Le processus de changement de régime en Iran et le rôle de la résistance organisée
Le 20 novembre, l’intergroupe parlementaire des Amis de l’Iran libre au Parlement européen a organisé une conférence, en présence de Maryam Radjavi, sur la situation actuelle en Iran.
La présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), coalition de l’opposition démocratique, en était l’oratrice principale. Dans son discours, elle a présenté la feuille de route du CNRI pour le démantèlement de la dictature théocratique et détaillé sa volonté d’assurer une transition pacifique du pouvoir aux représentants élus de l’Iran.
Lors de la conférence, Maryam Radjavi a discuté de la voie à suivre pour mettre fin à la dictature et établir une république démocratique en Iran :
Le changement démocratique peut se réaliser grâce aux efforts du peuple iranien et de sa Résistance. Voici les éléments clés essentiels pour atteindre cet objectif :
1-La population profondément mécontente et en colère, avec à sa tête les Unités de Résistance menant la charge et les femmes courageuses qui les dirigent. Les Unités de Résistance constituent des éléments de l’Armée de la Liberté. En préparant à un soulèvement organisé, elles incarnent la force du changement et se dressent en tant que combattantes de la liberté en Iran.
2. L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), avec des milliers de cadres expérimentés, est un mouvement qui lutte depuis 60 ans contre les dictatures du chah et des mollahs. Le régime iranien reconnaît ouvertement l’OMPI comme son principal adversaire et la force déterminante derrière les coups significatifs qu’il a subis ces 45 dernières années. C’est la raison pour laquelle l’OMPI reste la cible centrale de la répression, du terrorisme et des campagnes incessantes de diabolisation menées par le régime.
La cité d’Achraf-3, en Albanie, abrite un millier de femmes héroïques et près de 1 000 anciens prisonniers politiques ayant enduré la torture sous les deux dictatures. Ce lieu est l’un des bastions clés de l’organisation.
3 – Le CNRI, une alternative démocratique, rassemble 457 membres issus de divers horizons politiques, avec une majorité de femmes représentant plus de la moitié de ses membres. Fondé il y a 43 ans à Téhéran par Massoud Radjavi, il est la coalition politique la plus longue de l’histoire de l’Iran.
Le CNRI défend un programme global qui promeut les libertés et les droits des femmes, l’autonomie des groupes ethniques, l’égalité entre musulmans chiites et sunnites ainsi que les autres minorités religieuses, et la séparation de la religion et de l’État. Il milite également pour l’abolition de la peine de mort, un Iran non nucléaire et soutient constamment les initiatives de paix au Moyen-Orient.
4- Au cours des quatre dernières décennies, la Résistance iranienne a organisé les plus grands rassemblements d’Iraniens à l’étranger, démontrant clairement son large soutien à l’intérieur de l’Iran. Parmi ses partisans figurent les familles des 100 000 victimes ayant sacrifié leur vie pour la liberté, dont les noms et détails de 20 000 d’entre elles ont déjà été compilés. Cette base de soutien inclut également des centaines de milliers de prisonniers politiques ayant enduré la répression au cours des 45 dernières années.
Au prix de grands sacrifices, la Résistance a été la première à révéler en 2002 les activités nucléaires secrètes et les installations du régime, ainsi que ses ingérences dans la région.
Un large éventail de professionnels iraniens à l’étranger, organisé en 320 associations au sein des communautés iraniennes, joue un rôle essentiel dans la préparation des bases d’un Iran libre et démocratique.
Indépendante et autosuffisante sur le plan financier, la Résistance finance toutes ses activités – des opérations quotidiennes à la communication, en passant par les publications, les rassemblements et une diffusion télévisée 24h/24 via cinq satellites – grâce aux contributions de ses membres et partisans à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran.
5- Le soutien international au CNRI et au plan en 10 points de la Résistance iranienne pour instaurer une république démocratiquement élue se manifeste dans diverses déclarations, notamment celles de la majorité de 34 chambres législatives en Europe, aux États-Unis et dans plusieurs pays arabes.
Il se reflète également dans des déclarations signées par 137 anciens dirigeants mondiaux et 80 prix Nobel, ainsi que dans le grand rassemblement des Iraniens à Berlin en juin 2024. Ces déclarations soulignent un consensus clair : il n’y a pas de place en Iran pour une dictature religieuse ou une monarchie dictatoriale.
6. Le CNRI ne cherche pas à s’emparer du pouvoir mais à le rendre à qui il appartient : le peuple iranien. Selon le programme du CNRI (annoncé en 1981), le processus de transfert de pouvoir après le renversement du régime suivra les étapes suivantes :
a) La formation d’un gouvernement provisoire, qui restera en place pour une durée maximale de six mois. Sa mission principale sera d’organiser des élections libres pour une Assemblée constituante.
b) Une fois l’Assemblée constituante formée, le gouvernement provisoire démissionnera, marquant la fin de la mission du CNRI.
c) La souveraineté sera alors transférée aux représentants du peuple siégeant à l’Assemblée constituante, qui formeront un nouveau gouvernement pour un mandat de deux ans, le temps de rédiger, d’approuver et de soumettre à un référendum la constitution de la nouvelle république.
Lorsqu’une alternative viable existe, il n’y a pas de place pour le chaos. Des millions d’Iraniens vivant à l’étranger retourneront en Iran, apportant leurs compétences et leurs ressources. Quant au rôle de la communauté internationale, l’élément clé de sa politique devrait être la reconnaissance du droit légitime du peuple iranien à opérer un changement, et la reconnaissance du rôle décisif de la résistance organisée.
La dictature religieuse et ses partisans disent qu’il n’existe pas d’alternative. C’est un énorme mensonge. La solution, c’est le renversement de ce régime par le peuple iranien et sa résistance.
Cet objectif est à portée de main et en voici les éléments les plus importants:… pic.twitter.com/uYRYn3KJwe— Maryam Radjavi (@Maryam_Rajavi_F) November 28, 2024
