Message pour le décès du Dr. Manouchehr Hezarkhani
Président de la commission de la culture et des arts du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), grand écrivain, professeur émérite et résistant éminent, le Dr. Manouchehr Hezarkhani était la fleur des intellectuels et des penseurs de l’histoire contemporaine de l’Iran. Il était l’ami de 40 ans des jours difficiles de Massoud [Radjavi, dirigeant de la Résistance iranienne], au lendemain du 20 juin 1981, le déclenchement de la résistance à la dictature religieuse, et du 20 juillet 1981, la création du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Il vient de décéder pour rejoindre l’éternité.
Je présente mes condoléances à ses enfants et amis, à la communauté des intellectuels et écrivains iraniens, aux membres du Conseil national de la Résistance, et en particulier à Massoud [Radjavi, président du CNRI].
Les acquis théoriques, culturels et de lutte du Dr Hezarkhani, obtenus grâce à un travail d’une rare intensité sont un trésor précieux de la littérature persane contemporaine et de la culture de la résistance pour la liberté ; que ce soit de longs articles ou de courtes notes, des éditoriaux du mensuel Chora [conseil] à d’innombrables articles dans diverses publications, notamment le quotidien Modjahed et Iran Zamine, dont il a été le rédacteur en chef pendant plus de trois ans, à un ensemble d’articles et de livres écrits ou traduits depuis la période du chah jusqu’à toutes ces années et aux derniers jours de sa vie prolifique.
J’ai également découvert les travaux du Dr Hezarkhani sur la Palestine dans les bibliothèques et les librairies avant de terminer mes études secondaires à Téhéran. Au cours de la première année après la révolution, je l’ai rencontré lors d’une réunion électorale où il faisait un discours en tant que candidat des Moudjahidine du peuple (OMPI/MEK) et des forces progressistes pour les élections législatives.
Au cours de toutes ces années d’exil et de lutte hors d’Iran, dans la tourmente et l’agitation d’une époque douloureuse et sanglante, dans de nombreuses rencontres, il a été un guide et un soutien. Il enseignait la patience, l’endurance et la persévérance, et parfois soulevait des points de la vie, de la ténacité, des initiatives politiques et des luttes de Massoud auxquelles je n’avais pas pensé, notamment dans la guerre idéologique avec Khomeiny et les mollahs, comme il le disait, à propos de l’islam.
Partout où les flammes de la bataille et de la résistance s’avivaient, notamment lors des attaques de la dictature religieuse et de ses alliés contre l’OMPI/MEK, le Dr Hezarkhani était présent et défendait avec sa logique et ses belles phrases, la légitimité de la résistance.
De la lutte de la jeunesse et des membres des Moudjahidine à Téhéran aux bases de l’OMPI dans la région frontalière en passant par la cité d’Achraf, qu’il appelait le “cœur du mouvement de la persévérance”. Il disait : “Le mot d’Achraf est en soi un nom, un adjectif, une carte d’identité et un certificat de lutte acharnée et persévérante sans fin.”
Lorsque, le 17 juin 2003, la résistance de notre peuple a été la cible d’une attaque brutale en France, il a résisté avec fermeté à ceux qui fomentaient des complots.
Et finalement, lorsque les Moudjahidine du peuple sont sortis de l’abattoir du camp Liberty en Irak, malgré sa maladie, il est allé à Achraf 3 en Albanie pour exprimer ses émotions sans bornes aux Moudjahidine du peuple. Sa vivacité et sa perspicacité, son humour subtil et stimulant avec son esprit enthousiaste, marquaient chaque réunion.
Depuis la création du Conseil de la Résistance en 1981, Hezarkhani a apporté une assistance fraternelle, sincère et de plume à Massoud, le dirigeant de la Résistance, dans sa bataille longue et douloureuse contre la tyrannie religieuse. C’était d’une grande valeur et riche d’enseignement pour tous les membres et partisans de l’OMPI et de la Résistance iranienne.
Il y a des années, lorsque le Dr Hezarkhani a écrit “La vision du monde du petit poisson noir” sur l’œuvre inoubliable de Samad Behrangi, il est devenu, en fait, l’analyste de l’essence de la rébellion et du sacrifice d’une génération en lutte.
Faisant parler le poisson, il a écrit : « si je dois un jour affronter la mort, et je le ferai, ce n’est pas important. L’important c’est comment ma vie ou ma mort affectera la vie des autres. Alors peu importe de survive ou non à sa mission (…) l’important c’est qu’au terme de cette vie tumultueuse et au terme de ce chemin difficile et dangereux mais grand et glorieux, le petit poisson noir ait atteint l’éternité (…) Il ne sera plus seulement un poisson libéré. Il se sera fondu dans la liberté.”
Cette description est le destin radieux qu’Hezarkhani avait tracé pour lui-même il y a de nombreuses années. Oui, il s’est maintenant fondu dans la liberté.
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