Maryam Radjavi : La solution à la crise est de chasser le régime des mollahs de toute la région en y mettant fin en Iran
Discours de Maryam Radjavi à la conférence :Le Moyen-Orient enflammé par l’extrémisme religieux,le rôle du régime iranien, les racines et les solutions
Le 14 juin 2015 – Auvers-sur-Oise
Mesdames et Messieurs les représentants
Chers sœurs et frères,
Bienvenues à toutes et à tous et à travers vous je salue toutes les nations du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord : De notre chère Palestine à l’Arabie Saoudite, de l’Egypte à la Tunisie et à la Libye, du Yémen à la Jordanie, du Maroc à l’Algérie et de la Syrie à l’Irak, l’Afghanistan et au Pakistan.
J’adresse tous mes vœux aux musulmans à la veille du mois de Ramadan, mois de vertu et de libération. Je demande à Dieu d’apporter la paix, la fraternité et la liberté dans cette région du monde et de sauver nos nations et nos pays du fléau de l’extrémisme religieux et du fléau du Guide suprême au pouvoir en Iran.
Chers amis,
Cette réunion se déroule alors que les souffrances de nos peuples en Iran, en Irak, au Yémen, au Liban et notre sœur la Palestine nous déchirent le cœur et nous remplissent les yeux de larmes.
Aujourd’hui les exactions les plus sauvages contraires à l’islam sont commises au nom de l’islam, religion de clémence et de délivrance. Plus de trois décennies de crimes et d’exécutions quotidiens en Iran, 300.000 martyrs en Syrie, des millions de déplacés en Syrie et en Irak, la répression des Yézidis et des chrétiens, et enfin le massacre et le nettoyage ethnique des sunnites en Irak par le régime iranien.
Le martyr Yasser Arafat m’avait dit en 1996 : nous espérions que la chute du régime du chah accélèrerait la révolution palestinienne. Mais les mollahs qui ont volé la révolution iranienne ont formé dès début l’obstacle le plus sérieux à la révolution palestinienne et ont contribué à son affaiblissement. Ils ont fini par imposer cette influence funeste à la nation et à la révolution palestinienne. Aujourd’hui un des résultats des crimes des mollahs en Syrie, en Irak et au Yémen a été d’occulter la révolution palestinienne et de prolonger la souffrance du peuple palestinien.
Aujourd’hui tout ce dont souffrent nos nations, nous remplit le cœur de tristesse. Mais ces douleurs et cette peine doivent nous donner encore plus de motivation pour nous battre en faveur de l’instauration de la paix et de la fraternité dans notre région.
Chers amis,
Nous avons besoin de tirer des leçons des événements passés et de trouver une bonne solution. C’est dans cette optique que je vais développer cinq points.
Tout d’abord, l’absence de résultat de la coalition internationale en Irak et en Syrie. En fait, la stratégie américaine en Irak et en Syrie contre Daech, au bout de dix mois de bombardement et la mise ne place d’une vaste coalition, n’a abouti à rien. Car les USA ignorent la source principale de l’extrémisme au nom de l’Islam. Les États-Unis ont soit fermé les yeux sur l’ingérence iranienne en Irak et en Syrie ou l’ont accompagnée. Ils ont également gardé le silence sur le génocide des sunnites commis par les milices et les agents soutenus par l’Iran.
En même temps, les Etats-Unis et la coalition internationale n’ont pas reconnu les sunnites irakiens comme la force qui peut et doit résister à Daech. Au contraire, ils ont mené une politique dommageable qui vise à déployer les milices chiites contre les sunnites.
Le fait est que le régime au pouvoir en Iran pense qu’armer et habiliter les forces nationalistes et tribales en Irak est cent fois plus dangereux pour son existence que Daech, et tente donc de l’empêcher par tous les moyens.
Le régime iranien et Daech veulent tous les deux établir un « califat » islamiste et leurs différences sont mineures par rapport à leur dénominateur commun. Bien qu’il n’y ait pas de différence fondamentale entre les extrémistes chiites et sunnites, les chiites fondamentalistes sont beaucoup plus dangereux car ils s’appuient sur une puissance régionale qu’est le régime iranien.
De même, aujourd’hui, les milices soi-disant chiites forment une plus grande menace pour l’existence de l’Irak et de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans toute la région, parce qu’ils agissent comme des instruments dans les mains d’un régime profondément engagés dans des crimes et le terrorisme au Moyen-Orient.
Le deuxième sujet que je veux aborder est le fait que le régime du Guide suprême est englué dans trois guerres dans la région.
La dictature au pouvoir en Iran est extrêmement faible en dépit de son apparente démonstration de force. On a pu très bien le voir ces derniers temps et tout le monde sait que le régime est impliqué dans trois guerres en Syrie, en Irak et au Yémen alors qu’il n’a pas la capacité économique, sociale ou militaire nécessaire. En fait, la puissance du régime iranien découle de la faiblesse politique des États-Unis, d’autres pays occidentaux et des pays de la région.
En occupant l’Irak et en le livrant progressivement au régime iranien, les Etats-Unis ont ouvert les portes de la région aux mollahs ; par exemple, ils ont désarmé et encerclé les membres de l’OMPI, la principale force d’opposition au régime des mollahs et le seul mouvement musulman organisé en Irak et opposé à l’extrémisme au nom de l’Isalm, pour ensuite le livrer à Al-Maliki. Ce qui a aussi revêtu une grande importance, c’est l’inaction de ces gouvernements devant les massacres répétés de l’OMPI en Irak.
En ce qui concerne les pays de la région, les USA ont commis deux erreurs de calcul qui ont grandement aidé les dirigeants de Téhéran.
La première a été l’idée fausse que l’on pouvait empêcher l’ingérence du régime en faisant preuve de tolérance à son égard et, par conséquent, éviter toute action provocatrice comme l’amitié avec le peuple iranien et sa Résistance.
La deuxième a été l’autre idée fausse que toute initiative pour affronter le régime iranien doit être contrôlée par les Etats-Unis.
Ces deux erreurs ont d’une part privé la région d’une unité d’action tangible et indispensable avec la Résistance iranienne. D’autre part, elles ont neutralisé les capacités et les moyens régionaux pour s’opposer aux agressions du régime iranien. Cela doit être compensé par la solidarité et la coalition de tous les pays de la région contre le régime iranien.
Le troisième sujet concerne la formation d’une coalition de pays arabes. Ces 25 dernières années et surtout depuis 2003, le régime iranien n’a pas rencontré d’obstacles de la part de la communauté internationale ou des pouvoirs régionaux dans ses invasions et son ingérence.
L’initiative des pays arabes de former une coalition pour lutter contre l’occupation du Yémen, est le premier obstacle que le régime et ses mandataires ont rencontré. Cette fois, les pays arabes ont pris les choses en mains au lieu de se tourner vers les Etats-Unis. Ils se sont dressés pour faire face à un danger qui pouvait embraser toute la région dans des conditions similaires à la Syrie et l’Irak. Cette expérience a prouvé que la solution à la crise dans la région c’est la fermeté face à ce régime. Cette politique bien sûr doit être étendue à l’ensemble de la région et poursuivie jusqu’à l’expulsion complète du régime et de ses marionnettes, parce que le renvoyer dans ses frontières permettra d’accélérer énormément sa chute.
Le quatrième thème est la nécessité d’une alternative culturelle contre l’extrémisme islamiste.
Vous savez que la lutte contre l’extrémisme doit avoir un antidote religieux et culturel, en plus des engagements militaires, de renseignement et politiques parce qu’il faut définir clairement les limites de l’islam authentique et dénoncer les abus intégristes, en particulier de l’islam en Iran pour assécher le terrain de l’infiltration extrémiste.
Vous savez que l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran s’est inlassablement efforcée, au cours de son demi-siècle d’existence d’expliquer que les extrémistes sont les pires ennemis de l’islam et que leurs pratiques et leurs points de vue n’ont rien à voir avec l’islam. L’OMPI a expliqué qu’il faut reprendre l’islam aux intégristes.
En opposition au régime du Guide suprême et du califat islamiste, nous citons le Coran qui dit : «Il n’y a pas de contrainte en religion. » Comme il est dit dans le Coran, l’islam est venu pour libérer des chaînes et de la servitude. Ce que les fondamentalistes présentent sous le nom de la charia n’a pour objectif que de conquérir et conserver le pouvoir par la force. Les Moudjahidine du peuple ont joué un rôle important pour porter un coup idéologique et culturel au régime du Guide suprême et l’isoler sur la scène sociale en Iran en tant que leader de l’extremisme islamiste. Cela fait partie de la solution ultime au principal problème de la région.
Et enfin le cinquième thème est la stratégie pour vaincre l’extrémisme. Nous disons ceci : Tant que les mollahs seront au pouvoir en Iran, l’extrémisme islamiste continuera de prospérer sous des formes diverses et de menacer les pays de la région. La solution ultime est donc le renversement de ce régime par le peuple iranien et sa Résistance. Pour atteindre cet objectif, cependant, les pays de la région doivent prendre trois mesures :
1 – Renverser la dictature syrienne, ce qui est aujourd’hui de plus en plus à portée de main. Il faut prendre une initiative concrète en Syrie semblable à ce qui a été fait au Yémen. Cela doit être fait en armant l’Armée syrienne libre et en créant une zone d’exclusion aérienne. Si les Etats-Unis avaient respecté leurs lignes rouges déclarées à propos des massacres à l’arme chimique en Syrie, il n’y aurait pas eu de dégâts humains et matériels d’une telle ampleur dans ce pays. A présent, les pays arabes sont dans une situation où ils peuvent compenser cet énorme préjudice.
2 – L’éviction d’Irak du régime iranien portera un grand coup à l’extrémisme au nom de l’islam. La Force Qods, les milices chiites et les autres agents du régime des mollahs qui ont infiltré en profondeur l’appareil politique, militaire, sécuritaire et économique de l’Irak sous le mandat de Al-Maliki, doivent être déracinés et expulsés d’Irak.
3 – Une autre étape importante est de soutenir la Résistance iranienne, la principale opposition au régime des mollahs. Un maillon très important de cette chaîne est d’assurer la protection et les droits des membres de l’OMPI au camp Liberty.
Ce qui est arrivé en Irak contre des membres de l’OMPI depuis 2003, a entièrement été en faveur du régime iranien et a ouvert la voie à l’infiltration de l’extrémisme dans ce pays. Comme 5,2 millions d’Irakiens l’ont annoncé dans une déclaration en 2006, et trois millions de chiites irakiens dans une autre déclaration en 2008, l’OMPI est la barrière politique et culturelle la plus importante contre l’infiltration et la montée de l’intégrisme islamiste. Elle a appelé tout le monde à former un front inclusif contre la source du terrorisme et de l’islamisme, à savoir le régime des mollahs en Iran.
Chers frères et sœurs,
L’année dernière, j’avais appelé d’ici même à la formation d’un front uni contre le régime du Guide suprême et l’extrémisme islamiste pour débarrasser la région de ce fléau.
Aujourd’hui, c’est une nécessité beaucoup plus forte. Et en tant que représentants des peuples de cette région, nous avons une lourde responsabilité dans le renforcement et le développement de ce front. Nous ne devons pas permettre le moindre détournement de l’attention portée à la source principale de la crise dans la région, le régime iranien.
Aujourd’hui, le régime des mollahs est embourbé dans des crises profondes. Le fait est que le peuple d’Iran exige un changement de régime. Ceux qui, comme Rohani, se prétendent «modérés » au sein du régime n’ont en fait aucune différence avec les autres factions dans le domaine de la répression sociale, de l’exportation du terrorisme, du régime du Guide suprême, etc.
Je dois dire qu’il est tout à fait concevable et possible de sauver les pays et les nations de notre région de cette terrible situation.
Le temps est venu pour toutes les nations et les pays de la région de se joindre au peuple iranien et à sa Résistance pour se dresser et mettre fin à la catastrophe qui frappe le Moyen-Orient et l’Iran.
La victoire vous appartient.