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18 Déc 2013

Discours de Maryam Radjavi à la Commission des droits de l’homme du Sénat italien

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Discours de Maryam Radjavi à la Commission des droits de l’homme du Sénat italien

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les parlementaires,

Je suis heureuse de vous rencontrer et je vous remercie de l’attention que vous portez aux problèmes des droits humains en Iran. Nul n’ignore que dans l’Iran des mollahs ce que l’on appelle les droits humains n’existent pas. L’état de droit est la condition au respect des droits humains, mais ce régime et ses lois sont en conflit avec le droit international des droits humains.

Sous le pouvoir absolu du guide suprême, les élections libres n’existent pas. Les conditions pour se présenter à la présidence de la République ou à la députation est de prouver dans les idées et dans les actes sa fidélité au guide suprême.

Il n’existe aucun parti d’opposition. Personne n’a le droit de s’opposer au régime. Toute la presse est sous le contrôle du gouvernement et du ministère du Renseignement et les mollahs violent sans arrêt leurs propres lois.

En un mot, le système du guide suprême qui règne depuis 35 ans sur notre patrie, viole dans les lois et dans les actes, la Déclaration universelle des droits de l’homme et tous les traités internationaux qui régissent les droits humains, notamment :
– La convention sur les droits civils et politiques
– la convention sur les droits économiques, sociaux et culturels
– la convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
– la convention sur l’interdiction de la torture,
– la convention sur les droits des enfants,
– la convention sur les droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille
Toutes sont violées constamment et de la manière la plus violente.

Les violations systématiques et sauvages des droits humains sont la première chose sur laquelle toutes les bandes du régime sont d’accord. En Iran les violations des droits humains sont la loi et le respect des droits humains, une violation de la loi.

Contrairement à la propagande des lobbies des mollahs à l’étranger, après l’entrée de Rohani en fonction, non seulement la situation des droits humains ne s’est pas améliorée mais le régime des mollahs pendant qu’il s’efforçait de tromper avec des sourires la communauté internationale à l’étranger, augmentait les exécutions et la répression pour contrôler l’état explosif de la société en Iran.

Six mois après l’arrivée de Rohani, plus de 400 prisonniers, dont plusieurs détenus politiques, ont été exécutés. Les prisonniers politiques sont toujours torturés et persécutés et même privés de soins médicaux. La répression dans les prisons a tellement augmenté que le mois dernier, 3000 prisonniers ont fait une grève de la faim. Actuellement, plusieurs prisonniers politiques mènent depuis plus de 40 jours une grève de la faim. Toute sympathie ou lien avec l’organisation des Moudjahidine du peuple, signifie arrestation, torture et exécution. Ces derniers mois, un nombre croissant de défenseurs de la liberté des minorités ethniques comme des Kurdes, des Baloutches et des Arabes, ont été pendus.

Le filtrage d’internet a été intensifié. Sur 60 organes de répression du régime, 12 sont consacrés à la censure et au contrôle d’internet. Chaque jour, les organes de sécurité du régime, arrête en moyenne 1700 personnes. Chaque jour, les journaux du régime rapportent des nouvelles d’exécutions, d’amputations en public, les raids à domicile et les saisies d’antennes satellites et leurs équipements, pour créer un climat de peur dans la société.

Amnesty International, le 25 novembre, a annoncé dans un communiqué que dans les 100 jours qui ont suivi l’entrée en fonction de Rohani, la situation des droits humains en Iran est toujours aussi grave et écrit qu’au lieu de slogans il faut prendre des mesures essentielles pour remédier à la situation honteuse des droits humains en Iran.

Au cours des dernières semaines, Amnesty International, a publiés plusieurs actions urgentes sur les exécutions et la torture en Iran. Mais le problème c’est que les mollahs savent que tout arrêt des pendaisons et une réduction de la répression les conduiront rapidement au renversement de l’ensemble du régime.

C’est pourquoi nous avons toujours dit et nous répétons que si ce régime avait la capacité de se réformer, nous serions les premiers à nous en féliciter, mais la réalité veut que le régime des mollahs n’ait pas la capacité de se réformer et de respecter les droits humains. Le chef du système judiciaire du régime a déclaré la semaine dernière que toute opposition à la peine de mort, est une opposition à l’islam.

Ces trente dernières années, 120.000 opposants politiques ont été exécutés, notamment en 1988, où 30.000 prisonniers politiques ont été massacrés en quelques mois. Ce livre contient les noms de 20.000 personnes exécutées par ce régime. Ceux qui ont participé à ce génocide et ce crime contre l’humanité, sont aujourd’hui parmi les principales autorités de ce régime.

Permettez-moi de souligner que tout ce que font les mollahs, n’a aucun rapport avec la culture iranienne ni avec l’islam. Par conséquent, il ne faut pas se laisser duper par la propagande des mollahs qui veulent justifier leurs crimes sous le couvert des différences culturelles et religieuses. C’est une injure au peuple iranien et à sa culture, tout comme c’est une injure à l’islam.

Vous savez que la première charte des droits humains au monde a été écrite en Iran par Kouroch en 537 avant Jésus-Christ. Cette charte reconnait les droits du citoyen dans tous les domaines. La liberté de culte est reconnue et même au temps où la république n’existait pas, elle dit que si le peuple ne reconnait pas son pouvoir, il ne règnera pas sur lui. Cette charte a été traduite en six langues par l’ONU en 1971. De même, les traditions démocratiques et de droits humains du Dr Mossadegh, le dirigeant du mouvement national iranien au cours de ses deux années et demie de pouvoir dans les années 1950, montrent la capacité démocratique de notre pays.
Je dois également souligner que contrairement à la propagande des mollahs, l’islam est une religion de clémence, de libération, de fraternité d’égalité et de paix. L’islam est fondé sur la liberté de l’être humain et son libre choix.

L’islam reconnait l’égalité des femmes et des hommes. En nous appuyant sur la richesse de la culture iranienne et sur les valeurs de l’islam, nous avons annoncé que nous respections la Déclaration universelle des droits de l’homme. Nous reconnaissons l’égalité du droit de vote de tous, quels que soient leur religion, leur ethnie ou leur genre. C’est pourquoi nous rejetons la loi de la charia des mollahs.

Je voudrais aussi attirer votre attention sur la répression permanente et à grande échelle des femmes en Iran par les mollahs. Dans les lois des mollahs, les femmes sont des êtres humains de second ordre. Il existe de nombreuses lois pour châtier de manière sauvage les femmes. La lapidation en est un exemple. De même, il existe de nombreuses lois qui ouvrent la voie à la répression et au meurtre des femmes. En se basant sur l’ampleur et l’intensité de la répression, on peut concevoir l’ampleur de la résistance à ce régime.

Cette résistance est incarnée par la persévérance de 3000 opposants iraniens dans la prison de Liberty en Irak. C’est pourquoi, le régime des mollahs ne recule devant aucun effort pour les anéantir. Ils représentent les demandes du peuple iranien pour un changement de régime. Le 1 septembre, à la demande du régime des mollahs, les forces du premier ministre irakien Maliki ont attaqué le camp d’Achraf, massacrant 52 personnes et prenant en otages 7 autres. Il s’agit de la 5e attaque meurtrière et jusqu’à présent il y a eu un total de 112 morts et de plus de 1000 blessés.

Malheureusement les USA, l’Union européenne et l’ONU, contrairement à leurs engagements répétés n’ont rien fait pour assurer la sécurité des habitants de Liberty et la libération des sept otages. En fait, 108 jours après le massacre, les dépouilles de 52 victimes n’ont toujours pas été restituées pour être enterrées. Tandis que les gouvernements n’ont rien entrepris, la justice espagnole, elle, a ouvert une enquête sur le Conseiller à la sécurité du premier ministre irakien Maliki pour crime contre la communauté internationale et son rôle dans le massacre du 1er septembre à Achraf. Ces derniers mois, des centaines de personnes au camp Liberty et dans des pays d’Europe, d’Amérique du nord et d’Australie ont mené une grève de la faim pour alerter le monde sur cette injustice.

Je leur ai demandé d’y mettre fin en promettant que la campagne internationale pour obtenir leurs demandes, notamment la libération des 7 otages, la protection des habitants de Liberty et l’appel à la communauté internationale pour faire cesser les exécutions en Iran, se poursuivrait à pleine puissance.

J’attends de vous que vous encouragiez le gouvernement italien à prendre la tête d’une initiative humanitaire dans l’Union européenne pour la défense des droits humains en Iran, notamment en envoyant au Conseil de sécurité de l’ONU le dossier des violations des droits humains et des exécutions arbitraires de ce régime ; en subordonnant ses relations économiques avec le régime à l’arrêt des exécutions ; en agissant pour assurer la protection du camp Liberty qui est à tout moment face au danger d’une attaque et d’un massacre ; en utilisant son influence pour faire libérer les sept otages et dans une démarche humanitaire en acceptant un certain nombre d’habitants de Liberty en Italie comme réfugiés.

Chers Amis,

Nous voulons une république fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, une société respectueuse des droits humains, l’abolition de la peine de mort, l’égalité des femmes et des hommes et un Iran non nucléaire. Nous voulons un système qui respecte de manière systématique tous les traités internationaux des droits humains et assure la possibilité de les appliquer sous formes de lois.

Je vous appelle à aider le peuple iranien et sa résistance à atteindre cet objectif.

Je serai très heureuse d’entre vos opinions et de répondre à vos questions.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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