Intervention lors de la conférence parlementaire le non-lieu pour la Résistance iranienne
Chers amis,
Je suis heureuse de me trouver parmi vous.
Il y a un mois et demi, la justice française a reconnu par un non-lieu l’innocence de la Résistance iranienne dans un dossier sur des marchandages politiques.
Il y a trois ans, la justice avait déjà prononcé un premier non-lieu disant que les actions de la Résistance iranienne pour renverser la tyrannie ne peuvent pas être considérées comme du terrorisme. Cette décision est tout simplement une reconnaissance de la légitimité de la résistance pour renverser la dictature religieuse en Iran.
Le peuple iranien a payé le prix de cette injustice par beaucoup de souffrances et des milliers exécutions. Ce dossier a enchainé la Résistance pendant 14 ans. Le livre du Préfet Yves Bonnet sur cette affaire est d’une grande valeur car il fait la lumière sur plusieurs réalités. Dans sa politique, l’Occident s’est trompé de cible. Au lieu du régime des mollahs, les Etats-Unis et l’Union européenne ont visé la Résistance iranienne qui lutte contre le cœur de l’intégrisme.
L’assaut de 1300 policiers contre les bureaux de la Résistance à Auvers sur Oise en 2003 et les contrôles financiers et juridiques, longs et sévères, sont un exemple majeur de cette politique. L’étiquette de terroriste, le bombardement des camps de l’OMPI en Irak par les Américains en 2003, ainsi que la campagne de désinformation sont aussi des exemples de cette politique.
Ces évènements ont donné du temps aux mollahs pour développer la Force terroriste Qods, pour remplir de roquettes les dépôts du Hezbollah, pour avancer leur projet d’arme nucléaire et surtout pour exporter l’intégrisme du Moyen-Orient à l’Afrique, qui ravage aujourd’hui l’Irak, la Syrie et les autres pays de la région.
Je veux profiter de cette occasion pour aborder trois sujets. D’abord la crise dans la région. Depuis l’été dernier une grande coalition s’est formée contre Daech. Mais son succès dépend d’une connaissance de l’ennemi principal et des racines de la crise. Daech est le produit des crimes sans précédent des mollahs en Iran, de Bachar Assad en Syrie et de Maliki en Irak avec leur politique sectaire contre une grande partie de la population en Syrie et en Irak. En 2011, avec des crimes sans limite, le régime iranien a mis toute ses forces militaires, du renseignement et diplomatique pour empêcher la chute de Bachar Assad. Et l’Occident a choisi de ne pas agir.
Après la guerre de 2003, le régime iranien a transformé l’Irak en son arrière-cour en dominant tous ses organes.
Les milices terroristes liées aux mollahs ont sauvagement écrasé pendant des années de grandes parties de l’Irak en coordination avec les forces de Maliki. Non seulement les Etats Unis n’ont pas protesté, mais ils ont salué l’action de Maliki. L’ampleur de ces crimes a créé les conditions du développement de Daech en Syrie et en Irak.
C’est donc le résultat de la complaisance avec la dictature la plus horrible de notre époque et de ses alliés. Maintenant, en profitant de cette politique de l’Occident, les mollahs iraniens sont prêts à remplir avec leurs milices le vide qui serait laissé par Daech après les bombardements de la coalition internationale.
Quelle est donc la solution alors que tout le monde sait que les frappes aériennes ne sont pas suffisantes ?
Les lobbies des mollahs prônent une politique de collaboration avec le régime iranien dans la guerre contre Daech. Mais ce serait le plus grand coup porté à la coalition, car les peuples syrien et irakien verront que la coalition est du côté de leur ennemi principal c’est-à-dire les mollahs iraniens. Pour libérer la région de l’intégrisme terroriste, il y a trois éléments indispensables sur les plans politique, militaire et culturel.
Sur le plan politique, il est plus que jamais nécessaire de déterminer le véritable front au Moyen-Orient. Les gouvernements et les groupes se divisent en deux fronts : d’un côté le régime du guide suprême en Iran, la dictature qu’il soutient en Syrie et ses groupes paramilitaires en Irak, au Liban et au Yémen. De l’autre côté, les gouvernements, les nations et les groupes menacés par les intégristes. L’ennemi principal de tous les pays arabes et musulmans c’est le régime de Téhéran. Il est impossible de vaincre les intégristes terroristes en Irak et en Syrie sans écarter le régime iranien de ces pays.
Sur le plan militaire, on ne peut pas remporter la victoire sans les forces anti-intégristes et patriotes. Les tribus et les chefs sunnites irakiens ont plusieurs fois annoncé être prêts à lutter contre Daech si les milices du régime iranien sont écartées.
Sur le plan culturel, face aux extrémistes qui agissent au nom de l’islam, il est nécessaire d’avoir une alternative culturelle et religieuse. Une alternative fondée sur un islam tolérant et démocratique, l’égalité des femmes et des hommes et la séparation de la religion et de l’Etat. Sinon le régime des mollahs et les extrémistes sunnites vont accuser la lutte contre l’intégrisme de vouloir discréditer l’islam.
L’Ompi qui prône cet islam en Iran, a réussi à former une antithèse culturelle et sociale à ce régime intégriste. Le soutien à la résistance iranienne permettra de faire connaitre cette alternative culturelle qui aidera à empêcher le recrutement de la jeunesse européenne par les intégristes.
Le deuxième sujet que je voudrais aborder, c’est le projet d’armes nucléaire que le régime iranien s’efforce de conserver grâce à la politique de complaisance et à toute sorte de tromperies. Même si en novembre dernier, en raison de ses crises internes et de la pression des sanctions, le régime a été contraint de faire un pas en arrière, sa peur d’une explosion politique et sociale dans le pays et l’absence de fermeté des Etats-Unis et des pays occidentaux, ont permis à Khamenei de rendre les conditions d’un accord encore plus difficiles et sa perspective plus éloignée.
Nous lançons à nouveau un avertissement : Tout accord doit comporter l’application sans condition des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, la fin complète de l’enrichissement de l’uranium et les inspections internationales inopinées de tous les sites suspects en Iran, sinon ce régime aura la voie libre pour se doter de la bombe atomique. Le régime iranien veut prolonger les négociations pour compléter son programme nucléaire. Aussi j’espère que la France, qui a toujours fait preuve de fermeté et de principes, ne permettra pas au régime iranien d’obtenir satisfaction.
Le troisième sujet que je vais traiter c’est la répression cruelle du peuple iranien avec un millier d’exécutions sous le mandat de Rohani, en particulier celle de Reyhaneh Jabbari, samedi, parce qu’elle s’était défendue contre son violeur, avec des prisonniers malades qu’on laisse mourir sans soins dans la souffrance, avec la persécution des minorités religieuses, avec la répression et les exécutions des Kurdes, des Arabes et des Baloutches, avec le harcèlement et les arrestations d’avocats, de journalistes, d’internautes et ces dernières semaines avec l’agression des femmes à l’acide. Regardez les visages de ces femmes innocentes brûlés par l’acide que leur jettent les bandes criminelles des mollahs ! Comment la politique d’inaction de l’Occident peut-elle justifier ça ?
Les mollahs au pouvoir ont poursuivi l’exportation de la répression hors des frontières de l’Iran. De l’assassinat des opposants à l’utilisation des gouvernements européens pour réprimer l’opposition avec l’étiquette de terroriste et l’utilisation du gouvernement irakien pour faire le blocus à Achraf et à Liberty et massacrer les résistants. Jusqu’à présent, il y a eu 116 morts, et près de 1400 blessés, 21 sont morts dans la douleur à cause du blocus médical, et un homme et six femmes ont été pris en otages. Leur crime c’est d’avoir résisté devant la bête immonde de l’intégrisme et d’être une source d’inspiration pour les femmes et les jeunes dans la lutte pour la liberté.
J’espère qu’avec le départ de Maliki en Irak, la France va pouvoir agir avec tous ses moyens
– pour faire reconnaitre Liberty comme un camp de réfugié sous l’égide de l’ONU
– pour faire lever le blocus, en particulier le blocus médical ;
– pour faire assurer le minimum nécessaire à la sécurité et la santé des habitants tant qu’ils sont en Irak ;
– pour faire libérer les otages qui sont retenus depuis le 1 septembre 2013
– et pour faire en sorte que l’ONU ouvre une enquête sur le massacre d’Achraf et fasse juger les responsables.
Je vous remercie
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