Un Norouz de révolution et de liberté en Iran- Discours de Maryam Radjavi pour la nouvelle année iranienne 1398
Très bonne année au peuple iranien qui malgré le règne des ténèbres des mollahs, n’a jamais perdu espoir.
En ce début d’année iranienne 1398 (le 20 mars 2019), j’adresse mes meilleurs vœux à mes compatriotes dans toutes les villes et tous les villages d’Iran et dans les divers pays du monde.
Bonne année et joyeux Norouz aux familles des martyrs, aux unités de résistance, aux partisans de la Résistance, aux prisonniers politiques, aux membres du Conseil national de la Résistance iranienne, aux membres des Moudjahidines du peuple d’Iran et à Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne !
Très bonne année du soulèvement, année d’espérance et année d’avancée vers la liberté !
Très bonne année au peuple iranien qui malgré le règne des ténèbres des mollahs, n’a jamais perdu espoir.
Permettez-moi de saluer en même temps nos honorables amis albanais venus célébrer avec nous ici le Nouvel An iranien.
Au moment du passage à la nouvelle année, nous nous tenons aux côtés des ouvriers iraniens dont nous savons la table vide. Nous nous tenons aux côtés des paysans dont nous savons les champs brulés pas la sécheresse. Nous sommes aux côtés des enseignants honorables, victimes de discrimination et d’humiliation en Iran, condamnés à vivre sous le seuil de pauvreté et emprisonnés à cause de leurs justes protestations.
Nous partageons le combat de l’armée de millions de jeunes et de diplômés au chômage qui ne cesse de grossir d’année en année. Et avec notre affection, nos souhaits et notre détermination à nous battre, nous nous tenons aux côtés des femmes et des enfants rongés par la misère et la répression, privés de tout et sans protection, en particulier dans les bidonvilles des grandes agglomérations.
En ce passage à la nouvelle année, nos pensées se tournent vers les tombes des Moudjahidine du peuple et des combattants assassinés, des prisonniers politiques exécutés en 2018, des 120.000 martyrs tombés pour la liberté, enterrés à Khavaran et ailleurs dans chaque ville et chaque village sans pierre tombale ni la moindre plaque portant leur nom. Nos hommages les plus vifs à leurs mémoires célébrées chaque jour par le chant écarlate de la liberté.
1397 a été l’année de l’expansion des unités de résistance, l’année où la stratégie des 1000 Achraf – 1000 foyers de révolte – et de l’armée de la liberté a brillé dans notre pays occupé. L’année des révoltes et des protestations qui ont fait trembler le régime. L’année où la politique de complaisance a échoué et où les mollahs ont perdu un des piliers majeurs de leur maintien au pouvoir.
Mais l’année qui arrive, 1398, sera celle de la tempête. Khamenei l’a déjà qualifiée de l’année où les ennemis s’efforceront de le renverser.
L’an dernier, notre Iran a connu de nombreux épanouissements pour l’avènement de son printemps politique et social. L’épanouissement des révoltes, des manifestations et des grèves. Les révoltes à Kazeroun, Borazdjan, Ahwaz et Khorramchahr. La révolte du bazar de Téhéran. La révolte de 27 villes au début du mois d’aout. Cinq séries de grèves nationales des routiers et les grèves successives des ouvriers, des enseignants et des retraités, et des milliers d’autres grèves, protestations et manifestations dans au moins 700 villes.
Vive les manifestants ! Vive cette génération qui se bat pour la liberté !
Oui la liberté se gagne et c’est avec votre détermination et avec vos propres mains que le printemps de la liberté viendra. Le printemps de la liberté du peuple iranien est en marche.
L’an dernier, les mollahs ont perdu l’accord nucléaire dont ils clamaient qu’il était la clé de toutes les impasses et de tous les problèmes de leur régime. Nombre d’entreprises occidentales, devenues contre le désir du peuple iranien partenaires économiques de la théocratie et des Gardiens de la révolution (Pasdaran), ont quitté l’Iran.
Le temps est venu à présent d’inscrire la force infernale des Pasdaran sur la liste des entités terroristes du département d’Etat américain.
La fin, par les Etats-Unis, de la politique de complaisance à long terme qui protégeait la théocratie contre son renversement et un changement de régime, ainsi que le début des sanctions sur les ventes de pétrole ont poussé la dictature religieuse dans l’instabilité. L’état révolutionnaire de la société iranienne est devenu de plus en plus manifeste.
Cependant, les mollahs ont transféré des dizaines de milliards de dollars hors du pays. L’austérité de la politique économique de Khamenei a ouvert la voie à davantage de pillage de la richesse nationale. La monnaie officielle a perdu un tiers de sa valeur en un an. L’inflation a été multipliée par quatre. Les exportations de pétrole ont baissé de moitié pour arriver à un tiers et le déficit du budget atteint 50%.
Pour préserver leur régime décadent, les mollahs ont vendu des partie de la mer Caspienne et de ses ressources aux voisins du nord, accordé de vastes secteurs de pêche dans le sud aux Chinois et concédé l’administration du port de Tchabahar à l’Inde. Mais ces trahisons n’ont pas pu sauver le régime moribond de ses crises.
En un mot, les mollahs n’ont pas d’issue de secours face au mouvement de protestation national et aux soulèvements qui les assiègent. C’est l’évaluation de l’année qui s’est écoulée et la signification essentielle des soulèvements qui ont plongé le régime dans l’agonie. Ses convulsions et ses tensions internes ne lui laissent plus aucune occasion de se livrer à des mises en scène de modération.
La modération a été mise à mort avec la nomination d’Ebrahim Raïssi à la tête du judiciaire. Il s’agit du criminel de masse qui s’était présenté contre Rohani, le charlatan, à la présidentielle. Sa nomination a porté un coup de grâce au mythe de la modération. De son côté, le gouvernement de Rohani est à moitié paralysé par son ministre des Affaires étrangères, le plus important de sa vitrine, qui un jour démissionne ou un autre reste chez lui.
En fait, c’est l’ensemble du pouvoir en place qui se décompose rapidement. Son Guide suprême qui sait n’avoir aucune chance de survie, a mobilisé son régime autour d’une répression sanglante. Il la nommé le chef cruel du judiciaire à la tête du Conseil de discernement des intérêts de l’Etat, et l’un des bourreaux du massacre de 30.000 prisonniers politiques de 1988 à la tête du judiciaire. Oui, c’est le califat du massacre. Le message est le repli sur soi et une répression encore plus vive. Khamenei cherche à compenser la défaite de son candidat favori à la présidentielle. Il pense que s’il avait réussi à mettre Raïssi à la présidence, il aurait pu empêcher le soulèvement de décembre 2017-janvier 2018.
C’est pour cette raison qu’il a placé ce bourreau au judiciaire et à l’Assemblée des Experts. Impliqué dans le massacre de 1988, le plus grand crime de la dictature religieuse, ce mollah est aussi chargé de combler toutes les fissures internes du régime, sinon les divisions et les défections ne laisseront aucun répit à Khamenei.
Toutefois, le régime n’a aucun moyen de se protéger. Il ne cesse d’aller de mal en pis : les batailles internes sans fin sur le GAFI, la chute libre de la monnaie, l’état alarmant du budget et des ressources financières, le trou noir des sanctions, l’échec et mat en Syrie où les mercenaires des gardiens de la révolution encaissent coup sur coup, la menace croissante posée par au moins dix millions de chômeurs, et plus important que tout, la fragilité de sa situation qui pousse les mollahs dans l’état d’alerte rouge permanent, heure par heure.
En fait le problème n’est pas que ce régime est aux prises avec telle ou telle crise. Le problème c’est que le régime des mollahs est entièrement en crise. Oui, dans la crise du renversement, du renversement et encore du renversement, qui ne le lâchera plus jamais. Même si son Guide suprême prononce la stupide sentence que 80 millions d’Iraniens doivent recopier trois fois ses discours absurdes !
Les mollahs n’ont aucune chance de survie. Tout au long de l’an dernier cependant, ils ont rêvé de trouver un moyen d’éliminer les Moudjahidine du peuple et la Résistance iranienne. C’est pourquoi ils ont concentré tous leurs efforts sur le terrorisme contre l’OMPI et sa diabolisation. Mais ils ont échoué.
Ils ont fomenté un plan de grand attentat terroriste contre la Résistance à Tirana en Albanie, un plan de grand attentat à la bombe contre le rassemblement annuel de la Résistance à Villepinte en France, des complots d’espionnage et de terrorisme contre des membres de la Résistance aux Etats-Unis et une vague immense de mensonges et de fake news dans la presse, internet et les réseaux sociaux contre ce mouvement, surtout en Iran. L’an passé, le régime a réalisé et diffusé une multitude de feuilletons et de films de télévision et de cinéma contre l’OMPI.
Ils n’ont rien tiré du terrorisme ni de la campagne de diabolisation. Mais pour être honnête, ils ont réussi dans un domaine, celui d’avoir montré cent fois clairement que la menace principale et l’alternative à leur régime sont les Moudjahidine du peuple d’Iran, les unités de résistance à l’intérieur du pays et le Conseil national de la Résistance iranienne.
Vous souvenez-vous des rêves des mollahs et de leurs partisans pour faire disparaitre la Résistance ? Ils pensaient qu’avec le transfert de l’OMPI hors d’Irak, cette organisation et toute la résistance s’effondreraient. Mais une fois de plus, il s’est avéré qu’ils emporteront ces rêves dans la tombe.
L’an dernier, le mouvement de la Résistance, qui s’est prolongé dans un millier d’Achraf, un millier d’unités de résistance, s’est étendu dans les rues et les villes d’Iran. A présent, la stratégie et les positions de la Résistance se retrouvent dans les mots et les revendications des ouvriers, des routiers, des enseignants, des étudiants, des paysans et des insurgés, partout en Iran : le renversement du régime est demandé par l’ensemble du peuple iranien.
C’est vrai que les unités de résistance avec leurs opérations contre les centres de répression et les symboles du pouvoir pour briser l’oppression, ont fait beaucoup de bruit. Dans certains mois de l’an passé, elles ont mené plus de 100 activités et opérations contre la répression. De ce point de vue, l’année qui s’achève a été celle de l’épanouissement du printemps de la stratégie de la Résistance. Une année qui a renforcé la perspective du renversement, en a tracé la route et a montré comment s’y prendre. Oui, l’armée du printemps est en marche, l’armée du printemps avec 100.000 pétales de roses rouges.
Juste en parallèle des révoltes de l’année qui s’achève et qui montrent la détermination de la société iranienne pour le renouveau et la venue du printemps, il y a eu également dans les rangs de la Résistance des efforts permanents pour faire progresser les valeurs humaines et les idéaux du mouvement. De l’organisation interne de l’OMPI jusqu’aux membres et aux partisans de la Résistance dans les divers pays du monde, en passant par les unités de résistance à travers l’Iran.
Ce qui a resplendi, c’est le jaillissement de volontés, le renouvellement des choix, le courant des motivations et des élans d’humanisme et de lutte.
Oui c’est vrai, c’est une fête de révolution, de changement et de transformation, on voit partout un bouillonnement et une fièvre, la fièvre de créer de nouvelles valeurs pour atteindre l’objectif glorieux de la liberté, pour annoncer que tout le monde s’engage à se sacrifier et à se dévouer toujours plus en faveur du peuple enchainé d’Iran, et pour montrer que la capacité du groupe, sa structure cohérente, aussi solide que l’acier, et la puissance du peuple, constituent la force immense qui va déraciner la dictature religieuse.
C’est pour cela que Massoud Radjavi a donné la bonne nouvelle que nous sommes entrés dans une nouvelle phase d’alerte ; quelle que soit la durée et les épreuves, nous devons être prêts parce que la politique de complaisance, celle qui a protégé les mollahs inhumains pendant 30 ans, a échoué. Le renversement de l’ennemi inhumain est certain. Le mouvement de la Résistance doit avant toute chose être déterminé et se préparer à plonger dans une mer de révolte et de révolution. Elle doit se préparer à affronter des tempêtes et à accomplir sa mission. J’adresse des milliers de saluts à votre détermination, à votre insurrection et à la résistance populaire.
Je rappelle à nouveau les paroles de Massoud Radjavi dans son discours historique à Racht (en 1980) : « La vie dépend de l’avenir et être vivant revient à investir dans le futur. A présent, si vous le voulez, si vous vous dressez, si vous êtes vigilants, c’est à vous de déterminer l’avenir. Il en a toujours été ainsi et il en sera comme cela jusqu’au bout. Aujourd’hui on ne peut briser les murs du temps que de cette façon. »
En ce début de la nouvelle année, je voudrais dire à toutes les mères et les pères, à mes sœurs et mes frères et à mes jeunes filles et fils, de se donner la main et de résister face à ces criminels sanguinaires, avec force et avec espoir, pour accueillir l’année 1398, l’année du soulèvement et de la révolution.
Faites en sorte que la solidarité et la compassion renaissent dans la trame de notre société blessée. Votre solidarité est cette force immense que les mollahs tentent nuit et jour d’enchainer ou d’anéantir.
Le peuple iranien veut la liberté et la justice.
Il veut l’égalité et l’indépendance.
Il veut la confiance, l’empathie et la coexistence.
Il veut le progrès économique et social.
Un Iran où tous bénéficieront du droit au travail et de l’égalité des chances, et que plus personne n’ait honte devant ses enfants à cause d’une table vide.
Nous voulons un Iran où la liberté rayonne, où les enfants, les adolescents et les jeunes soient heureux et où les talents brillent, où les femmes à la tête de la société endossent leurs responsabilités.
Un Iran qui vivra dans la paix, l’amitié et la coexistence avec ses voisins.
Le peuple iranien mérite un tel pays et forgera ce destin de ses propres mains.
Les portes de l’Iran sont ouvertes sur un futur débarrassé de l’oppression, de l’inégalité et de l’injustice. Une république fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, où règneront la souveraineté populaire et le vote du peuple, où le vote du peuple aura le premier et le dernier mot.
Alors lève-toi, car l’hiver s’en va
Ouvre les portes du jardin
Le parfum de Norouz embaume
Le parfum de ses fleurs embaume
Et le chant des rossignols retentit
Joyeux Norouz à toutes et tous !
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