Message à l’occasion de la Journée Internationale du Travail
Maryam Radjavi : La Journée internationale du Travail, journée om les travailleurs renouvellent leur engagement de renverser la tyrannie religieuse
Travailleuses et travailleurs d’Iran, ouvrières et ouvriers,
Travailleurs des industries, du pétrole, des mines, ouvriers du bâtiment et de chantiers, infirmières, petits vendeurs de rue, porteurs, petits transporteurs du carburant, petits porteurs de charges, tisserands de tapis, riziculteurs, agriculteurs, routiers, transporteurs de voyageurs, coursiers motorisés et tous les travailleurs opprimés sans travail stable.
Frères et sœurs excédés, qui avez accumulé la poudre de la colère et du mécontentement de la société iranienne dans votre détermination et votre volonté et qui vous préparez au soulèvement et au renversement. Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne Journée internationale du travail, jour où les travailleurs renouvellent l’engagement de renverser les bases de l’oppression, de l’exploitation et de la tyrannie religieuse. La Journée internationale des travailleurs en Iran n’est pas connue pour ses innombrables douleurs, comme les salaires de misère, la rue, l’insécurité permanente de l’emploi, l’absence d’assurance médicale, de traitement et de médicaments, et les enfants au ventre vide. Mais elle est connue pour les brillants honneurs de la classe ouvrière iranienne : l’honneur de la participation active et militante dans les soulèvements, l’honneur d’avoir pris d’assaut les prisons de Khamenei avec d’innombrables prisonniers lors de la révolte de 2022 et ses nombreux martyrs dans ce soulèvement et l’honneur de combattre dans les unités de résistance.
L’exécution de quatre travailleurs héroïques, Mohsen Shekari, Majidreza Rahnavard, Mohammad Mahdi Karami et Mohammad Hosseini, a été la vengeance cruelle de Khamenei pour la présence combative des travailleurs iraniens dans le soulèvement.
Khamenei veut intensifier la répression
Les paroles de Khamenei le 20 mars [premier jour de l’année iranienne] qui a lancé le slogan de la nouvelle année de son régime comme « un bond dans la production avec la participation du peuple », avant d’ajouter « nous devons rendre l’économie populaire », indiquent une nouvelle préparation inquiétante pour intensifier la répression et l’exploitation des travailleurs.
Le 24 avril, à l’approche de la Fête du Travail, il a mis en avant la même politique et a déclaré, en faisant référence aux attaques de missiles et de drones du régime, que “les progrès en matière d’armement ont surpris les ennemis”. Khamenei envisage une nouvelle phase de militarisation de l’économie iranienne afin de pouvoir couvrir le coût de la guerre dans la région et de l’expansion des industries militaires en absorbant le maximum des revenus et des actifs du pays. Selon les estimations des instituts internationaux, le budget militaire du régime était le 10e au monde en 2022[1].
Outre les sommes énormes allouées chaque année dans le budget public à des fins militaires, le 7e Plan de développement stipule également que 5 % du budget sera consacré chaque année aux affaires militaires. Les responsables du ministère de la Défense du régime ont admis avoir employé des milliers d’entreprises pour développer l’industrie des missiles. Sous le prétexte trompeur de rendre l’économie populaire, Khamenei transfère d’autres parts importantes des biens publics et des entreprises économiques d’État aux Gardiens de la révolution et aux fondations sous son commandement.
Cette évolution est suivie par une autre fermeture massive d’usines et d’entreprises manufacturières, une nouvelle vague de licenciements sous le nom d’« ajustement des forces » et de plonger les autres travailleurs dans le travail temporaire pour renforcer le contrôle du travail et réduire les salaires.
La baisse des salaires des travailleurs et la systématisation du travail temporaire constituent une autre politique majeure de Khamenei. Le salaire mensuel minimum des travailleurs iraniens, qui équivalait à 235 dollars en 2011, est désormais tombé à environ 110 dollars. Aujourd’hui, les travailleurs iraniens comptent parmi les travailleurs les moins chers au monde. Jusqu’à présent, ce salaire de misère n’est pas accordé à une partie importante des travailleurs. Selon le « Septième programme de développement », qui formulait les lignes les plus importantes de la politique prédatrice voulue par Khamenei :
Désormais, les travailleurs nouvellement embauchés ne peuvent recevoir pendant trois ans que la moitié du salaire minimum. De plus, l’employeur a le droit de résilier unilatéralement le contrat pendant cette période (article 15).
Les employeurs sont autorisés à employer des prisonniers et des personnes handicapées avec des salaires inférieurs au salaire minimum (article 16).
Face à l’expansion de la précarité du travail et au développement du travail temporaire, toute embauche officielle sera désormais interdite. L’emploi de ressources humaines n’est autorisé que dans le cadre de contrats de trois à cinq ans. (Article 271)
En même temps, le gouvernement d’Ebrahim Raïssi a décidé de confier la fixation du salaire minimum au Parlement – alors qu’elle se faisait jusqu’à présent dans une réunion tripartite en présence de représentants du gouvernement, d’employeurs et de représentants des travailleurs – afin de supprimer tout obstacle à la réduction des salaires.
Ce maigre salaire n’est même pas versé à temps à une partie importante des travailleurs, notamment les employés municipaux. Les retards de salaire durent parfois plus d’un an. Une autre méthode inhumaine de ce régime pour réduire le coût du travail consiste à supprimer les mesures de sécurité, portant atteinte à la vie des travailleurs. Aujourd’hui, les lieux de travail sont devenus des lieux de mort et de blessure fréquents ou de prisonniers soumis aux travaux forcés. Selon le rapport de l’Organisation de médecine légale, au cours du premier semestre 2023 seulement, le nombre de travailleurs tués dans des accidents du travail se monte à 1077.
Élever le niveau de lutte des travailleurs iraniens
La guerre que livrent les mollahs aux travailleurs iraniens, qui vise tout leur travail, leur santé et leur vie, a une double intensité lorsqu’il s’agit des femmes. Leurs salaires sont inférieurs à ceux des hommes et leurs heures de travail sont plus longues, notamment dans les petits ateliers ou les ateliers à domicile. Le nombre de femmes qui ont pu trouver un emploi est tombé à un huitième des femmes en âge de travailler. Et les femmes chefs de famille, dont le nombre atteint plus de 6 millions, vivent pour la plupart en dessous du seuil de pauvreté.
Malgré la brutalité du tyran, de son gouvernement et de ses gardiens de la révolution dans leur exploitation et leur répression, les manifestations et les grèves des travailleurs iraniens, malgré de nombreuses arrestations, licenciements et suspensions, se sont poursuivies tout au long de l’année. Chaque semaine et chaque jour les travailleurs iraniens ont crié dans les rues des villes iraniennes, avec courage et persévérance.
En contraste avec ce soulèvement en extension, ni les organes anti-ouvriers ni les forces de répression, ni les avoirs et les holdings du corps des pasdarans, de la milice du Bassidj et de la police, ni la richesse légendaire de Khamenei dans le « QG exécutif des ordres de Khomeiny » et des fondations prédatrices Mostazafine et Astan-e-Qods, qui ont fait monter en flèche le sang et les souffrances des travailleurs iraniens, n’ont pas réussi à sortir le régime de l’impasse.
Les travailleurs iraniens ont élevé le niveau de leur lutte politique et de classe lors des soulèvements de ces dernières années. Ils ont dénoncé la trahison des soi-disant réformateurs, les trainant dans la boue tout en les écartant, ils ont largement boycotté les farces électorales scandaleuses du régime et piétiné les vestiges de la dictature renversée précédente et ses faux prétendants.
Le signe le plus important de l’avancée de la lutte ouvrière est que la nouvelle génération se tourne vers les unités de résistance et se bat pour renverser le régime tout entier.
Comme l’a souligné le dirigeant de la Résistance iranienne, Massoud Radjavi : « Le soulèvement du peuple y parviendra avec les unités de résistance et les villes insurgées ».
Vive la liberté !
Vive les travailleuses et travailleurs d’Iran !
[1] Institut international d’études stratégiques, New York Times,
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