11 Août 2011

Discours au siège de l’ONU à Genève

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Discours au siège de l’ONU à Genève

Mesdames et messieurs,

Je suis très heureuse de me trouver parmi vous. Permettez-moi de commencer mon intervention par un hommage à la mémoire du Pr Kazem Radjavi, symbole de la défense des droits de l’homme en Iran, abattu non loin d’ici par des terroristes envoyés par Téhéran.

C’est ici, dans ce bâtiment qu’il menait ses activités de défense des droits de l’homme et beaucoup d’entre vous l’ont connu.

Les mollahs au pouvoir en Iran sont les ennemis des droits humains et par conséquent les ennemis des Nations unies. Ils refusent de rendre des comptes pour leurs crimes et ne reconnaissent pas le rapporteur spécial pour les droits de l’homme en refusant de le laisser entrer en Iran. Au cours des six premiers mois de l’année, ils ont exécuté plus de 200 prisonniers dont 45, selon le procureur général du régime, étaient accusés d’atteinte à la sécurité. Il s’agit du chiffre officiel, mais la réalité est un chiffre bien plus élevé.

Le sujet de la réunion d’aujourd’hui est actuellement un dossier extrêmement sensible des droits humains.

L’ONU et ses organes ont vis-à-vis d’Achraf une lourde responsabilité et peuvent empêcher une nouvelle tragédie.
Mme Pillay a été l’une des premières à demander une enquête transparente et impartiale sur le crime du 8 avril. Mais jusqu’à présent rien n’a été fait dans ce domaine.
L’ONU n’a pris aucune mesure efficace pour faire lever le blocus médical d’Achraf et mettre fin à la torture psychologique qui dure depuis 19 mois au moyen de 300 haut-parleurs.

Je voudrais aussi m’arrêter sur la campagne de mensonges des mollahs contre la Résistance iranienne qui entre dans le cadre de la préparation au massacre des Achrafiens ou à la justification d’une tuerie. Ils prétendent notamment que les habitants restent dans le camp sous la pression et la contrainte et non de leur plein gré. La Résistance iranienne a informé jusqu’à présent officiellement la MANUI à quatre reprises, avoir annoncé à chacun des Achrafiens que tous ceux qui voulaient partir du camp pouvaient le faire quand ils le voulaient et rappelé à cet effet les diverses options, à savoir : Se présenter à la police, quitter Achraf avec la délégation de la MANUI, ou quitter Achraf après la fin du blocus.

Les organes de l’ONU auraient pu dans leurs contacts et leurs dialogues avec les Achrafiens, jouer un rôle pour mettre fin à cette campagne immonde, et réduire à néant les préparatifs politiques et psychologiques du massacre des habitants du camp. Malheureusement, jusqu’à présent, la MANUI a laissé sans réponse des centaines de demandes de rendez-vous des Achrafiens

L’ONU peut prendre l’initiative d’une solution pacifique et durable pour cette crise. Il existe de nombreux éléments qui aident l’ONU dans cette mission humanitaire. D’autant plus que sur la base de 22 consultations juridiques, le droit international, le droit humanitaire international et de multiples conventions internationales se prononcent en faveur d’Achraf.

De même un vaste soutien international vient en aide à la mission de l’ONU. Les majorités de 30 parlements du monde ont annoncé leur soutien à une intervention de l’ONU dans la défense d’Achraf.

La commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants américaine a ajouté un amendement au projet de loi du budget du département d’Etat qui demande à Washington d’empêcher le déplacement forcé des Achrafiens à l’intérieur de l’Irak et de faciliter la présence robuste d’observateurs de l’ONU à Achraf.

Dans cette optique, de très nombreuses personnalités irakiennes, notamment le président du Parlement, le vice président de la République, le Vice-premier ministre et des dirigeants politiques irakiens, en se prononçant pour les droits des Achrafiens, ont rejeté tout déplacement et donné leur soutien à la solution du Parlement européen pour a réinstallation des Achrafiens dans des pays tiers.

Cette solution a rencontré un accueil positif et l’approbation de la Haute représentante de l’UE la baronne Ashton et de certains gouvernements européens.

La Haut commissaire des droits de l’homme de l’ONU avait exhorté le 15 avril les gouvernements à aider au transfert des Achrafiens vers des pays tiers. Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU a aussi demandé à tous les Etats membres de soutenir une solution acceptable par les Achrafiens et le gouvernement irakien.

La mise en œuvre de ce plan nécessite deux facteurs. L’un c’est le temps et l’autre la garantie de la protection des Achrafiens jusqu’au transfert de l’ensemble des habitants vers un pays tiers. La clé des deux est dans les mains de l’ONU.

L’expérience des Nations Unies dans plusieurs grandes crises internationales démontre que partout où l’ONU a joué un rôle actif et fait agir ses capacités, elle a été en mesure d’empêcher une crise humanitaire ou d’en réduire l’ampleur. Et partout où elle a pris ses distances avec son rôle et ses responsabilités, plus rien n’a empêché les puissances agressives d’engendrer une catastrophe. L’histoire n’oublie pas ces terribles tragédies qui auraient pu être évitées.

L’ancien président américain Bill Clinton a écrit dans ses mémoires que l’inaction face à l’effroyable drame du Rwanda est un de ses plus grands regrets de son mandat présidentiel, car avec seulement quelques milliers de soldats et l’aide des alliés de très nombreuses vies auraient pu être sauvées.

Et en l’an 2000, Kofi Anan, alors Secrétaire général de l’ONU, avait déclaré : « Si l’intervention humanitaire constitue effectivement une atteinte inadmissible à la souveraineté, comment devons-nous réagir face à des situations comme celle dont nous avons tous été témoins au Rwanda ou à Srebrenica et devant les violations flagrantes, massives et systématiques des droits de l’homme, qui vont à l’encontre de tous les principes sur lesquels est fondée notre condition d’être humain. »

Permettez-moi pour conclure de résumer les responsabilités des organes de l’ONU vis-à-vis d’Achraf :
1- L’installation d’observateurs de l’ONU à Achraf pour voir ce qui s’y passe.

2- La réaffirmation du statut collectif de réfugiés politiques des Achrafiens, même à titre provisoire, par le HCR pour qu’ils puissent bénéficier du droit à la protection internationale en tant que bouclier protecteur face à Maliki qui justifie l’attaque des forces irakiennes en prétextant que les Achrafiens n’auraient aucun statut légal, après un quart de siècle de séjour légal en Irak.

3- L’ouverture immédiate d’une enquête sur le crime du 8 avril sous la supervision de l’ONU.

4- Contraindre le gouvernement irakien a annoncé sa conformité avec l’appel du Secrétaire général de l’ONU contre tout recours à la force et à la violence et mettre fin au blocus inhumain et à la torture psychologique, et de retirer les hommes armés d’Achraf, un camp où vivent près d’un millier de femmes musulmanes.

5- Le soutien international à la solution du Parlement européen pour le transfert des Achrafiens vers des pays tiers et octroyer et garantir leur protection durant toute la durée du processus.

Je vous remercie

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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