Maryam Radjavi : Le peuple iranien est solidement uni pour le renversement du régime
Commémoration des manifestants tués lors du soulèvement en Iran
Jeunes insurgés,
Unités de résistance,
Vous toutes et vous tous qui vous êtes levés pour renverser la dictature religieuse,
Peuple impétueux dont le sacrifice s’élève à plus de 250 tués durant les six jours de bataille dans les rues,
Hommes et femmes courageux blessés par milliers dans ces affrontements,
Héros intrépides qui avez résisté dans le feu et dans le sang aux pasdarans criminels et aux agents de renseignement, mais qui les avez fait fuir à plusieurs reprises en libérant des secteurs de villes occupées d’Iran.
Au cours des six derniers jours, vous avez donné un nouvel élan à la lutte du peuple iranien pour la liberté. Vous avez transformé ce pays sombre et en deuil en un pays rebelle qui s’est levé pour la liberté. Vous avez hissé le drapeau du soulèvement pour renverser le régime. Vous avez crié les sentiments de vos compatriotes en scandant : « 40 années de larmes de sang, ça suffit, désormais nous nous battrons. »
Oui, les bataillons de milliers de jeunes braves qui se lèvent dans les villes de tout l’Iran sont le fruit des sacrifices des victimes du massacre d’Achraf, du massacre des prisonniers politiques de 1988 et des 120.000 exécutés politiques qui ont donné leur vie pour la liberté.
Aujourd’hui, dans le flot de sang qui coule dans les rues, dans les flammes et la fumée de la confrontation colossale et sans précédent, et au milieu des vagissements de peur des bourreaux du pouvoir, perce la perspective rayonnante de la victoire et de la liberté.
Des milliers de saluts à vous, jeunes insurgés qui avez rendu sa fierté et son honneur au peuple iranien.
Votre résistance et votre combattivité sans répit ont poussé l’ennemi à bout. Un ennemi pris de panique qui vise avec sauvagerie vos têtes et vos poitrines débordantes d’amour pour les transpercer de balles. Mais cela ne vous a pas arrêté et vous avez fait de chaque rue une barricade du soulèvement et de la révolution.
Gloire aux héros tombés pour la nation iranienne. Des jeunes et des adolescents intrépides qui ont terrifié le corps des pasdarans dans les villes ensanglantées de Chiraz, Mahchahr, Marivan, Karadj, Sirjan, Islamchahr, Chahriar, Fardiss, Ahwaz, Ispahan, et Behbahan.
Je suis reconnaissante à tous les hommes et à toutes les femmes qui ont aidé ces jeunes insurgés avec tout ce qui était en leur pouvoir, ainsi qu’aux médecins et aux infirmières qui ont soigné les blessés. Je vous suis reconnaissante de leur avoir donné refuge, de leur avoir donné de la nourriture et de l’eau dans les rues et de leur avoir donné de l’argent et de continuer à le faire.
Sœurs et frères, mères et pères,
Ce que vous avez fait honore le peuple iranien. Ne laissez pas la tristesse et le deuil vous submerger. Transformez vos souffrances et vos blessures en plus grandes colère, détermination et force pour poursuivre les protestations et la résistance.
Votre endurance et vos batailles ont stupéfait l’opinion publique mondiale, comme l’ont scandalisé les attaques sauvages aux tirs ciblés des pasdarans, des miliciens du Bassidj et des agents en civil. Une fois de plus, le monde a pu voir de ses yeux l’atrocité, la sauvagerie et la cruauté du fascisme religieux.
Et le monde a salué votre détermination sans faille à renverser un régime qui est l’ennemi de toutes les nations du Moyen-Orient et qui focalise l’aversion universelle.
Regardez les photos de ces vaillants héros. Bien sûr, la sauvagerie des mollahs, de leurs pasdarans et miliciens criminels qui visent nos enfants à la tête et la poitrine n’est pas surprenante. Mais ce qui a surpris et sidéré le monde et a provoqué son admiration, c’est l’audace des jeunes Iraniens et de la vague irréductible de soulèvements et de révolution qui a recouvert les villes insurgées.
Par conséquent, malgré 40 années de souffrance de notre peuple, saluons par une minute d’applaudissements les héros tombés dans le soulèvement pour montrer les vrais sentiments de notre nation à l’égard de leur mémoire plus vivante que jamais.
Chers sœurs et frères, Chers compatriotes,
La situation en Iran est reconnue comme celle d’un soulèvement pour le renversement du régime et qu’elle ne reviendra pas en arrière.
Dans leur phase finale, les dictateurs arrivent à un point où ils sont à court d’options, et où leurs politiques vont à contre-courant de leurs attentes. Avec le massacre du 8 septembre 1978, le chah s’était engagé sur une voie qui a conduit à sa chute.
Aujourd’hui, Khamenei s’est engagé sur la même voie en donnant l’ordre d’ouvrir le feu sur les jeunes insurgés. Rohani a également mis de côté toutes les affabilités de modérations de sa campagne électorale et a appelé à la répression du peuple dont le premier et dernier mot est le renversement de ce fascisme religieux.
C’est le parcours commun de Khamenei, Rohani et les autres dirigeants du régime. Ils sont tous assis dans le même bateau qui coule.
Les événements récents ont donné lieu à l’un de ces moments rares mais décisifs qui déterminent le sort du régime clérical et celui du mouvement et du soulèvement.
Incapable d’abandonner sa politique d’exportation du terrorisme et de la guerre, ainsi que ses projets nucléaires et de missiles contraires aux intérêts de la nation, le régime a eu recours à de nouvelles agressions en attaquant des navires et des installations pétrolières dans la région afin de contrer les sanctions et son isolement international.
Sur le plan intérieur, le régime s’en est pris aux moyens de subsistance de la population. Il a officialisé le vol et le pillage de la richesse du peuple. L’an dernier, il a augmenté le taux de change du dollar ce qui lui a permis de réaliser des profits colossaux. Et maintenant, il a augmenté le prix de l’essence pour infliger aux Iraniens une misère accrue et une inflation plus forte, afin de payer les dépenses de la répression du peuple avec la poche de ce même peuple et des catégories les plus défavorisées. Pendant ce temps, les grands capitaux, les profits démesurés et les fraudes astronomiques de plusieurs milliards de dollars – principales causes de la destruction de l’économie du pays – n’ont pas été touchés.
Tout comme Rohani soutient Khamenei pour ouvrir le feu sur les personnes sans défense, il est aussi complice dans l’extorsion des biens de la population et la double pression économique. Il y a quelques jours, Rohani a déclaré qu’ils prévoyaient d’augmenter les impôts à 150.000 milliards de tomans. C’est encore une autre étape ahurissante dans l’extorsion du peuple.
Leur politique a été et continue d’être de compenser leur manque de fonds et le vide de la trésorerie en pillant la population. Mais cette politique a fini par déclencher une explosion de colère générale.
Un autre fait important est que le régime a échoué dans tous ses projets politiques et ses mesures répressives pour empêcher l’éruption du soulèvement. Vous savez que cette fois, contrairement au soulèvement de décembre 2017, le régime n’a absolument pas été pris par surprise. Les dirigeants, y compris Khamenei en personne, ont longuement débattu de la hausse du prix du carburant et de ses conséquences. La question a été examinée à plusieurs reprises au Conseil de coordination économique entre les chefs des trois branches du pouvoir.
Le guide suprême criminel du régime avait déjà averti que l’année (persane) 1398 (mars 2019-mars 2020) sera celle où « l’ennemi mettra en œuvre ses plans ». Ainsi, les forces de sécurité, le corps des gardiens de la révolution (pasdarans) et la milice du Bassidj étaient-ils déjà en état d’alerte.
Les services de renseignement et de sécurité s’étaient vantés à maintes reprises de contenir les mouvements de l’ennemi. Sur la base de leurs calculs politiques et sécuritaire, ils pensaient qu’il y aurait des protestations qu’ils seraient en mesure de gérer.
Mottahari, membre du parlement des mollahs, a déclaré : « Quant à l’augmentation du prix du carburant, je pensais qu’il y aurait certainement des réactions, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elles seraient de cette ampleur. »
En fait, Khamenei et les dirigeants du régime ont fait deux erreurs de calcul majeures :
D’abord, ils n’ont jamais imaginé que l’éruption de la fureur populaire connaitrait de telles dimensions et un tel degré.
Ensuite, ils n’ont jamais pensé que leurs mesures de répression et leurs plans de sécurité ne seraient pas suffisants pour contrer les manifestations.
Une autre réalité qu’il est bon de souligner c’est que les événements des six derniers jours, ont montré que la lutte à tout prix pour le renversement de la dictature religieuse s’est généralisée et s’est étendue partout.
Chaque ville affiche une longue liste de bases des pasdarans et de la milice du Bassidj, de commissariats de police, de banques, de séminaires religieux, de bureaux des représentants de Khamenei, de gouvernorats, de bâtiments municipaux et de banques affiliées aux pasdarans ayant été la cible des jeunes. Les médias d’Etat ont rapporté que dans certaines agglomérations et petites communes comme Baharestan, il ne reste aucun centre gouvernemental qui n’ait pas été pris pour cible.
A nouveau, la presse officielle a écrit : « L’ampleur des dégâts (…) est considérable, les actions étaient vraiment professionnelles, à tel point qu’elles menaient à penser qu’il s’agissait d’un réseau formé et équipé, avec un solide soutien financier et de renseignements (…) Maintenant, il est clair que les dégâts étaient totalement organisés et que le but des émeutiers allait au-delà de simplement provoquer le chaos. »
Un autre média d’Etat a parlé du « rôle prépondérant des femmes » dans les soulèvements. « Dans divers points, en particulier dans les banlieues de Téhéran, des femmes de 30-35 ans jouaient un rôle particulier dans la conduite des émeutes. »
Ces déclarations ne dessinent qu’une petite image d’un grand soulèvement, le moment où une nation assoiffée et passionnée de liberté trouve l’occasion de libérer son immense puissance : des jeunes femmes courageuses qui mènent les manifestants, jusqu’aux jeunes insurgés intrépides qui se lèvent pour renverser l’ordre extrémiste et répressif. Oui, les mollahs et leurs gardes ont raison d’avoir peur parce que c’est une éruption qui va balayer la totalité du régime.
Chers compatriotes,
Chers sœurs et frères,
Actuellement, sur la base de nos informations, le soulèvement de ces derniers jours a touché 148 villes. Cela démontre le bien-fondé de la stratégie des unités de résistance et des villes insurgées, et la certitude de sa victoire.
En 2013, quatre ans avant le soulèvement de décembre 2017, le dirigeant de la Résistance iranienne Massoud Radjavi avait annoncé la stratégie des 1000 foyers de révolte et des unités de résistance. Le soulèvement de décembre 2017-janvier 2018 et les mouvements de protestation qui ont suivi pour culminer ces derniers jours, montrent que les conditions sont mûres pour récolter les fruits des unités de résistance. Vu le mécontentement aussi vif que profond de la population, de nombreuses villes en Iran sont prêtes à se rebeller et à se débarrasser du régime des mollahs.
Dans ses messages après le soulèvement de décembre 2017-janvier 2018, Massoud Radjavi avait déclaré : Maintenir la flamme de la révolte dans les unités de résistance à chaque occasion, à chaque instant et à chaque endroit est un devoir révolutionnaire et patriotique prioritaire. » Il avait dit également : « Le moment historique du peuple iranien sera déterminé par les unités de résistance et les villes insurgées dans leur lutte pour la liberté. »
Et à la question de savoir comment ces flammes de résistance pourront se rejoindre pour déraciner le régime, Massoud Radjavi avait répondu : « La véritable réponse, la réponse essentielle et authentique a été, est et sera toujours une révolte maximum et un combat cent fois plus intense, de manière à ce que les unités de résistance puissent élever cette bataille au rang d’une armée de la liberté pour briser le corps des pasdarans de l’ennemi inhumain. »
En novembre de l’an dernier, il avait aussi annoncé une phase d’alerte maximum, expliquant que « les unités de résistance doivent s’impliquer comme étincelle et déclencheur des soulèvements. » Désormais chacun peut constater le bien-fondé de ses paroles.
La stratégie des unités de résistance et des villes insurgées apparait clairement aujourd’hui en Iran dans les villes rebelles de la province de Téhéran à celle de Khouzistan, de la province d’Ispahan à celle de Yazd, de celle de Kerman à celle du Kurdistan et de celle de Guilan à celle de Mazandaran.
Les théoriciens du régime ont dit sur le soulèvement de ces derniers jours qu’ « un phénomène nouveau » a émergé. Ils ont écrit que « les villes satellites de Téhéran étaient les points centraux des émeutes ». Pétrifiés, ils évoquent le peuple qui « pense avoir touché le fond ». Oui, ce sont ces gens qui ont touché le fond et qui n’ont plus rien à perdre qui ont formé les unités de résistance et les villes insurgées et qui préparent le terrain à la fin de ce régime honni.
Ils ont un message clair pour le régime. Ils lui disent : tu as répondu à chaque mot et à chaque protestation par la répression, la torture et l’exécution. Voilà, ta réponse est dans la fureur des masses révoltées qui disent ne plus vouloir de la dictature religieuse.
Tu as décidé à huis clos de voler les poches vides du peuple pour amasser davantage d’argent. Voilà, ta réponse est dans cette jeunesse insurgée qui s’en prend aux centaines de banques et de centres de pillage qui ont poussé comme des champignons à travers l’Iran.
Tu as décapité la liberté et la souveraineté populaire. Ta réponse est dans l’armée de la liberté qui se lève pour instaurer la souveraineté populaire.
Chers compatriotes,
Au lendemain du soulèvement de décembre 2017-janvier 2018, la Résistance iranienne avait réaffirmé que ni la situation de la société en Iran, ni la situation du régime ne reviendraient jamais à ce qu’elles étaient avant le soulèvement. Le soulèvement de ces derniers jours a prouvé que la Résistance avait vu clair.
Bien sûr, les mollahs ont déployé beaucoup d’efforts et ils continuent à en faire. Ils ont eu recours au terrorisme, à la diabolisation du peuple iranien et de la Résistance, à la belligérance dans la région et dans le golfe Persique, et à la répression effrénée de la population dans tout le pays. Mais ils n’ont aucun moyen de sortir de la crise de leur renversement.
Aujourd’hui, les responsables du la sécurité du régime affirment que « les instigateurs des récents incidents qui ont cherché à fomenter l’insécurité ont été arrêtés dans de nombreuses régions du pays ». Mais ils ne savent pas, ou font semblant de ne pas savoir, que l’ampleur du mécontentement et de la révolte a atteint un tel degré qu’elle produit de plus en plus de ces instigateurs, à savoir, de jeunes rebelles et des unités de résistance.
Toute la question est que la dictature religieuse est au bout du chemin. Par conséquent, je souligne çà nouveau que soutenir le peuple révolté, les jeunes insurgés et les unités de résistance est un devoir patriotique.
Par conséquent, j’appelle l’ensemble de mes compatriotes :
1- A participer activement aux funérailles des martyrs, où qu’ils soient, selon leur moyen et de quelque manière que ce soit.
2- A ne pas oublier de soigner les blessés et de s’occuper des familles qui ont perdu leur chef de famille.
3- A protester et faire grève à tout moment et partout. C’est une condition essentielle à la poursuite et au développement du soulèvement.
4- L’ennemi, avec toute ses troupes, les chefs de ses forces et ses mollahs, manigance une contre-attaque pour terroriser la population, et fomente des complots. Mais ces méthodes n’ont plus aucun effet. N’ayez pas peur de leurs incantations et de leurs beuglements. La solidarité nationale et l’assistance mutuelle sont la meilleure façon de répliquer.
5- Les gouvernements et les instances internationales doivent cesser toute considération à l’égard de ce régime et exiger d’urgence l’arrêt des tueries et des arrestations. Si le régime refuse, ils doivent demander au Conseil de sécurité de l’ONU de déclencher des sanctions.
Le Conseil de sécurité doit annoncer que ce Khamenei et Rohani commettent des crimes contre l’humanité. Ils doivent être traduits en justice pour toute cette répression et tout ce sang versé. De plus, la communauté internationale doit condamner avec vigueur le terrorisme des mollahs sur internet et aider le peuple iranien à briser ce blocus inhumain.
6- Le régime essaie par tous les moyens de dissimuler le véritable nombre des tués. L’ONU doit envoyer rapidement une mission en Iran pour enquêter sur les morts, les blessés et les prisonniers.
Oui, un Iran rebelle se lève.
Gloire aux héros tombés pour la liberté !
Gloire aux rebelles qui se lèvent pour la liberté !
Gloire au soulèvement iranien pour le renversement de la tyrannie !
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