02 Mar 2013

L’ONU doit tenir tête au régime iranien

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L’ONU doit tenir tête au régime iranien

Mesdames et messieurs,

Je voudrais d’abord vous saluer et remercier les organisateurs de cette conférence. Je voudrais raviver le souvenir de Danielle Mitterrand qui tout au long de ces années a été un soutien des Achrafiens sur la scène internationale. Elle est venue plusieurs fois au siège de l’Onu pour défendre les droits des Achrafiens.

Mais pour la dernière fois, en octobre 2011, dans la réunion que nous avons tenue dans ce même bâtiment, c’est M. Michel Joli qui nous avait lu son message : « Préparez l’avenir, chers et tendres amis d’Achraf, c’est le prix de votre sacrifice, mais ce n’est pas le seul : il faut compter aussi avec l’exemple que vous donnez à tous les opprimés et le message d’espoir écrit avec votre sang que vous adressez à l’humanité. »

Aujourd’hui, les Achrafiens ont été envoyés de force dans la prison de Liberty où ils ont été la cible d’un massacre. Sept personnes ont été tuées dans l’attaque à la roquette du 9 février et une centaine d’autres blessées, et 3000 personnes sont à tout moment menacées.

Il est clair que les mollahs sont entrés dans la phase de leur renversement et qu’ils ont un besoin urgent de tuer les membres de la résistance. Cependant, en observant les événements de l’an dernier, si l’ONU avait rempli ses obligations, on aurait pu éviter cette catastrophe. D’autant plus que deux jours avant l’attaque, dans une lettre au secrétaire général de l’ONU, nous avions averti que la conduite du représentant spécial de l’ONU en Irak préparait le terrain à un nouveau massacre.

Le 25 décembre 2011, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en Irak, sans en informer les Achrafiens et sans leur accord, avait signé un protocole d’accord avec le gouvernement irakien pour les déplacer. Puis, en falsifiant la réalité du camp Liberty et en forgeant des documents, il a caché le fait que le camp ne répondait pas aux normes humanitaires et des droits humains. Et c’est de cette manière, qu’il a aidé le gouvernement irakien à faire de Liberty une prison.

Il avait promis aux Achrafiens qu’après leur transfert, ils seraient envoyés rapidement dans des pays tiers. Mais tout ceci n’était que mensonge. Est-ce que le représentant spécial, par ignorance ou manque d’expérience, a facilité la mise en place de cet abattoir ? Pas du tout. Car pendant l’an dernier, nous l’avons averti plus de dix fois, par des lettres, sur le danger d’attaque et du massacre à Liberty.
Nous lui avons dit et nous l’avons averti à plusieurs reprises.
A titre d’exemple :
Le 2 juillet 2012 : le représentant des Achrafiens à dit au représentant spécial du secrétaire général : « Il ne fait aucun doute que ne pas assurer un minimum des besoins des résidents, qui ne représente aucun problème pratique ni politique pour le gouvernement irakien, émane de son intention funeste de tuer les habitants et dans ces conditions, le transfert à Liberty, rend encore plus vulnérables les habitants face à un massacre inévitable. »

– Dans une lettre du 16 juillet du représentant des Achrafiens au conseiller de la Secrétaire d’Etat américaine, on peut lire : « Sans assurer le minimum des besoins des habitants, les faire partir à Liberty, c’est souhaiter la bienvenue à une catastrophe dont les dimensions seront sans le moindre doute bien plus grandes que celles qui se sont déjà passées à Achraf contre les habitants sans armes et sans défense. »
Donc vous constatez que tous les avertissements nécessaires ont été donnés par avance.

Il faut déplorer que dans cette catastrophe inhumaine, le Haut commissaire aux droits de l’homme ait aussi gardé le silence. Tout comme elle garde le silence devant la vague d’exécutions et de tortures des prisonniers politiques et de la répression de la population en Iran. Mais est-ce que Mme Pillay après le massacre du 8 avril 2011 n’avait pas dit qu’il fallait ouvrir une enquête ?
Pourquoi elle n’a pas auditionné le directeur des droits de l’homme de la MANUI et conseiller de la MANUI sur le dossier d’Achraf, M. Tahar Boumedra qui a révélé beaucoup de choses ?

A propos du HCR nous saluons sa condamnation de l’attaque intervenue à temps. Cependant il me faut rappeler que le HCR est la plus haute autorité concernée par les réfugiés et qu’il a une responsabilité directe vis-à-vis des Moudjahidine d’Achraf et de Liberty. Malheureusement il n’a pas agi comme il aurait dû le faire.

Sous la pression du gouvernement irakien, le HCR a cédé aux demandes illégales du gouvernement irakien pour le déplacement forcé des Achrafiens et le délabrement du camp Liberty.

Mesdames et Messieurs,

A cause de la décomposition et de la confusion qui règnent au sommet du pouvoir des mollahs et l’instabilité du pouvoir de Maliki sous la pression des manifestations de ces trois derniers mois de la population irakiennes, ils ont un besoin profond de ce genre de crimes. Par conséquent il est possible qu’à chaque minute une attaque comme celle du 9 février survienne.

Du point de vue de la sécurité, comme la prison de Liberty n’a pas de tranchée ni d’abris, que les murs et les toits des baraquements n’offre aucune résistance et prennent feu facilement.

Par conséquent, l’insécurité de ce camp n’est pas un problème que l’on peut renvoyer à plus tard, c’est un danger immédiat, une urgence qui exige une solution plus que rapide.

L’Irak a annoncé officiellement qu’il ne peut empêcher d’autres attaques. Ainsi donc la garantie de la protection par l’Irak n’est pas une option. D’un autre côté, 18 mois après le dépôt de la demande individuelle de réfugiés, seuls 7 personnes ont été envoyées dans des pays tiers. Même si le HCR allait 20 fois, voire 50 fois plus vite, ce travail durerait des années, en faisant perdurer cet abattoir.

Ainsi donc il n’y a pas plus de deux options :
La première c’est le transfert par les USA en une seule fois de tous les habitants aux Etats-Unis. Parce que les USA s’étaient engagés à les protéger. La seconde option, c’est de tous les ramener à Achraf, et d’opérer leur envoi dans des pays tiers depuis Achraf.

Achraf dispose d’une sécurité relative parce que sa superficie est près de 80 fois plus grande que Liberty, qu’il a des abris, des tranchées et des bâtiments en durs. Et l’expérience acquise en un quart de siècle, a montré qu’Achraf a une vulnérabilité minimale face à 21 attaques aux missiles et bombardements. Le 18 avril 2001, le régime iranien a tiré un millier de missiles, notamment des Scud B de destruction massive, sur les Moudjahidine en Irak. Le 6 novembre 1994 et le 10 juin 1999, il a tiré sur Achraf des Scud B. De même dans plusieurs séries de bombardement en avril 92, en mai 93 et en septembre 97, seule une personne a été tuée.

Dans ces conditions, le HCR est la seule autorité internationale concernée qui doit immédiatement se charger de toute la responsabilité des habitants d’Achraf et Liberty en tant que réfugiés. Le HCR doit demander leur retour à Achraf. Il doit prendre la responsabilité de cette initiative et doit entamer un dialogue avec tous les gouvernements concernés et l’ONU pour mettre en œuvre cette mesure nécessaire. La protection internationale que le HCR doit et peut donner aux habitants règle le problème de leur retour à Achraf et de leur envoi vers des pays tiers depuis Achraf, aussi la reconnaissance de statut de réfugiée globale et collective des Mojahedines peut être considéré comme des mesures contre les démarches répressives du gouvernement irakien.

Mesdames et Messieurs,

Pour sauver leur régime, les mollahs sont prêts à commettre n’importe quel crime. Ces jours-ci dans tout l’Iran, ils exécutent à tour de bras des groupes entiers de prisonniers. La torture et le viol des prisonniers ou la mort à petit feu tournent à plein régime. Les arrestations, la censure et des kyrielles de contrôles saturent l’atmosphère. Les mollahs veulent voir l’ONU et ses organes restés silencieux et passifs devant cette guerre et ces crimes.

Avec notre peuple et notre résistance, et avec les peuples de la région, de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, nous appelons l’ONU à être le gardien des droits humains et des réfugiés et à tenir tête au fascisme religieux et à son front du crime contre l’humanité.

Je vous remercie.

Maryam Radjavi

Maryam Rajavi

Présidente-élue du Conseil
national de la Résistance
Iranienne

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