Message à une conférence au parlement fédéral d’Australie
Maryam Radjavi : La tragédie actuelle au Moyen-Orient est un signal d’alarme pour la communauté internationale
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
C’est un honneur de m’adresser à cette conférence à un moment critique de l’histoire.
À l’heure où je vous parle, au moins 60 personnes ont été pendues dans mon pays, l’Iran, au cours des 15 premiers jours de novembre.
Dans mon pays, chaque jour, un nouveau groupe est envoyé à la potence, les femmes sont les premières victimes, la répression, la discrimination et la corruption sont systématiques et ont imprégné tous les aspects de la vie.
Il y a quatre ans, en cette époque, notre peuple a connu un grand soulèvement. Le régime n’a pu surmonter la crise qu’en tuant 1500 personnes en quelques jours.
L’année dernière, pendant plusieurs mois consécutifs, lors d’un soulèvement national dans plus de 280 villes, le peuple iranien a scandé « à bas Khamenei » dans tout le pays. Le régime a tué au moins 750 personnes et en a arrêté 30 000 pour empêcher son renversement. Malgré la répression, tous les facteurs à l’origine du soulèvement sont toujours en place et se sont même aggravés.
Pour éviter le déclenchement d’autres soulèvements et faire face à cette situation explosive, le régime a eu recours cette fois à la politique belliciste dans la région.
La paix au Moyen-Orient est une corde au cou pour le régime. C’est pourquoi elle a perturbé le chemin de la paix et conspiré contre le gouvernement palestinien et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) autant que possible ces 30 dernières années. Il a même comploté pour assassiner le président Mahmoud Abbas.
Au cours des quatre dernières décennies, le régime iranien a agi comme une force contre la stabilité au Moyen-Orient, en s’impliquant dans de nombreux conflits et en exportant le terrorisme et le fondamentalisme. Ces actions sont approuvées par la Constitution du régime et qualifiées d' »exportation de la révolution ».
La survie du régime repose sur trois piliers principaux :
– une répression impitoyable en Iran
– le bellicisme, en s’ingérant dans d’autres pays
– et l’obtention de la l’arme nucléaire
Par ces actions, le régime cherche à :
– détourner l’attention des crises intérieures
– masquer son incapacité à répondre aux besoins de sa population et
– créer un bouclier contre un soulèvement national, ce qu’il craint le plus.
La création, l’armement et le financement par le régime de groupes terroristes mandataires, tels que le Hezbollah au Liban et d’autres groupes en Irak et dans d’autres parties du Moyen-Orient, ne sont pas des incidents isolés, mais font partie de sa stratégie de survie.
La tragédie qui se déroule actuellement au Moyen-Orient devrait servir de signal d’alarme à la communauté internationale, qui doit se rendre compte que la tête du serpent se trouve en Iran.
Une politique globale et ferme à l’égard du régime iranien ne peut plus attendre. La complaisance à l’égard du régime des mollahs ne fera qu’exposer le Moyen-Orient et le monde à une guerre destructrice et dévastatrice.
Le jeudi 9 novembre, le professeur Alejo Vidal Quadras, président du Comité international en quête de justice et ancien vice-président du Parlement européen, a été la cible d’une tentative d’assassinat près de son domicile à Madrid. Alors qu’il était transporté à l’hôpital, il a désigné le régime iranien comme le responsable. Il a déclaré : « Je n’ai pas d’autre ennemi ».
Stratégie de survie du régime iranien
Honorables parlementaires,
Répression et exécution en Iran, incitation et fomentation de crises régionales, et exportation du terrorisme au-delà de ses frontières, sont autant d’éléments de la stratégie de survie du régime.
Entre-temps, il s’est engagé dans une vaste campagne de désinformation.
Récemment, il a été révélé que le régime avait recruté un certain nombre de soi-disant experts et formé un réseau connu sous le nom de « Iran Expert Initiative ».
Ces individus se sont infiltrés dans les médias européens et américains, les groupes de réflexion et même les agences et institutions gouvernementales. Ils diffusent de fausses informations et promeuvent les demandes du régime iranien. Leur mission est de le présenter comme un gouvernement stable qui n’a pas d’alternative viable et démocratique. Ils justifient ainsi la politique de complaisance.
Le soulèvement national de 2022 n’a laissé aucun doute sur le fait que le pouvoir n’est pas stable et que le peuple iranien souhaite un changement de régime. Il souhaite un système démocratique, rejetant à la fois la monarchie précédente et le régime actuel des mollahs. Ses revendications comprennent une république démocratique, des élections libres, la séparation de la religion et de l’État, l’égalité des genres, la liberté d’expression et de réunion, l’abolition de la peine de mort, un Iran non nucléaire. Il veut aussi l’autonomie pour les ethnies nationales dans le cadre de l’intégrité territoriale de l’Iran, à l’instar du plan du CNRI pour la région kurde.
Le moment est venu pour la communauté internationale et toutes les nations démocratiques d’adopter une politique de fermeté décisive à l’égard de la dictature religieuse en Iran et de soutenir le droit légitime du peuple iranien à affronter les gardiens de la révolution répressifs et à renverser ce régime.
Il faut désigner le Corps des gardiens de la révolution comme une entité terroriste et imposer des sanctions sévères au régime des mollahs.
Je vous remercie.
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