Maryam Radjavi : pourquoi le 20 juin 1981 reste une date historique pour l’Iran
Le 20 juin 1981, a tracé une frontière entre deux destins et deux horizons politiques différents
Dans l’après-midi du samedi 20 juin 2020, à l’occasion du 40e anniversaire de la résistance du peuple iranien contre la dictature religieuse, une conférence internationale reliée en ligne à 2000 points du monde, s’est tenue en Albanie à Achraf-3 en présence de Maryam Radjavi.
La conférence célébrait le début de la 40e année de résistance, entamée le 20 juin 1981 à Téhéran, avec une manifestation pacifique d’un demi-million de personnes qui a été réprimée dans le sang sur ordre de Khomeiny. Le soir-même commençaient les exécutions massives et se levait la résistance à la tyrannie. C’est pourquoi cette date marque désormais la Journée des martyrs et des prisonniers politiques.
C’est également à cette date qu’a été fondée l’Armée de libération nationale iranienne. Le 20 juin incarne donc de nombreux points d’orgue de la résistance pour le renversement de la dictature religieuse.
Cette conférence a réuni des représentants des communautés iraniennes de divers pays, des personnalités politiques, des parlementaires et des défenseurs des droits humains à travers le monde.
Des personnalités ont pris la parole, d’autres ont adressé des messages vidéos pour exprimer leur solidarité avec le peuple iranien qui se soulève pour la liberté.
D’anciennes prisonnières politiques des années 1980, membres des Moudjahidine du peuple, ont témoigné depuis la ville d’Achraf-3 de leur engagement durant toutes ces années. Elles ont été suivies par des représentantes d’associations d’Iraniens en Amérique du Nord et en Europe.
Dans son intervention, Maryam Radjavi a déclaré :
Mes chers compatriotes,
Insurgés et unités de résistance,
Familles des martyrs et des prisonniers politiques,
Le 20 juin marque le début de la 40e année de résistance nationale à la tyrannie religieuse, la Journée des martyrs et des prisonniers politiques et l’anniversaire de la fondation de l’Armée de libération nationale iranienne, pour laquelle je vous adresse mes salutations.
Je rends hommage aux fondateurs de cette grande étape majeure, en particulier à Massoud Radjavi, le dirigeant du soulèvement historique du 20 juin 1981.
Saluons la génération du 20 juin 1981, et sa galaxie de martyrs, depuis Achraf Radjavi et Moussa Khiabani, en passant par Sedigheh et Neda, et jussqu’au dernier martyr des unités de résistance !
Dans l’histoire contemporaine de l’Iran, aucun événement n’a été aussi important que le 20 juin 1981 pour mettre en lumière la frontière profonde tracée entre le front de la liberté et celui de la tyrannie. Et aucun chapitre n’a eu un rôle aussi puissant pour orienter la société iranienne vers la liberté et la justice.
Cette confrontation a bien eu lieu à l’époque de la Révolution constitutionnelle de 1906.
Cette confrontation a aussi eu lieu dans le mouvement de nationalisation du pétrole sous la direction du Dr Mohammad Mossadegh.
Mais durant les cent dernières années, jamais cette démarcation n’a été aussi claire.
Ainsi, le 20 juin a tracé une frontière entre deux voies, deux destinées et deux horizons historiques :
Une frontière entre la tyrannie et la liberté
Une frontière entre la superstition et l’extrémisme d’une part, et l’islam de la liberté et de l’émancipation d’autre part.
Une frontière entre l’opportunisme, les postures de gauche et les gestes gratuits d’une part, et le sacrifice et le tribut versé d’autre part.
Une frontière entre plier devant le fascisme religieux et adhérer au front commun de la monarchie et des mollahs d’une part, et la ligne rouge et brulante de la résistance la tête haute, dévouée et en première ligne.
Une frontière entre ce qu’il ne faut pas faire et ce qu’il faut faire.
Une frontière entre la capitulation et le compromis d’une part et la résistance à n’importe quel prix d’autre part.
Et la frontière entre le repentir et inciter au repentir d’une part et d’autre part la lutte et la résistance en restant fidèle à ses convictions, et à la totalité de ses principes et ses engagements.
D’un point de vue historique, le 20 juin est à l’opposé du coup d’Etat du 19 aout 1953 contre Mossadegh, quand les partis politiques de l’époque ont sombré dans la passivité et le désespoir et ont disparu de la scène politique. Mais on peut voir clairement dans le 20 juin qu’avec la résistance, l’avenir nous appartient, la victoire nous appartient.
Il y a deux jours, le président de la République française, Emmanuel Macron, pour le 80e anniversaire de l’appel au peuple français du 18 juin 1940 du général de Gaulle, a rappelé que ce message s’adressait aux femmes et aux hommes de bonne volonté qui refusaient de se soumettre à l’ennemi.
Chers amis,
Le reflet de l’histoire de ces quatre décennies montre clairement la nécessité et la légitimité du 20 juin 1981, et c’est pour cette raison, qu’après toutes ces années, il n’a pas disparu sous la poussière du temps.
Au lendemain du 20 juin 1981, le parquet révolutionnaire de Khomeiny a publié les photos d’adolescentes de 16 à 17 ans, sympathisantes des Moudjahidine du peuple (OMPI / MEK), qui avaient été exécutées, pour demander aux familles de venir identifier le corps de leurs enfants, car elles n’avaient pas dit leur nom, elles s’étaient présentées comme des Moudjahidine du peuple avec comme adresse le cœur du peuple et avaient crié au moment d’être fusillées : “Vive la liberté ! “
La publication de photographies de ces victimes dans les journaux de l’époque avait, avant toute chose, dénoncé la cruauté de Khomeiny et de ses pasdarans.
Mais le temps passé a révélé une vérité plus importante : ces adolescentes aux poings serrés, ces cris de « vive la liberté » et même le refus de livrer leur nom aux bourreaux, offraient un nouveau modèle surprenant dans le monde des révolutions.
Un modèle d’anonymat, d’innocence, d’abnégation, d’opposition totale à Khomeiny et plus important que tout, pour reprendre les termes de Khomeiny, de maintien sur ses convictions, à savoir la persévérance et le refus de plier. Sa traduction historique tient en un mot : l’invincibilité
Elles étaient les pionnières d’une nouvelle génération descendue dans l’arène de la lutte et de la révolution de l’Iran, venue pour briser l’impasse de cette époque et résister à la force réactionnaire la plus terrible de l’histoire de l’Iran. Les divers prétendants à la lutte n’en étaient plus capables. Avec des idées périmées, ils avaient fini leur temps. Une nouvelle génération avait débarqué en posant dès le premier jour comme fondement le tribut à payer.
Ma chère Marjan, qui est retournée à Dieu ce mois-ci, et pour laquelle des millions de compatriotes ont rendu hommage à son art et à ses engagements de lutte, avait dit à propos de sa période d’emprisonnement : « dans la cellule, j’ai vu une jeune femme qui s’appelait Chahine. Elle n’avait pas plus de 24-25 ans et ils l’avaient amenée dans la section juste après la naissance de son bébé à la clinique de la prison d’Evine. Elle disait qu’avant d’être exécuté, son mari avait demandé que le bébé porte le nom de sa sœur, Solmaz, qui avait été tuée le 26 septembre 1981. »
Marjan racontait que « le jour où ils sont venus chercher Chahine pour l’exécuter, elle a embrassé le front de Solmaz. L’enfant dormait dans ses bras et elle ressemblait à la statue de la Vierge Marie de Michel-Ange. Je ne l’ai pas supporté. J’ai me suis caché le visage dans les mains pour qu’elle ne m’entende pas pleurer. Quand Chahine m’a caressé la tête, je suis revenue à moi. J’ai fixé un instant le calme de son visage et l’amertume de son sourire. Elle m’a mis Solmaz dans les bras et elle est partie… »
Cette scène s’est répétée des milliers de fois dans les salles de torture de Khomeiny et de Khamenei.
Le massacre de 30.000 prisonniers politiques en 1988 dont 90% étaient des Moudjahidine du peuple, a été l’un des plus hauts sommets du sacrifice pour la liberté.
Ce massacre n’était pas comme ceux commis contre un groupe ethnique ou religieux, où les victimes sont visées sans tenir compte de leurs positions ou de leurs convictions.
Car dans son décret, Khomeiny avait souligné que chaque pendaison dépendait du choix de chaque prisonnier pour montrer clairement qu’il ou elle s’attachait à ses convictions.
C’est l’aspect le plus important qui distingue le massacre de 1988 des autres tueries massives. En fait, Khomeiny avait mis en œuvre son plan pour déraciner et annihiler totalement les Moudjahidine du peuple. Mais malgré la mer de sang qu’il a fait couler, il a échoué à faire disparaitre l’OMPI. En même temps, le massacre de 1988 a mis en valeur la démarcation engendrée le 20 juin 1981, la frontière entre les Moudjahidines du peuple et les combattants de la liberté d’une part et l’ennemi de la liberté d’autre part. Une génération insurgée qui a jailli du sang versé dans les soulèvements du peuple iranien pour cette juste cause, un flot vif qui continue de couler.
Pour l’anniversaire du massacre de 1988, le peuple iranien et sa Résistance ont juré de poursuivre le mouvement pour la justice jusqu’au jour où les dirigeants de la dictature religieuse seront jugés devant le peuple d’Iran.
A la veille du 20 juin 1981, Khomeiny avait dit à l’attention de l’OMPI : « S’il y avait une chance sur mille que vous renonciez à ce que vous voulez faire, j’aurais été prêt à m’entendre avec vous… »
La signification dans la pratique de ces paroles, comme l’ont correctement compris les Moudjahidine du peuple ce jour-là, était : écrivez vos testaments, préparez-vous à être enfermés dans des cages, des cercueils et des ‘unités résidentielles’, à voir votre dépouille suspendue en haut de la falaise du col de Chaharzebar, et même à Achraf de l’autre côté de la frontière de l’Iran si vous persévérez, vous serez bombardés d’obus, de roquettes et de balles et vous recevrez des coups de hache, vous serez écrasés par des blindés et des bulldozers et subirez la torture blanche de 320 haut-parleurs hurlant en continu. Au Pakistan et en Turquie, en Italie et en Suisse, vous serez victimes d’attentats terroristes. En Albanie et en France aussi, les diplomates terroristes et leurs agents vous offrirons des attentats à la bombe et des explosifs. Et tout cela avec une campagne de diabolisation pour faire croire que ce régime vaut finalement mieux que l’OMPI et le Conseil national de la Résistance iranienne !
A présent regardez les Moudjahidine dans le reflet brillant de la résistance de quarante années du peuple iranien, comment dans le massacre de l’été 1988, ils ont été des milliers à embrasser la corde qui allait les pendre, et comment entre la soumission aux mollahs et le nom et la voie de Massoud Radjavi, ils ont choisi sa voie, celle de la liberté et de la résistance.
Oui, entre 1000 probabilités, il ne s’en est pas présenté une seule qu’ils abandonnent la lutte et ils ne l’abandonneront pas jusqu’à la libération de l’Iran. C’est cela la signification du tribut à verser, le sens de tout le sang versé durant ces 40 années d’histoire.
Et enfin, avec la victoire dans vingt procès injustes dans différents pays et 33 campagnes à Achraf et Liberty, avec sa multitude de martyrs et de blessés, les Moudjahidines ont abandonné tous leurs biens, d’une valeur de plusieurs millions de dollars, fruit d’un labeur de 30 années, pour partir en Albanie avec seulement un bagage de 20 kilos. Et à Achraf-3 ils ont impulsé un nouvel élan pour la liberté.
L’aspiration à un changement
Mes chers compatriotes,
Sans le mouvement dévoué du peuple iranien, le paysage politique en Iran se serait transformé en désert de désespoir et de passivité.
Ceux qui ont examiné les effets psychologiques et sociaux de l’invasion mongole de l’Iran, ont rapporté des exemples douloureux de manque de volonté et de ténacité dans la société de l’époque. Dans les livres d’histoire portant sur cette période on peut lire : « si un chapeau mongol était soudain lancé sur un millier de Khorezmiens, ils s’enfuyaient tous de peur. »
Mais la résistance organisée du peuple d’Iran qui persévère depuis de longues années et qui est un modèle de lutte, a influencé la conscience collective populaire en Iran et a changé le climat.
La série de soulèvements contre le pouvoir au fil des ans, est la continuation logique et historique de cette ligne rouge tracée le 20 juin 1981. Des soulèvements qui ont commencé dès décembre 2017-janvier 2018 pour atteindre leur apogée enflammé et sanglant en novembre 2019, exactement la stratégie du 20 juin mise en pratique dans la rue et qui s’exprime de la façon la plus claire.
Le soulèvement de novembre qui en seulement 48 heures a embrasé 900 points du pays, ce même éclair qui a éclaté dans le ciel sans nuage de Téhéran le 20 juin 1981. En novembre, sur l’ordre de Khamenei, les pasdarans ont tué au moins 1500 manifestants, et le chiffre véritable est bien plus élevé.
Mais la dictature religieuse ne peut pas contenir un mouvement qui a atteint son apogée pour la renverser et qui se perpétue dans les unités de résistance.
Oui, s’il n’y avait pas eu la manifestation du 20 juin 1981 et la lutte historique qui en a découlé, tout le monde aurait été perdu dans le labyrinthe de ce régime.
À ce moment, la vacuité et la platitude se seraient répandues.
C’est avec la même absurdité que se sont déroulés le mythe de la réforme de Khatami, les soi-disant mouvements verts et l’idéologie voulant éviter tout sacrifice, et enfin le « stylo vert de Khamenei » ; cependant lors du soulèvement de décembre 2017-janvier 2018, la jeunesse rebelle a mis un point final à l’histoire des deux factions de la dictature avec son slogan : réformateurs, conservateurs, la partie est terminée.
Sous la dictature du chah aussi, avant la résistance de l’OMPI et des Fedayine du peuple, la demande maximum des partis et des politiques de l’époque était une réforme de la dictature en voulant que le chah règne mais ne gouverne pas. Or dans la situation de l’Iran, un chah qui ne gouverne pas n’est pas un chah.
Sous les mollahs également si cette résistance et le 20 juin1981 n’avaient pas existé, on ne parlerait pas de renversement de la dictature religieuse dans sa totalité et on demanderait au maximum que les mollahs prêchent et prient mais ne gouvernent pas.
Ainsi sans le 20 juin et son torrent de martyrs, le renversement de ce régime dans sa totalité ne serait pas devenu la demande généralisée du peuple iranien et il n’y aurait pas eu d’autres soulèvements.
L’usurpation et la démagogie de Khomeiny n’auraient pas été dénoncées. Les extrémistes et les intégristes en Iran et au Moyen-Orient n’auraient pas d’antithèse.
Sans le 20 juin, une alternative démocratique n’aurait jamais pu prendre forme face au régime. Le Conseil national de la Résistance n’aurait pas été fondé, et il n’existerait pas de programme progressiste pour l’Iran de demain.
Une génération révolutionnaire, en particulier de milliers de femmes combattives et insurgées, ne serait pas descendue dans l’arène et n’aurait pas écrit un nouveau chapitre de l’histoire de l’Iran. Et elle n’aurait pas ouvert la voie à l’égalité et à l’émancipation des femmes.
Ainsi comme l’a dit Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance, nous n’étions et ne sommes pas en guerre contre la personne de Khomeiny, mais exactement contre « la fange de l’histoire », avec le monde extrémiste et l’ordre réactionnaire des mollahs, et contre le monde de compromis et de complicité de ce régime.
Mais malgré tous les complots et la répression, les massacres et les poteaux d’exécutions, les bombardements et la guerre, le terrorisme et la diabolisation et les tonnes de mensonges déversés, le drapeau de la Résistance et du renversement du régime des mollahs est resté élevé grâce à la structure de l’OMPI et au CNRI qui incarne l’alternative. Une génération de femmes et d’homme a été formée dans l’abnégation et se tient en première ligne. Des valeurs de lutte et des vertus ont été créées.
Des valeurs comme le sacrifice, la sincérité, l’égalité, la tolérance, le rejet du sexisme et de l’égocentrisme, l’égalité des femmes et des hommes, le libre choix, le rejet de l’ambition et de la quête d’un pouvoir personnel.
Une résistance qui sous la direction de Massoud Radjavi a remporté tous ces acquis et qui continuera de générer des valeurs jusqu’à la victoire finale.
Chers compatriotes,
A cause de la politique inhumaine de Khamenei et Rohani, le coronavirus s’est étendu dans tout le pays et fait de très nombreuses victimes.
Certains responsables du régime reconnaissent que le véritable nombre de cas positifs en Iran se situe entre 16 et 20 millions de personnes. Et d’autres disent qu’il est vingt fois supérieur au chiffre officiel du régime, soit 4 millions de personnes. Dans la guerre antipatriotique de huit ans, la stratégie de Khomeiny était de bloquer les demandes de liberté de notre peuple en imposant un million de mort et des millions de blessés, de mutilés et de sans-abris. Aujourd’hui, Khamenei et Rohani, pour faire barrage au danger du soulèvement et de leur renversement, utilisent la stratégie de lourdes pertes humaines avec le coronavirus. Mais ce barrage ne tiendra pas, car les mollahs sont en pleine tempête du renversement.
Campagne de diabolisation
Dans leur impuissance, ils répètent les campagnes de diabolisations ratées contre l’OMPI.
Dans les ateliers du ministère du Renseignement et de la force terroriste Qods, ils ont aligné 8000 signatures sur une pétition pour envoyer en Albanie des « parents » de membres de l’OMPI.
Ils ont engagé à l’étranger des individus qui ont retourné leur veste et qui se sont vendus au régime pour diffuser des calomnies contre la Résistance iranienne.
Face à l’hommage général rendu à feue la chanteuse et comédienne Marjan et à ses engagements de lutte, ils sont allés jusqu’à publier un faux journal Modjahed pour que par crainte du nom le plus tabou sous le régime des mollahs, les artistes soient contraints de prendre position contre l’OMPI.
Ils accusent Bazargan, le premier Premier ministre après la révolution de 1979, d’avoir soutenu Massoud Radjavi lors des premières élections législatives ou me citent dans un faux tweet sur Bazargan, pour empêcher qu’une rue porte son nom.
En résumé, pas un jour ne se passe sans que ce régime ne déverse le fiel de ses mensonges et de ses calomnies contre l’OMPI et la Résistance iranienne.
Mais de cette manière, cependant, il donne à son insu et en langage inverse l’adresse de l’alternative démocratique à la société iranienne, en particulier aux jeunes qui recherchent la liberté et la justice.
Ainsi, il voit clairement que la jeune génération montante du pays a trouvé l’avenir et la liberté dans la lutte totale contre ce régime à la manière du 20 juin.
Khamenei, dans son discours du 17 mai, a déclaré : « ils travaillent aussi sur les jeunes et élaborent des plans pour cela. »
En réaction, le bureau du guide suprême des mollahs a fait aussi des plans, avec des vagues d’arrestations d’étudiants et de jeunes et des complots contre la Résistance. Il y a quatre jours, j’ai dit que le régime des mollahs, avec la mobilisation de ses appareils politiques et de renseignement, voulait d’une part faire clore le dossier d’assassinat du Pr Kazem Radjavi, le grand martyr des droits de l’homme, alors que ce dossier est un des plus solides en termes de documents juridiques sur le terrorisme d’Etat du régime.
Mais la Résistance iranienne a fait échouer les complots en série d’un régime en phase terminale.
En cette période, pour un régime criblé de crises, l’essentiel est de supprimer l’unique alternative démocratique pour pouvoir survivre.
Dans les luttes intestines du pouvoir, nous nous trouvons faces à des machinations qu’il serait difficile de comprendre, si on ne mesure pas comme il le faut, la peur suscitée par la Résistance iranienne au sein du régime. Cela pourrait même nous surprendre de voir que des éléments du régime vont jusqu’à s’attaquer à la personne du guide suprême Khamenei. Mais la ligne rouge étant l’OMPI et la Résistance iranienne, c’est une façon et une tactique de brouiller les cartes et de contrebalancer les attaques contre l’OMPI, sans qu’on puisse distinguer effectivement que ces attaques viennent des agents de Renseignements des mollahs.
Comme cela a été déclaré dans un communiqué détaillé du CNRI il y a sept ans, le « code » bien connu du ministère du Renseignement serait que l’OMPI et le CNRI colleraient immédiatement à toute personne qui s’opposerait à eux, l’étiquette d’appartenance aux services de renseignement. Le ministère cherche par là à mettre en place un parapluie et une protection politique pour ses agents et leurs collaborateurs afin de les blanchir et qu’ils puissent se positionner comme des « critiques » ou des « opposants à l’OMPI ».
En ce qui concerne le ministère du Renseignement des mollahs, l’appellation « ancien membre des Moudjahidine » est dans la même veine. Durant ces années, les services de renseignement de divers pays européens ont dénoncé à maintes reprises ce genre de tentatives des mollahs pour infiltrer les rangs de l’opposition au régime.
A titre d’exemple, l’Office fédéral de protection de la constitution en Allemagne avait dénoncé le fait que « les activités d’espionnage (du régime) iranien menées contre l’Allemagne viennent pour la plupart du ministère du Renseignement. A ce sujet, l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran et le CNRI sont particulièrement au centre de ces activités. »
De même le Service général de Renseignement et de Sécurité des Pays-Bas a annoncé que « l’organisation de la sûreté néerlandaise a appris que le ministère iranien du Renseignement dirige un réseau européen. Les membres de ce réseau sont d’anciens membres des Moudjahidine du peuple, recrutés par le ministère iranien du Renseignement. Ils ont pour tâche d’influencer négativement l’opinion publique sur l’OMPI et de collecter pour le compte du ministère du Renseignement des informations sur l’OMPI. »
En Albanie également, après des complots terroristes, l’expulsion de l’ambassadeur et des agents du renseignement du régime, et une conférence du chef de la police de ce pays sur les activités d’espionnage et de terrorisme contre l’OMPI de mercenaires sous couvert de « parents » et de « journalistes », et après l’attaque verbale de Khamenei contre l’Albanie, j’ai vu il y a deux jours que le Premier ministre Edi Rama a de nouveau mis en garde contre les activités hostiles du régime sur le sol albanais, ajoutant que ce genre d’actions du régime l’obligeait à prendre des mesures contre ses menées malveillante.
Le premier ministre albanais a dit clairement que « nous savons sur la base de faits et d’exemples, comment ce régime fonctionne en Albanie, sans tenir compte de leur idéologie ou des appellations qu’ils se donnent. » Il a souligné : « Ce qui est certain, c’est que nous sommes très fiers d’avoir pu aider l’OMPI. »
Vous constatez donc que les méthodes du régime iranien, de sa Force Qods, de ses services de renseignement et ses hommes de main ont été dénoncées sur des faits et des exemples. Une méthode des services de renseignement des mollahs qui relève d’une vieille tactique de diversion dénoncée depuis longtemps, consiste à incriminer la victime.
C’est pourquoi d’ailleurs, les Moudjahidine du peuple et la commission des Affaires juridiques du CNRI ont appelé, il y a deux jours encore, tous leurs détracteurs à envoyer leurs allégations devant un tribunal. Celui qui n’a rien à se reprocher sortira vainqueur de la justice.
S’opposer à l’exportation du terrorisme
Chers amis,
La dénonciation et la lutte contre la politique d’exportation du terrorisme et de l’intégrisme, un combat que mènent de toutes leurs forces l’OMPI et le CNRI depuis 40 ans, s’inscrivent dans une campagne plus vaste pour le renversement du fascisme religieux.
Permettez-moi ici de porter à la connaissance de l’opinion publique en Iran que les complots et les efforts intensifs du fascisme religieux depuis deux ans pour récupérer un diplomate terroriste emprisonné en Belgique ont jusqu’à présent échoué devant toute une série de démarches juridiques et la présentation d’une masse de documents et de preuves. Après deux ans d’enquête, la première audience du procès aura lieu prochainement à huis clos.
Il y a exactement deux ans, le 30 juin 2018, le régime des mollahs a planifié un massacre à grande échelle, peut-être le plus important, lors d’un rassemblement de la Résistance à Villepinte, près de Paris, dans lequel les terroristes ont été arrêtés à la dernière minute. Au cours de ces deux années, le régime iranien n’a reculé devant aucune pression pour faire libérer les terroristes et clore l’affaire, mais il n’a pas pu empêcher la poursuite de l’enquête et le début du procès.
C’est déjà une victoire pour tous ceux qui se battent contre le terrorisme; j’insiste qu’il s’agit d’un point de départ et les dirigeants du régime des mollahs et tous leurs agents et mercenaires en Iran et à l’étranger, doivent être traduits en justice pour leur complicité de crime, en tant que plus grands commanditaires du terrorisme dans le monde aujourd’hui.
Chers Amis,
Le peuple iranien est déterminé à renverser la dictature religieuse et il a vivement manifesté cette volonté dans ses soulèvements de novembre et janvier dernier. La marche de notre peuple vers cet objectif s’exprime quotidiennement par des protestations, des grèves et des opérations des unités de résistance. La résistance acharnée des prisonniers politiques devant les bourreaux des prisons s’inscrit également dans cette même perspective.
La communauté internationale doit entendre ce message :
Nous avons toujours dit et répété qu’il ne faut pas permettre à ce régime de se procurer ne serait-ce qu’une balle de fusil.
Il ne faut pas le laisser empocher l’argent d’un seul baril de pétrole.
Il faut l’empêcher de dépenser ne serait-ce qu’un dollar des avoirs du peuple iranien.
Comme elle l’a souligné depuis longtemps, la Résistance iranienne réclame l’application de six résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU contre ce régime.
Nous insistons sur la nécessité de reconduire l’embargo international sur les transactions d’armes avec ce régime.
La communauté internationale doit reconnaître le droit du peuple iranien de lutter contre la dictature religieuse.
Les dirigeants de ce régime doivent être traduits devant la justice internationale pour le massacre de 120 000 Iraniens, notamment celui de 30 000 prisonniers politiques en 1988, ainsi que pour la tuerie de 1500 personnes lors du soulèvement de novembre 2019.
La résolution du Congrès américain
Ces jours-ci, la résolution adoptée par la majorité de la Chambre des Représentants des Etats-Unis qui reconnaît le droit du peuple iranien à instaurer une république démocratique fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat et sans arme nucléaire est un bon exemple à suivre pour tous les gouvernements et la communauté internationale vis-à-vis de l’Iran et des Iraniens.
Cette résolution condamne le terrorisme du régime des mollahs et particulièrement la tentative d’attentat contre le grand rassemblement de la Résistance en 2018.
L’esprit de cette résolution soutient le droit du peuple iranien à un changement de régime et à instaurer une république démocratique. Elle dit que le peuple iranien a rejeté la dictature monarchiste, n’accepte pas non plus la tyrannie religieuse et qu’il s’y oppose. De même, le texte se réfère au Plan en 10 points de la Résistance iranienne pour l’Iran de demain en soulignant qu’il reflète un Iran libre :
1-Non à la dictature religieuse. Oui à la souveraineté populaire dans une république pluraliste fondée sur le libre suffrage universel.
2-La liberté d’expression, la liberté des partis politiques, la liberté d’assemblée, la liberté de la presse et du cyberespace.
La dissolution des pasdarans, de la Force Qods chargée des opérations terroristes, des agents de répression en civil, des miliciens du Bassidj, du ministère du Renseignement, du Conseil de la révolution culturelle et de tous les organes et patrouilles de répression dans les villes, les villages, les universités, l’administration et les usines.
3-La garantie des libertés et des droits individuels et sociaux selon la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
La dissolution de tous les appareils de censure et d’inquisition. La justice pour les familles des victimes du massacre des prisonniers politiques. L’interdiction de la torture et l’abolition de la peine de mort.
4-La séparation de la religion et de l’Etat. La liberté de culte et de religion.
5-L’égalité complète des hommes et des femmes dans les droits politiques, sociaux, culturels et économiques. La participation égale des femmes dans le leadership politique. L’abolition de toute discrimination. Le droit des femmes de choisir librement leur tenue vestimentaire, leur mariage, leur divorce, leurs études et leur profession. L’interdiction de toute exploitation de la femme sous n’importe quel prétexte.
6-Une justice et un appareil judiciaire indépendants selon les critères internationaux fondés sur le principe de la présomption d’innocence, le droit à la défense, le droit de demander justice, le droit de bénéficier d’un jugement public et de la pleine indépendance des juges.
L’abolition de la charia des mollahs et des tribunaux de la république islamique.
7- L’autonomie des minorités ethniques iraniennes et l’abolition des persécutions qui leurs sont imposées, selon le Plan du Conseil national de la Résistance pour l’autonomie du Kurdistan iranien.
8- L’égalité des chances dans toutes les professions et dans la recherche d’emploi et le libre marché pour l’ensemble du peuple iranien. La reconnaissance des droits des travailleurs, des agriculteurs, des infirmières, des salariés, des enseignants et des retraités.
9- La protection de l’environnement et la reconstruction des dévastations causées par le pouvoir des mollahs.
10- Un Iran non nucléaire, sans armes de destruction massive. La Paix, la coexistence pacifique et la coopération régionale et internationale.
En entamant sa quarantième année de lutte contre la dictature religieuse, la Résistance iranienne réitère ses engagements vis-à-vis du peuple iranien et de ses 120.000 martyrs pour la liberté.
Dès le premier jour nous l’avons dit, nous ne nous battons pas pour obtenir le pouvoir à n’importe quel prix. Nous nous battons pour l’instauration de la liberté, de la justice et de la démocratie en Iran à n’importe quel prix.
Levons-nous dans la solidarité nationale pour multiplier les soulèvements en vue de conquérir au plus vite la liberté.
Vive la liberté !
Vive le peuple d’Iran !
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