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12 Nov 2014

Maryam Radjavi – La justice française s’est enfin blanchie après des années, longues et difficiles

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Maryam Radjavi – La justice française s’est enfin blanchie après des années, longues et difficiles

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

Partout dans le monde où les droits de l’homme sont violés et quand il n’y a pas de liberté ni de sécurité, il n’existe qu’une seule solution, c’est de résister. Chaque enfant tué, chaque personne torturée dans le monde, cela nous concerne. Quand d’autres se font torturer et donnent leur vie, nous ne pouvons pas rester sans rien faire dans notre liberté et notre richesse. Le combat de la Résistance iranienne, le combat des droits de l’homme, c’est notre combat à tous. Cela concerne toutes les nations. Quand la conscience parle et oblige à l’action, aucune force ne doit pouvoir l’arrêter.

Ces mots ont été prononcés en juillet 1984 devant un tribunal à Créteil pour défendre des militants de la Résistance iranienne. Et celui qui a prononcé ces paroles se trouve aujourd’hui parmi nous : Me Henri Leclerc, devenu un symbole de la conscience et de la justice en France. A cette époque, personne ne pouvait savoir que vingt ans plus tard, ce serait encore Henri Leclerc qui allait se dresser face à l’injustice faite à la Résistance iranienne en France.

Dans l’affaire du 17 juin 2003, Henri Leclerc, riche de toute son expérience, avec la passion de la liberté et la force de la conscience, est venu à notre aide. Cette fois, sa tache la plus importante a été de défendre la légitimité de la résistance du peuple iranien pour le renversement de la dictature religieuse. La défense de Me Henri Leclerc était fondée sur les acquis de la révolution française et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen

Il a convaincu et par conséquent les juges ont souligné ces droits fondamentaux dans le non-lieu. Ils ont dit qu’une résistance devant un régime qui terrorise son peuple n’est pas du terrorisme, c’est une résistance légitime à la tyrannie.

Nous sommes aujourd’hui réunis pour rendre hommage à la justice. Ce mot a beaucoup de valeur pour nous. C’est un mot pour lequel des combats héroïques ont marqué l’histoire des peuples. Sans justice aucun peuple ne peut vivre heureux.

La justice française s’est enfin blanchie après des années, longues et difficiles, alors que la maladresse et le manque de principe de certains hommes politiques l’avait manipulée, l’entrainant dans un complot contre la Résistance iranienne avec la complicité des services secrets des mollahs ; ces mollahs qui torturent et exécutent nos frères et sœurs dans les prisons en Iran.

Il y a eu des moments où nous avons pu, à raison, désespérer de l’appareil judiciaire en voyant un juge se laisser utiliser par le pouvoir et sacrifier les valeurs essentielles sur l’autel des intérêts économiques.

Mais nous, nous avons refusé de désespérer et nous avons décidé de nous battre. Le potentiel de la résistance a été détourné pendant plus de dix ans. Il a fallu beaucoup de sacrifices et supporter beaucoup de calomnies, y compris dans la presse.

Aujourd’hui nous avons gagné parce que nous sommes une résistance juste et légitime pour la liberté mais aussi parce que de vrais défenseurs de la justice étaient à nos côtés.

Comme Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance l’a dit : partout où il y a un gramme de justice et de loi, le peuple iranien et sa Résistance peuvent gagner.

Pendant qu’on nous attaquait à coups de mensonges pour nous voler notre capital le plus important, c’est-à-dire notre force morale, vous qui incarnez la force morale de la France, vous vous êtes dressé face à des politiciens, face à certains juges et fonctionnaires qui l’avait piétinée. En faisant le choix de défendre la Résistance iranienne, vous êtes entré dans l’histoire de notre peuple, un peuple fier et assoiffé de justice. Car c’est la justice et la liberté qui ont été volées aux Iraniens par la dictature religieuse.

Nous avons gagné une bataille cependant le combat pour la justice doit continuer jusqu’à son instauration en Iran. Le peuple iranien a payé le prix de cette injustice par beaucoup de souffrances et des milliers d’exécutions. Ce dossier a enchainé la Résistance pendant 14 ans.

Achraf et Liberty ont été attaqués et soumis à un blocus, surtout un blocus médical inhumain. La dernière victime de ce blocus médical s’appelle Farideh Vana’i. Elle avait un cancer. Elle a été privée de soins et souffrait terriblement. Grâce aux efforts de la Résistance, elle a pu être transférée en Albanie au dernier moment. Mais il était trop tard. Elle est décédée le 5 novembre. Hier, un autre membre de la Résistance, Mir-Yaghoub Torabi qui a connu plusieurs années de blocus d’Achraf, est décédé. Je leur rends hommage.

Une fois de plus, je demande à la communauté internationale d’appliquer nos demandes pour Liberty : Reconnaitre Liberty comme un camp de réfugié sous l’égide de l’ONU ; lever le blocus, en particulier le blocus médical ; faire assurer le minimum nécessaire à la sécurité et la santé des habitants tant qu’ils sont en Irak ; libérer les otages qui sont retenus depuis le 1 septembre 2013 et faire en sorte que l’ONU ouvre une enquête sur le massacre d’Achraf et fasse juger les responsables.

Chers amis,

Aujourd’hui en Iran les femmes brulées à l’acide demandent justice. Les familles de tous ceux qui ont été pendus ou fusillés parce qu’ils pensaient autrement, demandent justice. Les familles des victimes, comme Reyhaneh pendue pour s’être défendue contre son violeur, demandent justice. Les femmes, les jeunes, les minorités religieuses et ethniques et tous ceux qui sont privés de liberté, d’égalité et de bonheur demandent justice. Mais ce régime ne peut rester au pouvoir sans exécuter la jeunesse et réprimer les femmes. Car il est très fragile, car il a peur d’un peuple prêt à se soulever.

Ce régime est le principal parrain de l’intégrisme et du terrorisme et de Daesh. Il exporte ses contre-valeurs et sa cruauté en Irak, en Syrie et partout ailleurs. C’est un besoin vital pour lui. Car il est plongé dans des crises politique, sociale et économique.

Les mollahs insistent aussi sur la fabrication de la bombe atomique, car ils ne sont pas sûrs de leur avenir et ils voient dans la bombe une garantie de survie. L’an dernier, le 24 novembre, un accord provisoire a été signé avec l’Occident pour la durée d’une année. Cela devait aboutir à un accord global pour mettre fin à la fabrication de la bombe. Mais à un certain moment, le Guide suprême des mollahs Ali Khamenei a changé de ton. C’est quand le régime a compris que son gouvernement fantoche en Irak se faisait renverser. Les mollahs ont senti le danger. Et ils sentent que l’effet d’un accord atomique est devenu plus que jamais comme un poison mortel pour leur régime.

Un autre facteur qui a rendu les mollahs plus arrogants, ce sont les concessions à répétition des gouvernements occidentaux dans les négociations. Les Occidentaux se sont abstenus d’insister sur les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et ont augmenté le nombre de centrifugeuses qu’il peut posséder. C’est pourquoi le régime est encouragé à obtenir davantage de concessions ou à gagner du temps pour garder ouverte la voie à la bombe atomique.

A présent il reste seulement deux semaines avant l’accord final. Au nom de la Résistance du peuple iranien, je mets en garde les gouvernements occidentaux : il ne faut pas faire de concessions à ce régime. Tout accord doit comprendre l’application complète des résolutions du conseil de sécurité de l’ONU, l’arrêt de l’enrichissement, la fermeture des sites de Fordou, Arak et Natanz et des inspections internationales de tous les sites suspects en Iran.

Les pays occidentaux ont gardé le silence devant la montée des violations des droits de l’homme en Iran et l’ingérence dramatique du régime dans la région pour plaire aux mollahs pendant les négociations. Cela a conduit le régime iranien à être encore plus arrogant pendant les négociations nucléaires. C’est pourquoi tout accord doit aussi comprendre l’arrêt des exécutions et de la torture en Iran et la fin de la politique expansionniste des mollahs dans la région.

Chers Amis,

Notre combat continue pour mettre un terme au phénomène néfaste de l’intégrisme et de l’abus de l’islam par les mollahs jusqu’à l’instauration en Iran d’un système démocratique, respectueux des libertés individuelles, des valeurs universelles, du pluralisme, de la séparation de la religion et de l’Etat, de la liberté de culte, et surtout de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Ce jour-là nous serons heureux de vous accueillir dans cet Iran libre et de vous rendre un véritable hommage, celui du peuple iranien.

Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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