Message pour la rentrée scolaire et universitaire 2024 en Iran

Maryam Radjavi : Le choix le plus profond et le plus noble de cette génération ingénieuse et rebelle reste la poursuite de la liberté

Élèves, étudiants, chercheurs, estimés enseignants et professeurs,
Au début de cette année scolaire et universitaire, comme pour chaque année de notre résistance, la première leçon est celle de la liberté. Libération de l’ignorance, de la coercition et de la servitude ; libération de l’esclavage sexuel et de l’asservissement religieux. Pour atteindre la liberté, nous devons combattre la tyrannie.

C’est le combat entre le Dieu de la liberté et le tyran ennemi de la liberté. C’est la lutte des insurgés de la liberté contre la domination régressive du régime clérical.
Saluons les millions d’élèves et d’étudiants – une génération ingénieuse, éprise de liberté et rebelle.
Saluons la communauté des éducateurs et des professeurs qui n’ont jamais cédé à la domination oppressive des mollahs, et saluons les âmes courageuses des écoles et des universités iraniennes qui continuent à résister et à rester debout, même dans les prisons du régime clérical.

Écoles et universités : Les bastions de la liberté

Le soulèvement du peuple iranien en 2022 a démontré que, malgré quatre décennies d’oppression et de répression, les écoles et les universités en Iran restent des bastions de la liberté. L’été dernier, un an après le soulèvement, de nombreux professeurs et étudiants ont été renvoyés sur ordre de Khamenei. Plus de 70 000 enseignants ont été expulsés des écoles et 20 000 directeurs ont été mutés ou démis de leurs fonctions.[1]

Depuis le coup d’État contre la culture de Khomeiny en 1980, le régime a mené plusieurs vagues de purges généralisées, mais a toujours échoué à remodeler de manière régressive le système éducatif iranien et à étouffer les mouvements de protestation. Puisse cette année académique voir les manifestations et les grèves des élèves, des étudiants et des enseignants atteindre de nouveaux sommets, et que tous nos concitoyens excédés, en particulier les travailleurs et les infirmières, se joignent à eux et se soulèvent.

L’abnégation et le dévouement de la jeune génération

Chers compatriotes,

Il est de notoriété publique que chaque année, une part importante du budget est allouée aux activités bellicistes du régime, y compris la production de missiles et de drones, le financement de ses milices mandataires et un programme d’armes nucléaires antipatriotique.
Pourtant, lorsqu’il s’agit d’éducation, de soins de santé, d’assurance, de services publics et de développement national, ils prétendent qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses.

En conséquence, nos enfants des zones défavorisées sont contraints de suivre leurs cours dans des tentes, des cabanes, des salles délabrées ou des structures de fortune. De nombreux élèves souffrent de carences alimentaires, la plupart de leurs enseignants vivent sous du seuil de pauvreté et, chaque année, au moins un million d’élèves sont contraints d’abandonner l’école en raison de la situation financière désastreuse de leur famille.[2]

Dans les universités, l’inquisition, la répression et le harcèlement par les organes de sécurité – en particulier les Herassat, les représentants du Guide suprême et les milices du Bassidj – enchaînent les étudiants.

Trois millions deux cent mille étudiants,[3] des dizaines de milliers de professeurs,[4] des millions de diplômés, dix-sept millions d’élèves,[5] et environ un million d’enseignants et d’éducateurs[6] recherchent un mode de vie et une société qui ne ressemblent en rien aux conditions prévalant sous le régime clérical.

Ils sont tous excédés par ce qu’on leur impose et ce à quoi on les oblige, qu’il s’agisse des lycéens ou des étudiants ou des honorables enseignants qui se sont engagés à maintes reprises dans des grèves et des protestations.

Ils s’opposent à tout ce qui porte la marque du régime en place. Il s’agit d’une génération d’esprits ingénieux. Ils aspirent à être les architectes de leur avenir, à choisir la vie qu’ils souhaitent mener, les chemins qu’ils souhaitent suivre, les domaines d’études ou les professions qu’ils souhaitent exercer, et les objectifs qu’ils poursuivent.
Mais leur choix le plus profond et le plus noble reste la quête de la liberté.

C’est ce choix même qui permet aux étudiants iraniens de s’opposer résolument à la tyrannie et à la répression de la liberté, en frappant constamment d’effroi le cœur de Khomeiny et de Khamenei.
Leurs longues files dans la galaxie des martyrs de la liberté témoignent de cette vérité. L’épopée du 27 septembre 1981, qui a immortalisé le slogan “A bas Khomeiny” dans le mouvement iranien pour la liberté, témoigne des sacrifices impérissables de cette génération.

Ils ont assumé la mission sacrée de libérer l’Iran, ils ont brandi la bannière de l’Iran libre de demain, et leur abnégation et leur lutte acharnée dans les rangs de la juste résistance du peuple iranien conduiront finalement à la victoire.

Comme l’a déclaré Massoud [Radjavi, dirigeant de la Résistance iranienne], « nous devons d’abord diriger nos regards sur nos propres mains et les capacités potentielles et réelles que nous possédons (…) Les droits, la justice et la liberté ne sont pas donnés gratuitement.” Nous devons entreprendre ce voyage avec une détermination inébranlable, prêts à relever tous les défis auxquels nous sommes confrontés et animés d’un esprit résolu pour traverser une mer de souffrance et de sang afin d’atteindre nos objectifs. C’est avec cette conviction que nous déclarons que la liberté est le destin inéluctable du peuple iranien et de son avant-garde et qu’ils méritent légitimement de triompher.

L’éducation dans l’Iran libre de demain

Chers compatriotes,
L’Iran libre de demain se définira par un système éducatif fondé sur la liberté, la démocratie et l’égalité. Il offrira un enseignement moderne avancé, gratuit et obligatoire à tous les enfants iraniens. Il disposera d’un système d’enseignement supérieur crédible fondé sur la liberté académique et d’un système sportif complet permettant une participation égale et sans restriction aux diverses activités sportives.

Dans ce paysage éducatif :

Tous les compatriotes de diverses ethnies en Iran préserveront leur identité culturelle, religieuse et linguistique, en parlant et en promouvant leur langue maternelle.
Les étudiants de tous les sexes et milieux, indépendamment de leur origine ethnique, de leur croyance ou de leur statut socio-économique, jouiront de l’égalité des chances dans l’éducation, l’enseignement supérieur et l’emploi.
Les enseignants et les professeurs auront la liberté d’enseigner et de mener des recherches sans limites, retrouvant ainsi le statut social et politique qui leur revient.

Les jeunes apprendront les principes de la vie démocratique, en particulier les valeurs de l’égalité des sexes, tout en encourageant le respect mutuel, la tolérance et la retenue à l’égard des croyances et des religions d’autrui. Ils adopteront l’altruisme au profit de la société et développeront les compétences nécessaires à l’engagement politique.
En effet, nous aspirons à un nouvel ordre fondé sur la liberté, la démocratie et l’égalité. Le catalyseur de cette profonde transformation, c’est vous, la jeunesse iranienne consciente et éprise de liberté, et je vous appelle à tous vous lever pour instaurer un Iran libre et démocratique.

Vive les étudiants, vive les enseignants et les professeurs !
Vive la liberté !

[1]  Etemadonline.ir, 14 juillet 2024

[2]  Agence officielle Tasnim, 12 janvier 2023

[3] IRNA, 30 juin 2024

[4] ISNA, 1 novembre 2023

[5] Didban-e Iran, 11 septembre 2024

[6] Iran Online, inn.ir,15 octobre 2023