséquent, ceux qui ces dernières années, ont avancé que la raison du massacre avait été la bataille de Lumière Eternelle (de l’Armée de libération nationale iranienne) ont en fait aidé le régime sur un plan politique et justifié ses crimes.
Khomeiny craignait les racines profondes de l’OMPI dans la nation iranienne ainsi que la force et la détermination de ce mouvement. Dans une lettre envoyée quelques mois plus tard à Montazeri, Khomeiny lui expliquait la raison de son éviction : « Il est désormais clair qu’après moi, vous auriez livré ce pays et la chère révolution islamique de la nation musulmane iranienne aux libéraux et à travers eux aux [Moudjahidine du peuple]. »
Une autre terrible réalité est le nombre élevé de personnes massacrées. Les méthodes des commissions de la mort étaient si démentes dans différentes villes qu’en discutant avec à M. Montazeri, les bourreaux– qui avaient fait exécuter des milliers de personnes à Téhéran – prétendaient être modérés et opposés à de telles extrémités. Néanmoins, quelques mois plus tard, Khomeiny a adopté une politique de rejet total de la vérité. Dans une lettre à M. Montazeri, il écrit que « l’OMPI a tiré profit de vos déclarations orales et écrites pour monter une grosse affaire “d’un nombre très limité” de personnes exécutées et vous pouvez voir quel service inestimable vous avez rendu à l’Arrogance. »
Ainsi, depuis le début, c’est Khomeiny qui a personnellement formulé la politique consistant à nier et minimiser les crimes ou à les attribuer à l’OMPI.
Aujourd’hui, cependant, beaucoup de ces tromperies et mensonges ont été déjoués et l’innocence de l’OMPI tout comme la légitimité de sa résistance, sont plus claires que jamais.
Les responsables et porte-parole du pouvoir craignent que « les jeunes du pays soient devenus sceptiques ». Ils s’inquiètent « des efforts entrepris pour changer la manière de voir l’OMPI dans la société » et « d’un courant suspect qui parle de blanchir l’OMPI et ses actes ». Ils disent aussi que « la renaissance de l’OMPI et vouloir les décrire comme innocents est très dangereux ».
Aujourd’hui, de nombreux responsables du régime et même ceux qui sont directement impliqués dans le massacre veulent simuler qu’ils ne savent rien à ce propos. Ils esquivent toute prise de position sur cette question. Certains d’entre eux calomnient l’OMPI pour se soustraire à la question principale. Et pourtant, il y a des meurtriers qui défendent le massacre avec encore plus d’arrogance.
Tous, cependant, croient que la réaction de grande ampleur de l’opinion publique à la récente publication de cet enregistrement équivaut à la fin de leur régime.
Chers compatriotes,
Le moment est venu de lancer un mouvement pour demander justice sur le massacre des prisonniers politiques en Iran et de l’étendre partout et par tous les moyens.
Ce mouvement pour la justice doit, dans une première étape, chercher à inculper le guide suprême des mollahs Ali Khamenei.
Khamenei et ses complices sont des criminels parce qu’ils sont les plus hautes autorités directement responsables du massacre des prisonniers politiques de 1988.
Ce sont des criminels parce qu’ils ont dissimulé les informations et les documents sur ce carnage.
Khamenei et ses complices sont des criminels parce qu’ils répriment les familles des victimes du massacre depuis 28 ans.
Ce sont des criminels parce qu’ils ont constamment soutenu les auteurs et les responsables directs du massacre et qu’ils les ont nommés à des postes politiques et judiciaires élevés.
Le mouvement pour la justice doit tenir le régime du Guide suprême responsable d’avoir dissimulés des secrets sur ce crime abominable. Les dirigeants du régime doivent publier la liste complète des personnes massacrées. Ils doivent déclarer combien de personnes ont été exécutées dans chaque ville et chaque province. Ils doivent annoncer où les victimes sont enterrées et où se trouvent leurs fosses communes. C’est le droit le plus fondamental de chaque mère endeuillée de savoir où son enfant est enterré.
Oui, il faut clarifier l’histoire des personnes arrêtées pendant le massacre et exécutées immédiatement.
Quelles sont les histoires de la prison d’Ahwaz et de celle de Dastjerd à Ispahan ? Quelles sont les terribles histoires des prisons de Chiraz, Machad et Tabriz ?
Quelle est l’histoire des personnes arrêtées dans l’ouest de l’Iran accusées de soutien à l’Armée de libération nationale et exécutées en masse peu après ?
Quelle est l’histoire de ceux qui ont voulu rejoindre l’OMPI dans certaines villes comme l’a reconnu dans une récente interview Moussavi Tabrizi, procureur général criminel de Khomeiny ?
Le mouvement pour la justice sur le massacre de 1988 mène également une campagne pour dénoncer l’identité de chacun de ceux qui ont pris des décisions et procédé à des exécutions. Qui étaient les membres de la commission de la mort dans les provinces ?
Que s’est-il passé lors la réunion où les trois chefs de branches ont décidé de massacrer les prisonniers non affiliés à l’OMPI ?
Quelles ont été les décisions du Conseil de discernement des intérêts de l’Etat qui, sur ordre de Khomeiny, a été chargé de déterminer le sort des prisonniers le 27 septembre 1988 ? Et combien d’autres prisonniers ont été pendus ?
Et enfin, le mouvement pour la justice incarne une campagne sans relâche de nos compatriotes et de tous les partisans de la Résistance iranienne pour que Khamenei et les autres dirigeants du régime soit traduits devant une cour de justice internationale pour génocide et crime contre l’humanité.
Les Nations Unies et le Conseil de sécurité doivent prendre les dispositions politiques et juridiques pour faire juger par un tribunal international les dirigeants de ce régime pour crime contre l’humanité.
La condamnation internationale et officielle du massacre de 1988 est une étape nécessaire pour mettre fin à toutes les exécutions de masse en Iran qui se sont récemment répétées avec l’exécution collective de 25 prisonniers sunnites.
Oui, nous avons besoin de demander justice pour les victimes du massacre, pour la douleur et la souffrance des mères et des pères endeuillés, et pour les énormes dégâts humains et moral infligés à notre nation par ce régime.
Le mouvement pour la justice exige les noms des victimes, l’emplacement de leurs tombes, l’identité des meurtriers, et la poursuite en justice des dirigeants du régime ; c’est un mouvement qui vise les piliers de la tyrannie et de l’oppression du régime du guide suprême.
Nous appelons tous les défenseurs des droits humains dans le monde et tous ceux et toutes celles qui respectent les droits humains à se joindre à la nation iranienne pour demander la traduction en justice des dirigeants du régime des mollahs.
Cette demande est liée à la libération de notre Iran enchaîné. Ce jour-là, nos héros massacrés et tous les martyrs feront revivre le pays tout entier dans la brise porteuse de vie de la liberté.
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