Maryam Radjavi :Le soulèvement en Iran, il est temps d’avancer
A l’occasion d’une conférence intitulée « Le changement de régime en Iran : en avant avec 1 000 Ashrafs »
et en présence de l’ancien président de la Chambre des Représentants des États-Unis Newt Gingrich, le sénateur Robert Torricelli, le colonel Wesley Martin et un groupe de membres et de partisans de la Résistance iranienne Maryam Radjavi a annoncé :
Je vous souhaite à tous la bienvenue.
Je salue humblement le glorieux soulèvement du peuple iranien et devant le courage et le sacrifice des manifestants qui se sont dressés pour la liberté et la démocratie.
J’adresse des salutations sans fin aux milliers de personnes emprisonnées pour s’être opposées à Khamenei.
Je rends hommage aux martyrs du soulèvement, ainsi qu’aux jeunes et adolescents innocents qui ont perdu la vie sous la torture.
Je voudrais adresser mes plus sincères condoléances à vous des mères et des pères qui pleurent la mort de vos enfants et de leurs proches ces jours-ci. Je partage la peine de tous les hommes et de toutes les femmes à la recherche de leurs enfants devant les prisons du régime, dans un froid glacial.
Je connais bien ces douleurs et ces souffrances, tant dans les moments d’anxiété où il n’y a pas de nouvelles de nos frères et sœurs torturés, que dans les moments intolérables où l’on apprend la mort ou l’exécution de nos camarades. Et à nouveau, dans les moments exaltants du soulèvement qu’il est impossible de décrire.
Votre présence dans les cérémonies d’enterrement des martyrs du soulèvement a bouleversé l’Iran. Il faut que vous seriez vos rangs et vous mobiliser davantage afin de montrer aux mollahs que leur fin est proche et le sang versé ne sera pas vain.
Je voudrais ici remercier le peuple iranien, les lycéens et les étudiants, les garçons et les filles, les mères et les pères, en particulier les femmes. Et je tiens à rendre hommage à tous mes compatriotes qui ont élevé l’honneur et la dignité de l’Iran et des Iraniens aux yeux du monde.
Que Dieu vous bénisse toutes et tous, vous qui avez dit non à l’ennemi inhumain avec votre soulèvement, sacrifiant vos enfants et risquant vos vies et vos biens. Il ne fait aucun doute que, tous ensemble, nous continuerons d’avancer jusqu’ à ce que nous renversions ce régime corrompu et criminel. La victoire vous appartient.
Alors, à la mémoire de tous les martyrs et pour remercier tous les manifestants, applaudissons-les pendant une minute.
Je voudrais ici souhaiter la bienvenue à l’honorable Newt Gingrich dans la Maison de la Résistance iranienne.
Notre peuple n’oublie pas que lorsque la politique dominante du monde consistait à accorder des concessions à la dictature religieuse en Iran, M. Gingrich a apporté son soutien aux habitants d’Achraf et à la Résistance iranienne, et qu’il a défendu la liberté, la démocratie et les droits humains en Iran.
Aujourd’hui encore, il est un ardent défenseur du soulèvement du peuple iranien pour la liberté.
J’aimerais également accueillir le sénateur Robert Torricelli et le colonel Wesley Martin. Vous êtes les bienvenus.
Chers amis,
Le soulèvement qui a éclaté le 28 décembre en Iran, s’est propagé à un rythme remarquable dans 142 villes à travers le pays.
La révolte a montré que la société iranienne est dans un état explosif, débordant de mécontentement. Elle a montré que le régime était beaucoup plus fragile qu’on ne le pensait. Elle a montré que les fonds versés au régime après l’accord nucléaire n’ont pu contenir son instabilité. Et enfin, le soulèvement a montré que le peuple iranien déteste les deux factions de la dictature et veut la renverser dans sa totalité.
Trois changements majeurs ont conduit à ce soulèvement:
Premièrement, une faille a été ouverte dans le mur de la peur dans les villes d’Iran. Les jeunes manifestants se sont caractérisés par leur courage et leur témérité. C’est maintenant au tour des mollahs d’avoir peur.
Deuxièmement, le mythe sur la puissance du corps des gardiens de la révolution de Khamenei a été brisé. C’est effectivement une force maléfique et criminelle, mais elle sera vaincue par la soif de liberté de notre peuple. C’est pourquoi il n’a pas été en mesure d’empêcher l’éruption du soulèvement et surtout, de contenir la propagation des manifestations.
Et troisièmement, une force inventive et courageuse a émergé du cœur des villes opprimées d’Iran en quête de liberté et d’égalité. Ce mouvement a montré que la société iranienne recèle en elle-même une force capable de renverser le régime théocratique.
Dans son discours du 9 janvier, Khamenei a dit : « Cette histoire était organisée. » L’organisation des Moudjahidine du peuple (OMPI) l’a mise en œuvre. Il a dit que l’OMPI « s’y préparait depuis des mois » et que les médias de l’OMPI y avaient appelé.
Il a dit : au sommet de ce triangle qui a provoqué ce soulèvement se trouve l’OMPI et les deux autres côtés sont liés aux pouvoir étrangers.
Mais le véritable triangle du soulèvement est autre chose. L’OMPI constitue un côté, l’autre est l’effritement du régime qui ne peut plus gouverner et le troisième est le mécontentement explosif d’un peuple qui ne peut plus tolérer ce régime.
Ce soulèvement a traduit la détermination du peuple iranien et s’est inspiré d’une grande persévérance historique pour renverser la tyrannie religieuse.
Le soulèvement en Iran a aussi balayé de nombreuses spéculations trompeuses qui visaient à maintenir le régime :
Le soulèvement n’est pas le produit du conflit entre les factions du régime, au contraire, c’est un autre clou planté dans le cercueil du mythe de la modération.
Le soulèvement n’est pas une conspiration de puissances étrangères. Il a plutôt discrédité la complaisance des gouvernements occidentaux avec la dictature religieuse.
Oui, le soulèvement a été affecté par la colère de la population face au pillage et au vols commis par les mollahs. Bien sûr, il a été suscité par la pauvreté, le chômage et les différences de classes sociales, mais ses objectifs ne se limitent pas aux besoins élémentaires de la vie. C’est une révolte pour la liberté et la souveraineté populaire afin d’établir le bien-être et la justice sociale.
Ce n’est pas un bouleversement aveugle et spontané de ceux qui ont faim. On a pu constater que dans les manifestations et les rassemblements dans les villes en Iran, il n’y a pas eu une seule attaque contre les magasins et les propriétés des gens ordinaires. Les cibles des attaques étaient des centres gouvernementaux qui se livrent au pillage et à la répression, qui se repaissent des exécutions, des arrestations et des tortures.
C’est un soulèvement contre la tyrannie religieuse, la tromperie et le mensonge sous la bannière de l’islam.
Par conséquent, cela marque le début d’un véritable printemps pour les nations du Moyen-Orient pour vaincre l’intégrisme et constitue une bonne nouvelle pour le monde entier.
Ce soulèvement n’a pas été conçu dans le désespoir. Il est rempli d’espoir dans un changement fondamental en Iran. Les ténèbres de l’incrédulité et du doute sont arrivées à leur terme, et l’aube de la foi dans la victoire est imminente.
Le message de ce soulèvement c’est ce que le dirigeant de la Résistance iranienne Massoud Radjavi a dit : « Nous disons à Khamenei : 30 ans de despotisme absolu qui a profité des guerres au Koweït, en Afghanistan et en Irak, de la politique de complaisance et de Daech et d’Al-Qaïda, ça suffit. Maintenant, tu dois partir, sinon le peuple te mettra à bas de ton trône et te jettera à terre. »
Chers amis,
Je voudrais également souligner que les mollahs ne sont pas en mesure d’empêcher la résurgence de la révolte parce qu’ils s’appuient uniquement sur leurs organes répressifs et honnis. Ils ont perdu leurs moyens les plus importants pour enchaîner la société.
Les allégations du régime de jouir d’une large base sociale et ses mascarades électorales ne servent plus à rien. Les déclarations des partisans étrangers des mollahs sur leur popularité dans les secteurs défavorisés se sont avérées creuses. Aujourd’hui, les mollahs sont encerclés par ces mêmes secteurs pauvres et laborieux.
La démagogie du régime sous la bannière de l’islam n’est plus efficace, au contraire elle a des conséquences négatives pour lui.
Les manifestants s’en prennent aux symboles de la démagogie religieuse des mollahs. Selon les responsables du régime, une soixantaine de bureaux d’imams du vendredi ont été attaqués par la population.
Le charlatanisme des mollahs qui se font passer pour les défenseurs des opprimés a été mis à nu. Aujourd’hui, ce sont ces opprimés qui crient dans la rue : « Les gens doivent mendier alors que le guide suprême vit comme un Dieu ».
La politique consistant à nier les revendications et les protestations de la population a échoué. Aujourd’hui, les autorités et des responsables du régime se trouvent contraints de reconnaître une partie des revendications de la population.
Et pour finir, la politique de dissimulation et de négation des racines profondes de l’OMPI au sein de la société iranienne est dans l’impasse. Les plus hauts responsables du régime, comme Khamenei, Rohani et Khatami, ont reconnu le rôle majeur du mouvement et l’impact de ses objectifs et de ses slogans sur l’avancée du soulèvement.
Au plus fort de la révolution de 1979, la dictature corrompue du chah avait été mise échec et mat par les messages de manifestants. Aujourd’hui, le régime fasciste religieux a perdu son arme la plus importante et son bouclier de charlatanisme.
Je voudrais conclure en disant que désormais, la société iranienne ne retournera pas à la situation d’avant le soulèvement et que la dictature religieuse ne pourra pas non plus retrouver son équilibre antérieur. Cela signifie que la confrontation entre le peuple iranien et la dictature s’est intensifiée et que la lutte pour le pouvoir au sein du régime s’est aggravée.
Khamenei aussi a reconnu la poursuite des protestations dans son récent discours. Il a dit : C’est une bataille « de la nation contre l’anti-nation », la bataille de « l’Iran contre l’anti-Iran », et la bataille de « l’islam contre l’anti-islam » et elle continuera désormais. Oui, elle continuera.
La bataille de notre nation et de notre pays, l’Iran, se poursuivra contre ce qu’il y a de plus opposé à l’Iran et à tous les Iraniens, à savoir la dictature religieuse du Guide suprême.
La fermeté des prisonniers du massacre de 1988, la persévérance d’Achraf et de Liberty avec ses martyrs et ses blessés, l’abnégation de nos jeunes aujourd’hui dans la rue sont autant d’éléments qui concordent avec cette bataille. Mais en dernier ressort, c’est le peuple iranien qui vaincra la dictature religieuse.
Chers amis,
Un autre point que je dois souligner, c’est le rôle de l’alternative dans le cours que suivent les événements. Dans cette confrontation, notre grand atout pour faire avancer le soulèvement est l’existence d’une alternative démocratique qui incarne la quête du peuple iranien pour la liberté. Cette alternative est enracinée dans les luttes démocratiques du peuple iranien depuis la Révolution constitutionnelle de 1906.
Cette alternative a hérité des traditions et des valeurs les plus authentiques du mouvement de nationalisation du pétrole dirigé par le Dr Mossadeq et de la révolution anti-monarchique, qui ont évolué pour devenir le Conseil national de la Résistance, la coalition politique la plus longue de l’Iran.
Cette alternative s’appuie sur une longue histoire de persévérance dans tous les domaines d’une génération de Moudjahidine du peuple et d’avant-gardes de la liberté, qui ont toujours étaient prêts à se sacrifier. A la barre de cette alternative se trouve le dirigeant de la Résistance, Massoud Radjavi, qui a fondé une alternative pour défendre les revendications démocratiques du peuple iranien pour la liberté et la démocratie en la dirigeant dans les circonstances les plus complexes.
Chers amis,
Notre programme et nos revendications pour l’Iran de demain sont l’appel commun des manifestants dans les villes iraniennes:
L’instauration d’une république fondée sur la liberté, la démocratie et l’égalité, une république fondée sur la séparation de la religion et de l’État, l’égalité des femmes et des hommes, la participation égale des femmes à la direction politique, l’autonomie des différentes minorités ethniques iraniennes dans le cadre de l’intégrité du pays, le pluralisme, l’abolition de la peine de mort et l’égalité des chances économiques pour tous.
Je voudrais donc m’adresser à mes chers compatriotes, et en particulier aux manifestants, pour leur dire:
Votre courageux soulèvement a prouvé que 1000 bastions de la rébellion et du combat sont la bonne réponse à la situation naissante en Iran et à la disposition de la société pour un bouleversement.
Vous avez déjà prouvé cette stratégie lors de la mascarade électorale des mollahs en dénonçant la candidature du criminel Raïssi.
En venant en aide aux victimes du tremblement de terre dans la province de Kermanchah et en leur apportant une aide d’urgence, vous avez montré que c’est la bonne voie et celle qui avance.
Comme je l’ai dit il y a deux ans, lors du rassemblement annuel de la Résistance:
La question n’est pas de savoir si la théocratie au pouvoir sera renversée. La question est de savoir comment nous pouvons atteindre cet objectif le plus rapidement. Nous pouvons le faire en établissant 1 000 Achrafs, à savoir 1 000 bastions de rébellion et de résistance contre la théocratie au pouvoir.
Le symbolisme de la mise en place de 1 000 Achrafs est en fait une tentative de faire resurgir les potentiels réprimés ; cela signifie rassembler les innombrables individus qui sont actuellement dispersés et déconnectés, et cela signifie encourager les gens à accueillir le véritable espoir dans leur cœur et leur esprit comme quoi on peut abattre la bête. Oui, nous pouvons et nous devons le faire.
Jeunesse courageuse d’Iran, mes braves filles et fils dans tout le pays,
Vous avez montré que l’on peut descendre dans la rue, même sous une répression massive et inhumaine, non pas une fois, non pas dix fois, mais des centaines de fois.
Votre vitesse d’expansion des manifestations a dépassé celle des gardiens de la révolution. Votre bravoure et votre courage ont vaincu la force d’intimidation du régime, et votre détermination a brisé l’incrédulité et le doute propagés par les mollahs au pouvoir.
Cette force garantit la poursuite de votre lutte. Vous avez trouvé le secret de la victoire et de la liberté, c’est-à-dire l’expansion et la poursuite des manifestations, des grèves et des sit-in. Aucun pouvoir ne peut empêcher la poursuite de votre soulèvement. Le fouet, la torture et les exécutions ne peuvent pas contrer la force de votre espoir et de vos convictions.
Face à votre unité et à votre mouvement organisé, la théocratie des mollahs est vouée à l’effondrement.
Une république libre et démocratique est à portée de main.
Notre peuple exhorte les Nations Unies et tous les gouvernements à faire pression sur le régime clérical pour qu’il libère les personnes arrêtées lors des récentes manifestations et qu’il donne une réponse précise sur les disparus.
L’ONU doit former une commission d’enquête sur l’arrestation arbitraire de milliers de personnes et l’assassinat de prisonniers sous la torture.
Je demande à mes compatriotes partout dans le monde de se mobiliser avec toute leur force pour faire libérer les jeunes incarcérés.
Oui, nous nous arrêterons jamais, nous ne serons pas de répit jusqu’au jour où nos enfants soient libérés des geôles de Khamenei.
Notre peuple attend des gouvernements du monde entier qu’ils rompent leurs relations avec le régime clérical. Le peuple iranien exhorte tous les gouvernements et les entreprises à couper leurs relations commerciales avec les pasdaran, qui torturent et tuent les manifestants. Ils exhortent l’ONU et le monde entier à reconnaître la lutte du peuple iranien pour le renversement de la dictature religieuse.
C’est le droit d’un peuple courageux qui est à l’avant-garde de la lutte contre un régime qui menace la paix et la sécurité dans la région et dans le monde. J’appelle donc le monde à soutenir le soulèvement en Iran.
Je vous remercie.
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