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22 Fév 2025

Conférence internationale pour la Journée internationale des femmes

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Conférence internationale pour la Journée internationale des femmes

Maryam Radjavi : les femmes, pionnières de la liberté

Distingués invitées,

Mes chères sœurs des villes et des villages d’Iran,

Mes chères sœurs d’Achraf 3,

Joyeuse Journée internationale des femmes, une journée qui symbolise le soulèvement et la rébellion pour construire un monde nouveau dépourvu de répression, d’oppression et d’exploitation.

Nous rendons hommage aux femmes qui ont jeté les bases de cette journée et nous saluons les innombrables héroïnes dont les noms brillent dans la longue histoire de la résistance des femmes iraniennes ; en particulier celles qui sont membres des unités de résistance et qui savent aujourd’hui que l’arrestation, la torture et la pendaison les attendent à tout moment.

Leur combat poursuit une lutte qui dure depuis près de 44 ans en Iran. Khamenei l’a décrite à maintes reprises comme une guerre civile. D’un côté, il y a les masses du peuple iranien et de l’autre, le fascisme religieux qui cherche à garantir sa survie avec la bombe atomique.

Le rôle de pionnière des femmes

Les temps ont changé. La machine de guerre de Khamenei dans la région est en ruine et la structure de pouvoir du régime en Iran est sur le point de s’effondrer. La liberté affronte la tyrannie et il ne fait aucun doute que la dictature est vouée à disparaître. Tout comme le peuple iranien a fait tomber le chah et l’a expulsé avec sa dynastie et sa cour. Il s’appelait lui-même « Dieu » et considérait officiellement la monarchie comme « une grâce divine ». Une grâce qui, bien entendu, était interdite aux femmes et n’était accordée qu’aux descendants mâles, d’une génération à l’autre. Le chah était l’ombre de Dieu. Aujourd’hui, le guide suprême, Ali Khamenei, est aussi officiellement appelé le Guide spirituel des musulmans du monde. Selon sa Constitution, le guide suprême est le monarque absolu et le représentant de Dieu sur Terre. Mais un soulèvement se profile à l’horizon.

Les idéaux de la révolution détournée par Khomeiny en 1979 seront à coup sûr victorieux. Cette fois-ci, la différence est qu’il s’agit d’un soulèvement organisé. Un soulèvement qui sait ce qu’il ne veut pas. Mais aussi, comme Massoud Radjavi [le dirigeant de la Résistance iranienne] l’a souligné dès le début, il y a 43 ans : Cette fois, il sait ce qu’il veut : la liberté, la démocratie, une république démocratiquement élue, et ce qui est résumé dans le Plan en dix points de la Résistance iranienne.

L’autre différence marquante est que, cette fois-ci, les femmes sont des pionnières. Des avant-gardes de la liberté que vous avez sans doute vues dans l’image de Tahereh Tolou dont le corps a été pendu à une falaise, un poignard dans le cœur, alors qu’elle était vêtue de l’uniforme de l’Armée de libération nationale.

La misogynie au cœur des relations sociales

Chères amies et sœurs,

Chaque année, la Journée internationale de la femme est l’occasion de réfléchir sur le chemin parcouru et les engagements que nous devons tenir pour l’avenir, un avenir qui doit garantir la libération et un monde meilleur.

Nous devons poser la question suivante : le progrès mondial, en particulier au cours du siècle dernier, n’a-t-il pas permis de réduire l’oppression, la répression et l’assujettissement des femmes ? Il s’agit sans aucun doute d’avancées positives

Tout au long de l’histoire, au fur et à mesure que la technologie a progressé et que les connaissances se sont développées, la souffrance s’est progressivement atténuée. Pourtant, aujourd’hui, lorsque nous examinons le statut des femmes, nous constatons qu’au fond, la société reste profondément misogyne, spécialement en Iran, où les femmes subissent l’oppression impitoyable d’une dictature religieuse.

Ainsi, des victoires durement remportées comme des défaites amères, particulièrement dans notre patrie enchainée, une vérité fondamentale ressort clairement : La présence des femmes, leur leadership et leur rôle décisif dans la lutte contre la tyrannie religieuse sont essentiels à la chute du régime.

De même, dans un Iran libre, le même rôle et la même responsabilité seront les conditions d’une véritable démocratie et d’un développement économique et social durable.

40 ans d’expérience des femmes dans la résistance iranienne

Chères sœurs,

Arrêtons-nous un instant sur l’expérience des femmes dans la Résistance iranienne. Il y a quarante ans, au sein de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), un bouleversement libérateur s’est opéré, plaçant les femmes et le leadership au centre de ses priorités, défiant ainsi directement l’idéologie misogyne de Khomeiny. Une transformation culturelle majeure qui a libéré une immense énergie chez les hommes et les femmes de la Résistance iranienne et a élargi la bataille pour le renversement du fascisme religieux.

Il y a trente-sept ans, des bataillons et des brigades indépendants de femmes ont été créés au sein de l’Armée nationale de libération iranienne.

Ces trente-cinq dernières années, neuf femmes se sont succédé à la fonction de première secrétaire de l’OMPI.

Il y a trente-trois ans, l’OMPI annonçait le leadership hégémonique de femmes qualifiées – Cette action positive était essentielle pour accélérer l’élimination des retards historiques et compenser les discriminations négatives à l’encontre des femmes.

Et il y a dix ans, était créé le Conseil central de l’OMPI, constitué de 1 000 femmes d’avant-garde.

Comme Sarvnaz Chitsaz, présidente de la commission des Femmes du CNRI, l’a dit lors des réunions d’expertes d’hier, « ces femmes ont créé un modèle historique durable pour les femmes d’Iran, après des décennies de fermeté et de résistance.

– En participant aux combats de l’Armée de libération nationale iranienne

– En endurant la torture et l’emprisonnement

– En résistant aux bombardements, aux assauts des blindés et aux attaques de roquettes à Achraf et à Liberty,

– Malgré les déplacements successifs,

– Et après avoir quitté leurs foyers et leurs êtres chers. »

Les femmes représentent plus de la moitié des membres du Conseil national de la résistance iranienne. Le CNRI est la seule coalition politique de l’histoire contemporaine de l’Iran qui, il y a quatre décennies, a adopté à l’unanimité un plan global sur les droits et les libertés des femmes. »

Par conséquent, aujourd’hui, nous ne parlons pas d’une hypothèse ou d’une simple théorie. Il s’agit de l’expérience durable des pionnières d’Iran, qui s’est développée au cours d’une lutte révolutionnaire et libératrice.

Je dois souligner que c’est l’idéologie fondée sur l’unicité et le rejet de l’exploitation formulée par Massoud Radjavi, le dirigeant de ce mouvement, qui a ouvert la voie.

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La nécessité de lutter contre l’égocentrisme destructeur

Chers sœurs et frères,

À ce stade, je voudrais aborder une question fondamentale, mais peut-être surprenante : Le fait d’endurer l’emprisonnement et la torture, de sacrifier sa vie et ses biens, est-il suffisant pour s’opposer à la tyrannie religieuse et faire avancer ce combat ? L’abandon de son foyer et des siens est-il suffisant ?

La réponse est que ces sacrifices sont sans aucun doute essentiels. Cependant, compte tenu de la durée de cette bataille, de la nature inhumaine de notre ennemi et des structures d’oppression, d’exploitation et de misogynie profondément enracinées, ce combat exige une intense lutte culturelle ou, comme l’a dit l’OMPI, une lutte « idéologique ». Pourquoi ?

Au cours de cette bataille, la plus longue, la plus sanglante et la plus complexe de l’histoire de l’Iran des 43 dernières années, nous avons tiré une grande leçon. Nous avons appris que nous devons perpétuer et promouvoir cette lutte contre le fascisme religieux dans un monde obsédé par la complaisance et couplé à une campagne de diabolisation massive contre la Résistance d’une nation isolée et opprimée.

Mais cette lutte comporte deux dimensions fondamentales :

Premièrement, rejeter les idéologies patriarcales. Cela signifie qu’il faut se rebeller contre une culture qui veut faire passer comme durables, la faiblesse et l’incapacité des femmes, et par extension, une vision les réduisant à l’état d’un objet. Je me suis longuement exprimée là-dessus ces dernières années.

Aujourd’hui, je veux me concentrer sur l’autre aspect, qui est l’élimination de l’égoïsme, du narcissisme et de l’égocentrisme. Ces caractéristiques sont ce que l’OMPI appelle l’égocentrisme destructeur par opposition à l’individualisme unique et transcendant. Cette arrogance et cette jalousie qui entravent le travail collectif et organisé, et qui servent de moteur au retard social et historique.

J’expliquerai comment, dans la lutte pour la liberté et l’émancipation, l’égocentrisme destructeur se manifeste, pourquoi sa négation est nécessaire et, enfin, comment cette lutte permet l’action collective organisée et la formation de groupes unis.

En réalité, face à toute activité organisée et toute relation cohésive et collective se dresse une tendance automatique, bien que régressive, qui est l’égocentrisme destructeur.

Cet obstacle interne ou cette tendance, se manifeste par l’égoïsme et par diverses formes de rejet du collectif. Il limite la personne à elle-même et rompt ses relations avec les autres.

Ce qui élimine les intérêts et les avantages du collectif et de la communauté est profondément enraciné dans le « moi d’abord » et l’individualisme négatif. En fait, cet individualisme est la négation du collectif. Ses effets les plus significatifs sont les suivants :

– La marginalisation et le mépris de la collectivité

– Considérer les autres de manière négative et les exclure

– Rechercher la supériorité

– Se soustraire aux responsabilités

– Perdre la sincérité et le courage

Face à cette tendance, les membres de ce mouvement ont cultivé des relations mutuelles fondées sur l’écoute et l’apprentissage, en se respectant et en cherchant à mettre les autres en avant.

Les femmes qui ont fait ce choix considèrent le sacrifice en faveur des autres comme une nécessité et une valeur élevée dans les relations. Elles ont ainsi acquis la solidité, la confiance en soi et une capacité toujours plus grande à donner.

Un à un, elles ont démêlé les nœuds générés dans les relations humaines sous l’influence de systèmes d’exploitation, de traditions oppressives et de la culture de gouvernements oppressifs.

Ce faisant, elles ont démontré que chaque individu possède une capacité infinie à donner et à se sacrifier.

Une question peut venir à l’esprit :

La mise à l’écart de l’égocentrisme diminue-t-elle les capacités et le sens des responsabilités ? Est-ce même possible ?

La réponse est que ce qui est écarté, c’est l’égocentrisme destructeur qui freine le potentiel humain. Ce qui est écarté, c’est la barrière qui rend une personne indifférente, insensible et détachée du monde qui l’entoure.

La force des êtres humains réside dans leur aptitude à se lever pour se battre lorsque l’obscurité, l’oppression et la tyrannie prévalent, sans jamais compter sur les puissances, les chances ou les événements pour provoquer un changement.

C’est la personne qui détermine son destin et qui devient la force du changement.

Comme le déclare le héros d’une pièce de Shakespeare : « Le temps est hors de ses gonds ! Ô fatalité cruelle ! Que je sois né pour le remettre en place ! »

Oui, le moment où l’on se lève pour changer le monde est le moment où l’on croit en son propre changement et où on commence à changer.

Chères sœurs,

Le monde politique d’aujourd’hui est malheureusement dominé par l’égocentrisme, la cupidité, la tromperie, la peur et la discrimination sexuelle, laissant les valeurs humaines se faner. Pourtant, au milieu de tout cela, une résistance s’est levée, une résistance qui œuvre à développer l’honnêteté, la clarté et le courage, et qui se présente comme un formidable adversaire de la bête immonde de la dictature religieuse.

Cette résistance s’est levée pour libérer le peuple iranien du fléau du fascisme religieux, pour briser les chaînes des idéologies régressives et oppressives – condition essentielle à cette lutte –  et pour vaincre le doute, surmonter tous les obstacles et tracer son propre chemin vers la victoire, de ses propres mains et dans une action collective.

Le résultat de cette lutte est l’épanouissement du collectif

Chères amies, chers amis,

Je tiens à souligner qu’il ne s’agit pas de nier les différences individuelles ou d’affaiblir l’individualité et la personnalité positive des personnes.

Ce que nous préconisons, c’est l’épanouissement d’une individualité élevée et l’essence même de l’être humain. Comme l’a dit Massoud Radjavi,: « Chaque personne doit avoir son identité propre et unique. Chaque être humain est sans équivalent dans l’univers tout entier. Cette identité unique doit être libérée des forces qui la diminuent. »

Le résultat le plus significatif de cette lutte est l’épanouissement du collectif et des relations au sein du groupe, qui amplifient les capacités, le sens de l’engagement et la volonté de prendre des risques.

Le collectif que nous envisageons se caractérise par la solidarité, s’est forgé par le sacrifice et le don de soi aux autres.

Les membres de ce collectif avancent sur la base de principes et d’accords communs. C’est un collectif dont les membres fonctionnent comme un seul corps, parfaitement imbriqués les uns dans les autres.

Avec l’unité de ce collectif, les femmes ont pu ouvrir la voie sur le terrain des prises de responsabilités. Elles ont découvert le pouvoir du leadership, de la gestion du temps et de la libération d’énergie, et elles ont exploité les possibilités offertes par la lutte.

Elles ont découvert les lois du travail collectif et, jour après jour, ont développé davantage d’unité et de cohésion qu’auparavant.

Il en ressort un autre principe directeur pour cette lutte : l’essence et l’esprit des relations sociales sont la solidarité et non l’égoïsme.

Dans le cadre de cette vision et de cette lutte, une génération d’hommes libérés et responsables est devenue le pilier inébranlable de la lutte pour le renversement du régime. Ce sont des individus qui se sont élevés contre l’oppression et l’exploitation, contre le pouvoir patriarcal et contre les normes sociétales sexistes. Cette rébellion qui débarrasse la pensée, les sentiments et le regard des hommes de toute velléité de possession, favorisant un véritable sentiment de fraternité entre eux.

Abandonnons une fois pour toutes le mythe selon lequel l’agressivité, la domination et la velléité de possession sont inhérentes aux hommes.

Les hommes dont le cœur et la conscience sont remplis d’altruisme, de sincérité et d’intégrité ont affirmé ce principe directeur : la libération des femmes est une condition indispensable à la libération des hommes.

C’est pourquoi, dès le début, nous avons dit et continuons à dire que l’acceptation par les femmes des responsabilités et leur hégémonie ne revient pas à écarter les hommes et à rejeter leurs frères. Au contraire, il s’agit de la condition de leur renaissance, leur permettant de doubler leur capacité d’assumer des responsabilités. Ces hommes sont libérés des chaines des idéologies fondées sur le genre et la vision des femmes comme objet, libérés des chaines de l’égoïsme et de l’égocentrisme.

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Les femmes, la force du changement

Mes chères sœurs et frères,

Je tiens à vous rappeler que c’est dans ce cadre culturel qu’il y a 30 ans, lors d’un rassemblement d’Iraniens à Earl’s Court, à Londres, j’ai déclaré : « L’humanité ne pourra se débarrasser des forces viles de la régression et du fondamentalisme que lorsque les femmes joueront un rôle de premier plan dans cette campagne mondiale. »

Je pense qu’au cours des 30 dernières années, la justesse de ces mots a été démontrée dans notre région et dans le monde.

À l’époque, je me suis adressée aux mollahs et aux réactionnaires en leur disant : Peu importe le degré d’humiliation, d’oppression, de répression, de torture et de massacre que vous infligez aux femmes iraniennes, c’est par les mains de ces femmes conscientes, libres et émancipées que votre règne d’injustice sera partout démantelé.

Aujourd’hui, les filles insurgées, génératrices de soulèvements, incarnent la volonté des combattantes iraniennes. Avec le slogan « Femmes, Résistance, Liberté« , elles s’opposent fermement à toute forme de contrainte.

Comme nous l’avons toujours dit : Non au voile imposé, non à la religion imposée et non au gouvernement imposé. Oui, les femmes sont la force du changement.

La lutte des femmes iraniennes n’est pas seulement pour la liberté vestimentaire mais, bien au-delà, il s’agit d’une révolte pour atteindre la liberté, un droit inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Le peuple iranien rejette toute forme de dictature, y compris celles du chah et des mollahs. Il ne fait aucun doute que la révolution démocratique du peuple iranien triomphera et qu’il édifiera une société fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, un principe défendu par le Conseil national de la Résistance iranienne depuis plus de quatre décennies.

Un fabuleux trésor humain

Chers amis,

Je vous ai parlé de l’expérience des femmes dans la résistance iranienne. Je les ai accompagnées au cours de ce long voyage, qui s’est étalé sur plus de cinq décennies. J’ai personnellement vécu d’innombrables moments de sentiments contradictoires, des plus amers aux plus doux.

De la longue série de jeunes femmes courageuses qui étaient mes camarades ou travaillaient sous ma responsabilité, et des moments où j’ai appris l’amère nouvelle de l’exécution, de la torture ou du martyre de ces héroïnes à la radio, sur le réseau de communication sans fil de l’ennemi, ou par d’autres moyens.

Des moments que je ne puis oublier, et j’ai regretté à chaque fois de ne pas être à leur place.

Un autre souvenir, concerne une Moudjahidine prisonnière politique victime du massacre de 1988 qui a dit en morse à ses codétenues : Je m’appelle Zahra Khosravi. On m’a donné 20 minutes pour écrire mes dernières volontés. Ils vont m’exécuter. » Et elle leur demande de nous faire parvenir ses salutations.

Encore un autre de ces moments fut mon dernier contact avec Zohreh Ghaemi, la brave commandante d’Achraf-1 en Irak, le jour du massacre de 52 membres de l’OMPI en septembre 2013 par les mercenaires de Khamenei.

À ce moment-là, lorsque la cité d’Achraf a été la cible d’un raid, elle s’est montrée très calme et posée lorsqu’elle m’a appelé pour m’informer de l’attaque. Elle m’a dit que les pasdarans de Khamenei avaient attaqué Achraf et se trouvaient à la porte de son bâtiment. Soudain, le téléphone a été coupé. J’étais inquiète et anxieuse et j’ai rappelé. L’un des frères a décroché le téléphone, il pouvait à peine parler, mais il a dit : « Je suis blessé et Zohreh a été tuée. »

Est-il possible d’oublier ces instants ? Non, impossible.

Avant cela, il y a aussi le jour où j’ai entendu les dernières paroles de Saba Haftbaradaran, mortellement blessée, qui a lancé : « nous nous battrons jusqu’au bout ». Son image ne me quittera plus.

Et ces moments où les partisans de la Résistance iranienne dans le monde entier ont mené une grève de la faim afin de briser le siège de la cité d’Achraf-1. Je les ai vus fondre goutte à goutte, et aujourd’hui quand je vois l’un d’entre eux, je me souviens de ces jours-là.

Et ces moments où je regardais les filles insurgées lors des soulèvements en Iran qui s’emparaient des rues, malgré les blessures et les arrestations.

Tout récemment, Sara, qui appartient à une unité de résistance, m’a écrit : « Je vais aller en prison dans quelques heures et je ne sais pas ce qui va se passer, mais je sais que je n’oublierai jamais mon engagement en tant que femme Moudjahidine du peuple. »

Ce sont des moments très difficiles, mais immédiatement après, j’ai pu voir l’impact revitalisant sur le peuple iranien et son mouvement d’avant-garde.

Mais les moments doux et pleins d’espoir pour moi sont ceux où je vois la bataille acharnée et déterminée de mes filles et de mes sœurs dans cette longue odyssée. Notamment leur victoire quand elles surmontent des barrières culturelles et idéologiques difficiles, quand elles surmontent le doute.

Comme j’aimerais pouvoir illustrer ces moments glorieux. J’ai été témoin, à maintes reprises, du changement, de la renaissance et de la révolution d’innombrables femmes et de la manière dont elles ont pris leur envol vers les sommets de la libération.

Chaque fois qu’elles rencontrent des obstacles, elles se battent et disent que leur mot d’ordre est « nous le pouvons et nous le devons ».

Un autre moment qui m’est doux, c’est quand je vous vois, amies de la Résistance, tenir bon sous la vague d’attaques et de diabolisation du régime et ne pas abandonner le soutien que vous apportez à cette Résistance. Je ressens une profonde gratitude et un profond respect pour chacune d’entre vous.

Bien que les mollahs aient détruit notre pays, je crois qu’avec ce fabuleux trésor humain, nous pouvons rapidement tout reconstruire et restaurer la confiance trahie de notre peuple, et faire renaître les convictions qu’il a perdues. C’est ce à quoi je m’engage devant vous toutes et ce à quoi nous nous engageons devant le peuple iranien.

Mes chères sœurs !

Lorsque vous serez parties, parlez à vos enfants, à vos filles et à vos mères du secret de cette Résistance. De celles et ceux qui ont parcouru des chemins tortueux et remplis de danger. Ils se sont défendus alors qu’ils étaient poursuivis mais n’ont jamais quitté le champ de bataille. Ils ont préféré mourir debout plutôt que de marcher à genoux. Dites-leur qu’ils ont renoncé à tout pour nous dire qu’ils sont prêts à se battre pour leurs idéaux, l’idéal de liberté et d’égalité pour tout le peuple iranien, et pour la paix et la sécurité dans la région et dans le monde.

Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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