L’Europe doit adopter une nouvelle politique vis-à-vis de l’Iran
L’étiquette de terroriste marque l’époque de la complaisance avec les mollahs. Cette époque est révolue.
Le 7 mai, la cour d’appel britannique ordonnait définitivement le retrait de l’OMPI de la liste terroriste du Royaume Uni, accusant Londres d’avoir mal interprété la loi et d’avoir pris une mesure viciée et perverse.
Le même jour, la présidente élue de la Résistance iranienne prononçait depuis Auvers-sur-Oise en région parisienne, un discours retransmis en direct à Londres et à la Cité d’Achraf en Irak, pour saluer cette victoire historique et décisive. En voici des extraits :
I l y a quelques heures à peine, la Cour d’appel britannique présidée par le Lord Chief Justice Phillips, a rejeté la demande de la ministre britannique de l’Intérieur de faire appel du jugement de la Commission d’Appel des Organisations Proscrites (POAC). Ce jugement est définitif et ferme la porte à tous les autres appels.
Je voudrais en premier lieu féliciter les requérants pour leur initiative courageuse d’avoir contesté cette grande injustice. Votre ferme détermination de faire respecter la justice l’a finalement emporté sur le gouvernement. Je vous salue tous pour votre courage.
Ainsi donc, l’étiquette de terroriste s’est effondrée. L’époque d’une grave injustice contre la Résistance iranienne est terminée. Les mollahs et leurs partisans sont tombés en disgrâce. C’est une grande victoire pour le peuple iranien, pour les étudiants et les ouvriers courageux qui ont fait trembler le régime des mollahs avec leurs récentes protestations.
Je souhaite aussi féliciter les Moudjahidine du peuple à Achraf. Ils ont gagné cette victoire par leur persévérance face à d’immenses difficultés. Je félicite Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne.
Après le jugement de la Cour d’appel, Londres doit mettre fin à l’injustice et à sa violation du droit. Il doit appliquer le jugement, lever immédiatement l’interdiction de l’OMPI et annuler toutes les restrictions. Après ce jugement de la Cour d’appel, l’Union européenne n’a plus d’excuse pour maintenir l’OMPI sur la liste du terrorisme. L’inscription de l’OMPI sur la liste noire de l’UE était basée sur la proscription en Grande-Bretagne que la Cour d’appel a déclarée illégale. Il faut retirer sur-le-champ l’OMPI de la liste.
Tout retard de Londres ou de l’UE reviendrait à défier l’état de droit et à une claire concession au régime des mollahs.
Selon la POAC, l’OMPI n’est pas impliquée dans le terrorisme et la maintenir dans cette liste est “illégal” et “pervers”. Après ce jugement définitif, le gouvernement américain doit aussi retirer l’OMPI de sa liste noire. Maintenir l’étiquette de terroriste sur l’opposition au “parrain le plus actif du terrorisme d’Etat dans le monde” – comme l’a défini le gouvernement américain – fournit la plus grande aide à ce régime.
L’étiquette de terroriste est la marque de la complaisance avec les mollahs. Cette époque est terminée ! L’Europe doit adoptée une nouvelle politique.
Pendant des années, le peuple iranien et sa Résistance ont souffert des conséquences de cette marque injuste. Le régime des mollahs l’a utilisée pour justifier la torture et les exécutions des Moudjahidine prisonniers politiques. Elle a bloqué le potentiel de la Résistance contre la théocratie. A travers elle, les gouvernements occidentaux se sont joints dans la pratique à la dictature religieuse pour réprimer le peuple d’Iran.
Les gouvernements occidentaux ont ainsi prolongé la vie de ce régime. Ils ont aidé les mollahs dans leurs efforts pour acquérir des armes nucléaires, imposer leur domination sur l’Irak et exporter l’intégrisme dans la région. Les gouvernements occidentaux doivent répondre devant les peuples d’Europe et d’Iran pour cette erreur manifeste.
Le temps est venu d’expulser le régime des mollahs des Nations Unies et de rendre le siège de l’Iran au CNRI. La politique de complaisance a échoué. L’option militaire n’est pas viable. La seule option viable pour le problème iranien est un changement démocratique par le peuple et sa Résistance. Les Iraniens ont démontré leur colère et leur mécontentement et qu’ils étaient prêts pour un changement de régime en boycottant très largement la mascarade électorale en mars.
Ces trois dernières semaines, des manifestations hostiles au pouvoir ont éclaté dans six villes du sud, de l’ouest et du centre de l’Iran. Des dizaines de personnes ont été tuées et blessées et bien plus arrêtées.
Ceux qui en Occident espèrent en un changement d’attitude des mollahs, se trompent. Ils sont à la poursuite d’un mirage. Pour les mollahs, un changement revient à se faire renverser. Par conséquent, ils ne changeront jamais d’attitude. Mais un changement de régime par le peuple iranien et sa résistance organisée est la seule option pour s’opposer à la menace croissante du régime des mollahs.
C’est une course contre la montre. Il aurait fallu agir depuis longtemps. En tant que prochain président de l’UE, la France devra sortir de l’impasse en soutenant un changement démocratique en Iran.
Pour finir, je tiens à remercier les parlementaires britanniques des deux Chambres et tous ceux qui se sont tenus aux côtés de l’OMPI ces sept dernières années. Vos efforts ont porté leurs fruits. Merci encore aux requérants, aux 35 députés et Lords qui ont initié cette action en justice. Je souhaite aussi rendre hommage à feu Lord Renton, qui est en esprit avec nous aujourd’hui. Votre initiative courageuse sera gravée dans l’histoire de la nation iranienne. Le peuple iranien n’oubliera pas ceux qui se sont tenus à ses côtés durant les heures sombres.