Maryam Radjavi a appelé à soutenir les grévistes et à prendre des mesures urgentes pour libérer les personnes arrêtées
Dimanche 6 octobre, la puissante grève de milliers de conducteurs de poids lourds et de camions est entrée dans sa troisième semaine consécutive malgré les menaces constantes, les promesses mensongères et les actions du régime pour briser la grève, dont les arrestations de plusieurs grévistes.
Cette grève nationale, qui s’est étendue à 310 villes de 31 provinces, se poursuit alors que plusieurs conducteurs ont été arrêtés pour des accusations telles que « perturbation des transports et incitation à la grève ». Les arrestations ont eu lieu dans les provinces de Téhéran, de Fars, Ispahan, Khorasan Razavi, Kurdistan, Lorestan, Azerbaïdjan Occidental, Zanjan , Qazvin, Alborz, Hamedan, Chaharmahal et Bakhtiari, Kerman et Bouchehr.
Le chef du pouvoir judiciaire de la province de Fars a annoncé l’arrestation de 35 conducteurs tandis que le chef du pouvoir judiciaire d’Ispahan a annoncé l’arrestation de 13 conducteurs. Le commandant de la police de la province de Khorasan Razavi a annoncé l’arrestation de 77 personnes sur les routes de Khorasan Razavi, d’Izeh et de Hamedan.
Le commandant de la police de la province du Lorestan a annoncé l’arrestation de douze « perturbateurs », et les médias d’Etat ont rapporté l’arrestation de vingt conducteurs de camions protestataires dans la province d’Alborz, vingt-cinq dans la province de Qazvin, douze à Kermanchah, six à Chaharmahal et Bakhtiari, cinq à Zanjan, deux à Kangan, deux à Bukan, trois à Téhéran et quatre à Nahavand.
Le Procureur général du régime, Montazeri, a menacé les grévistes le 29 septembre de « sanctions sévères et d’exécutions », et le mollah Larijani, le sbire du pouvoir judiciaire du régime, a déclaré le 1er octobre que ceux qui abusent des exigences des conducteurs de camions pour mettre à mal la sécurité routière seraient sévèrement châtiés.
Auparavant, l’agence de presse des Gardiens de la révolution (pasdaran) a déclaré que « plus de 90 % du transport de marchandises du pays se fait par le transport routier », et a écrit : « Les groupes d’opposition exploitent cette capacité et essaient d’empêcher les conducteurs de camions de charger et d’aller sur les routes pour que les marchandises restent aux terminaux et aux ports et ne soient pas livrées à la population, ce qui provoque le mécontentement populaire et nuit à l’économie ainsi qu’à la sécurité psychologique de la population. » (Agence de presse Fars News, 27 septembre)
Le 5 octobre, les agents du régime ont dépêché plusieurs Gardiens de la révolution (pasdaran) et des criminels en civil au terminal de Bandar Abbas, le plus important terminal de transit du pays, pour prétendre que la grève a pris fin par la publication de fausses informations. Mais les grévistes ont publié la vidéo du terminal, montrant que la grève se poursuivait et que le chargement n’avait pas lieu.
Les grévistes protestent contre l’échec de la mise en œuvre des promesses du régime et la détérioration des moyens de subsistance, notamment les bas tarifs de fret, les primes d’assurance élevées, les coûts de logistiques élevés et l’extorsion du régime sous le couvert de péages et de commissions, demandant une augmentation des tarifs et des conditions de travail et de retraite après 25 ans de service ; une augmentation des quotas de carburant ; la suppression des intermédiaires ; l’élimination des comportements répressifs des policiers routiers envers les conducteurs et des élections libres aux sein des syndicats des conducteurs de camions. Ils disent que le prix des pièces de rechange a augmenté de plus de 600 %, que la distribution des pneus est injuste, que certains conducteurs de camions n’ont pas travaillé pendant plus de 70 jours en raison du manque de pneus. Les revenus des conducteurs de camions sont basés sur le rial, mais le prix des marchandises, même de fabrication iranienne, est basé sur le dollar. Malgré les péages très élevés, les routes ne sont pas remises en état, ce qui augmente encore les dommages des camions. Le manque de sécurité routière est l’un des problèmes les plus importants des conducteurs de camions, qui est ignoré.
Maryam Radjavi, a salué les nobles conducteurs en grève et a appelé l’opinion publique, en particulier les jeunes, à les soutenir et à leur exprimer leur solidarité. Elle a décrit les arrestations et les mesures répressives contre les conducteurs comme une indication de la vulnérabilité du régime des mollahs face à la grève solidaire des routiers et des conducteurs de camions, ajoutant que les mollahs au pouvoir sont les plus grands voleurs de l’histoire de l’Iran qui ne veulent ni ne peuvent satisfaire les exigences légitimes des chauffeurs en grève. Maryam Radjavi a appelé tous les défenseurs des droits de l’homme et du travail et les syndicats à soutenir les grévistes et à prendre des mesures urgentes pour libérer les personnes arrêtées. Elle a déclaré qu’un régime qui menace d’exécuter ses travailleurs en raison d’une grève doit être exclu par la communauté internationale.
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 7 octobre 2018