Empêcher une nouvelle tragédie à Achraf
Discours dans une réunion au Parlement européen-Bruxelles
Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs les eurodéputés
Éminentes personnalités venues des États-Unis
Chers Amis,
Je suis très heureuse que cette réunion se tienne au Parlement européen sur la situation en Iran et de la Résistance iranienne.
C’est la première fois que nous nous réunissons ici depuis l’extension de la date limite de fermeture du camp d’Achraf. Cette menace a été écartée en raison d’une grande campagne menée par le Dr Alejo Vidal-Quadras, M. Struan Stevenson, M. Jim Higgins, Mme Bauer, M. Sonegard et d’autres amis au sein du Comité parlementaire pour un Iran libre.
Il s’agissait du plus grand projet des droits de l’homme au Parlement européen et il a permis d’éviter un massacre imminent.
Je voudrais également exprimer ma gratitude à nos amis américains pour les efforts déployés afin d’empêcher les mollahs iraniens et le gouvernement irakien de faire échouer une solution pacifique.
La semaine dernière, j’ai encore une fois réitéré la volonté de 400 habitants d’Achraf d’être transférés au camp Liberty avec leurs véhicules et leurs biens meubles. C’est la position constante de la Résistance iranienne et des résidents d’Achraf, et elle a été réitérée à maintes reprises depuis le 21 décembre. Parce qu’à nos yeux, le principe fondamental est de protéger la vie et la dignité des résidents d’Achraf.
Suite au massacre du 8 avril, les mollahs et leurs agents en Irak ont affirmé que c’étaient les résidents d’Achraf qui avaient causé le massacre en exerçant des violences dans le but d’éliminer leurs dissidents.
De même, aujourd’hui, ils prétendent que je fais obstruction au début des travaux du HCR, et que ce sont les résidents et leurs dirigeants qui entravent le processus du déplacement au camp Liberty.
En décembre ils ont affirmé que le camp Liberty était prêt et ils ont essayé de le faire croire que le problème venait des résidents qui refusaient le transfert. Mais plus d’un mois plus tard, le 31 janvier, ils ont annoncé que seulement un septième du camp Liberty était prêt.
En fait, le gouvernement irakien a été maintes fois violé le protocole d’accord avec l’encouragement des mollahs. Avec des attaques à la roquette contre Achraf, en imposant aux Achrafiens de perdre leur foyer, et en transformant Liberty en un endroit qui ressemble à une prison plutôt qu’à un camp de réfugiés:
– avec des murs élevés,
– avec un poste de la police irakienne à l’intérieur du camp,
– en interdisant de sortir du camp,
– en interdisant d’approcher des observateurs de l’ONU sans la permission de la police irakienne
Nous les entendons dire depuis longtemps que c’est le leadership des résidents qui empêche le HCR de commencer son travail. Désormais, c’est le HCR qui déclare formellement que c’est l’Irak qui fait obstruction à son travail.
Les massacres de juillet 2009 et avril 2011 ont également été déclenchés avec ces mêmes excuses et ces mêmes accusations contre les résidents.
L’ONU, les Etats-Unis et l’UE ne doivent pas permettre au gouvernement irakien de poursuivre ces violations.
C’est avec ces mensonges et ces violations que les mollahs ont l’intention de préparer la voie à une autre tragédie humanitaire. La communauté internationale ne doit pas rester silencieuse.
Comme je l’ai déclaré à plusieurs reprises, et plus récemment le 2 février, nous restons toujours engagés dans un transfert au camp Liberty et ne faisons que demander un minimum d’assurances dans le nouveau camp. Cela inclut un environnement sûr, sans aucun recours à la violence, le droit à la propriété privée, y compris sur leurs effets personnels et leurs véhicules, et pas de poste de police irakien à l’intérieur du camp.
Ignorer ces exigences minimales serait fouler aux pieds la Déclaration universelle des droits de l’homme et les traités relatifs au droit international humanitaire. Ces exigences montrent le sérieux de la Résistance iranienne pour protéger ce processus.
Selon le rapport de l’expert en abri, la situation dans le camp ne remplit manifestement pas les normes internationales et ne peut pas être certifiée conforme par le HCR.
Toute personne qui cherche à empêcher l’échec d’une solution pacifique et à éviter un autre massacre demanderait ces assurances minimales. En l’absence des normes des droits humains, une autre tragédie attendrait les Achrafiens à la prochaine étape. Parce que, derrière toutes ces pressions il y a un régime qui a besoin de détruire son opposition.
Tout comme ils l’ont fait avec leur dossier nucléaire, les mollahs veulent tromper la communauté internationale sur les résidents d’Achraf en vue de commettre un plus grand massacre.
Ils ont constamment violé les normes et en plus les résidents devraient expliquent pourquoi ils veulent prendre leurs effets personnels et leurs véhicules avec eux. D’où vient la racine de ces questions et de ces restrictions ?
Les Nations Unies, les États-Unis et l’UE ne devraient pas permettre aux mollahs et au gouvernement irakien de mettre de côté l’honneur politique et la dignité des opposants iraniens et ne devraient faciliter un autre massacre.
Je suis venue à la Maison de la Démocratie européenne pour vous demander, en tant que précurseurs au Parlement européen de demander aux gouvernements européens et américains de s’acquitter de leur responsabilité à cet égard : tout d’abord en empêchant une autre tragédie par l’adoption de mesures appropriées pour sauvegarder la solution pacifique et ensuite en acceptant quelques Achrafiens malades et blessés dans les pays européens.
Chers Amis,
Permettez-moi de souligner également la récente décision importante adoptée par l’Union européenne sous la forme de sanctions contre les exportations de pétrole des mollahs et la banque centrale. C’est vraiment une étape importante. J’espère que d’autres pays vont aussi soutenir ces sanctions.
Pendant de trop nombreuses années, l’Europe et les États-Unis ont essayé de faire des concessions au régime iranien pour le convaincre de renoncer à son programme nucléaire. Mais cette politique s’est révélée infructueuse, non pas parce que les concessions étaient limités, mais parce que les mollahs ne peuvent pas renoncer à leur course à la bombe atomique. Le 3 février, Khamenei a souligné qu’il ne reculerait pas dans son programme nucléaire. Pourquoi? Parce que les mollahs n’ont aucune garantie pour leur survie. Ils ne renonceront à leurs tentatives, que s’ils sentent un danger pour leur existence.
Ainsi les sanctions sont nécessaires. Mais, les sanctions doivent être couplées avec le respect de la volonté du peuple iranien pour un changement de régime. La répression et les exécutions en Iran, la domination de l’Irak et du Liban et son ingérence dans d’autres endroits, la répression des résidents d’Achraf et le programme nucléaire ne sont pas des phénomènes isolés.
Tant que les mollahs conserveront le pouvoir de réprimer et d’exécuter, ils développeront également des bombes atomiques. Les armes nucléaires sont le sous-produit de cette force du mal. Donc, tout recul concernant la répression d’Achraf ou le terrorisme du régime alimentera la force qui produit des armes nucléaires.
Je tiens à conclure que la clé du problème iranien, y compris son programme nucléaire, repose dans la résistance du peuple iranien. Il existe un énorme potentiel en Iran pour renverser les mollahs. Ceci a été démontré dans les soulèvements de 2009 et 2011. Ce potentiel, avec la direction du mouvement de résistance, est capable de créer un changement fondamental en Iran.
C’est une résistance qui a sacrifié beaucoup, et qui continuera de le faire, pour une société libre et démocratique, une république basée sur la séparation de la religion et de l’État, l’égalité des femmes et des hommes, l’abolition de la peine de mort, et un Iran non-nucléaire.
Je vous remercie.
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