Discours à l’assemblé parlementaire de Conseil d’Europe
Monsieur le président,
Mesdames et messieurs les parlementaires, élus des peuples d’Europe,
Mesdames et messieurs,
Je suis très heureuse de me trouver dans la maison de la démocratie européenne.
C’est une institution modèle de coexistence entre les nations, qui recèle en son sein les droits humains ainsi que le développement de la démocratie et de la justice.
Je suis venue ici pour attirer l’attention du Conseil de l’Europe et de ses Etats membres sur à deux sujets importants.
D’abord; il y a un moi, après l’attaque à Achraf et le massacre de 52 membre de l’OMPI, 7 otages sont détenus par les forces de Maliki à Bagdad sous le menace d’une déportation vers l’Iran.
Ensuite, le danger de la nouvelle phase de politique inhumaine du fascisme religieux au pouvoir en Iran.
Face à l’ampleur du mécontentement populaire, du danger d’un soulèvement général, des crises économiques aigües, le régime iranien est extrêmement vulnérable. Les sanctions internationales ont accentué cette vulnérabilité. A l’heure actuelle, le régime glisse sur la pente du renversement.
La montée des luttes internes pour le pouvoir reflète cette situation. Si le régime recule dans trois domaines essentiels, à savoir les violations des droits humains, le projet d’armement nucléaire et l’exportation du terrorisme et de l’intégrisme, il avancera avec rapidité sur la voie de son effondrement. Renoncer à l’une de ces politiques pour le régime, constituera une des meilleures nouvelles pour nous et notre peuple.
Cependant bien au contraire, parallèlement à ses mises en scène ridicule et sans fondement à destination de l’étranger, la dictature est entrée dans une nouvelle phase de répression et de sauvagerie. Depuis la mascarade électorale de juin, plus de 200 prisonniers ont été exécutés. Au cours des trois journées que Rohani a passées à New York à parler contre la violence et pour la démocratie, la presse officielle a annoncé 22 pendaisons à travers l’Iran.
L’exemple le plus récent de cette politique, c’est l’attaque en Irak sur le camp d’Achraf avec l’exécution collective de 52 Moudjahidines du peuple et l’enlèvement de sept autres comme otages par le gouvernement irakien inféodé au régime de Téhéran. Ils ont tous le statut de personnes protégées en vertu de la 4e convention de Genève.
Les assaillants ont abattu la plupart des victimes d’une balle dans la tête et achevé les blessés sur leur lit d’hôpital.
L’ordre de cette attaque est venu de Téhéran. Ce massacre est l’engagement du premier ministre irakien vis-à-vis des mollahs pour obtenir leur soutien afin de maintenir en place son gouvernement chancelant.
Le scénario de Maliki et de son conseiller à la sécurité Fallah Fayaz consiste à rejeter toute responsabilité dans les exécutions collectives des Achrafiens et à démentir une attaque et une prise d’otages. Ce scénario immonde est une insulte à l’intelligence humaine. Alors que depuis 2009, ils n’ont cessé de resserrer l’étau du blocus d’Achraf pour que pas même un seul villageois voisin du camp, ou un chauffeur, un réparateur ou un commerçant ne puisse entrer à Achraf pour régler des problèmes de logistique.
La tactique de Maliki et de Fallah Fayaz c’est de brouiller les traces des otages en les changeant de place en permanence pour que lorsque l’adresse d’une prison est révélée et que l’ONU veut s’y rendre pour les voir, les otages aient été déplacés.
Ainsi différents canaux localisent en divers endroits les otages, mais la réalité est criblée de parasites pour faire croire que les otages ne sont pas aux mains du pouvoir irakien.
L’ONU et les USA savent très bien que Maliki a opéré cette attaque sur Achraf et qu’il détient les otages. Nous leur avons donné des informations précises et détaillées. S’ils le veulent, et s’ils respectent leurs engagements répétés et permanents vis-à-vis de la santé et de la sécurité des habitants comme le stipule le protocole d’accord du 25 décembre 2011 et sur lequel ils s’appuient, et s’ils le demandent à Maliki et le contraignent à respecter ses obligations internationales, il ne fait aucun doute que les otages seront rapidement libérés ou remis à un pays européen.
A nouveau je souligne que les Américains et l’ONU savent que Maliki a commis un massacre et a pris des otages et qu’ils ont accès au lieu où se trouvent les otages. En plus des informations précises et détaillées de la résistance, M. Boumedra dans son dernier témoignage choc au siège de l’ONU à Genève, n’a laissé aucun doute sur la responsabilité directe de l’Irak dans la boucherie et la connaissance des USA et de l’ONU de la situation des otages.
Malgré tout, les USA et l’ONU gardent le silence et choisissent l’inaction, et les gouvernements et les instances européennes n’ont pas montré de réaction sérieuse et adéquate vis-à-vis de ce crime.
Je déclare que nous traduirons aux tribunaux internationaux les responsables de ce crime contre l’humanité et nous annonçons que regarder et ne rien dire, revient à approuver un crime. C’est une trahison au peuple iranien, une trahison aux peuples de la région et une trahison à la paix et la sécurité du monde.
Permettez-moi de m’expliquer.
Le régime des mollahs est en situation de renversement. Cette situation est surtout due au mécontentement social aigu en Iran capable d’engendrer un vaste soulèvement. Par conséquent le régime a une marge de manœuvre limitée. Dans ces conditions il a une besoin urgent d’anéantir son opposition organisée.
Quand, face aux massacres, les gouvernements occidentaux gardent le silence et restent inactifs, ils adhèrent à la volonté du fascisme religieux et sacrifie le destin de cette région.
Il y a environ deux semaines, la responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Catherine Ashton a confirmé que les otages sont détenus dans une prison en Irak et qu’il existe une menace qu’ils soient déportés en Iran. Cela ouvre la voie aux gouvernements européens pour assumer leur responsabilité afin de sauver la vie des otages.
Mais Maliki et Khamenei comptent profondément sur la faiblesse et la passivité excessives des gouvernements occidentaux. En profitant de la passivité des Etats européens, récemment, le conseiller à la sécurité du gouvernement irakien a convoqué les ambassadeurs européens à Bagdad pour leur a fait part de ses menaces criminelles contre les habitants de Liberty. En réalité, face aux ambassadeurs européens, l’Irak prend le permis de commettre d’autres catastrophes.
C’est pourquoi, l’Europe doit remplacer ce silence par une approche humanitaire concernant la vie des otages et une politique clairvoyante concernant l’avenir de la région.
La pire menace est l’inaction.
La pire décision est d’être indécise.
Le pire danger est ne pas voir le danger.
La responsabilité de l’ONU et les pays européens et l’Amérique est d’agir.
Mesdames et Messieurs,
Parallèlement à la poursuite de la détention des otages, toute une série de grèves de la faim d’Iraniens deviennent préoccupantes. Un grand nombre d’Iraniens protestent contre l’inaction de la communauté internationale en menant une grève de la faim. Aujourd’hui ils entament leur 30e jour et leur état se dégrade quotidiennement.
Comme l’a dit le dirigeant de la Résistance iranienne Massoud Radjavi, ils représentent « les flammes de l’honneur et de la résistance d’un peuple enchainé » et « appellent la conscience de l’humanité contemporaine à arbitrer entre nous et les mollahs qui ont volé à notre peuple le droit à la souveraineté. »
Ils paient aussi en même temps pour la passivité des gouvernements et des pouvoirs.
Pensez aux calvaires des captifs. Pensez aux conditions accablantes de centaines de personnes à Liberty et à travers le monde qui font la grève de la faim. Pensez aux conséquences qu’entraine un régime déchainé qui se livre au terrorisme et à l’intégrisme.
Une situation urgente a surgi, elle nécessite une réaction responsable des gouvernements européens.
Je vous demande d’appeler vos gouvernements respectifs à pousser le Conseil de l’Europe, le Secrétaire général de l’ONU et son directeur politique à prendre cette série d’initiatives urgentes pour mettre fin à cette crise humanitaire :
1- Dans toute relation avec le régime des mollahs, les violations sauvages et systématiques des droits humains ne doivent pas être oubliées.
2- Exercer des pressions sur le gouvernement irakien pour la libération des otages et en cas contraire, reconsidérer ses relations avec lui, tout comme l’aide qui lui est apportée.
3- Demander à l’ONU, au Secrétaire général et à son directeur politique d’installer une équipe d’observateurs et une unité de casques bleus en permanence à Liberty.
4- Les habitants de Liberty étant tous considérés comme des réfugiés, accueillir dans un premier temps les malades et les blessés. Mais ces pays refusent de les recevoir.
5-Appeler le Secrétaire général de l’Onu et la Haut-commissaire aux droits de l’homme à ouvrir une enquête indépendante sur le massacre du 1er septembre et à en traduire les auteurs en justice. Je demande aussi à l’Assemblée parlementaire de désigner un rapporteur pour une enquête indépendante. Ce sont des mesures nécessaires pour empêcher la répétition d’un massacre.
Je vous remercie.