Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI)
Le 21 juillet 1981, marquant l’anniversaire du soulèvement du peuple iranien en 1952 contre le chah et en soutien au dirigeant nationaliste Mohammad Mossadegh, et un mois après le début des exécutions de masse des opposants au régime, M. Massoud Radjavi, alors leader de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, annonce à Téhéran la formation d’une coalition de forces démocratiques de l’opposition cherchant à renverser le régime du Guide suprême des mollahs et instaurer une démocratie pluraliste en Iran.
Dix jours plus tard, Massoud Radjavi s’envole pour la France. Le Président du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) établit son siège à Auvers-sur-Oise, au nord de Paris, qui devient rapidement un centre d’attention des politiciens et des journalistes en France et d’autres pays.
A l’automne 1981, le CNRI entame une série de longues réunions dans lesquelles ses membres élaborent et adoptent la constitution du Conseil, son programme et les tâches immédiates d’un gouvernement provisoire, ainsi que le modus operandi interne du CNRI. Tous les documents adoptés sont immédiatement publiés.
Le CNRI décide que les élections de l ‘ «Assemblée constituante et législative nationale » seront organisée par le gouvernement provisoire du CNRI au plus tard six mois après la chute du régime des mollahs. La formation de l’Assemblée constituante mettra fin aux fonctions et à la raison d’être du CNRI et le gouvernement provisoire remettra sa démission à l’Assemblée constituante.
L’Assemblée constituante sera chargée de rédiger la Constitution de la nouvelle République, de nommer le nouveau gouvernement et de légiférer pour administrer les affaires du pays jusqu’à ce que la nouvelle Constitution soit adoptée. L’Assemblée constituante ne restera en place que deux ans.
Le Conseil national de la Résistance iranienne a également adopté un certain nombre de plans pour l’avenir de l’Iran, comme le Plan de paix du CNRI, le Plan pour l’autonomie du Kurdistan iranien, la Déclaration sur les relations du gouvernement provisoire avec la religion et les cultes, et le Plan sur les droits et libertés des femmes.
En 1993, sur la proposition de son Président, le Conseil national de la Résistance iranienne adopte l’antique symbole perse du Lion et du Soleil comme emblème officiel sur le drapeau tricolore de l’Iran.
Toujours en 1993, le CNRI élit à l’unanimité Maryam Radjavi présidente de la République pour la période de transition après le renversement des mollahs.
En novembre 2002, le CNRI adopte un plan en vue de former le Front de solidarité nationale pour le renversement de la tyrannie religieuse en Iran. Dans le cadre de ce front, le CNRI se déclare prêt à coopérer avec d’autres forces politiques. Le Front de solidarité nationale accueille tous les Iraniens qui rejettent dans sa totalité le régime du Guide suprême avec toutes ses factions internes, et qui cherchent à établir une République démocratique et indépendante fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat.
En 1995, la présidente élue du CNRI déclare : «Dans l’Iran libre de demain, nous nous engagerons pour l’abolition de la peine de mort et l’élimination de toutes formes de châtiments cruels. Nous réitérons une fois de plus notre engagement vis-à-vis de la Convention contre la torture, les lois humanitaires internationales et la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. »
Le CNRI agit comme le Parlement en exil et l’assemblée législative du peuple iranien. Il a plus de 530 membres, dont 52% sont des femmes. Le CNRI compte 25 commissions.
Selon les règlements internes du CNRI, les réunions du Conseil sont déclarées officielles quand il compte la présence de la moitié plus un de ses membres. Ses décisions peuvent être adoptées avec les votes de la moitié plus un des membres présents. Dans la pratique, cependant, le CNRI prend ses décisions avec l’approbation unanime de tous ses membres. Il cherche toujours à inclure les points de vue opposés ou divergents dans ses décisions et ses plans.
Le Conseil national de la Résistance iranienne comporte des représentants de diverses minorités religieuses et ethniques d’Iran, comme les Kurdes, les Baloutches, les Arabes, les Perses, les Turcs, les Turkmènes, les Arméniens, les musulmans, les chrétiens, les juifs et les zoroastriens, ainsi que les athées et les adeptes de diverses obédiences et écoles de pensée.
Le CNRI comprend aussi des artistes, écrivains, médecins, hommes d’affaires, commerçants du bazar, professeurs universitaires, militaires, sportifs, politiciens, scientifiques et industriels.