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11 Fév 2012

Intervention à l’anniversaire de la révolution iranienne

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Intervention à l’anniversaire de la révolution iranienne

Chers amis,
Chers compatriotes,

D’abord je voudrais saluer le peuple frère en Syrie et ses manifestants courageux. Je voudrais saluer à la ville Homs, cette ville ensanglantée, bastion de l’honneur et de la ténacité devant la dictature cruelle et sanguinaire de Syrie.

Permettez-moi de vous demander de vous lever et d’applaudir pendant une minute la résistance et le persévérance glorieuses du peuple syrien.
Oui saluons Homs, cette ville héroïque, bastion de l’honneur et de la ténacité face à la tyrannie féroce au pouvoir.
Les onze mois de lutte de nos sœurs et nos frères en Syrie sont un symbole admirable pour toutes les nations de la région. La formation d’unités de l’armée de la libération dans divers points du pays démontre leur volonté inébranlable de se libérer.

Ce combat impressionnant fait de cette année un tournant dans l’histoire contemporaine du Moyen Orient, car il vise le front des dictatures et du fascisme religieux dans toute la région.
Toute la peur de Khamenei et de ses complices vient de là. C’est pour cela qu’ils participent directement dans la tuerie du peuple insurgé de Syrie. C’est un acte ignoble qui suscite l’indignation du peuple iranien.
La dictature des mollahs a officiellement soutenu le veto de la Russie et de la Chine contre la résolution au Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le régime de Bachar el-Assad. Et elle participe activement avec la force Qods dans la répression du peuple syrien. Au nom du peuple et de la Résistance iranienne nous condamnons la complicité de Khamenei dans ces crimes contre l’Humanité en Syrie et nous soulignons la nécessité d’une action urgente de la communauté internationale pour protéger le peuple syrien sans défense. A nouveau, nous devons demander : où est passé le principe onusien de la « Responsabilité de protéger » ? Où est la responsabilité internationale de protection ? Où sont les Nations Unies ?
C’est un cri qui s’élève des villes syriennes jusqu’à la cité d’Achraf, et des villes et des prisons de mon pays l’Iran et il faut l’entendre. Il faut que la communauté internationale assume sa responsabilité de protéger les populations victimes des tueries arbitraires des fascistes et des dictateurs.
Je veux dire à nos sœurs et nos frères en Syrie que nous sommes à leurs côtés. Nous chérissons vos martyrs comme les nôtres. Nous partageons de tout notre cœur votre souffrance et votre peine et votre victoire inéluctable sera notre victoire.
Devant vous, devant la ville de Homs et devant Achraf, il est vrai que les dictateurs n’ont d’autre réponse que la sauvagerie et l’effusion de sang.
Mais nous leur disons que ce sont Homs et Achraf qui changeront l’image du Moyen-Orient vers la liberté et la démocratie.
Chers amis,
Aujourd’hui en ce 11 février, nous célébrons l’anniversaire d’une révolution qui a renversé une dictature il y a 33 ans. Une révolution qui aspirait à la liberté et a apporté la solidarité et l’espoir au peuple iranien. Mais un démon qui s’appelait Khomeiny a dérobé le leadership de cette révolution et afin de préserver son pouvoir, il s’est mis à réprimer et piétiner toutes les libertés.
A cette époque, nous nous sommes vigoureusement opposés à l’instauration de la tyrannie absolue sous le couvert de l’islam. Nous nous n’avons pas voté pour la constitution réactionnaire du nouveau régime.
Nous avons dit et nous le répétons encore que le peuple iranien réclame des élections libres et l’instauration d’un Etat basé sur le suffrage universel et non pas pour une reprise du despotisme.
La constitution que voulait et veut le peuple iranien est fondée sur la liberté et la souveraineté populaire et non la suprématie du Guide religieux et son bilan de 33 ans.
Mais à cette époque Khomeiny a imposé ses lois médiévales au peuple iranien.
Malgré tout, avec notre participation dans la vie politique, nous avons essayé d’orienter le régime de Khomeiny vers des réformes.
Des millions d’Iraniens de toutes les régions du pays, de toutes les religions, de tous les groupes et partis politiques et surtout les femmes et les jeunes ont soutenu la candidature de Massoud Radjavi à la présidence de la République. Ils étaient tous derrière le mouvement de la Résistance dans ce combat long et difficile.
Beaucoup se souviennent des cours de Massoud à l’université polytechnique. Des cours philosophiques qui présentaient l’essence tolérante et démocratique de l’islam et dénonçaient l’islam intégriste de Khomeiny.
C’était dans ces cours suivis par des dizaines de milliers de personnes qu’une alternative culturelle et idéologique et une antithèse efficace s’est formée devant la dictature absolue des mollahs et le fascisme religieux.
Oui, c’est ainsi que s’est fondé un mouvement qui allait devenir la plus grande résistance devant le fléau du totalitarisme religieux.
A l’opposé, Khomeiny voyait dans un climat démocratique l’anéantissement de son pouvoir. C’est pourquoi, il a ordonné le massacre à grande échelle des manifestants pacifiques de Téhéran et déclenché l’ère des innombrables exécutions qui a plongé la Révolution iranienne dans le sang et la folie.
Il a commencé par la répression avant de se lancer dans une guerre destructive contre l’Irak dans laquelle un million d’Iraniens ont été tués.
Et quand il a été contraint de boire la « coupe de poison », comme il l’a qualifié lui-même le cessez-le-feu avec l’Irak, il a immédiatement remplacé la guerre par le terrorisme.
L’exportation du terrorisme par les mollahs est une guerre contre la communauté internationale et les peuples de la région, de l’Afghanistan à l’Irak, et de la Syrie au Liban qui se poursuit encore aujourd’hui.
La semaine dernière Khamenei a reconnu que c’était avec l’aide de ce régime que le Hezbollah libanais a été crée, soutenu durant toutes ces années et maintenu en vie.
L’histoire de ce régime démontre que le bellicisme et le terrorisme font partie de la nature funeste du système du Guide suprême et qu’il ne pourra jamais s’en séparer.
Un autre chapitre de l’histoire de ce régime était son spectacle de réformisme, sous les masques d’équilibre économique, de réformisme ou voire même de soi-disant solidarité avec le soulèvement du peuple iranien.
Mais les faux réformateurs n’ont jamais cessé de cautionner la constitution du Guide suprême, de soutenir son programme nucléaire et de défendre la totalité du régime.
Quand le faux réformisme a échoué, Khamenei, qui cherchait à freiner la Resistance et le soulèvement populaire, a concocté un nouveau projet ultra réactionnaire, appelé « les fondamentalistes ». Puis Ahmadinejad a été placé à la tête de ce courant. Le projet des « fondamentalistes » cherchait à sortir le système de l’impasse en recourant à l’aventurisme sur la scène internationale et en distribuant de l’argent liquide aux gardiens de la révolution et la milice du Bassidj. Lui qui voulait sortir de l’impasse a aujourd’hui échoué.
Oui, le réformisme de pacotille a volé en éclat et le projet fascisant des fondamentalistes s’est embourbé. Mais celle qui a dressé la tête victorieuse, c’est l’alternative démocratique au régime des mollahs.
Permettez-moi de profiter de cette occasion pour tracer en quelques termes clairs et simples le bilan de ce régime:
D’un côté l’exécution de 120 000 opposants politiques, dont l’effroyable massacre des prisonniers de 1988, la répression des femmes, des minorités religieuses et ethniques.
Et de l’autre côté, l’anéantissement d’une partie considérable de la classe moyenne et la destruction du secteur privé.
40 millions d’Iraniens vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté, le chômage atteint les 35 % et l’inflation 40 %, tandis que la devise nationale est en chute libre ; cependant le budget des forces armées a lui augmenté de 127 %.
Le bilan des mollahs est à tout égard une faillite monumentale et une impasse.
Mais le plus grand échec du régime a été son impuissance à anéantir la résistance organisée.
Oui c’est une alternative qui va façonner l’avenir. Ayant frayé son chemin dans l’enfer des massacres et le danger des complots, cette alternative constitue aujourd’hui un véritable capital pour peuple iranien dans sa quête de la liberté. C’est pour cela qu’Achraf est particulièrement important, tant pour le peuple iranien et celui du Moyen-Orient que pour le régime du Guide suprême dans le camp opposé. Car Achraf incarne un emblème et une source d’inspiration pour la liberté. Car il a su maintenir élevé l’étendard du changement démocratique en Iran.

Chers amis,
L’examen des trois dernières décennies met en relief quatre erreurs fondamentales des gouvernements occidentaux:
1- Une erreur de jugement vis-à-vis du terrorisme du régime, en y voyant un signe de la force des mollahs.
2- Une ignorance du degré de la haine que le peuple iranien voue aux mollahs et qui s’est illustrée dans des dizaines de soulèvements au cours de cette période.
3- Une évaluation erronée de la fragilité intrinsèque du régime, l’incitant à fuir son inéluctable renversement en se dotant de la bombe atomique. Cette erreur d’appréciation a tellement jouée que les gouvernements occidentaux ont tenté durant de nombreuses années d’éloigner le risque nucléaire du régime en lui offrant « des paquets incitatifs » successifs.
4- Ils ont vainement cherché une chimérique faction modérée à l’intérieur du régime; un régime qui ne pourrait se maintenir au pouvoir sans le principe du guide suprême, la répression, le terrorisme et le programme nucléaire.
Or, une question importante est de savoir où se trouve la source de ces erreurs manifestes ? Pourquoi les gouvernements occidentaux ont tellement persisté dans leur erreur et n’ont pas accepté de reconnaitre que leurs convictions, leurs analyses, leurs façons de voir et d’agir étaient toutes erronées ?
La réponse tient au fait qu’ils n’ont pas su identifier la solution au problème principal de l’Iran et se sont engagés dans une mauvaise voie. Ils sont même allés jusqu’à collaborer avec le régime dans la répression de la Résistance.
Malheureusement de quelle manière? En bombardant Achraf en 2003; en attaquant le siège du Conseil national de la résistance iranienne en France; en transférant la protection d’Achraf au gouvernement irakien ; en inscrivant illégalement l’OMPI sur la liste des organisations terroristes. Tout ceci intervenait alors que le dynamisme des événements des trois dernières décennies gravitait autour du problème de l’alternative.
Du reste, rien n’a autant servi le régime que cette politique d’obstruction et de répression à l’encontre de la résistance.
Par conséquent, l’histoire des trois dernières décennies vient rappeler aux gouvernements occidentaux que : Pour contenir le terrorisme du régime il faut ouvrir la voie à cette solution, à savoir la résistance organisée du peuple iranien. Endiguer l’influence et la mainmise du régime dans les pays de la région ne peut réussir qu’à travers cette même alternative. Pour empêcher le régime d’accéder à la bombe atomique il n’y a qu’une seule solution: c’est respecter la volonté du peuple iranien pour renverser du régime du guide suprême.
Laissez-moi donc souligner que si le maintien illégal et injustifié de l’OMPI sur la liste noire du département d’État américain ces 15 dernières années a été une erreur capitale, la poursuite cette politique dans les circonstances actuelles est cent fois plus grave.
Si le transfert de la protection des résidents d’Achraf au gouvernement irakien a été une grave erreur, ne pas résister aujourd’hui aux pressions de Khamenei pour anéantir les résidents d’Achraf est 100 fois plus dangereux.

Intervention à l'anniversaire de la révolution iranienne

Chers amis,

Vous savez tous que la Résistance iranienne et les Achrafiens ont fait preuve jusqu’ici de la plus grande flexibilité pour aire avancer une solution pacifique. En plus de renoncer à leur droit de résider en Irak depuis 25 ans et à une ville qu’ils ont construite de leur propres mains, ils ont renoncé à de très nombreux autres droits.

Mais la demande sur laquelle ils insistent à savoir l’assurance de garanties minimums dans le nouveau camp respectant la sécurité et la dignité des résidents, particulièrement des femmes qui s’y trouvent est une nécessité et doit être accordée : la station de police ne doit pas se trouver à l’intérieur du camp, un espace délimité propre aux habitants et leur droit de propriété devrait être respectés. Leur droit à la liberté de mouvement doit être reconnu ou au moins mettre à leur disposition un espace suffisant pour pouvoir vivre de manière convenable dans des conditions minimales.
Malgré tout, à ma demande 400 Achrafiens ont accepté en signe de bonne volonté de partir avec leurs véhicules et leurs biens meubles dans le nouveau camp, Liberty. Mais ils ont souligné que tant que les garanties minimales ne leur seraient pas accordées, personne d’autre n’ira à Liberty.

Vous savez que l’ONU et le gouvernement irakien ont signé 25 janvier un protocole d’accord pour le transfert des Achrafiens sans en informer les Achrafiens et sans leur avis. Le 31 janvier, le représentant du Secrétaire général de l’ONU a annoncé que le nouveau camp, Liberty, était prêt pour ce transfert. Mais il s’est avéré que ni le HCR, ni l’OMS n’ont certifié que ce camp correspondait aux normes des droits humains et du droit humanitaire international. Et seul un septième du camp, je dis bien un septième du camp est prêt et non la totalité.
En même temps le gouvernement irakien ne cesse de violer le protocole d’accord et aveut transformer Liberty en une prison. Il veut contraindre les Achrafiens à perdre leur foyer et à un déplacement forcé.

Le 1er février, le HCR a annoncé que le gouvernement irakien s’est opposé ces cinq derniers mois à ce qu’il commence la confirmation du statut de réfugié des Achrafiens et a retardé ce processus. Or auparavant il était dit que c’était moi et les Achrafiens qui empéchions le HCR de commencr ses travaux.
Au fait, pourquoi la demande de 23 généraux et anciens hauts responsables américains de se rendre en Irak pour inspecter le camp Liberty est toujours laissée sans réponse ? Ils ont même annoncé qu’ils étaient prêts à être les observateurs de la première étape du déplacement des Achrafiens. Oui pourquoi ce silence ?

Je dois aussi évoquer ici la déclaration de 150.000 juristes et avocats en Europe, en Amérique et au Moyen-Orient. Ils demandent clairement au HCR et à l’ONU d’insister sur la liberté de mouvement dans le camp et que tout trqnsfert se fasse sur une base volontaire.

Permettez-moi ici de souligner que tous ceux qui veulent vraiment éviter l’échec de la solution pacifique et empêcher un nouveau massacre, doivent défendre les garanties minimales. Cela relève de la responsabilité de l’ONU, de l’UE et des EU et ils doivent en rendre compte.

De même tous ceux qui dans le monde veulent affronter la terrible menace que constitue ce régime, doivent se tenir aux côtés des Achrafiens. Parce qu’Achraf n’est pas un problème mais constitue dans ces conditions de crise la seule solution. Parce que la Résistance est la clé du problème de l’Iran et la clé pour affronter cette dictature fasciste. Si le monde veut parvenir à une solution logique à cette crise, il doit se concentrer sur la résistance et les Achrafiens.

Chers Amis,

Il y a 33 ans, le 11 février, le peuple iranien a fait l’expérience de son immense force quand il a renversé une dictature armée jusqu’aux dents. Il ne fait aucun doute qu’il fera encore cette démonstration de force ; mais cette fois, pas seulement pour briser le fascisme religieux, mais aussi pour bâtir une société libre et démocratique.

C’est une perspective à laquelle la multitude de martyrs apporte une garantie : D’Achraf Radjavi et Moussa Khiabani et leurs compagnons du 8 février 1981 dont on a commémoré l’anniversaire du martyre il y a trois jours, jusqu’aux martyrs d’Achraf lors de l’attaque du 8 avril 2011. C’est le fruit des longues souffrances et de tout ce sang versé durant cette période, c’est la convergence de la majorité des Iraniens pour instaurer une république pluraliste, fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, et l’égalité des femmes et des hommes, le respect des libertés individuelles, un Iran non-nucléaire, l’abolition de la peine de mort et garant de la paix et de l’amitié dans la région.

Voici l’horizon brillant qui se présente à nous.
Ni la dictature de Bachar al-Assad en Syrie, ni celle de Khamenei en Iran ne vont durer. C’est la volonté de nos peuples et elle sera victorieuse. La victoire de la liberté et de la démocratie en Iran et dans la région est à portée de la main.

je vous remercie

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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