Le compte à rebours de la dictature fasciste des mollahs a commencé
Pasionaria de la résistance iranienne en exil (à Paris), Maryam Radjavi est «le soleil de la révolution» tel que les Moudjahidine de l’OMPI (Organisation des moudjahidine du peuple, fondée par Massoud Radjavi, son époux) la désignent. Elle est l’icône de l’opposition iranienne. obscurantiste de Velayat-e Faquih
Elle revient dans cette interview sur les manifestations monstres qui ont touché plusieurs villes de l’Iran en ce début d’année, réaffirme leur caractère éminemment «politique», et dit toute sa détermination, celle du peuple et de la résistance iranienne à renverser le régime.
L’une des principales différences du soulèvement de la fin de 2017, début de 2018, affirme-t-elle, avec le soulèvement de 2009 est que celui-ci a débuté par un conflit électoral entre les différentes factions au pouvoir. «Alors que cette fois, il s’agissait du commencement d’un affrontement entre les couches défavorisées de la société et le système répressif, belliciste, (…) pilleur des biens du peuple.
La pauvreté contraint les Iraniens, selon elle, à vendre les organes de leur corps pour survivre (…)». Le peuple iranien, rappelle la présidente du CNRI, a déclenché et vécu trois grands mouvements au cours du siècle dernier : au début du vingtième siècle, il a mis fin à la monarchie absolue, la remplaçant par une monarchie constitutionnelle au régime parlementaire.
Au milieu du même siècle, le mouvement national iranien dirigé par le Dr Mohammad Mossadegh nationalisait l’industrie pétrolière iranienne. Le troisième mouvement révolutionnaire visait la dictature du shah et du système monarchique vers la fin des années 1970. «Aujourd’hui, cela fait plus de trois décennies que nous préparons le quatrième grand mouvement de notre pays.
Nous nous considérons comme les héritiers des trois mouvements précédents et plus particulièrement le mouvement national dirigé par le Dr Mossadegh.» «Les soulèvements populaires ne cessent jamais (…), ajoute-t-elle, et au fil du temps, une vague va monter après une autre.»
– A Paris, comme dans de nombreuses autres villes du monde, des manifestations ont été organisées en soutien à ce que votre mouvement qualifie de «révolution» du peuple iranien contre la dictature des mollahs. En tant que présidente du Conseil national de la résistance iranienne, le CNRI, instance fédérant l’opposition en exil, où en est la mobilisation iranienne aujourd’hui ? Et ce, à l’heure où l’on parle d’une cinquantaine de morts, de nombreux blessés et de milliers d’arrestations – d’une centaine de villes iraniennes touchées par les manifs –, et que certaines informations évoquent un retour au calme. Qu’en est-il au juste ?
La première et ultime vérité dans le rapport du peuple iranien et le régime au pouvoir dans notre pays est que la quasi-totalité de la population veut le renversement de cette dictature religieuse et fasciste. Cette vérité constitue, depuis de longues années, l’équation principale de la question iranienne. Des autorités du régime elles-mêmes ont reconnu, dans le contexte de leurs divergences internes, que 96% de la population s’opposent à leur pouvoir, et que 4% seulement sont bénéficiaires du maintien du système en place.
C’est uniquement en recourant à une répression absolue et continuelle que le régime des mollahs a pu rester au pouvoir, une répression mise en relief notamment par plus de 120 000 exécutions politiques, la plupart des victimes étant membres ou sympathisants de l’Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). En 1988, ce régime a massacré plus de 30 000 prisonniers politiques en l’espace de quelques mois. Presque tous les responsables actuels du régime ont été impliqués dans ce grand crime contre l’humanité.
Le régime avait réussi à le dissimuler sous une chape de plomb, empêchant l’exfiltration d’informations sur ce massacre et en traçant une ligne rouge infranchissable autour de son crime monstrueux. Cette situation a changé l’année dernière grâce à un appel solennel de la Résistance iranienne qui a ravivé le sang versé et le message que portaient ces martyrs sur les échafauds d’exécution, faisant de ce massacre une question sérieuse d’abord à l’intérieur du pays, ensuite sur le plan international.
Ebraham Raïssi, qui était le candidat favori de Khamenei pour la présidentielle de l’année dernière, est l’un des principaux exécutants de ce crime ; il a été de ce fait contraint de se retirer. La répression des femmes, la lapidation, l’amputation des mains et des pieds, l’arrachage des yeux, l’utilisation des méthodes barbares de la torture physique et psychologique sur les prisonniers sont d’autres formes de la répression pratiquées par ce régime. Dans le même temps, le peuple iranien est extrêmement pauvre, selon les responsables, un tiers de la population souffre de la faim et 70% de la population active vit sous le seuil de pauvreté.
Les salaires de presque tous les travailleurs iraniens sont en dessous du seuil de la pauvreté. Parmi plus de 10 millions de chômeurs, plusieurs millions sont des diplômés de l’université. Des millions de toxicomanes, un environnement détruit, la corruption généralisée des responsables au sommet de l’Etat… constituent une autre partie du bilan de ce régime. L’exportation de la guerre et du terrorisme vers d’autres pays et la dépense, chaque année, des dizaines de milliards de dollars de la richesse du peuple iranien dans ce but pour des projets atomiques et balistiques… montrent l’autre face de l’Iran sous le joug des mollahs qui abusent de la religion dans leurs desseins.
Ceci n’est qu’une partie de la situation infernale que les mollahs et les pasdarans ont imposée au peuple iranien. Par conséquent, il ne faut pas s’étonner que tous les Iraniens, qu’ils soient chiites, sunnites, chrétiens ou autres et toutes les ethnies, les Perses, les Arabes, les Baloutches… tous ensemble, ont crié «Mort à Khamenei !» et «Mort au dictateur !» Oui, la population de l’Iran, dans son ensemble, veut le renversement du régime criminel au pouvoir et l’avènement d’un Iran libre, prospère et démocratique.
Ce soulèvement a eu, jusqu’à présent, pour résultat trois changements importants, dont chacun est une défaite majeure et irréversible pour le régime : tout d’abord, la peur a changé de camp dans le pays et maintenant ce sont les mollahs qui ont peur. Les discours de Khamenei et d’autres dirigeants du régime qui disent : «Nous comprenons vos revendications, mais séparez vos rangs de celui des ‘‘émeutiers’’», sont l’expression de leur frayeur. C’est la première fois qu’ils se disent prêts à entendre les demandes du peuple.
Deuxièmement, le mythe de la toute puissance des Gardiens de la révolution islamique a été brisé. Ces derniers avaient créé une grande unité appelée le 31e Corps, dont la mission était spécifiquement de faire face aux soulèvements éventuels dans chacune des provinces du pays. Mais ils n’ont pas pu empêcher la mobilisation des protestataires. Plus important encore : ils n’ont pas pu empêcher l’extension rapide du soulèvement aux autres villes d’Iran.
Troisièmement, contrairement à ce qu’affirment les mollahs et les tenants d’une approche complaisante vis-à-vis de ce régime en Occident, une mobilisation de cette ampleur a montré qu’il existe au sein même de la société iranienne une force capable de déclencher un tel soulèvement.
Ils prétendaient depuis longtemps en recourant aux arguments trompeurs que l’opposition au régime ne venait que des groupes exilés basés à l’extérieur de l’Iran et qu’à l’intérieur les rivalités entre les deux factions du régime étaient les éléments déterminants. Maintenant, Khamenei avoue (discours du 9 janvier) que la partie «organisée» du soulèvement a été dirigée par l’OMPI.
Dans ce même discours du 9 janvier, Khamenei a averti avec une vive inquiétude que les soulèvements se poursuivraient. Il devrait avoir très peur. Les soulèvements populaires, de par leur nature, ne cessent jamais ; au fil du temps, une vague va monter après une autre.
– Beaucoup de choses sont dites sur les événements qui secouent l’Iran. Alors que certains analystes évoquent des manifestations sur fond de guerre larvée entre réformateurs et conservateurs, sur une probable instrumentalisation de la colère populaire par ces derniers (dont la vieille garde de l’ancien président Ahmadinejad) pour faire entre autres capoter les «réformes» du président Rouhani, d’autres attribuent à ces manifestations un contenu social et économique. Est-ce la «révoltes des affamés», comme certains la qualifient, une explosion populaire contre la vie chère ? Autrement, – et les dirigeants du CNRI soutiennent la thèse – que ces manifestations ont un caractère éminemment politique. Preuve en est, la prise à partie par les manifestants des symboles de la dictature des mollahs, les slogans anti-Khamenei, etc. Pourriez-vous nous en dire davantage ?
Ce soulèvement a deux piliers fondamentaux : le mécontentement profond du peuple dû à leurs problèmes économiques et sociaux devenus quotidiens, à savoir la pauvreté, le chômage, l’inflation, la marginalisation, la misère… Et, deuxièmement, la répression, les exécutions et tueries, et les discriminations ethniques et religieuses…
Dans ces conditions, la présence d’une force politique active qui, depuis près de quatre décennies, fait écho des revendications du peuple iranien, s’est transformée aujourd’hui en une présence efficace et influente à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) et sa composante principale, l’Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) incarnent l’espoir et l’aspiration du peuple iranien à la liberté et à une vie meilleure, et en ce sens réclame la fin du régime de Velaya-e Faqih, toutes factions confondues.
Ce n’est pas sans raison que la population qui est descendue dans la rue scandait simultanément «Mort à Khamenei !» et «Mort à Rohani !» Cependant, chaque fois qu’un soulèvement s’est déclenché, même si au début celui-ci a eu l’apparence d’une sorte de règlement de comptes interne entre les factions, il s’est rapidement transformé en un soulèvement contre la totalité du régime. C’est ce qui s’est passé il y a neuf ans.
En fait, l’une des principales différences du soulèvement de la fin de 2017, début 2018, avec le soulèvement de 2009 est que celui-ci a débuté par un conflit électoral entre les différentes factions au pouvoir. Alors que cette fois, il s’agissait du commencement d’un affrontement entre les pauvres et les couches défavorisées et opprimées de la société et le système répressif, belliciste, et en même temps voleur et pilleur des biens du peuple.
La pauvreté contraint les Iraniens de vendre les organes de leur corps. La vente de reins, de cornées, etc. est monnaie courante, alors que de nombreuses mères sont amenées à mettre en vente les bébés qu’elles portent dans leur ventre ou leurs nourrissons. En plus de la vie sous le seuil de la pauvreté, qui touche la moitié de la population, les autorités ont dû établir également une «ligne de survie» pour ceux qui risquent la mort en raison de la misère et de la faim.
Près de vingt millions de personnes vivent en marge des villes et sont dépourvues du minimum de moyens pour survivre. A ces éléments, il faut ajouter la présence de l’OMPI au cœur de l’opposition iranienne. Une organisation dotée d’une expérience de 52 ans de lutte continue contre les deux dictatures, celle du shah et celle des mollahs, qui a offert plus de 100 000 martyrs pour la liberté et la démocratie en Iran. Une organisation qui constitue la base de l’alternative populaire incarnée par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI).
Une alternative, dont le projet politique est axé sur le rejet du shah et du cheikh [mollah], et qui propose des solutions populaires, progressistes et démocratiques à tous les problèmes de la société en crise de l’Iran. Le CNRI a préparé un projet de société pour l’Iran de demain dont l’essentiel consiste à protéger les droits et les libertés de tout un chacun, l’égalité des droits politiques, économiques et sociaux entre les femmes et les hommes, l’autonomie pour toutes les ethnies iraniennes dans le cadre d’un Iran uni, la coexistence pacifique avec les pays voisins… présenté en une plateforme en dix points.
C’est cet état des choses qui a terrifié le régime clérical. Khamenei a déclaré dans son discours du 9 janvier que les moudjahidine s’y préparaient depuis des mois… Prêts pour aller voir telle ou telle personne ; trouver des gens à l’intérieur pour les aider à venir lancer des appels aux autres. Ils [les moudjahidine] ont eux-mêmes appelé également à scander «Non à la vie chère !». Eh bien, c’est un slogan qui plaît à tout le monde. Ils ont attiré un nombre de personnes avec ce slogan. Puis, ils sont intervenus sur le terrain pour poursuivre leurs propres objectifs en entraînant les gens avec eux.
– Le CNRI parie sur une chute imminente du régime iranien. Les capacités de nuisance – au niveau interne et son influence grandissante dans la région – plaident par contre pour davantage de raidissement du régime et sa toute puissance. 40 ans presque après la révolution islamique, pensez-vous que le régime peut basculer sous les coups de boutoir des manifestants ?
Si vous me demandez quel est le point le plus fort du régime des mollahs au pouvoir en Iran, je vous répondrai : mensonge et démagogie. Ce régime est passé maître dans la guerre psychologique, c’est pourquoi l’ampleur et les conséquences de la guerre psychologique qu’il a utilisée contre la Résistance iranienne n’en sont pas moins importantes que sa répression.
Un exemple bien connu : alors que ce régime théocratique a infligé les déchirures les plus profondes à l’unité de Palestine, il prétend être le seul défenseur des Palestiniens et de leurs droits. En effet, selon les termes du Coran, ce régime est l’ennemi le plus haineux de l’islam et des valeurs de cette grande religion.
Avec cette introduction, permettez-moi de préciser que, contrairement aux apparences et ses démonstrations de force, le régime des mollahs est extrêmement pourri et faible. Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que l’ingérence de ce régime dans d’autres pays de la région est en réalité sa tentative de déplacer sa grande guerre contre le peuple iranien vers d’autres pays.
C’est l’exportation de la crise et du terrorisme par ce régime que les populations de la Syrie, de l’Irak, du Yémen, du Liban et d’autres pays encore en ont payé le prix et paient encore. Alors oui, le peuple iranien et sa Résistance organisée sont déterminés à renverser ce régime et ils le renverseront. Le compte à rebours pour la fin ce régime a commencé. Il est possible que le régime puisse, en recourant aux exécutions et à la répression, retarder temporairement cette grande transformation, mais je peux vous assurer qu’il n’échappera pas à ce destin. L’avenir de l’Iran sera la liberté et la démocratie, la paix et la prospérité.
– Le sujet des manifestations iraniennes a été au cœur d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Le CNRI évoque déjà une victoire importante. L’opposition en exil ne craint-elle pas un jeu de puissances ? Que ces manifestations soient utilisées notamment par la partie américaine pour dénoncer l’accord sur le nucléaire et à d’autres puissances mondiales (France et Grande-Bretagne) pour amener le régime iranien à faire plus de concessions ?
Même si le fait que le Conseil de sécurité de l’ONU ait débattu de la répression du peuple iranien par le régime des mollahs est en soi un progrès important, l’avenir de l’Iran sera fixé par l’affrontement entre ce régime, d’un côté, et le peuple iranien et sa résistance, de l’autre. Le peuple iranien et sa résistance ont la capacité nécessaire pour renverser le régime de Velaya-e Faqih.
Notre seule demande auprès de l’Occident consiste à ce qu’il garde une position de neutralité entre le peuple iranien et le régime en place, autrement dit à ne plus l’aider, ne pas créer d’obstacles sur le chemin de son renversement, ne pas se mettre aux côtés du régime contre la volonté du peuple et respecter le droit légitime du peuple iranien à la résistance pour la liberté.
Tout le monde se souvient que lors du soulèvement populaire de 2009 contre le régime des mollahs, c’était le gouvernement américain qui s’était rangé aux côtés du régime. Vous n’êtes pas sans savoir qu’au cours des décennies écoulées, les gouvernements occidentaux ont toujours pris position en faveur du régime et contre le peuple et sa résistance. Les Etats-Unis ont inscrit l’OMPI sur leur liste noire des organisations terroristes pendant 15 années (de 1997 à 2012).
Lors de l’invasion de l’Irak en 2003, les forces américaines ont bombardé les bases de l’Armée de la libération nationale de l’Iran (ALNI) en Irak, tuant ou blessant des dizaines de nos frères et sœurs. L’Union européenne, le Royaume-Uni et d’autres pays avaient également inscrit l’OMPI sur leurs listes noires respectives. Mais, en s’appuyant sur les justices de ces pays, nos avocats et nos propres efforts, nous avons pu obtenir des décisions des tribunaux contre notre inscription sur ces listes.
Toutefois, je dois rappeler le fait qu’aujourd’hui, la situation du régime des mollahs s’est tellement dégradée et la détermination du peuple et de la résistance iranienne pour le renverser est tellement forte qu’aucun soutien étranger ne pourra le sauver d’une chute certaine, même si ce soutien pourrait prolonger encore un peu son existence.
– Dernière question : le CNRI en appelle à la solidarité internationale. Les Etats-Unis d’Amérique, entre autres, ont exprimé clairement leur soutien à la lutte du peuple iranien pour son émancipation du régime des mollahs. Un tel soutien n’est-il pas appréhendé comme un handicap par l’opposition dès lors qu’il fournit des arguments au régime pour pointer du doigt l’intervention étrangère, discréditer et mieux réprimer ensuite le mouvement ?
L’ennemi principal du peuple iranien n’est autre que le régime criminel de Velaya-e Faqih qui a mené des générations entières de notre peuple et notre pays vers la mort et la destruction. C’est ce que notre peuple sent et comprend profondément. Le reste du monde a pu regarder et constater cette réalité lors des récentes manifestations. Notre peuple s’est habitué à voir et à entendre ce genre de propagande de la part des responsables du régime et n’attache aucune valeur à ses manœuvres en ce sens.
Par ailleurs, le peuple iranien connaît les Moudjahidine du peuple depuis 52 ans et le CNRI depuis 36 ans. Ce peuple ne se laissera jamais duper par la propagande de ce régime contre l’OMPI : plus de 120 000 enfants du peuple iranien sont tombés en martyrs sur cette voie. Le peuple est donc parfaitement conscient que cette résistance est indépendante jusqu’à la moelle et ne compte que sur elle. L’autre vérité est que le peuple iranien a déclenché et vécu trois grands mouvements au cours du siècle dernier : au début du XXe siècle, il a mis fin à la monarchie absolue, la remplaçant par une monarchie constitutionnelle au régime parlementaire.
Au milieu du même siècle, le mouvement national iranien dirigé par le Dr Mohammad Mossadegh nationalisait l’industrie pétrolière iranienne. Le troisième mouvement révolutionnaire visait la dictature du shah et du système monarchique vers la fin des années 1970. Aujourd’hui, cela fait plus de trois décennies que nous préparons le quatrième grand mouvement de notre pays. Nous nous considérons comme les héritiers des trois mouvements précédents et plus particulièrement le mouvement national dirigé par le Dr Mossadegh.
Ce qu’il s’est passé en Iran au cours de toutes ces années est surtout une grande révolution dans la pensée et la réflexion politiques. S’il est vrai que notre peuple a payé un lourd tribut, il est aussi vrai que quand notre révolution l’emportera en provoquant la chute des mollahs, le phénomène sinistre qu’est le fondamentalisme religieux qui instrumentalise la religion pour s’accaparer du pouvoir et lancer la machine de la répression prendra fin. L’islam sortira blanchi de cette influence néfaste.
La liberté, l’amour, la fraternité et la justice remplaceront le mensonge, la répression, la haine et la démagogie qui se sont imposés au nom de l’islam. C’est ce à quoi notre propre culture et notre propre histoire appellent. Permettez-moi de m’adresser, par l’intermédiaire de votre journal, à nos frères et sœurs en Algérie pour leur demander fraternellement de soutenir le soulèvement populaire en Iran pour un changement de régime dans notre pays par tous les moyens à leur disposition.
La mainmise de la dictature religieuse sur le pouvoir en Iran depuis 1979 a déclenché également un désastre généralisé pour les intérêts fondamentaux des pays de la région, plongeant une partie du Moyen-Orient dans un bain de sang. L’instauration de la liberté et de la démocratie en Iran contribuera sans doute aux efforts des autres pays frères pour tourner cette page sombre de l’histoire de notre région, et sera annonciatrice de la paix, du vivre-ensemble et des progrès tous azimuts.