“Lord Russel, un homme de justice et de valeurs”
Honorable famille de Lord Russell-Johnston, cher Lord Slynn, Baronne Harris et Lord King, Mesdames et messieurs,
Lord Russell-Johnston n’est plus parmi nous. C’est pour nous la cause d’un grand chagrin, pour moi comme pour chaque membre de la Résistance iranienne. Le mouvement pour la liberté de la nation iranienne a perdu un ami bien aimé, un homme qui se battait pour la justice et un grand allié. Et le peuple d’Ecosse et d’Angleterre, a perdu un symbole qui représentait l’endurance de leurs valeurs.
En ce triste moment, mes compatriotes, et le peuple d’Ecosse et d’Angleterre partagent notre peine pour la perte de Lord Russell-Johnston.
J’adresse mes plus sincères condoléances à sa femme bien-aimée, Joan, et à ses fils Graham, David et Andrew.
J’adresse également mes condoléances à la grande famille de la résistance iranienne, spécialement les Moudjahidine de la Cité d’Achraf, à Lord Dolakia à Mike Hancock et aux Libéraux Démocrates du Royaume Uni, ainsi qu’à Lord Corbett, Lord Slynn et au Comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran.
Le célèbre poète écossais Walter Scott disait que : le courage est essentiel pour découvrir la vérité, et la connaissance de cette vérité est essentielle pour posséder la vertu. Et Lord Russell-Johnston était un de ces grands hommes qui a fait preuve de courage et de quête de la vérité dans sa défense persistante de l’idéal de la liberté. Et c’était là, sa plus haute vertu. Comme le disait le dirigeant démocrate libéral, Nick Klegg, « il était à lui seul une institution ».
Sa défense de la liberté doit être vue dans son opposition au fascisme religieux en Iran, la plus grande menace mondiale.
Dans les années 1980, en tant que membre de la Chambre des Communes, il s’est levé en soutien à la Résistance iranienne. C’est à cette époque qu’il a rencontré Massoud Radjavi, le président du Conseil national de la Résistance iranienne, ici à Auvers-sur-Oise.
En 1982, avec six autres députés du parti démocrate libéral, il a écrit une lettre à Massoud Radjavi pour déclarer le soutien de leur parti à la Résistance iranienne. Ce soutien s’inscrivait dans son engagement dans la liberté. Lord Russell-Johnston a joué un rôle important dans la campagne contre l’étiquette injuste du terrorisme contre les Moudjahidine du peuple.
Il figurait au nombre des 35 parlementaires qui ont porté plainte contre cette étiquette devant le tribunal de la POAC, sous la direction de Lord Slynn. Il a personnellement déposé deux témoignages devant la POAC et a assisté à plusieurs audiences de cette affaire.
A l’étranger, il s’est rendu partout pour faire progresser cette campagne, de Copenhague à Oslo, de Luxembourg à Paris, de Strasbourg à Rome.
Lord Russell-Johnston a aussi été un des partisans les plus passionnés des Moudjahidine du peuple de la Cité d’Achraf.
En plusieurs occasions, il les a défendus contre les pressions des mollahs et a appelé les organes internationaux à empêcher la violation de leurs droits et de leurs libertés.
Sa voix lors de son dernier discours, le 28 juin dernier, résonne toujours dans notre cœur. Il soulignait que la victoire arrivait et il martelait : « vous devez persister, persister et persister. »
Et dans une de ses lettres, il m’a écrit : « Plusieurs de mes amis bien intentionnés m’ont conseillé de ‘ralentir’. Je pense que c’est le pire des conseils !! Tant que je le pourrai, je ferai du mieux que je le pourrai. » Aujourd’hui, nous disons à Lord Russell-Johnston : Oui, vous avez fait du mieux que vous le pouviez.
En réalité, il s’est soulevé contre la politique de complaisance à cause de son engagement dans la liberté. Et il s’est érigé contre les violations de la démocratie et des droits de l’homme au nom de contrats et d’intérêts commerciaux.
Il était un de ces symboles dont notre monde a tant besoin aujourd’hui. De nos jours, alors que peu défendent la liberté, alors que le combat pour la démocratie est calomnié, on chérit d’autant mieux la position de grands hommes comme Lord Russell-Johnston.
Néanmoins, je pense que le monde n’aura pas compris sa valeur quand il était encore de ce monde. Je me souviendrai toujours de son courage, de son dur labeur, de son amour pour la liberté et de sa gentillesse. Aujourd’hui, nous lui disons adieu.
Mais son souvenir, son nom, son héritage, son engagement et sa détermination à résister restera à jamais grave dans l’histoire de notre nation et celle de l’Ecosse et de l’Angleterre. Les valeurs qu’il défendait triompheront. Et à la libération, le peuple iranien honorera sa mémoire.
Je vous souhaite à tous de la patience, à sa famille, Chère Joan, Chers Andrew, Graham et David, et à ses proches. La Grande-Bretagne sera à jamais fière de lui. Nous le saluons et que son âme repose en paix.
Que Dieu vous bénisse tous.
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