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19 Mai 2023

Maryam Radjavi : Nous espérons plus que jamais dans la liberté en Iran, car nous sommes engagés dans le renversement de la dictature

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Maryam Radjavi : Nous espérons plus que jamais dans la liberté en Iran, car nous sommes engagés dans le renversement de la dictature

Discours dans une réunion du Comité parlementaire pour un Iran démocratique à l’assemblée nationale à Paris

Sur l’invitation du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID), rassemblant des députés français d’horizons politiques divers, Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), s’est entretenue lors d’une réunion à l’Assemblée nationale à Paris.

Maryam Radjavi a été accueillie à son arrivée à l’Assemblée par un groupe de parlementaires, notamment Cécile Rilhac, présidente du CPID, Eric Woerth, questeur de l’Assemblée nationale et ancien ministre du Budget et du Travail, la sénatrice Laurence Rossignol, vice-présidente du sénat, et Annie Genevard, secrétaire générale des Républicains.

Dans cette réunion, Mme Rilhac a annoncé une déclaration signée par 200 députés français en soutien au soulèvement du peuple iranien et au plan en 10 points pour l’Iran libre de demain.

Outre la présidente et les vice-présidents du CPID, comme MM. André Chassaigne, Philippe Gosselin et Hervé Saulignac, d’autres parlementaires ont participé à cette rencontre, aux côtés de personnalités. On peut citer notamment Me Dominique Attias, ancienne vice-bâtonnière du Barreau de Paris, Jean-Pierre Brard, ancien député-maire et l’un des fondateurs du CPID, Jean-François Legaret, ancien maire de Paris 1er et président de la Fondation d’Etudes pour le Moyen-Orient (FEMO), Gérard Vespierre, chercheur et expert en politique international, Pierre Bercis, président des Nouveaux droits de l’homme.

Lors de son intervention, Mme Radjavi a déclaré :

Mme Cécile Rilhac, présidente du CPID,
Honorables parlementaires,
Chers amis,

Je remercie les 200 députés français qui ont signé la déclaration de soutien à la résistance et au soulèvement en Iran.
Permettez-moi pour commencer d’évoquer trois sujets majeurs : Quelle est la situation du soulèvement ?
Quels sont les résultats? Et quelles sont les perspectives ?

Une société en phase de soulèvement

Depuis janvier 2018, l’Iran a connu plusieurs grands soulèvements. Le dernier a montré que le peuple iranien ne va pas revenir sur sa décision de renverser le régime. Les femmes ont été à l’avant-garde de ce soulèvement et dans de nombreux points, les jeunes ont dirigé les manifestations.
Le rôle majeur des femmes est un autre signe montrant que les Iraniens veulent un grand bouleversement et qu’ils sont prêts à payer un prix très élevé pour la liberté. En effet, en 6 mois, au moins 750 manifestants ont été tués par les pasdarans. Cependant, malgré la répression, la situation est encore plus explosive.
Il y a de nombreuses grève et protestations. Ces dernières semaines, les travailleurs du pétrole, du gaz, de la sidérurgie, des centrales électriques et des mines de cuivre de 38 villes d’Iran ont fait grève.
Zahedan, la plus grande ville de la province du Baloutchistan, manifeste contre le régime chaque semaine après la prière du vendredi et les manifestant crient « à bas Khamenei » et « à bas le tyran, qu’il soit chah ou mollah ».
Pour faire face au soulèvement et à ses crises, le régime a augmenté les exécutions et la répression. Depuis le début de mois de mai au moins 80 exécutions ont été officiellement annoncées. Mais le nombre exact est plus élevé. Et les familles des prisonniers à Ispahan, Téhéran, et Bandar Abas ont protesté contre l’exécution de leurs proches.

Les résultats du soulèvement

Premièrement, l’ensemble du régime et surtout Khamenei et son président sont très affaiblis. Les désertions dans les organes du régime, en particulier dans la milice du Bassidj, sont devenues courantes. Et la valeur de la monnaie officielle a chuté de 17 fois depuis 2015.
Deuxièmement, le régime est incapable d’éteindre le soulèvement. Aujourd’hui le slogan « à bas Khamenei » est lancé par toutes les catégories sociales, tout comme le slogan « à bas le chah » dans les derniers mois de son pouvoir.
Troisièmement, les coalitions fantoches et les fausses alternatives ont été écartées.
Dans le pic des protestations certains par opportunisme ou sur la base d’une mission se sont présentés comme l’opposition. Ils ont prétendu diriger le soulèvement ou bien en utilisant des chaines télévisées financées par des lobbies ou des gouvernements, ils ont mis en scène des alternatives. Mais très vite, tout le monde a vu qu’ils n’ont aucun rôle dans les manifestations et que certains sont manipulés par des puissances étrangères. D’autres soi-disant opposants ont même soutenu la coopération avec les pasdarans.
Leur objectif était de faire obstacle au soulèvement. Cela dans la pratique a joué contre la révolte et en faveur de Khamenei. Et au bout de quelques mois, ils ont disparu. C’est pourquoi, la société iranienne les a rejetés.
Le quatrième résultat, c’est qu’il est devenu évident que la principale force du soulèvement sont les jeunes, surtout les femmes qui forment les unités de résistance. Ces unités, l’an dernier, ont mené environ 3000 opérations contre le mur de la répression. En mars 2023, la Résistance iranienne a annoncé que plus de 3600 membres des unités de résistance sont toujours en prison ou ont disparu depuis le début du soulèvement. Cependant, les unités ont réussi à trouver de nouveaux membres et à augmenter leurs opérations.

Le programme de la Résistance iranienne

En raison du mécontentement social et des activités des unités de résistance de nouveaux soulèvements s’annoncent en perspective. Le plus important c’est l’organisation de la révolte pour atteindre la victoire.

Le programme de la Résistance iranienne veut :
– une république fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat,
– l’ensemble des libertés individuelles et sociales,
l’égalité des femmes et des hommes,
l’autonomie des minorités ethniques,
l’abolition de la peine de mort,
– l’interdiction de la torture,
– une justice indépendante,
– le libre marché,
– la reconstruction de l’environnement,
l’élimination du corps des pasdarans,
un Iran non nucléaire,
– et la coexistence et la coopération régionale et internationale.
Ce programme s’appuie sur 44 années de lutte contre la dictature religieuse avec 120.000 martyrs.
Les gouvernements européens, en particulier la France, doivent adopter une politique qui les placent aux côtés du peuple iranien et de sa lutte pour renverser la tyrannie.

Je vous remercie

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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